France
En Martinique, « vacances fichues », « gâchées » pour les touristes contraints au départ
« Des vacances fichues », « gâchées »: à l’aéroport international Aimé Césaire de Martinique les touristes regagnent avec amertume l’Hexagone après les nouvelles restrictions annoncées lundi par le préfet pour faire face à la flambée de Covid-19.
« On repart aujourd’hui alors qu’on est arrivés mercredi dernier et qu’on était à la base partis pour trois semaines », explique, « blasée », Nathalie, une mère de famille de 45 ans, short en jean et tee-shirt blanc, dans la file d’enregistrement pour le vol Air-France pour Paris.
Depuis l’annonce par le préfet Stanislas Cazelle d’une « seconde phase de reconfinement » beaucoup plus stricte pour tenter de freiner une épidémie galopante, les touristes ont été invités à quitter l’île antillaise. A peine plus de 20% de la population y est vaccinée et « l’augmentation des contaminations se traduit par une explosion des formes graves » de Covid-19 et une saturation des hôpitaux, selon les mots d’Emmanuel Macron.
Désormais, les plages sont interdites, les déplacements limités à un kilomètre autour du domicile et les commerces non-alimentaires fermés. Les hôtels doivent également fermer -sauf ceux accueillant des professionnels et des résidents du territoire-, ainsi que les locations saisonnières.
« On est dans une chambre d’hôtel, avec deux enfants. Plus de plage, plus de piscine, plus rien. On était venu pour voir la famille, on ne peut pas les voir à cause des restrictions de 1 km, tous les commerces fermés… On repart chez nous, les vacances fichues », résume Nathalie, qui s’était pourtant « vaccinée pour être tranquille pour les vacances ».
Un peu plus loin dans la file d’enregistrement, Willy Choux partage la même déception. Ce Bordelais de 46 ans originaire de Martinique, arrivé avec sa femme et ses filles le 24 juillet, repart avec une semaine d’avance.
« On voulait profiter de la famille, ça fait plus de 13 ans qu’on n’était pas revenu », raconte-t-il. Mais, installé dans la campagne de Sainte-Luce (sud), « à un kilomètre on ne peut rien faire », dit-il, regrettant ces « vacances gâchées » et s’inquiétant pour les « petits commerçants » de l’île où l’économie « fonctionne à 80% avec le tourisme ».
« Pas le choix »
« On n’a pas le choix, même si on a un pass sanitaire », se désole sa compagne Céline Bouinot, 46 ans, qui souligne au passage que pour venir « il fallait le pass et un test PCR », et que pour repartir dans l’Hexagone, « on ne nous demande rien ».
Peggy, travailleuse sociale de 48 ans originaire d’Auvergne n’a « pas hésité longtemps » à anticiper son départ de dix jours, après les annonces préfectorales, « suivies en direct ». « On a passé notre journée d’hier à appeler Air France », raconte-t-elle, en poussant son charriot où s’entassent les cinq valises de la famille.
« On était enfermé dans notre maison de location, sans piscine. Que faire? Quand il fait chaud, qu’on ne peut pas se baigner et qu’on n’a qu’une chambre qui a la clim, ça devient difficile ».
Mais, arborant une jolie peau hâlée, elle reconnaît avoir pu « profiter » de ses 10 premiers jours de vacances, qui étaient alors sous confinement partiel moins strict. « Jusque-là, on avait accepté la limite des 10 km qui était imposée, l’absence de restaurants et le couvre-feu ».
Dans la file d’attente du vol Corsair pour Paris, Carl Carini, enseignant de Picardie de 49 ans, s’avoue chanceux. « On avait prévu un retour aujourd’hui, donc ça tombe bien pour nous », dit-il, même s’il « pense aux gens arrivés juste deux jours avant les nouvelles annonces ». Dans leur résidence de vacances à l’Anse-à-l’Ane (sud), « des gamins et des femmes se sont mis à pleurer » en entendant les restrictions, dit-il.
« Nous avons également une profonde pensée pour tous les Martiniquais qui vont subir cette crise sanitaire et qui va devenir aussi économique », ajoute sa compagne Karine David.
Tout le monde n’a cependant pas renoncé à ses vacances: Dans l’avion Air France qui arrivait mercredi de Paris, à moitié plein, certains comme Céline, assistante maternelle de 48 ans, ont maintenu leur voyage. Avec son époux et sa fille, elle vient « voir la famille » à Fort-de-France. « Ce seront des vacances particulières, pas de tourisme, pas de sortie, juste en famille ».
