Culture
Golden Globes: le grand soir pour les réalisatrices et Netflix ?
Sans champagne ni tapis rouge pour cause de pandémie, la cérémonie des Golden Globes pourrait tout de même réserver dimanche soir son lot de surprises, entre célébration des réalisatrices d’Hollywood et consécration tant attendue par Netflix.
La plateforme de vidéo à la demande affiche cette année un nombre record de nominations, 42 au total. Netflix est en lice dans les catégories les plus prestigieuses, notamment celle du « meilleur film dramatique » avec deux films sur cinq candidats, « Les Sept de Chicago » et « Mank ».
Mais la prudence reste de mise car malgré 34 nominations l’an dernier, Netflix n’avait pas réussi à s’imposer dans la cour des grands d’Hollywood, repartant finalement avec seulement deux trophées.
Les Golden Globes font partie des prix les plus convoités du cinéma américain et pourraient conforter les favoris de cette année dans la course aux Oscars ou à l’inverse doucher leurs espoirs.
Pour l’édition 2019, le jury de l’Association de la presse étrangère d’Hollywood qui décerne ces prix avait eu le nez creux: tous les primés aux Golden Globes dans la catégorie cinéma avaient remporté un Oscar quelques semaines plus tard, à l’exception de celui pour la musique de film.
Cette année, « Les Sept de Chicago », drame d’Aaron Sorkin sur la répression des manifestations contre la guerre du Vietnam en 1968, et « Nomadland », hymne réalisé par Chloe Zhao à la gloire de hippies modernes sillonnant les Etats-Unis dans leurs camionnettes, tiennent tous deux la corde en raison de leurs thèmes très actuels.
« Je pense que ça va probablement se jouer entre eux », estime Scott Feinberg, spécialiste des prix au magazine The Hollywood Reporter.
« Et s’il devait y avoir une surprise, ça serait +Promising Young Woman+, qui ne ressemble à rien de ce qu’on a vu récemment », ajoute-t-il.
Outre ce thriller féministe avec Carey Mulligan, « The Father », avec Anthony Hopkins en vieillard sombrant dans la démence et « Mank », ode en noir et blanc de David Fincher au film culte « Citizen Kane », sont également en lice dans la catégorie phare du meilleur film dramatique.
Trois réalisatrices, « deux mecs blancs »
Côté réalisateur, Chloe Zhao est donnée ultra-favorite face à ses concurrents, parmi lesquelles deux autres femmes, Emerald Fennell pour « Promising Young Woman », et Regina King pour « One Night in Miami ».
« On va voir comment ça se passe; au bout du compte David Fincher et Aaron Sorkin, deux mecs blancs, pourraient gagner », relève Pete Hammond, qui se veut prudent.
Chouchoute du jury, Barbra Streisand est à ce jour la seule femme à avoir remporté le Golden Globe dans cette catégorie, pour le film musical « Yentl » en 1984.
Le défunt Chadwick Boseman, mort l’été dernier d’un cancer après avoir incarné notamment « Black Panther », a quant à lui de fortes chances de décrocher un Golden Globe pour sa performance dans « Le Blues de Ma Rainey », là encore un film Netflix. « C’est son meilleur rôle, et on a appris depuis qu’il savait qu’il pouvait s’agir de sa dernière apparition, donc c’est difficile de résister », analyse Tim Gray.
Chez les actrices, c’est Carey Mulligan qui a le vent en poupe grâce à sa performance dans « Promising Young Woman ». Elle y incarne une jeune femme qui étanche sa soif de vengeance en écumant les bars et prétend être ivre pour pousser les hommes à révéler leur misogynie. Elle trouvera toutefois sur sa route Frances McDormand, et Viola Davis en « Ma Rainey ».
Contrairement aux Oscars, les Globes font la distinction entre films dramatiques et comédies. C’est « Borat 2 », avec Sacha Baron Cohen dans le rôle du journaliste kazakh fictif, et la comédie musicale « Hamilton » qui tiennent la corde dans cette seconde catégorie.
Sacha Baron Cohen est également sélectionné dans la catégorie du meilleur second rôle pour « Les Sept de Chicago ».
Pour la première fois dans l’histoire des Golden Globes, la cérémonie se tient à cheval entre le traditionnel hôtel Beverly Hills en Californie, avec la comédienne Amy Poehler en maîtresse de cérémonie, et le Rainbow Room de New York où sa camarade Tina Fey sera rejointe par des célébrités, dont Michael Douglas et Catherine Zeta-Jones.
