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Gabon : un scrutin historique sous haute tension après 19 mois de transition militaire

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Le pays vote ce samedi pour tourner la page de la dynastie Bongo, avec un favori omniprésent et des défis socio-économiques colossaux à relever.

Les électeurs gabonais se rendent aux urnes ce week-end pour choisir leur nouveau président, mettant fin à une période de transition militaire entamée après le coup d’État d’août 2023. Brice Oligui Nguema, ancien chef de la garde républicaine et figure centrale du putsch, brigue désormais un mandat civil de sept ans. Face à sept candidats peu visibles, dont l’ex-Premier ministre Alain-Claude Bilie By Nze, il domine largement la campagne, multipliant les meetings spectaculaires et les apparitions médiatiques.

Le scrutin, initialement prévu pour août, a été avancé dans un calendrier resserré, avec une campagne réduite à treize jours. Environ 920 000 électeurs sont appelés à voter dans plus de 3 000 bureaux, sous le regard d’une cinquantaine de missions d’observation. Les résultats pourraient être connus dès lundi, selon des sources officielles.

Porté par une communication agressive et des slogans comme « Le 12 c’est le 12 » ou « Une victoire cash », Oligui Nguema a sillonné le pays, distribuant gadgets et promesses devant des foules en liesse. Ses pas de breakdance, largement relayés sur les réseaux sociaux, contrastent avec la discrétion de ses adversaires, qui ont opté pour des campagnes de proximité. Bilie By Nze tente de se positionner en alternative, accusant le favori d’incarner la continuité du système Bongo.

Les enjeux sont immenses pour ce pays riche en pétrole mais miné par des décennies de mauvaise gestion. Chômage, infrastructures délabrées, services publics défaillants… Les Gabonais espèrent un changement radical. Pour encourager la participation, les autorités ont décrété vendredi férié et offert des transports gratuits le jour du vote.

La nouvelle Constitution, adoptée en novembre avec 91 % des voix mais une abstention élevée, encadre ce scrutin. Les procès-verbaux seront affichés publiquement, et les bulletins brûlés après dépouillement, comme le prévoit la loi. Reste à savoir si ce vote marquera une véritable rupture ou une simple transition de façade.

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