France
TV : Hanouna accuse l’Arcom de harcèlement et envisage de saisir la justice
Lors de la rentrée télévisée de « Touche pas à mon poste » (TPMP), l’animateur Cyril Hanouna a ouvertement critiqué l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, l’accusant de harcèlement. Cette sortie intervient six mois avant le retrait prévu de la chaîne C8 de la TNT, une décision controversée qui met en lumière les tensions croissantes entre la chaîne et le régulateur.
Lors de cette première émission de la saison, Hanouna, âgé de 49 ans, a exprimé sa colère contre la décision de l’Arcom, qui a annoncé que C8 ne serait pas reconduite sur la TNT après le 28 février 2024. Il a affirmé que la chaîne compte faire appel pour renverser cette décision, bien que la notification officielle n’ait pas encore été envoyée au groupe Canal+, propriétaire de C8.
Dans une séquence parodique, Hanouna a chanté en référence à l’Arcom, déclarant que sans ce régulateur, « plus de problème ». Cependant, il n’a pas précisé les alternatives envisagées par la chaîne après le départ de la TNT.
C8, qui appartient au groupe Canal+, fait face à une situation délicate. En huit ans, la chaîne a accumulé 7,6 millions d’euros d’amendes en raison des dérapages de son animateur vedette, ce qui a contribué à la décision de l’Arcom de ne pas renouveler sa fréquence. Néanmoins, Canal+ conserve d’autres chaînes sur la TNT, notamment Canal+, CNews, et CStar.
Cyril Hanouna, vêtu comme Céline Dion, a ensuite enchaîné avec une interprétation parodique de « L’Hymne à l’amour », avant de rejoindre le plateau en moto, marquant le ton souvent provocateur de l’émission. Il a profité de l’occasion pour dénoncer ce qu’il considère comme une atteinte à la liberté d’expression, affirmant que la suppression de C8 est une décision prise uniquement en raison de son animosité avec l’Arcom.
🇫🇷📺 FLASH | « Les haineux peuvent s’effondrer. Peu m’importe si le public m’aime, je me fiche du monde entier tant que l’audience inondera mes matins. Je pourrais lire « Le Monde » comme #Boyard, me teindre en blond si tu me le demandais. Je voterais LFI, je rejoindrais #Booba à… pic.twitter.com/pLJZ5qFhlD
— Cerfia (@CerfiaFR) September 2, 2024
Dans un ton plus grave, il a annoncé son intention de saisir la justice pour harcèlement, affirmant que l’Arcom le cible personnellement, ce qui engendre des messages de haine sur les réseaux sociaux. Hanouna a également exprimé son inquiétude pour les 400 employés de C8 et de sa société de production H2O, qui pourraient perdre leur emploi si la chaîne venait à disparaître de la TNT.
Enfin, Hanouna a reconnu certains de ses excès en direct, tout en défendant les contributions positives de son émission. La décision de l’Arcom et son impact potentiel sur C8 soulèvent des questions sur la liberté d’expression et la responsabilité des médias dans le paysage audiovisuel français.
France
Rentrée 2024 sous tension : réformes en suspens et incertitudes
Avec une boule au ventre, 12 millions d’élèves ont repris le chemin de l’école ce lundi, alors que les réformes éducatives en cours restent en suspens, dans l’attente d’un nouveau gouvernement.
Alors que la cloche de la rentrée sonne pour des millions d’écoliers, collégiens, et lycéens, l’atmosphère est marquée par une combinaison de nervosité et de questionnements. Pour Julie, mère d’une élève en Terminale, l’année s’annonce sous le signe de l’angoisse avec l’épreuve de Parcoursup en perspective, un stress partagé par de nombreuses familles.
Nicole Belloubet, pour ce qui pourrait être sa seule rentrée en tant que ministre de l’Éducation, respectera la tradition en visitant plusieurs écoles, soulignant que « les affaires courantes ne sont ni un temps suspendu pour l’école, ni un temps mort ». De son côté, Gabriel Attal, également présent sur le terrain, lancera une nouvelle campagne nationale contre le harcèlement scolaire.
Cependant, derrière ces gestes symboliques se cache une inquiétude plus profonde parmi les enseignants. Confrontés à une « cacophonie » sur les réformes comme les controversés « groupes de niveau », ils doivent également faire face à une crise persistante de recrutement, avec plus de 3.000 postes non pourvus, tant dans l’enseignement public que privé.
