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Économie

France : L’Etat lance le processus de renationalisation complète d’EDF

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L’État français a officiellement lancé mardi le processus de renationalisation de l’entreprise EDF, une opération à 9,7 milliards d’euros voulue par le gouvernement pour relancer un vaste programme nucléaire après une année noire pour le groupe électricien.

L’État, qui possède aujourd’hui 84% d’EDF, a déposé mardi son projet d’offre publique d’achat (OPA) simplifiée auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF), la première marche du processus pour retirer EDF du marché boursier, 17 ans après son ouverture du capital.

« Cette évolution permettra à EDF de renforcer sa capacité à mener dans les meilleurs délais des projets ambitieux et indispensables pour l’avenir énergétique de la France », a déclaré le ministère de l’Economie dans un communiqué.

Le gouvernement avait officialisé mi-juillet sa volonté de contrôler à 100% l’énergéticien français, un processus qui devait commencer début septembre mais qui a pris du retard.

L’opération vise à racheter aux autres actionnaires les 16% du capital que l’Etat ne détient pas, au prix de 12 euros par action.

Un prix jugé « clairement insuffisant » par l’association des actionnaires salariés et anciens salariés « Energie en actions ».

Cette renationalisation constitue une étape symbolique et un « préalable » pour l’Etat qui veut construire six réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR, avec une option pour huit autres, et alors qu’un nouveau PDG a été choisi par Emmanuel Macron pour diriger et redresser le groupe, Luc Rémont, dont la nomination doit encore être approuvée par le Parlement.

Ce retour dans le giron de l’Etat doit permettre de « pouvoir planifier et investir sur le très long terme », souligne Bercy dans son communiqué.

« Les grands projets dans le nucléaire vont engager l’entreprise dans des trajectoires d’investissements de très longs terme avec des rendements qui seront attendus dans des horizons qui ne paraissent pas compatibles avec le maintien de l’entreprise sur le marché coté et des attentes à plus court terme des actionnaires minoritaires », a-t-on indiqué à Bercy.

Trois réacteurs réparés

Pour un groupe dont la dette atteindra le montant record de 60 milliards d’euros à la fin de l’année, la renationalisation vise aussi à envoyer un signal de confiance et à « renforcer la crédibilité du soutien de l’Etat » vis-à-vis des investisseurs de dette, estime Bercy.

La situation financière d’EDF est plombée à la fois par l’écroulement de sa production électrique, conséquence de l’indisponibilité d’une partie de son parc nucléaire en raison de problèmes de corrosion et de maintenances programmées, mais aussi par l’application du bouclier tarifaire, qui protège les Français de hausses trop importantes du prix de l’énergie.

Malgré ces difficultés, « la question de réinjecter des fonds dans l’entreprise n’est pas d’actualité », a précisé Bercy.

Entre opérations de maintenance prévues et arrêts liés à ce sujet de corrosion, la production d’électricité d’EDF devrait chuter pour 2022 à un plus bas historique de 280 térawattheures.

L’un des chantiers prioritaires du nouveau patron d’EDF sera d’ailleurs de remettre en service un maximum de réacteurs nucléaires avant fin février, alors que la crise énergétique européenne fait redouter des coupures.

Engagé dans un marathon pour l’hiver, EDF a annoncé mardi que les réparations de trois réacteurs nucléaires touchés par le phénomène de corrosion sous contrainte étaient terminés; des tronçons de tuyauterie ont été découpés et ont été reposés. Ils pourront redémarrer comme prévu d’ici à fin novembre.

La renationalisation doit désormais être approuvée par le régulateur boursier, l’AMF, après notamment l’avis d’un expert indépendant, qui a 20 jours minimum pour se prononcer.

Sauf recours, la décision de l’AMF est attendue le 8 novembre, pour une ouverture de l’offre le 10 novembre avant une clôture attendue le 8 décembre.

L’Etat-actionnaire espère obtenir, à la clôture de l’OPA, 90% du capital, seuil à partir duquel une procédure de retrait obligatoire de la Bourse peut être lancé pour récupérer des titres

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Économie

Le Sénat met fin aux avantages des anciens Présidents et Premiers ministres

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Le Sénat met fin aux avantages des anciens Présidents et Premiers ministres

Face à un contexte budgétaire tendu, les sénateurs ont adopté un amendement visant à supprimer les avantages accordés aux anciens présidents de la République et Premiers ministres. Une décision symbolique, qui reflète les attentes de sobriété des citoyens envers leurs institutions.

