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Économie

Fermeture définitive: le Printemps de Strasbourg emporté par sa stratégie du luxe

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Sur les vitrines du magasin, d’imposantes affiches rouges accueillent le client: « Liquidation exceptionnelle ». Le Printemps de Strasbourg ferme définitivement ses portes dans quatre mois, alors il faut vider les stocks, un crève-coeur pour les salariés, selon qui le virage de l’enseigne vers le luxe a été un fiasco.

Un peu partout dans les allées, des pancartes « -70% » ont fleuri il y a quelques jours. « Articles ni repris, ni échangés », avertit l’écriteau. L’opération doit se poursuivre jusqu’au 30 octobre, mais dès les premières heures le magasin a été pris d’assaut. Une longue file d’attente à l’entrée s’est formée sur le trottoir le premier jour.

Au rez-de-chaussée, plusieurs présentoirs de bijoux sont désormais entièrement vides, tout comme des étagères d’accessoires, où s’entassaient encore foulards et chapeaux la semaine dernière. Au premier étage, consacré à la mode féminine, les couloirs semblent étonnamment larges, maintenant que plusieurs marques ont démonté leurs stands. Le bruit des cintres qu’on entasse dans les cartons résonne aux oreilles des clients, à la recherche des bonnes affaires.

« Tout est vide, c’est très triste », convient Evelyne, 67 ans, croisée au rayon lingerie. « C’est une ambiance un peu fin de règne », estime cette ancienne technicienne de laboratoire, qui ne souhaite pas indiquer son nom. « Mais de toute façon, je ne venais plus depuis la grande transformation, ce n’était plus dans mes prix ».

Marques rares et façade baroque

La « grande transformation » fait référence à l’opération de rénovation, menée entre 2011 et 2013, pour plus de 15 millions d’euros. A la réouverture, le groupe Printemps, tout juste racheté par des Qataris, proposait un positionnement plus haut de gamme et se targuait d’accueillir des « marques rares », dans un bâtiment présentant une nouvelle façade baroque en verre et aluminium.

« A l’époque, on nous a dit: +Nous sommes maintenant un magasin de luxe, le Printemps ne s’aligne plus sur la concurrence+ », se remémore Yolande Fischbach, 62 ans, vendeuse depuis 1976, et déléguée CGT. « On nous avait expliqué qu’il valait mieux vendre un sac à 3.000 euros, que dix sacs à 300 euros, parce que la marge était plus importante.  Mais avec ça, on a perdu nos clients ».

Ce changement de stratégie avait été accompagné, pour le personnel, d’un ensemble de recommandations pour mieux accueillir une clientèle fortunée. « On a été formées, nous n’étions plus des vendeuses mais des hôtesses », expose Martine Ebersold, 58 ans, dont 38 passés dans le magasin. « Il ne fallait plus dire sous-sol mais +rez de chaussée bas+, il ne fallait plus dire chaussure mais soulier, et nous ne pouvions plus montrer un rayon du doigt, il fallait +accompagner le client avec la main+ », explique-t-elle en liant le geste à la parole.

Mais faire de ce magasin de 7.500 mètres carrés un temple du luxe était un pari pour le moins audacieux: à Strasbourg, l’établissement est situé sur le même trottoir que les enseignes H&M et Primark, et leurs T-shirts à 4,90 euros. Il se trouve en face d’un fast food, et donne sur une place où se croisent cinq lignes de tramway: pas vraiment un écrin de calme et de volupté, plutôt celui du bourdonnement permanent.

Effondrement du chiffre d’affaires

De fait, le pari s’est avéré perdant, les ventes ont rapidement fondu. Selon une source proche de la direction, le chiffres d’affaires est passé de 27 millions d’euros en 2013 à 16 millions en 2019 (-40%). Dans le même temps, les effectifs ont été divisés par deux.

Sollicitée, la direction n’a pas souhaité s’exprimer.

