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Économie

Dieselgate: un premier patron automobile devant les juges en Allemagne

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Cinq ans après l’éclatement du « dieselgate », l’ancien PDG d’Audi, filiale de Volkswagen, est devenu mercredi le premier patron à répondre devant un tribunal allemand du truquage des moteurs diesel, gigantesque scandale dont l’industrie automobile nationale peine toujours à se relever.

Rupert Stadler, 57 ans, répond de « fraude », « émission de faux certificats » et « publicité mensongère » et comparaît aux côtés d’un ancien directeur d’Audi et de Porsche, Wolfgang Hatz, ainsi que de deux ingénieurs de la marque aux quatre anneaux.

Ils risquent jusqu’à 10 ans de prison à l’issue de ce procès complexe devant durer jusqu’à la fin décembre 2022, le premier en Allemagne dans cette affaire planétaire qui a éclaté en 2015, alors que deux ingénieurs du groupe VW ont déjà été condamnés à de la prison aux Etats-Unis.

Le géant de l’automobile avait reconnu avoir installé dans 11 millions de véhicules dans le monde des dispositifs les faisant apparaître moins polluants lors des tests en laboratoire qu’ils ne l’étaient en réalité.

L’intérêt médiatique pour la comparution de M. Stadler dans l’une des annexes du tribunal de Munich, dans le quartier de Stadelheim, est immense, une affluence qui a entraîné un retard de 20 minutes du démarrage du procès. Le nombre de places a cependant été limité en raison de restrictions liées à la pandémie de Covid-19.

90 pages d’accusation

L’enquête allemande s’était rapidement concentrée sur Audi, chargé au sein du groupe Volkswagen d’une partie de la recherche et du développement des moteurs.

Entré chez la marque en 1990 et PDG à partir de 2007, M. Stadler avait déjà été en juin 2018 le premier dirigeant de l’automobile placé en détention provisoire dans ce dossier – car soupçonné par la justice de chercher à influencer des témoins ou d’autres suspects – avant d’être remis en liberté.

Le parquet l’accuse d’avoir été au courant des manipulations vers la fin du mois de septembre 2015 « au plus tard », sans avoir pour autant empêché la vente de centaines de milliers de véhicules dotés du logiciel tricheur.

Ses trois co-prévenus sont eux accusés d’avoir développé les moteurs équipés de ce système, installé dans des véhicules depuis 2009.

Les accusations portent sur un total de 434.420 véhicules des marques Volkswagen, Audi et Porsche commercialisés principalement en Europe et aux Etats-Unis.

M. Stadler a toujours rejeté les accusations, de même que M. Hatz, dont l’avocat a indiqué qu’il s’exprimerait « en détail ».

La première audience sera notamment consacrée à la lecture de l’acte d’accusation, qui compte plus de 90 pages.

Dédommagements et amendes

M. Stadler pourrait ne pas rester longtemps le seul patron à devoir s’expliquer devant les juges.

L’ancien patron du groupe Volkswagen, Martin Winterkorn, attend un procès, dont la date n’a pas encore été fixée, pour fraude en bande organisée, fraude fiscale aggravée et manipulation du cours de Bourse.

De son côté, cinq ans après les révélations aux Etats-Unis, Volkswagen a tiré un trait sous une grande partie du scandale pour une facture dépassant les 30 milliards d’euros.

Le plus gros a été payé aux Etats-Unis. En Allemagne, le constructeur, qui mise désormais tout sur la voiture électrique, a déboursé quelque 750 millions d’euros pour indemniser 240.000 clients. Et il essaie, après une décision défavorable de la plus haute juridiction du pays, de proposer des accords à l’amiable pour solder une grande partie des 60.000 requêtes restantes.

L’actuel PDG du groupe, Herbert Diess, et le président du conseil de surveillance, Hans Dieter Pötsch, ont l’an passé évité un procès, moyennant une transaction financière de 9 millions d’euros, en vertu d’un accord avec la justice.

