Nous rejoindre sur les réseaux

Planète

Ecologie de « bon sens » ou sans ambition ? L’Assemblée plonge dans la loi climat

Article

le

ecologie-de-« bon-sens »-ou-sans-ambition-?-l’assemblee-plonge-dans-la-loi-climat

Au lendemain de marches partout en France pour réclamer une « vraie loi climat », l’Assemblée nationale a démarré lundi l’examen d’un projet de loi « d’écologie pratique » et de « bon sens » selon le gouvernement, mais fustigé par les écologistes pour son « manque d’ambition ».

La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, ancienne d’EELV, a loué à la tribune une « véritable bascule globale, qui fera de l’écologie une réalité du quotidien », en modifiant « nos modes de vie ».

« Pour une vraie loi climat Stop au blabla »: les militants écologistes ont pourtant vivement critiqué le gouvernement dimanche dans les rues de nombreuses villes. Quelque 110.000 personnes ont défilé au total selon les organisateurs, 44.000 selon le ministère de l’Intérieur.

Trois semaines de discussions agitées démarrent au Palais Bourbon. Plus de 7.000 amendements ont été déposés, avec des mesures âprement discutées comme la suppression des vols intérieurs en cas d’alternatives de moins de 2 heures 30 en train, ou l’interdiction de la mise en location des passoires thermiques en 2028 (logements classés F et G).

La droite, qui tente de bâtir son propre logiciel écologique de « terrain » en vue de 2022, compte monter au créneau contre « l’écologie punitive » et la « judiciarisation » des enjeux environnementaux, en s’opposant notamment au nouveau délit « d’écocide ».

Des élus écologistes comme Delphine Batho et Matthieu Orphelin vont à l’inverse relayer la déception de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) dont les travaux ont inspiré le projet de loi mais ont été « détricotés » selon eux.

Ces parlementaires ont lancé lundi sur le réseau social Twitch leur propre « débat sans filtre » avec des experts ou des membres de la « société civile », dont le réalisateur Cyril Dion, « garant » de la CCC et extrêmement critique des arbitrages gouvernementaux.

A gauche, Jean-Luc Mélenchon (LFI) va défendre d’emblée dans l’hémicycle une motion de rejet du texte. Sa collègue Mathilde Panot décrit « un gouvernement seul contre la mobilisation populaire ».

« Nous aurons un grand débat, et c’est tant mieux », selon le rapporteur général Jean-René Cazeneuve (LREM).

« Acceptabilité sociale »

En commission, les députés ont renforcé certaines mesures, comme le développement du vrac dans les grandes surfaces, et en ont édulcoré d’autres, comme l’article suggérant de recourir à un système de consigne pour les bouteilles en verre qui suscite l’inquiétude des recycleurs et de la filière des spiritueux.

La majorité promet des « avancées » sur la rénovation thermique des logements avec une « trajectoire financière » et des mesures « d’accompagnement », dans la foulée du récent rapport Sichel. Le rapporteur Mickaël Nogal a indiqué que l’interdiction de location des logements mal isolés (passoires thermiques) serait étendue à ceux classés E en 2034.

Des mesures en faveur du vélo, dont l’élargissement de la prime à la conversion, sont aussi attendues.

Quant au volet publicité, les députés pourraient définir plus précisément le « greenwashing » (verdissage) des entreprises, afin de mieux le sanctionner.

Pour les menus végétariens dans les cantines, sujet qui a fait récemment polémique, Matignon ne souhaite visiblement pas aller au-delà de la simple « expérimentation » d’un choix végétarien quotidien dans les collectivités volontaires, prévue dans le texte, d’après des sources parlementaires.

Au sein d’une majorité tiraillée entre son aile libérale et une frange plus écolo-compatible, Barbara Pompili promeut un chemin de « crête » entre « ambition » écologique et « acceptabilité sociale ».

Outre le fond, le profil de la ministre, à l’aile gauche de la majorité avec son parti En Commun, crispe certains marcheurs libéraux. « Je suis régulièrement inquiet, mais elle n’a pas fait de coups de Trafalgar » jusqu’ici, glisse l’un d’eux.

Les députés LREM gardent en tête la crise des « gilets jaunes », née d’une taxe sur les carburants, ou la fronde des « bonnets rouges » contre l’écotaxe poids lourds, sous François Hollande.

Cette prudence était visible en commission sur des mesures sensibles comme la suppression progressive de l’avantage fiscal du gazole des transporteurs routiers, ou la mise en place éventuelle d’une écotaxe régionale pour les poids lourds dans les collectivités qui le souhaitent.

Ce n’est « pas une écotaxe », mais une « contribution spécifique » réclamée par certaines régions dans une logique de « différenciation », insiste-t-on dans la majorité.

La majorité espère rendre « crédible » l’objectif de réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990. Mais le Haut Conseil pour le climat, indépendant, avait critiqué la portée « réduite » d’un certain nombre de mesures du projet de loi en l’état.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Planète

L’absence d’Emmanuel Macron à la conférence de l’ONU sur l’eau critiquée

Article

le

L’absence d’Emmanuel Macron à la conférence de l’ONU sur l’eau critiquée.

