France
Deuil national et pluie d’hommages pour Giscard, président modernisateur et européen

Une journée de deuil national mercredi mais pas de cérémonie publique et des obsèques dans l’intimité: c’est avec sobriété que prend congé l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing, décédé mercredi à 94 ans et salué par tous comme un « modernisateur » et un Européen convaincu.
« VGE », qui présida la France le temps d’un seul mandat, de 1974 à 1981, est décédé mercredi soir des suites du Covid-19, entouré des siens dans sa propriété d’Authon, petit village du Loir-et-Cher. Ses obsèques y auront lieu samedi dans la plus stricte intimité familiale et en petit comité, contraintes sanitaires obligent.
Emmanuel Macron a décrété, lors d’une adresse aux Français, un jour de deuil national mercredi 9 décembre en hommage à cette « figure centrale de l’histoire de notre République ». Les Français qui le souhaitent pourront également écrire quelques mots d’hommage dans nos mairies et à Paris, au Musée d’Orsay, « ce haut lieu de culture que nous lui devons », a ajouté le chef de l’Etat.
Valéry Giscard d’Estaing devrait être enterré auprès de sa plus jeune fille Jacinte, décédée en 2018 d’une longue maladie
Selon Catherine Meyer, responsable communication du diocèse de Blois, les obsèques seront célébrées par l’évêque de Blois, Mgr Jean-Pierre Batut. La cérémonie « sera strictement familiale et l’église sera fermée aux villageois. Toute la famille ne sera même pas présente parce que l’église est toute petite et avec les mesures sanitaires, on ne peut utiliser qu’un banc sur deux », a-t-elle expliqué à l’AFP.
« Par pudeur », a souligné M. Macron, « VGE » n’a « pas souhaité d’hommage national », contrairement à celui qui avait été organisé pour l’ancien président Jacques Chirac en septembre 2019.
Hospitalisé à plusieurs reprises ces derniers mois, Giscard d’Estaing avait fait l’une de ses dernières apparitions publiques lors des obsèques de celui qui fut son Premier ministre puis plus tard son successeur.
Lettre de Mme Chirac
Malgré les différends notoires entre les deux hommes, la veuve de Jacques Chirac, Bernadette, a écrit une lettre de condoléances à Anne-Aymone Giscard d’Estaing.
Le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Jean-Baptiste Lemoyne, en déplacement en Auvergne, a déposé une gerbe à la mi-journée dans le fief historique de VGE à Chamalières, dont le maire actuel est son fils Louis.
L’Allemagne « perd un ami » et « un grand Européen », a réagi la chancelière Angela Merkel. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a rendu hommage à un « grand modernisateur de la France » et son homologue canadien Justin Trudeau à un « leader visionnaire et icône du changement social ».
« C’était quelqu’un qui me fascinait par son intelligence et son aisance », a déclaré le chef du gouvernement français Jean Castex, disant essayer de s’en « inspirer ».
Incompris
« Il a fait souffler un grand vent de modernité sur la société française et fait naître un immense espoir de dépassement et de rassemblement », a réagi auprès de l’AFP François Bayrou, qui lui succéda à la tête de son parti UDF.
Les deux anciens présidents encore vivants lui ont également rendu hommage : Nicolas Sarkozy a salué « un homme qui a fait honneur à la France », et François Hollande un président « résolument européen », mais qui n’a « pas toujours été compris ».
Né à Coblence (Allemagne) en 1926, Valéry Giscard d’Estaing, diplômé de Polytechnique et de l’ENA, s’est imposé dans le paysage politique dès les débuts de la Ve République en occupant différents postes ministériels à partir de 1959.
C’est pourtant en opposition au gaullisme qu’il parvient à conquérir l’Elysée en 1974, face à Jacques Chaban-Delmas, héritier revendiqué du général de Gaulle, puis en battant sur le fil le candidat socialiste François Mitterrand.
Celui qui ambitionne de réunir « deux Français sur trois » derrière sa politique multiplie les réformes sociétales : abaissement de la majorité à 18 ans, légalisation de l’IVG ou création d’un secrétariat d’Etat à la Condition féminine.
Giscard impose également un style nouveau, qui entend alléger la pompe présidentielle, au risque de nourrir les procès en démagogie lorsqu’il s’invite à dîner chez les Français ou joue de l’accordéon.
« Au revoir »
Mais c’est surtout la deuxième moitié de son septennat, plombée par la crise née des chocs pétroliers, et marquée par le soupçon des affaires qui donne du souffle à ses contempteurs.