Pour le personnel, la période est particulièrement « douloureuse », concède Christine Wagner, vendeuse en horlogerie. La fermeture de l’établissement, et de trois autres magasins de l’enseigne (Metz, le Havre, Paris place d’Italie) avait été annoncée en novembre dernier, « mais voir les rayons qui se vident, c’est dur à encaisser ».

Chaque employé réfléchit désormais à un moyen de rebondir. Si la CGT, le syndicat majoritaire, a négocié des crédits conséquents pour la formation des salariés, le groupe a refusé les dispositifs de pré-retraites, renvoyant ainsi les seniors sur le marché du travail.

Avec 35 ans d’expérience, Christine Wagner se prépare à développer sa propre activité en tant qu’auto-entrepreneuse. « J’ai besoin de tourner la page », conclut-elle.

Économie

EDF : Record de bénéfice net à 7 milliards d’euros, une hausse de 21% au premier semestre

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EDF : Record de bénéfice net à 7 milliards d'euros, une hausse de 21% au premier semestre

EDF a amélioré son bénéfice net de 21% à 7 milliards d’euros au premier semestre, fort du redressement de la production nucléaire et hydraulique, mais s’attend à ce que la baisse des prix de l’électricité sur les marchés pèse sur ses résultats à la fin de l’année.

EDF a enregistré une hausse record de 21% de son bénéfice net, atteignant 7 milliards d’euros au premier semestre. Cette performance est attribuée à l’augmentation de la production nucléaire et hydraulique, signe des efforts importants des équipes d’EDF pour restaurer une production électrique élevée, selon le PDG Luc Rémont.

En France, la production nucléaire a progressé de 19,4 térawattheures (TWh) pour atteindre 177,4 TWh. EDF prévoit que la production nucléaire en 2024 atteindra le haut de la fourchette estimée de 315-345 TWh, et confirme les prévisions pour 2025 et 2026 à 335-365 TWh.

Le groupe a surmonté une année difficile en 2022, marquée par des problèmes de corrosion dans ses centrales et une baisse de production nucléaire, clôturant 2023 avec un bénéfice net de 10 milliards d’euros. En 2022, EDF avait été contraint de vendre de l’électricité à prix réduit à ses concurrents, ce qui l’avait empêché de profiter de la hausse des prix. Cette restriction n’a pas été reconduite en 2023, permettant à EDF de tirer parti des prix élevés de l’électricité.

Cependant, la tendance s’inverse avec une baisse rapide des prix sur les marchés, ce qui devrait affecter négativement la rentabilité d’EDF au second semestre 2024. Le groupe anticipe un recul significatif de l’Ebitda par rapport à l’année précédente, en raison de cette baisse des prix. Luc Rémont a souligné la nécessité pour EDF d’anticiper cette baisse en mettant en œuvre des mesures de transformation et de performance économique pour maintenir une capacité de financement suffisante pour les investissements dans la transition énergétique.

EDF, toujours lourdement endetté à hauteur de 54,2 milliards d’euros, doit gérer des défis industriels et financiers majeurs, nécessitant environ 25 milliards d’euros d’investissements annuels. En plus de la gestion de son parc vieillissant, EDF doit financer la construction de nouveaux réacteurs, l’essor de sa production éolienne et solaire, et a récemment inscrit une provision de 3,3 milliards d’euros pour l’entreposage des combustibles usés.

Le groupe met actuellement la dernière touche aux opérations de démarrage de son réacteur de nouvelle génération EPR à Flamanville, avec une première réaction nucléaire imminente et une connexion au réseau prévue quelques semaines après. EDF mise sur son plan « Ambitions 2035 » pour accompagner les clients dans la réduction de leur empreinte carbone, produire plus d’électricité décarbonée, développer les réseaux et accélérer sur les solutions de flexibilité pour répondre aux besoins du système électrique.

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Économie : la France a perdu environ 2.000 distributeurs de billets l’an dernier

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Économie : la France a perdu environ 2.000 distributeurs de billets l'an dernier

Le nombre de distributeurs automatiques de billets (DAB) en France a chuté de manière significative, passant de 46.249 fin 2022 à 44.123 à la fin de l’année dernière, selon un rapport publié mercredi par la Banque de France. Cette diminution de plus de 2.000 DAB, soit 4,6 % du parc, est la plus marquée observée ces dernières années.

