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Europe: L’Ukraine réclame à une UE timide plus de soutien en pleine crise du gaz

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L’Ukraine ademandé mardi, lors d’un sommet avec l’Union européenne, plus de soutien pour défendre ses intérêts face à Moscou, en pleine crise énergétique mondiale qui renforce la main du géant gazier russe.

Alors que le cours de l’or bleu s’envole, Kiev redoute que les Européens accélèrent la mise en service d’un gazoduc russo-allemand, le Nord Stream 2, qui permettrait d’alimenter l’Europe en contournant l’Ukraine, privant au passage ce pays de lucratifs droits de transit.

Pour afficher leur soutien à ce pays affaibli depuis 2014 par l’annexion russe de la Crimée et une guerre avec des séparatistes prorusses, les dirigeants du Conseil européen Charles Michel et de la Commission européenne Ursula von der Leyen se sont rendus mardi à Kiev pour y rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Nord Stream 2 « pose de nouveaux défis à l’Ukraine qui s’ajoutent à ceux qui existaient déjà », s’est plaint M. Zelensky lors d’une conférence de presse à l’issue de ce sommet.

« La sécurité énergétique est cruciale pour l’indépendance de l’Ukraine (…) Il est nécessaire de développer une vision commune à long terme de la sécurité énergétique de l’Europe », a-t-il ajouté.

M. Michel et Mme von der Leyen ont à plusieurs reprises affirmé « comprendre les préoccupations » de l’Ukraine et promis de « renforcer la coopération ».

L’UE et Kiev « étudient différents scénarios pour garantir un approvisionnement suffisant à l’Ukraine » qui « est et doit rester un pays de transit fiable », a affirmé Mme von der Leyen.

Elle a notamment évoqué la possibilité de se coordonner sur la question des stocks de gaz et même d’approvisionner l’Ukraine depuis la Slovaquie voisine, « si nécessaire ».

« Où est l’arrivée ? »

La construction du tube russo-allemand menace de priver l’Ukraine, pays parmi les plus pauvres d’Europe, d’environ un milliard d’euros par an touchés pour le transit du gaz russe par son territoire.

Le Nord Stream 2, gazoduc d’une capacité de 55 milliards m3 annuels, est terminé et son remplissage a débuté la semaine dernière. Il n’attend plus que le feu vert d’un régulateur allemand.

Pour ses détracteurs au sein de l’UE ce tube va accroître la dépendance européenne à l’égard de Moscou qui s’en servira comme d’une arme géopolitique.

Le Kremlin est déjà soupçonné par certains d’alimenter l’actuelle flambée des prix, en n’ouvrant pas davantage les vannes, afin d’accélérer la mise en service de ce gazoduc.

La Russie a nié tout rôle dans cette crise et a assuré vouloir stabiliser les cours.

Ce sont les pays européens qui « ont fait des erreurs » en privilégiant les achats comptants aux contrats à long terme, a taclé la semaine dernière le président russe Vladimir Poutine.

Le chef d’Etat russe a néanmoins promis de ne pas mettre Kiev « dans une position difficile » en coupant le robinet.

Mais ces propos sont loin de rassurer l’Ukraine, qui craint que la Russie, outre la Crimée, nourrisse des ambitions territoriales supplémentaires.

« Vous pouvez compter sur l’UE » pour appuyer Kiev, a souligné mardi M. Michel. « De manière répétée et constante, nous condamnons l’annexion illégale de la Crimée », a-t-il ajouté.

Cependant, au-delà d’un soutien verbal, l’Ukraine espère une accélération de son processus d’adhésion à l’UE et à l’Otan.

De leur côté, les Européens réclament à Kiev davantage d’efforts en matière de réformes, notamment de son système judiciaire, notoirement corrompu. Or, celles-ci traînent depuis des années.

Mme von der Leyen a salué mardi le « chemin parcouru », mais appelé à « rester concentré sur les réformes », lutter contre la corruption et réduire l’influence des oligarques.

« Il est clair que nous marchons dans la même direction, mais où est la ligne d’arrivée ? Y en a-t-il seulement une ? », s’est impatienté M. Zelensky.

Europe

En Moldavie, des habitants pris au piège de la bataille du gaz

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En Moldavie, des habitants pris au piège de la bataille du gaz

La Moldavie, prise dans les tensions énergétiques avec la Russie, navigue entre tradition et modernité, cherchant une solution à la crise du gaz qui la paralyse.