Agathe Euzen, responsable de la cellule eau du CNRS, a critiqué l’absence d’Emmanuel Macron à la conférence de l’ONU sur l’eau à New York, qualifiant cet événement de « vitale ». Cette conférence intervient alors qu’un « plan eau » est attendu avec impatience en France, après les incendies de l’été dernier et la sécheresse qui perdure.

Pour Agathe Euzen, la conférence permet de mettre l’eau à l’agenda politique et de faire avancer les choses, y compris en France, « pour qu’il y ait une réelle prise en compte de l’ampleur des enjeux et que le plan eau qu’on attend soit à la hauteur des ambitions ». Elle déplore ainsi l’absence d’Emmanuel Macron, qui aurait dû selon elle venir à cette conférence, étant donné l’importance vitale de l’eau et la préoccupation croissante pour les ressources en eau dans le monde entier.

Le secrétaire général des Nations unies a dénoncé l’impact destructeur de l’humanité « vampirique » sur le cycle de l’eau, mettant en danger des milliards de personnes à travers la planète. Un rapport conjoint avec l’Unesco souligne également le « risque imminent d’une crise mondiale de l’eau ».

La conférence de l’ONU sur l’eau permet de mettre en lumière l’importance de cette ressource, ainsi que les enjeux vitaux qu’elle représente pour les populations à travers le monde. L’absence d’Emmanuel Macron à cet événement est ainsi déplorée par les experts, qui espèrent une prise de conscience politique sur cette question cruciale pour l’avenir de la planète.

Lire Plus

Hérault

Sète : SolarinBlue lance une ferme solaire maritime inédite

Article

le

SolarinBlue lance une ferme solaire maritime inédite près de Sète
©PascalGuyot/AFP

SolarinBlue, une entreprise fondée par Armand Thiberge, a dévoilé son projet innovant nommé Sun’Sète. Il s’agit de la première installation de panneaux solaires flottants en pleine mer, située au large du port de Sète-Frontignan (Hérault). Cette initiative est une première en France et fournira de l’énergie renouvelable au port.

SolarinBlue a inauguré son premier projet de ferme solaire marine appelé Sun’Sète, qui explore une nouvelle approche en matière d’énergie renouvelable en installant des panneaux solaires flottants en pleine mer. Jusqu’à présent, l’accent avait été principalement mis sur les sources d’énergie renouvelable marines telles que l’éolien offshore et les panneaux solaires photovoltaïques installés sur des plans d’eau calmes, comme les lacs et les étangs. Bien que cette technologie soit encore en phase de développement pilote, elle semble prometteuse pour l’avenir.

Au cours des prochains mois, le reste de la ferme sera progressivement immergé jusqu’à atteindre une superficie totale de 0,5 hectare d’ici la fin de l’année, avec un objectif de production de 300 kilowatts d’ici 2024. Cette production électrique sera acheminée via un câble sous-marin pour alimenter les infrastructures portuaires, y compris une usine de poissons et les navires en transit. Le directeur de la société a rappelé que RTE avait pour objectif d’installer jusqu’à 200 GW de panneaux solaires d’ici 2050 en France.

Le projet, qui coûte 2,5 millions d’euros, est financé à 50 % par des fonds publics provenant de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) et de l’association Evolen. Une étude environnementale préalable au projet a conclu que les espèces marines présentes sur le site seraient peu impactées et que le risque de déranger les oiseaux était faible.

SolarinBlue, créée fin 2019 à Paris et désormais basée à Montpellier, a développé une technologie de parc solaire photovoltaïque flottant adaptée aux conditions de la haute mer. La start-up travaille actuellement sur plusieurs projets de fermes solaires en mer, en France et à l’étranger.

Dans les trois prochaines années, SolarinBlue espère devenir un leader mondial dans le domaine du solaire photovoltaïque offshore flottant. L’entreprise ambitionne de couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur, depuis le développement technologique jusqu’à l’exploitation de parcs solaires flottants

Télécharger l’application Le Singulier > IOS (iPhone) > Android (Samsung)

Lire Plus

Planète

Préserver la biodiversité : éviter la taille des haies pendant la période de nidification

Article

le

Préserver la biodiversité : éviter la taille des haies pendant la période de nidification

L’Office français pour la biodiversité recommande d’éviter la taille des haies de début mars à fin août pour protéger la nidification des oiseaux et préserver la biodiversité.

L’Office français pour la biodiversité recommande d’éviter la taille des haies et l’élagage des arbres de début mars à fin août pour protéger la nidification des oiseaux. Selon un communiqué publié le vendredi 17 mars, l’OFB encourage les collectivités, les professionnels et les particuliers à suivre cette recommandation afin de ne pas déranger ou déloger les oiseaux pendant cette période cruciale de leur cycle de vie.

Les haies sont importantes pour la biodiversité et peuvent accueillir un grand nombre d’espèces. La taille des haies est également interdite pendant plusieurs mois pour les agriculteurs.

Cette recommandation intervient dans un contexte où près de la moitié des espèces d’oiseaux sont en déclin dans le monde et une sur huit est menacée d’extinction, selon un rapport de référence de l’ONG internationale BirdLife.

Télécharger l’application Le Singulier > IOS (iPhone) > Android (Samsung)

Lire Plus

Les + Lus

Something went wrong: cURL error 7: Failed to connect to 34.155.244.71 port 443 after 2 ms: Connection refused