Volkswagen et des marques du groupe ont également payé trois amendes d’un total de 2,3 milliards d’euros pour tirer un trait sur les enquêtes.

Au civil, le dernier grand procès reste celui d’investisseurs demandant une indemnisation pour la dégringolade du cours de l’action après les révélations, ouvert en septembre 2018 et toujours en cours.

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Économie

EDF : Record de bénéfice net à 7 milliards d’euros, une hausse de 21% au premier semestre

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EDF : Record de bénéfice net à 7 milliards d'euros, une hausse de 21% au premier semestre

EDF a amélioré son bénéfice net de 21% à 7 milliards d’euros au premier semestre, fort du redressement de la production nucléaire et hydraulique, mais s’attend à ce que la baisse des prix de l’électricité sur les marchés pèse sur ses résultats à la fin de l’année.

EDF a enregistré une hausse record de 21% de son bénéfice net, atteignant 7 milliards d’euros au premier semestre. Cette performance est attribuée à l’augmentation de la production nucléaire et hydraulique, signe des efforts importants des équipes d’EDF pour restaurer une production électrique élevée, selon le PDG Luc Rémont.

En France, la production nucléaire a progressé de 19,4 térawattheures (TWh) pour atteindre 177,4 TWh. EDF prévoit que la production nucléaire en 2024 atteindra le haut de la fourchette estimée de 315-345 TWh, et confirme les prévisions pour 2025 et 2026 à 335-365 TWh.

Le groupe a surmonté une année difficile en 2022, marquée par des problèmes de corrosion dans ses centrales et une baisse de production nucléaire, clôturant 2023 avec un bénéfice net de 10 milliards d’euros. En 2022, EDF avait été contraint de vendre de l’électricité à prix réduit à ses concurrents, ce qui l’avait empêché de profiter de la hausse des prix. Cette restriction n’a pas été reconduite en 2023, permettant à EDF de tirer parti des prix élevés de l’électricité.

Cependant, la tendance s’inverse avec une baisse rapide des prix sur les marchés, ce qui devrait affecter négativement la rentabilité d’EDF au second semestre 2024. Le groupe anticipe un recul significatif de l’Ebitda par rapport à l’année précédente, en raison de cette baisse des prix. Luc Rémont a souligné la nécessité pour EDF d’anticiper cette baisse en mettant en œuvre des mesures de transformation et de performance économique pour maintenir une capacité de financement suffisante pour les investissements dans la transition énergétique.

EDF, toujours lourdement endetté à hauteur de 54,2 milliards d’euros, doit gérer des défis industriels et financiers majeurs, nécessitant environ 25 milliards d’euros d’investissements annuels. En plus de la gestion de son parc vieillissant, EDF doit financer la construction de nouveaux réacteurs, l’essor de sa production éolienne et solaire, et a récemment inscrit une provision de 3,3 milliards d’euros pour l’entreposage des combustibles usés.

Le groupe met actuellement la dernière touche aux opérations de démarrage de son réacteur de nouvelle génération EPR à Flamanville, avec une première réaction nucléaire imminente et une connexion au réseau prévue quelques semaines après. EDF mise sur son plan « Ambitions 2035 » pour accompagner les clients dans la réduction de leur empreinte carbone, produire plus d’électricité décarbonée, développer les réseaux et accélérer sur les solutions de flexibilité pour répondre aux besoins du système électrique.

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Économie : la France a perdu environ 2.000 distributeurs de billets l’an dernier

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Économie : la France a perdu environ 2.000 distributeurs de billets l'an dernier

Le nombre de distributeurs automatiques de billets (DAB) en France a chuté de manière significative, passant de 46.249 fin 2022 à 44.123 à la fin de l’année dernière, selon un rapport publié mercredi par la Banque de France. Cette diminution de plus de 2.000 DAB, soit 4,6 % du parc, est la plus marquée observée ces dernières années.