Dans un contexte marqué par l’arrêt des livraisons de gaz russe en Moldavie, les habitants du village de Cocieri, enclave moldave en Transdniestrie, font face à des conditions de vie difficiles. Valera Alexandru Sava, un vétéran de guerre, a dû ressortir son vieux poêle pour chauffer sa maison. Cette situation illustre la dépendance énergétique de la région et les défis économiques qui en découlent.

La Moldavie, en transition vers une économie plus intégrée à l’Europe, se trouve confrontée à un dilemme. D’un côté, l’envie de rompre avec le passé soviétique et de se tourner vers des sources d’énergie plus coûteuses mais moins politiquement conditionnées; de l’autre, la nostalgie d’une époque où le gaz russe était synonyme de stabilité et de prix abordables. La population de Cocieri, comme d’autres villages enclavés, dépend toujours des infrastructures transdniestriennes, un héritage de l’ère soviétique qui complique la transition énergétique.

Oleg Serebrian, vice-Premier ministre chargé de la réintégration de la Transdniestrie, reconnaît la complexité de la situation. Il évoque les coûts et les défis techniques pour intégrer ces villages aux réseaux moldaves. L’investissement nécessaire pour relier ces zones aux infrastructures moldaves est colossal, et les travaux de raccordement suscitent des réactions contrastées parmi les habitants. Certains, comme ceux de Copanca, rejettent l’aide de Chisinau, craignant une hausse des tarifs.

La crise énergétique moldave s’inscrit dans un contexte géopolitique tendu. Les accusations de manipulation et de déstabilisation fusent de part et d’autre. Le gouvernement moldave pointe du doigt l’influence extérieure, tandis que la Russie dénonce des campagnes de propagande. Cette impasse énergétique risque de peser lourdement sur les prochaines élections législatives, où le choix entre l’alignement pro-européen et le maintien d’une certaine dépendance envers la Russie sera crucial.

La population moldave, quant à elle, aspire à une vie normale, loin des jeux de pouvoir et des tensions géopolitiques. À Varnita, les commerçants comme Valentina Gora, vendant des produits de première nécessité à la lueur de leur téléphone, expriment un sentiment de frustration face à la situation. « On se croirait à l’âge de pierre », dit-elle, résumant l’état d’esprit de nombreux Moldaves.

La solution à cette crise énergétique, qui met en lumière les tensions entre tradition et modernité, dépendra de la capacité des acteurs politiques à trouver un compromis qui respecte les aspirations européennes de la Moldavie tout en tenant compte des réalités économiques et sociales de sa population.

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L’UE annonce approfondir son enquête sur X après des provocations de Musk

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L'UE annonce approfondir son enquête sur X après des provocations de Musk

L’Union européenne intensifie ses investigations sur X, le réseau social d’Elon Musk, soupçonné de manipuler le débat public. Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre régulation et liberté d’expression.

L’Union européenne a décidé de durcir son enquête sur le réseau social X, dirigé par Elon Musk, en raison de préoccupations liées à la diffusion potentielle de fausses informations et à la manipulation des débats publics européens. Cette annonce fait suite à plusieurs provocations de Musk, qui a publiquement soutenu des partis d’extrême droite, notamment l’AfD en Allemagne, à l’approche des élections de février.

La commissaire européenne à la Souveraineté technologique, Henna Virkkunen, a souligné que de nouvelles mesures techniques seraient mises en œuvre pour évaluer la conformité des systèmes de recommandation de X avec le règlement sur les services numériques (DSA). Cette initiative répond à la pression des eurodéputés et de certains États membres, comme la France, qui exigent une action ferme contre les plateformes soupçonnées de biais politiques.

La Commission européenne a ordonné à X de fournir avant le 15 février une documentation détaillée sur ses algorithmes de recommandation et toute modification récente. De plus, une ordonnance de conservation a été émise, obligeant X à préserver les informations concernant les futurs changements dans ses algorithmes jusqu’à la fin de l’année 2025, sauf si l’enquête se conclut plus tôt. Ces mesures visent à garantir que l’évaluation des risques systémiques de la plateforme soit exhaustive et précise.

