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Économie

Équateur : une nation en quête de stabilité face à la violence et à la crise économique

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Entre insécurité galopante et précarité généralisée, les Équatoriens se tournent vers les urnes pour trouver des solutions.

Au cœur de Guayaquil, le parc Seminario, autrefois animé par les visiteurs, ressemble désormais à un lieu fantôme. Les iguanes y sont plus nombreux que les passants, symptôme d’un pays où la criminalité a drastiquement réduit l’affluence touristique. Juan Carlos Pesantes, vendeur depuis seize ans dans ce quartier, constate amèrement la fermeture progressive des commerces alentour. Ses revenus ont chuté de moitié en trois ans, reflet d’une économie asphyxiée par l’insécurité.

Les défis sont colossaux pour l’Équateur, confronté à une recrudescence des violences liées au narcotrafic, mais aussi à une stagnation économique persistante. Le chômage et le sous-emploi touchent près d’un quart de la population, tandis que la pauvreté frappe 28 % des habitants. Le travail informel se généralise, offrant des salaires dérisoires et aucune stabilité. Gerardo Ortiz, retraité, résume cette précarité avec ironie en désignant son vieux vélo comme seule « voiture ». Sa pension de 280 dollars par mois lui permet à peine de survivre, loin de couvrir des besoins essentiels.

L’absence d’investissements aggrave la situation. Les coupures d’électricité, fréquentes l’an dernier, ont paralysé des secteurs entiers, contraignant entreprises et ménages à s’adapter dans l’urgence. Paola Valdivieso, employée dans un salon de beauté, se souvient des journées interminables sans courant, obligeant son employeur à investir dans un générateur. Ces dysfonctionnements illustrent le manque criant de modernisation des infrastructures publiques.

Face à ces enjeux, les candidats à la présidentielle proposent des visions opposées. Luisa Gonzalez mise sur un État interventionniste, avec une fiscalité renforcée pour les entreprises et une baisse de la TVA. À l’inverse, Daniel Noboa, le président sortant, privilégie une approche libérale, cherchant à attirer les investisseurs étrangers et à assouplir les régulations du travail.

Dans un contexte où la confiance envers la classe politique s’érode, les Équatoriens doivent choisir entre deux modèles radicalement différents. Leur décision déterminera si le pays parviendra à sortir de l’engrenage de la violence et de la récession, ou s’il continuera à s’enliser dans une crise aux multiples visages.

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