Le 10 mai 1981, il échoue à se faire réélire face à François Mitterrand, avec qui il tissera au fil du temps une « estime » réciproque, alors que sa « rivalité » avec Chirac restera tenace.
Après son célèbre « au revoir » et la chaise laissée vide lors d’une ultime allocution télévisée, VGE traverse une profonde dépression, avec « la frustration de l’œuvre inachevée ».
Il redevient malgré tout l’un des leaders de la droite en dirigeant à nouveau l’UDF.
Mais, certain de la réélection de François Mitterrand, il ne concourt pas à la présidentielle de 1988, ni à la suivante, crédité de 2% des voix. Peu de temps avant sa mort, il se disait pourtant persuadé que, s’il s’était présenté, il aurait gagné contre Balladur et Chirac.
Alors que le giscardisme disparaît peu à peu du paysage politique, l’ancien président poursuit un ultime but : devenir président de l’Europe. En 2001, il prend la tête de la Convention pour l’Europe, chargée de rédiger une constitution européenne, qui sera rejetée par référendum.
Sa fin de vie a été ternie par l’ouverture d’une enquête pour agression sexuelle, après la plainte d’une journaliste allemande.
Culture
Cannes : Justine Triet gagne la Palme d’or et charge le gouvernement

La réalisatrice française, lauréate de la Palme d’or pour « Anatomie d’une chute », a livré un discours puissant sur la « contestation historique, niée et réprimée » contre la réforme des retraites.
Justine Triet aura indéniablement marqué l’histoire du Festival de Cannes. Parce qu’elle hisse désormais au nombre de 3 les femmes réalisatrices récompensées de la Palme d’or (après Jane Campion et Julia Ducournau). Et au nombre de 10 les films français ainsi distingués. Mais on retiendra aussi longtemps son discours puissant et engagé prononcé ce samedi 27 mai.
Le jury de cette 76e édition, présidé par le Suédois Ruben Östlund, a fait du film Anatomie d’une chute le grand gagnant de cette soirée. Sur la scène du Palais des Festivals, c’est des mains de Jane Fonda – qui venait de souligner la présence de 7 femmes réalisatrices en compétition, une première – que Justine Triet a reçu sa Palme d’or. Très heureuse et émue, la Française était entourée de ses acteurs et actrices, mais aussi de son compagnon le cinéaste et acteur Arthur Harari avec qui elle a écrit ce scénario.
La réforme des retraites à Cannes
Mais alors qu’elle avait la parole, la réalisatrice de 44 ans a chargé le gouvernement sur la gestion de la crise de la réforme des retraites.
« Cette année, le pays a été traversé par une contestation historique, extrêmement puissante, unanime de la réforme des retraites », a-t-elle lancé, alors que des applaudissements se faisaient entendre dans la salle.
« Cette contestation a été niée et réprimée de façon choquante », et pour Justine Triet « ce schéma de pouvoir dominateur de plus en plus décomplexé éclate dans plusieurs domaines. » D’abord socialement – « c’est là où c’est le plus choquant », dit-elle, mais aussi « toutes les autres sphères de la société, et le cinéma n’y échappe pas. »
La cinéaste française, à qui l’on doit déjà Sibyl ou Victoria avec son actrice fétiche Virginie Efira, a accusé le « gouvernement néo libéral » d’Emmanuel Macron de défendre « la marchandisation de la culture » aux dépens « de l’exception culturelle française. Cette même exception culturelle sans laquelle je ne serai pas là aujourd’hui devant vous. »
Le discours engagé de Justine Triet, réalisatrice de « Anatomie d’une chute », au moment de recevoir la Palme d’Or de ce 76ème @Festival_Cannes.#Cannes2023 pic.twitter.com/yEQXaCIlrX
— france.tv cinéma (@francetvcinema) May 27, 2023
La ministre « estomaquée »
Quelques minutes plus tard, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak s’est fendue d’un message posté sur les réseaux sociaux pour répondre à Justine Triet. Si la ministre se dit « heureuse » de voir une 10e Palme française, elle est aussi « estomaquée par son discours si injuste » : « Ce film n’aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma, qui permet une diversité unique au monde. Ne l’oublions pas. »
Heureuse de voir la Palme d’or décernée à Justine Triet, la 10ème pour la France ! Mais estomaquée par son discours si injuste. Ce film n’aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma, qui permet une diversité unique au monde. Ne l’oublions pas.
— Rima Abdul Malak (@RimaAbdulMalak) May 27, 2023
Dans Anatomie d’une chute, Justine Triet filme le procès d’une veuve – Sandra Hüller, excellente – accusée du meurtre de son compagnon et opère une déconstruction patiente des dynamiques de pouvoir dans un couple d’artistes aisés. Il est attendu dans les salles françaises le 23 août prochain.