La plupart des stars devraient toutefois se contenter de recevoir leur trophée de manière virtuelle, depuis chez elles.
Culture
Culture : Cent ans après les « Tournesols », la National Gallery célèbre Van Gogh
La National Gallery de Londres organise une rétrospective exceptionnelle consacrée à Vincent van Gogh, mettant en lumière trois œuvres majeures, pour la première fois réunies, et explorant la période prolifique du peintre dans le sud de la France.
La National Gallery de Londres célèbre le centenaire de l’acquisition d’un exemplaire des célèbres « Tournesols » de Vincent van Gogh en présentant une rétrospective inédite intitulée « Van Gogh: Poets and Lovers ». Cette exposition, qui s’ouvre le 14 septembre, se concentre sur la période créative intense que le peintre a vécue entre 1888 et 1890 à Arles et Saint-Rémy-de-Provence. Ce séjour marquera un tournant dans sa carrière, comme le souligne Christopher Riopelle, co-commissaire de l’exposition, qui met en avant l’audace et l’inventivité nouvelles du peintre durant cette période.
L’exposition réunit une cinquantaine d’œuvres, dont certaines n’avaient jamais quitté leurs collections privées, comme le célèbre tableau « La Nuit étoilée ». Parmi les pièces maîtresses figure un triptyque inédit composé de deux versions des « Tournesols », l’une appartenant à la National Gallery depuis 1924, et l’autre prêtée par le musée de Washington, encadrant « La Berceuse », portrait d’une femme assise sur un fauteuil. Ce triptyque respecte fidèlement le projet de Van Gogh, tel qu’il l’avait imaginé en 1889 dans une lettre à son frère Theo.
Cornelia Homburg, également commissaire de l’exposition, met en lumière la récurrence des thèmes explorés par Van Gogh, tels que les paysans, les poètes ou les figures locales comme l’Arlésienne. Ces motifs récurrents témoignent de la volonté de l’artiste de créer des archétypes universels, marquant son empreinte dans le monde de l’art.
Le paysage du sud de la France, source inépuisable d’inspiration pour Van Gogh, occupe une place centrale dans cette exposition. Des séries sur les oliviers, les montagnes de Saint-Rémy ou encore les jardins de l’institution psychiatrique où il a séjourné révèlent la manière dont Van Gogh utilisait la nature pour provoquer différentes émotions chez le spectateur.
Christopher Riopelle insiste sur une autre facette de l’artiste, souvent oubliée : celle d’un homme profondément attaché à la beauté, à la nature, et à ses proches. Loin de l’image du peintre tourmenté, Van Gogh était déterminé à réussir en tant qu’artiste d’avant-garde, faisant preuve d’une persévérance remarquable tout au long de sa carrière.
Culture
Insolite : Des retraitées s’invitent sur le podium de la Fashion week de Vienne
À la Fashion week de Vienne, des mannequins de 60 à plus de 80 ans ont défilé, brisant les stéréotypes liés à l’âge. Une initiative inédite en Autriche, portée par la créativité et la volonté d’inclusion.
Brigitte Hrdlicka, 63 ans, résume parfaitement l’esprit de cette révolution discrète dans le monde de la mode : « C’est fini, les mamies assises à ne rien faire ». Alors qu’elle met la dernière main à sa création avant le défilé, elle incarne, avec neuf autres retraitées, un changement de regard sur l’âge et la vieillesse. Ces femmes, âgées de 60 à plus de 80 ans, ont défilé sur le podium de la Fashion week de Vienne, dans une célébration de la diversité et de l’inclusion.
Ce projet inédit en Autriche est le fruit de plusieurs mois de travail, où les participantes ont conçu et réalisé leurs tenues à partir de matériaux de récupération. Loin d’être des novices, elles ont été guidées par Irina Reichel, animatrice d’ateliers de couture pour retraités. En voyant ces mannequins d’un jour défiler avec assurance et élégance, le message est clair : l’âge n’est plus une limite, et la mode devient un outil pour déconstruire les préjugés.
Le spectacle, loin d’être une simple performance, revendique une prise de position contre l’âgisme et met en avant une joie de vivre palpable. Sur le podium, chaque femme rayonne, reflétant une pluralité de styles : du léopard audacieux aux robes de mariée colorées, il y en a pour tous les goûts. Ce défilé ne fait pas seulement écho à une tendance globale d’ouverture à la diversité dans la mode, mais il s’impose comme un événement symbolique. Si les icônes comme Naomi Campbell ou Claudia Schiffer ont déjà démontré qu’il est possible de célébrer la beauté à tous les âges, ces femmes viennoises montrent que l’élégance et la modernité n’ont pas d’âge non plus.