Le début de cette année scolaire pourrait bien marquer un tournant, alors que l’école se trouve « à un point de bascule » selon les syndicats. La mise en place des « groupes de besoins », initialement appelés « groupes de niveau », en français et en mathématiques pour les élèves de 6e et 5e, suscite une controverse. Ces groupes, censés s’étendre aux classes de 4e et 3e l’an prochain, ont été l’une des mesures phares du « choc des savoirs » voulu par Gabriel Attal lorsqu’il était ministre de l’Éducation. Mais leur mise en œuvre, prônée avec « souplesse et pragmatisme » par Nicole Belloubet, est critiquée pour son manque de clarté et ses risques d’échec pédagogique.
En parallèle, les expérimentations comme la « pause numérique » dans 180 collèges et la « tenue unique » dans près d’une centaine d’établissements ajoutent au scepticisme ambiant. La « pause numérique », en particulier, impose aux collégiens de laisser leurs téléphones à l’entrée de l’établissement, une mesure qui suscite des interrogations quant à son efficacité et sa nécessité, alors que l’utilisation des téléphones est déjà réglementée depuis 2018.
Les enseignants, représentés par des syndicats comme le Snes-FSU et la CFDT Éducation, expriment leurs craintes quant à l’impact de ces réformes dans un contexte politique incertain. Selon eux, certaines « urgences structurelles », comme le manque de professeurs, pourraient être ignorées, accentuant ainsi les difficultés du système éducatif. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, prédit même que « certainement pas un professeur de français et de maths » ne sera présent « devant chaque groupe » dans les classes concernées.
En toile de fond, la réforme du brevet, un autre sujet délicat, reste en suspens. Le projet de Gabriel Attal de rendre son obtention obligatoire pour passer en seconde a été gelé, laissant planer le doute sur les conditions d’examen pour les élèves de 3e cette année.
Face à ces défis, cette rentrée 2024-2025 s’annonce sous haute tension, entre réformes en suspens, crise politique et incertitudes pour l’avenir de l’éducation en France.
Économie
L’inflation tombe sous les 2 % pour la première fois depuis 2021
L’inflation en France a chuté à 1,9 %, marquant une baisse significative pour la première fois depuis 2021, selon les derniers chiffres de l’Insee. Cette diminution est principalement due à la baisse des coûts de l’énergie, bien que certains produits continuent de voir leurs prix augmenter.
L’Insee a annoncé que l’inflation en France avait atteint 1,9 %, passant pour la première fois sous le seuil symbolique des 2 % depuis 2021. Ce recul notable s’explique en grande partie par une baisse marquée des prix de l’énergie, qui a contribué à ralentir l’augmentation globale des prix à un rythme plus rapide que prévu. Selon les statisticiens, ce ralentissement des prix énergétiques, en particulier ceux de l’électricité, du gazole et de l’essence, a été déterminant dans cette tendance.
Cependant, tous les secteurs ne suivent pas cette trajectoire descendante. Les prix des denrées alimentaires et des produits manufacturés continuent de grimper, ce qui maintient une pression sur les budgets des ménages. Dominique Schelcher, président de la Coopérative U, a confirmé que bien que l’ère de l’hyperinflation semble être derrière nous, les consommateurs ne perçoivent pas encore cette amélioration de manière significative dans leur panier. Il ajoute que les prix devraient continuer à baisser progressivement, mais qu’ils ne retrouveront probablement pas les niveaux antérieurs, en raison notamment de la nécessité de compenser les augmentations salariales.
Cette baisse de l’inflation, bien qu’anticipée par les experts, arrive plus tôt que prévu. La Banque de France avait initialement prévu que l’inflation repasserait sous la barre des 2 % au début de 2025, avec une baisse plus marquée au cours de l’année. Cependant, cette tendance s’est manifestée dès 2024, malgré des hausses ponctuelles des prix, notamment dans les services de transport, probablement en lien avec les préparatifs des Jeux Olympiques.
L’évolution positive de l’inflation est une nouvelle encourageante pour l’économie française, même si la baisse des prix ne se traduit pas uniformément dans tous les secteurs. Les prochains mois seront décisifs pour observer si cette tendance se maintient et si elle apportera un soulagement tangible aux consommateurs.
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