Bien que la Commission ait affirmé que ces actions sont indépendantes des positions politiques de Musk, elles soulignent une tension croissante entre la liberté d’expression et la régulation des contenus numériques. Elon Musk, connu pour ses prises de position alignées sur la droite américaine, a critiqué le DSA, le qualifiant d’instrument de censure.

Cette bataille idéologique met en lumière les défis de la régulation des plateformes numériques dans un cadre démocratique. Le chancelier allemand Olaf Scholz a lui-même dénoncé l’influence de Musk, accusant le milliardaire de menacer la démocratie européenne par son soutien à l’extrême droite. De son côté, la France, par la voix de Clara Chappaz, ministre déléguée chargée du Numérique, a salué la décision de la Commission, soulignant l’importance de protéger les démocraties et les élections face aux ingérences extérieures.

L’enquête sur X, qui a débuté en décembre 2023, n’a pas encore abouti à des accusations formelles de manipulation des algorithmes, mais elle a déjà révélé des manquements potentiels en matière de transparence et de vérification des informations. La Commission pourrait infliger des amendes substantielles si X ne parvient pas à se conformer aux exigences du DSA.

Cette enquête illustre la complexité de l’équilibre entre la régulation des plateformes numériques et le respect de la liberté d’expression, un débat qui promet de se poursuivre dans les instances européennes et au-delà.

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Quand l’Allemagne paie au prix fort son virage énergétique

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Quand l'Allemagne paie au prix fort son virage énergétique

L’Allemagne, pionnière dans la transition énergétique, doit maintenant faire face à des coûts élevés et à des défis structurels qui mettent à l’épreuve sa compétitivité et sa stabilité énergétique.

La transition énergétique allemande, autrefois saluée comme un modèle de développement durable, se heurte aujourd’hui à des obstacles majeurs. Deux épisodes récents de « pannes vertes », où le prix de l’électricité a atteint des sommets vertigineux, ont mis en lumière les failles du système. En novembre et décembre, le prix de l’électricité a frôlé les 1000 euros par mégawattheure, une situation inédite qui a ébranlé non seulement l’Allemagne mais aussi ses voisins européens.

L’absence de vent et de soleil, éléments cruciaux pour la production d’énergie renouvelable, a paralysé les éoliennes et les panneaux solaires, entraînant une dépendance accrue aux importations d’électricité et une envolée des coûts. Les entreprises énergivores, forcées de réduire ou d’arrêter temporairement leur production, témoignent de l’impact direct de ces fluctuations sur l’économie. Bien que les particuliers et certaines entreprises bénéficient de tarifs fixes, la situation a révélé une vulnérabilité structurelle du marché énergétique allemand.

La politique énergétique du gouvernement Scholz, déjà sous le feu des critiques, a été vivement attaquée par l’opposition. Friedrich Merz, leader conservateur, a accusé le gouvernement d’avoir mis en péril la compétitivité de l’Allemagne. En réponse, Robert Habeck, ministre de l’Économie, a pointé du doigt l’inaction des gouvernements précédents face aux défis énergétiques.

Malgré une progression significative des énergies renouvelables, qui représentent désormais 60% de la production d’électricité, l’Allemagne peine à gérer l’intermittence de ces sources. La fermeture progressive des centrales à charbon et l’arrêt des réacteurs nucléaires en avril 2023 accentuent cette difficulté. Le pays doit investir massivement dans les capacités de stockage et dans des infrastructures flexibles pour pallier les variations de production.

Les experts, comme Georg Zachmann de Bruegel, soulignent l’urgence de réformes réglementaires pour encourager les investissements nécessaires. Cependant, des obstacles bureaucratiques retardent le déploiement des énergies vertes. Claudia Kemfert de l’institut DIW critique le décalage entre les délais de construction des infrastructures vertes et celles des énergies fossiles.

La chute de la coalition d’Olaf Scholz et la perspective des élections de février 2025 ajoutent une incertitude politique à cette équation complexe. L’abandon d’un projet de loi visant à remplacer le charbon par des centrales à gaz illustre les tensions entre les objectifs environnementaux et les impératifs économiques.

Le secteur industriel, représenté par Markus Krebber de RWE, alerte sur un système énergétique poussé à bout. Les « pannes vertes » de cet hiver ont démontré que, sans une adaptation rapide et profonde, la transition énergétique allemande pourrait non seulement coûter cher, mais aussi menacer la stabilité énergétique de l’Europe.

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