Les jeunes spectatrices, admiratives, s’imaginent déjà suivre leur exemple à un âge avancé, tandis que les retraitées comme Verena Heger, 60 ans, applaudissent l’initiative. « Ce n’est pas parce qu’on a plus de 60 ans qu’on fait des choses ringardes ! », s’exclame-t-elle, résumant la fierté et la modernité de cette nouvelle génération de femmes âgées qui refusent d’être invisibles.
Avec son ambiance festive, son tapis rouge et ses créations uniques, ce défilé aura marqué les esprits, prouvant que la mode est un terrain où chacun peut trouver sa place, peu importe son âge.
Culture
Les descendants de Gustave Eiffel s’opposent au maintien des anneaux olympiques sur la tour Eiffel
Alors que la maire de Paris souhaite conserver les anneaux olympiques sur la tour Eiffel jusqu’aux Jeux de Los Angeles en 2028, les héritiers de Gustave Eiffel réaffirment leur désaccord. Ils proposent un transfert symbolique des anneaux à Los Angeles d’ici fin 2024.
L’installation des anneaux olympiques sur la tour Eiffel, symbole incontournable de Paris, suscite un vif débat entre la municipalité et les descendants de son créateur, Gustave Eiffel. L’Association des descendants de Gustave Eiffel (Adge) s’est à nouveau exprimée, dimanche, en réaffirmant sa ferme opposition à la volonté de la maire Anne Hidalgo de maintenir cette installation jusqu’en 2028, au-delà de l’échéance olympique parisienne de 2024.
Dans un communiqué, les descendants expriment leur satisfaction quant à la présence temporaire des anneaux durant les Jeux, mais insistent sur la nécessité de les retirer dès la fin de l’année olympique. En cause, une « altération substantielle » de l’esthétique et du symbole de la tour Eiffel, qu’ils jugent incompatible avec l’œuvre originelle de leur ancêtre. Selon eux, les anneaux, de par leur taille imposante et leurs couleurs vives, perturbent l’harmonie visuelle de ce monument iconique, modifiant ses formes épurées et symbolisant une rupture avec son histoire.
Cette prise de position s’inscrit dans un contexte de tensions avec la mairie, qui défend de son côté une démarche visant à prolonger l’esprit olympique à travers cette installation. Anne Hidalgo avait réitéré son souhait de voir les anneaux perdurer sur la tour Eiffel jusqu’aux Jeux de Los Angeles en 2028, insistant sur leur potentiel à renforcer le lien entre ces deux événements planétaires. Toutefois, ce projet a provoqué un tollé parmi les défenseurs du patrimoine parisien et les opposants politiques, arguant que la tour, patrimoine universel, ne doit pas devenir le support de symboles événementiels temporaires au-delà de son rôle dans les Jeux de Paris.
Les descendants d’Eiffel vont plus loin en suggérant une alternative à la prolongation des anneaux. Ils proposent que, tout comme la flamme olympique sera transmise à Los Angeles à la fin des Jeux de 2024, la Ville de Paris pourrait symboliquement transférer les anneaux à la cité californienne. Ce geste marquerait, selon eux, la clôture de l’année olympique et préserverait l’intégrité visuelle de la tour Eiffel tout en respectant la continuité symbolique des Jeux.
Soucieux de protéger l’héritage de Gustave Eiffel, les membres de l’Adge rappellent avoir consulté un cabinet juridique afin de défendre leur position. Pour eux, l’accrochage des anneaux ne relève pas seulement d’une question esthétique, mais touche également au symbole que représente la tour, monument synonyme de neutralité et de paix, dénué de toute association directe avec les Jeux olympiques au fil de son histoire.
Ce débat soulève des questions plus larges quant à l’utilisation des monuments historiques dans le cadre d’événements mondiaux. Si certains y voient une opportunité de rayonnement international, d’autres, comme les héritiers d’Eiffel, insistent sur la nécessité de préserver l’intégrité des œuvres architecturales majeures. Le dialogue entre la mairie de Paris et les représentants de Gustave Eiffel reste ouvert, dans l’espoir de trouver un compromis respectant à la fois l’esprit des Jeux et celui de la tour Eiffel, emblème éternel de la capitale française.
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