Depuis fin 2018, la France a vu disparaître plus de 8.500 distributeurs automatiques de billets. Malgré cette tendance à la baisse, la Banque de France, en collaboration avec le ministère de l’Économie, a affirmé que l’accessibilité aux espèces reste à un niveau satisfaisant en métropole. La diminution totale des points d’accès aux espèces, qui incluent également les services chez les commerçants, a été de 2,3 % en un an, passant à 71.541 en fin d’année dernière.

Cependant, les services de distribution d’espèces chez les commerçants, bien que complémentaires, ne remplacent pas entièrement les DAB traditionnels. Par exemple, les relais CA du Crédit Agricole limitent les retraits à 100 euros et ne sont accessibles qu’aux clients du réseau et pendant les heures d’ouverture des commerces, contrairement aux DAB disponibles 24 heures sur 24.

Cette diminution des DAB affecte particulièrement les communes françaises, où plus de la moitié ne disposent ni d’un DAB ni d’un autre point d’accès aux espèces. La tendance à la baisse devrait se poursuivre avec l’initiative « Cash Services », un programme de mutualisation des automates lancé par Société Générale, BNP Paribas et Crédit Mutuel Alliance Fédérale. Ce programme, actuellement en phase de test avec un premier DAB installé au parc des expositions de Mulhouse, vise à réduire le nombre de sites de distribution d’espèces à 7.000 d’ici 2026, soit une diminution de 30 % par rapport aux 10.000 sites actuels.

En revanche, le nombre de DAB installés par des opérateurs externes comme Euronet, Loomis et Brink’s a augmenté de 19 % l’année dernière, passant de 571 à 679. Cette augmentation contraste avec la tendance générale de réduction du nombre de distributeurs, montrant une diversification des fournisseurs de ce service essentiel.

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Consommation : le prix des fruits et légumes en baisse par rapport à 2023

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Consommation : le prix des fruits et légumes en baisse par rapport à 2023

Après une forte augmentation l’année dernière, le prix des fruits et légumes a baissé en 2024. Mais cette diminution sur un an ne compense pas la flambée des prix observée entre 2021 et 2023.

Le prix des fruits et légumes, qui avait flambé de 25 % entre 2021 et 2023, a globalement reculé en 2024 par rapport à l’année précédente, a annoncé lundi 22 juillet l’association de défense des consommateurs Familles rurales. 118 relevés de prix ont été effectués du 7 au 22 juin dans les rayons des hypermarchés, supermarchés, discounters et magasins spécialisés bio de 42 départements français.

Globalement, les prix moyens des fruits et légumes conventionnels ont reculé respectivement de 5 % et 9 %, et celui des légumes issus de l’agriculture biologique a perdu 3 %. Parmi les baisses les plus significatives : les citrons jaunes sont 19 % moins chers qu’en juin 2023, la carotte conventionnelle est en recul de 14 %, et les tomates grappe connaissent une baisse de 31 %.

Il existe des contre-exemples comme le concombre, l’abricot ou encore la laitue. Les fruits « bio » sont eux 2 % plus chers que l’année précédente. Mais cette dernière moyenne est « faussée » par la forte augmentation du prix des cerises, 22 % plus onéreuses qu’un an plus tôt. « En la retirant, le prix moyen des fruits bio baisse de 4 % », observe Familles rurales.

Par ailleurs, les baisses sur un an ne compensent pas les flambées des années précédentes. Et la tendance sur le long terme est préoccupante aux yeux de l’association : sur dix ans, « le prix des fruits a augmenté de près de 50 % et celui des légumes de plus de 67 %. » Selon les calculs de l’association, manger au minimum 400 grammes de fruits et légumes par jour et par personne, conformément aux recommandations de santé publique, coûte en France chaque mois entre 66 euros et 241 euros en mangeant « tout bio ».

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