France
TotalEnergies : des échauffourées entre des militants pour le climat et la police avant l’assemblée générale

Une centaine de personnes sont réunies devant la salle Pleyel, dans le 17e arrondissement de la capitale, à quelques heures de l’assemblée générale du géant français.
Des échauffourées entre police et manifestants pour le climat ont éclaté vendredi 26 mai aux abords de la salle parisienne où doit se tenir l’assemblée générale annuelle de TotalEnergies. Le géant français des hydrocarbures se prépare à vivre une réunion électrique, ciblée par une coalition d’associations qui menace de la bloquer, mais aussi par une partie de ses actionnaires en désaccord avec sa politique climatique.
Dès l’aube, une centaine de manifestants pour le climat ont tenté de pénétrer dans le tronçon de rue passant devant la salle Pleyel, située dans le 17e arrondissement de la capitale. Une dizaine d’entre eux, qui s’étaient assis devant l’entrée, ont été délogés par les forces de l’ordre. Après trois sommations rapides, les forces de l’ordre ont projeté du gaz lacrymogène.
De nombreuses images de ses échauffourées ont été diffusées par des journalistes présents sur place et par des militants sur les réseaux sociaux.
La réunion arrive à la fin d’une saison d’AG houleuses, où les actions se sont multipliées contre les grands groupes, comme chez les concurrents Shell et BP ou encore la banque Barclays, accusée de financer l’expansion de projets d’hydrocarbures. Le tout sur fond de profits faramineux : ensemble, les majors BP, Shell, ExxonMobil, Chevron et TotalEnergies affichent plus de 40 milliards de dollars de bénéfices ce trimestre après des records en 2022.
France
Des sans-abris de Paris envoyés en Bretagne pendant les Jeux Olympiques 2024

Des sans-abri de la ville de Paris déplacés en Bretagne pendant la Coupe du Monde de Rugby et les Jeux Olympiques de 2024. Les élus de la commune bretonne expriment leurs préoccupations concernant la méthode et le choix du site.
La commune de Bruz, située en Ille-et-Vilaine, accueillera dès le mois de septembre un lieu d’hébergement temporaire pour des sans-abris en provenance d’Île-de-France. Cependant, suite aux événements survenus à Saint-Brevin, les élus de la commune bretonne expriment leurs inquiétudes quant à la méthode de la préfecture et au choix du site.
Selon la Préfecture d’Ille-et-Vilaine, ce lieu d’hébergement provisoire sera destiné à des sans-abris venant de la région Île-de-France. Cette information, rapportée par Ouest-France, a été confirmée par les autorités. Plusieurs lieux similaires seront mis en place dans dix régions françaises, et c’est la commune de Bruz, près de Rennes, qui a été sélectionnée par le Préfet pour accueillir ce dispositif. Matthieu Blet, secrétaire général adjoint de la préfecture d’Ille-et-Vilaine, souligne l’importance de la solidarité nationale et affirme que la Bretagne doit y contribuer comme les autres régions.
Les personnes sans logement seront encouragées à quitter Paris volontairement pour rejoindre ce lieu d’hébergement à Bruz. À partir du mois de septembre, elles seront accueillies dans des bâtiments modulaires implantés sur un terrain appartenant à la SNCF, à proximité de la gare. La préfecture assure que ce site n’a pas vocation à perdurer au-delà de la fin de 2024 ou du début de 2025.
Le lieu pourra accueillir cinquante personnes maximum, qui pourront y rester pendant une durée maximale de trois semaines. Ensuite, elles seront dirigées vers d’autres départements bretons, où elles seront prises en charge dans des centres d’hébergement d’urgence ou des centres d’accueil de demandeurs d’asile. Les déplacements depuis la région parisienne jusqu’au site de Bruz se feront en bus. Le site sera surveillé par des agents de sécurité les week-ends et la nuit, et il sera clôturé en raison de sa proximité avec les voies ferrées. Avant l’ouverture du site de Bruz, les premiers sans-abris parisiens seront accueillis dès le mois de mai dans un ancien hôtel de la commune de Montgermont, également utilisé comme lieu d’hébergement d’urgence.
Les élus de Bruz ont été informés du projet il y a quelques jours seulement et ont exprimé leurs préoccupations lors du conseil municipal qui s’est tenu le 22 mai. Le maire de Bruz s’est dit « sidéré » par cette décision et critique la méthode employée.
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