Depuis fin 2018, la France a vu disparaître plus de 8.500 distributeurs automatiques de billets. Malgré cette tendance à la baisse, la Banque de France, en collaboration avec le ministère de l’Économie, a affirmé que l’accessibilité aux espèces reste à un niveau satisfaisant en métropole. La diminution totale des points d’accès aux espèces, qui incluent également les services chez les commerçants, a été de 2,3 % en un an, passant à 71.541 en fin d’année dernière.

Cependant, les services de distribution d’espèces chez les commerçants, bien que complémentaires, ne remplacent pas entièrement les DAB traditionnels. Par exemple, les relais CA du Crédit Agricole limitent les retraits à 100 euros et ne sont accessibles qu’aux clients du réseau et pendant les heures d’ouverture des commerces, contrairement aux DAB disponibles 24 heures sur 24.

Cette diminution des DAB affecte particulièrement les communes françaises, où plus de la moitié ne disposent ni d’un DAB ni d’un autre point d’accès aux espèces. La tendance à la baisse devrait se poursuivre avec l’initiative « Cash Services », un programme de mutualisation des automates lancé par Société Générale, BNP Paribas et Crédit Mutuel Alliance Fédérale. Ce programme, actuellement en phase de test avec un premier DAB installé au parc des expositions de Mulhouse, vise à réduire le nombre de sites de distribution d’espèces à 7.000 d’ici 2026, soit une diminution de 30 % par rapport aux 10.000 sites actuels.

En revanche, le nombre de DAB installés par des opérateurs externes comme Euronet, Loomis et Brink’s a augmenté de 19 % l’année dernière, passant de 571 à 679. Cette augmentation contraste avec la tendance générale de réduction du nombre de distributeurs, montrant une diversification des fournisseurs de ce service essentiel.

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Économie

Consommation : le prix des fruits et légumes en baisse par rapport à 2023

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Consommation : le prix des fruits et légumes en baisse par rapport à 2023

Après une forte augmentation l’année dernière, le prix des fruits et légumes a baissé en 2024. Mais cette diminution sur un an ne compense pas la flambée des prix observée entre 2021 et 2023.

Le prix des fruits et légumes, qui avait flambé de 25 % entre 2021 et 2023, a globalement reculé en 2024 par rapport à l’année précédente, a annoncé lundi 22 juillet l’association de défense des consommateurs Familles rurales. 118 relevés de prix ont été effectués du 7 au 22 juin dans les rayons des hypermarchés, supermarchés, discounters et magasins spécialisés bio de 42 départements français.

Globalement, les prix moyens des fruits et légumes conventionnels ont reculé respectivement de 5 % et 9 %, et celui des légumes issus de l’agriculture biologique a perdu 3 %. Parmi les baisses les plus significatives : les citrons jaunes sont 19 % moins chers qu’en juin 2023, la carotte conventionnelle est en recul de 14 %, et les tomates grappe connaissent une baisse de 31 %.

Il existe des contre-exemples comme le concombre, l’abricot ou encore la laitue. Les fruits « bio » sont eux 2 % plus chers que l’année précédente. Mais cette dernière moyenne est « faussée » par la forte augmentation du prix des cerises, 22 % plus onéreuses qu’un an plus tôt. « En la retirant, le prix moyen des fruits bio baisse de 4 % », observe Familles rurales.

Par ailleurs, les baisses sur un an ne compensent pas les flambées des années précédentes. Et la tendance sur le long terme est préoccupante aux yeux de l’association : sur dix ans, « le prix des fruits a augmenté de près de 50 % et celui des légumes de plus de 67 %. » Selon les calculs de l’association, manger au minimum 400 grammes de fruits et légumes par jour et par personne, conformément aux recommandations de santé publique, coûte en France chaque mois entre 66 euros et 241 euros en mangeant « tout bio ».

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