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Défiance judiciaire, Sarkozy emprunte la rhétorique de l’extrême droite

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L’ancien ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti met en garde contre les conséquences délétères des attaques systématiques visant l’institution judiciaire, constatant une convergence troublante entre les stratégies de l’ancien chef de l’État et celles de Marine Le Pen.

L’incarcération de l’ancien président de la République à la prison de la Santé a provoqué une onde de choc dans la classe politique. L’actuel ministre de la Justice a qualifié cette image de « triste pour notre pays », tout en soulignant que personne ne pouvait s’en réjouir, quelle que soit son opinion sur l’homme condamné.

L’ancien locataire de l’Élysée a pour sa part dénoncé un « scandale judiciaire », employant un vocabulaire marqué par les notions de complot et de vengeance. Cette posture a suscité l’inquiétude du garde des Sceaux, qui y perçoit une attaque frontale contre l’institution judiciaire dans son ensemble.

Le ministre a rappelé que contester une décision de justice par les voies légales constituait un droit fondamental, mais que saper délibérément la crédibilité de l’institution représentait une dérive préoccupante. Il a particulièrement dénoncé les accusations portées contre la magistrate ayant présidé le procès, jugeant « insupportable » la suggestion qu’elle aurait agi par animosité personnelle.

La stratégie adoptée par l’ancien chef de l’État présente selon lui des similitudes frappantes avec celle déployée par la dirigeante du Rassemblement national suite à sa propre condamnation. Les deux personnalités ont en commun d’avoir évoqué une violation de l’État de droit et dénoncé des motivations politiques dans les verdicts les concernant.

Cette rhétorique s’accompagne d’une recrudescence des menaces à l’encontre des magistrats, phénomène qui avait déjà été observé après la condamnation de la présidente du parti d’extrême droite. Le Conseil supérieur de la magistrature a d’ailleurs récemment condamné les pressions exercées sur les juges, qualifiant ces agissements d’inacceptables dans un État de droit.

La situation actuelle soulève des questions fondamentales sur l’équilibre entre le droit à la défense et la nécessaire préservation de l’autorité judiciaire, dans un contexte où les remises en cause publiques des décisions de justice se multiplient.

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