Le Sénat a voté, le 22 janvier, un amendement inédit dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025 : la suppression des avantages matériels et humains accordés aux anciens présidents de la République et Premiers ministres. Portée par la sénatrice centriste Nathalie Goulet, cette mesure prévoit de mettre fin à des dépenses annuelles estimées à 2,8M€, contre l’avis du gouvernement. Les bénéficiaires de ces avantages pourraient ainsi perdre voiture avec chauffeur, secrétariat et collaborateurs, sauf si cette décision venait à être modifiée lors des prochaines étapes législatives.

Les sénateurs favorables à cet amendement justifient leur position par un souci d’exemplarité et de maîtrise des finances publiques. « Quand on demande aux Français de faire des efforts, l’État doit montrer l’exemple », a souligné Michel Canevet, sénateur centriste. Nathalie Goulet, quant à elle, a insisté sur le caractère non indispensable de ces dépenses, affirmant que les bénéficiaires ne se trouvent pas dans le besoin, citant leur cumul de retraites et activités de conseil.

La suppression des avantages répond également à une inflation des dépenses : entre 2022 et 2023, le coût lié aux anciens Premiers ministres avait déjà progressé de 11 %. Depuis, l’instabilité politique a ajouté trois nouveaux bénéficiaires à une liste qui en compte désormais seize, contre treize en 2022. Cette mesure vise donc à limiter des dépenses jugées superflues, d’autant que certains bénéficiaires, comme Édith Cresson ou Édouard Balladur, continuent d’en profiter depuis plusieurs décennies.

Cependant, cette initiative suscite des réserves au sein du gouvernement. Patrick Mignola, ministre chargé des Relations avec le Parlement, a mis en garde contre les risques liés à la suppression totale de ces moyens. Soulignant un contexte international et intérieur dangereux, il a rappelé que la protection des anciennes personnalités reste essentielle pour garantir leur sécurité, au-delà de leurs déplacements et activités professionnelles. Le budget de cette protection, assuré par le ministère de l’Intérieur, n’est pas concerné par la mesure votée par le Sénat.

Dans les rangs des opposants, le sénateur Jean-Pierre Grand (Horizons) a dénoncé une forme de démagogie, estimant que ce type de débat pourrait nourrir des divisions inutiles. À l’inverse, pour Vincent Delahaye, du groupe centriste, cette réforme incarne avant tout un signal adressé aux citoyens, dans une logique de responsabilisation des élites publiques.

Pour entrer en vigueur, l’amendement devra être confirmé dans la suite du processus législatif, mais il marque d’ores et déjà une étape importante dans la réflexion sur la réduction des privilèges accordés aux anciens dirigeants. Entre nécessité budgétaire et préservation de l’image de l’État, le débat promet de rester vif dans les mois à venir.

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Économie

Netflix dépasse les 300 millions d’abonnés et augmente ses prix

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Netflix dépasse les 300 millions d'abonnés et augmente ses prix

Le géant du streaming, Netflix, dépasse les 300 millions d’abonnés et augmente ses tarifs pour maximiser ses profits.

Netflix a franchi une étape significative en 2024, dépassant les 300 millions d’abonnés, un chiffre qui témoigne de sa domination dans le secteur du streaming. Avec près de 19 millions de nouveaux abonnements au cours du dernier trimestre, la plateforme se positionne comme une force incontestée du divertissement numérique. Ce succès s’explique notamment par une politique plus stricte sur le partage de mots de passe et un enrichissement de son contenu avec des événements en direct, notamment sportifs.

La société a capitalisé sur l’attrait des événements en direct en diffusant des matchs de la NFL et un combat de boxe très médiatisé. Cependant, selon Greg Peters, co-directeur général, ces événements n’ont représenté qu’une petite fraction des nouveaux abonnements. L’attrait global de la plateforme, avec ses séries phares comme « Squid Game » dont la deuxième saison a été lancée le 26 décembre, a été le véritable moteur de cette croissance.

Sur le plan financier, Netflix a enregistré un chiffre d’affaires de 10,2 milliards de dollars pour le dernier trimestre, une augmentation de 16% par rapport à l’année précédente, avec un bénéfice net de 1,9 milliard de dollars. Ces résultats ont dépassé les attentes du marché, provoquant une hausse de 14% de son action en après-Bourse.

En parallèle, Netflix a décidé de modifier sa stratégie de communication en cessant de publier le nombre d’abonnés trimestriellement, préférant se concentrer sur des mesures d’engagement. Cette décision reflète un pivot vers une optimisation des revenus et des marges. En conséquence, l’entreprise a augmenté ses tarifs aux États-Unis, la formule « Standard » passant de 15,50 à 18 dollars, et la formule avec publicité, lancée en 2022, de 7 à 8 dollars par mois.

Greg Peters a justifié cette hausse en soulignant la valeur ajoutée du service, affirmant que le coût reste très compétitif compte tenu de l’offre de divertissement proposée. L’introduction de la publicité semble porter ses fruits, avec plus de 55% des nouvelles inscriptions provenant de cette formule dans les pays où elle est disponible. Netflix prévoit de doubler ses revenus publicitaires en 2024, en misant sur des formats innovants et des partenariats ciblés.

Pour l’avenir, Netflix mise sur la programmation en direct, notamment avec un accord de 5 milliards de dollars avec la WWE pour dix ans, et un contrat exclusif avec la Coupe du monde féminine de la FIFA. Ces initiatives visent à attirer les annonceurs et à capter un public plus large.

Enfin, malgré les incendies à Los Angeles, Ted Sarandos, co-directeur général, a rassuré que les impacts sur la production seraient limités, bien que la situation reste dramatique pour de nombreuses personnes.

Netflix continue ainsi d’innover et d’ajuster sa stratégie pour maintenir sa croissance et sa pertinence dans un marché du streaming de plus en plus compétitif.

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Retraites : Vers une nouvelle taxe pour financer la protection sociale ?

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Retraites : Vers une nouvelle taxe pour financer la protection sociale ?

La ministre du Travail envisage une contribution des retraités pour financer la protection sociale. Une mesure qui pourrait toucher jusqu’à 40% des retraités.

Dans un contexte de discussions budgétaires pour 2025, Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l’Emploi, a suggéré sur TF1 le mardi 21 janvier une réorientation des contributions financières vers les retraités, en particulier ceux disposant de pensions supérieures à 2 000 euros. Cette proposition vise à alléger la charge financière actuellement portée principalement par les entreprises et les salariés actifs.

La répartition des coûts de la protection sociale est au cœur des préoccupations gouvernementales. Le financement de la branche autonomie, selon la ministre, repose trop lourdement sur les actifs. Pour pallier cette iniquité, une taxe additionnelle sur les retraités « aisés » est envisagée. L’objectif est de diversifier les sources de financement pour une meilleure équité entre générations.

L’idée d’une contribution basée sur le niveau de pension soulève des questions sur le seuil à partir duquel un retraité est considéré comme « aisé ». La ministre a mentionné des pensions de 2 000 à 2 500 euros comme potentiels seuils, mais elle a précisé que cela restait à discuter. Cette mesure pourrait potentiellement toucher une large partie des retraités, estimée à 40% de cette population.

La proposition d’Astrid Panosyan-Bouvet s’inscrit dans une volonté de solidarité intergénérationnelle. Elle estime que les retraités doivent participer plus activement au financement de la protection sociale, notamment pour couvrir des dépenses comme l’autonomie des personnes âgées. La ministre a chiffré cette contribution potentielle à un montant compris entre 500 et 800 millions d’euros par an, dans le cadre d’un besoin total de 2,5 milliards d’euros.

Cependant, cette idée de taxer les retraités a suscité des réactions variées. Gaëtan Dussausaye, du Rassemblement National, a qualifié cette proposition de « provocation », soulignant l’injustice perçue par certains retraités qui voient déjà leurs pensions rognées par l’inflation et les prélèvements sociaux.

L’analyse de cette proposition montre une volonté de rééquilibrage financier, mais aussi les défis politiques et sociaux qu’elle représente. La mise en œuvre d’une telle taxe nécessiterait une concertation approfondie pour définir les critères de « richesse » des retraités et assurer une acceptation large de la mesure. Le gouvernement devra naviguer avec prudence pour éviter de créer une fracture générationnelle ou de marginaliser une partie de la population qui a déjà contribué toute sa vie au système social.

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