Monde
Dans un village de Thaïlande, l’arrivée de réfugiés birmans ravive de mauvais souvenirs

La vie paisible d’un village reculé du nord de la Thaïlande a été chamboulée cette semaine par l’arrivée de réfugiés fuyant la Birmanie voisine, rappelant à ses habitants de l’ethnie Karen de mauvais souvenirs encore vivaces.
Hkara, 70 ans, dit avoir passé près de trente ans à aller et venir en traversant le fleuve Salouen, qui marque la frontière entre les deux pays, afin de fuir les attaques des militaires contre les rebelles dans l’Etat Karen, dans l’est de la Birmanie.
Elle a finalement décidé de s’installer dans le village thaïlandais de Mae Sam Laep il y a deux décennies, un choix plus sûr alors que son pays était encore sous le règne des militaires, qui a duré une cinquantaine d’années.
« Moi aussi, je suis venue de l’autre côté. Je me sens mal pour eux, je suis tellement triste », dit-elle.
Depuis le week-end dernier, la junte militaire mène des attaques quasi-quotidiennes contre des places-fortes de l’Union Nationale Karen (UNK), pour la première fois depuis une vingtaine d’années.
Quelque 7.000 personnes ont fui leurs villages à la suite de ces raids aériens. La moitié se terre dans la jungle et environ 3.000 autres ont traversé le fleuve pour se réfugier en Thaïlande.
Les autorités thaïlandaises ont renvoyé la plupart d’entre elles, tout en assurant qu’elles sont rentrées volontairement. Une poignée de réfugiés, blessés par des éclats d’obus, sont restés dans un petit hôpital local pour des soins.
Depuis le début des raids aériens, Hkara est collée à son téléphone pour suivre les nouvelles.
« Je savais que (les attaques) allaient arriver, à cause de mon expérience », ajoute-t-elle, soulignant qu’elle a supplié il y a deux semaines ses proches restés dans l’Etat Karen de s’éloigner des zones visées.
Raids aériens
L’UNK est l’un des plus importants groupes armés du pays, qui compte une myriade de factions ethniques insurgées. Engagée depuis des décennies dans des combats avec les militaires, elle avait critiqué le coup d’Etat du 1er février et la répression qui a fait plus de 500 morts depuis.
Cette formation a abrité des centaines d’opposants à la junte dans les territoires sous son contrôle, et s’est emparé le week-end dernier d’une base militaire, ce qui a poussé l’armée à mener des raids contre ses positions.
Les groupes Karen de défense des droits humains ont accusé la Thaïlande de forcer les réfugiés à rentrer en Birmanie, ce que Bangkok dément catégoriquement.
Sans vouloir se prononcer sur cette question, Tamu Nochi, un habitant du village de Mae Sam Laep, qui appartient lui aussi à l’ethnie Karen, dit qu’il compatit avec les réfugiés.
« Si les militaires en Birmanie étaient vraiment des gens bien, ces réfugiés n’auraient pas eu à quitter leurs maisons »,affirme cet homme de 75 ans.
Lui aussi a fui l’Etat Karen il y a trente ans, et tient aujourd’hui une petite épicerie sur l’unique rue du petit village bordée de commerces.
La majorité des habitants vivent dans des maisons de bois et de bambou dangereusement perchées sur le terrain boisé et escarpé surplombant le fleuve.
K’nyaw Paw, chef de l’Organisation des femmes Karen, affirme que la localité était par le passé un centre animé de commerce entre les habitants de l’Etat Karen et la Thaïlande.
« Je me souviens, quand j’étais petite, j’allais et je venais avec ma famille. C’était un lieu de commerce informel, beaucoup de Karens venaient vendre des affaires », dit-elle.
« Je ne veux pas mourir ici »
Vers le milieu des années 90, la junte a intensifié ses offensives en Etat Karen, poussant la plupart des habitants du côté birman de la frontière à se réfugier dans des camps en Thaïlande.
« Les gens qui sont restés (à Mae Sam Laep) se sont intégrés, ils ont construit un nouveau village, mais le commerce s’est réduit car il n’y avait plus de gens » vivant de l’autre côté du fleuve, a ajouté K’nyaw Paw.
Depuis le village, on peut voir un avant-poste militaire birman sur l’autre rive.
Sur le fleuve, des enfants jouent dans l’eau, d’autres se baignent ou lavent leurs vêtements, un spectacle idyllique et paisible, contrastant avec les raids aériens menés à quelques kilomètres de ce lieu.
Mais en dépit de sa nouvelle vie dans le village, Hkara rêve toujours de retourner, à travers la rivière, vers une Birmanie où son peuple serait en sécurité.
« Je ne veux pas mourir ici », dit-elle. « J’ai toujours dit que je voulais rentrer et mourir chez moi ».
Culture
Le bateau de sauvetage de Banksy pour les migrants est détenu par les autorités italiennes

Un navire de sauvetage de migrants financé par l’artiste de rue britannique Banksy a été saisi par les autorités italiennes et reste amarré sans « justification écrite pour la détention », selon son équipage.
Les militants affirment que le MV Louise Michel, nommé d’après l’anarchiste féministe français du 19ème siècle, a été détenu pendant le week-end après avoir livré 180 personnes secourues sur l’île italienne de Lampedusa. Autrefois connue pour accueillir les migrants, Lampedusa est maintenant au centre d’une bataille politique sur la politique anti-immigration en raison de sa position en tant que principal point d’entrée en Europe pour les migrants du Moyen-Orient et d’Afrique.
Le mois dernier, la première ministre italienne d’extrême droite, Giorgia Meloni, a adopté une loi visant à réprimer les opérations humanitaires en mer. Selon les nouvelles règles, les navires de charité doivent demander l’accès à un port et naviguer directement vers celui-ci après un sauvetage, plutôt que de rester en mer à la recherche d’autres bateaux de migrants en détresse. Selon la garde côtière italienne, le Louise Michel avait violé les protocoles après avoir secouru des personnes de quatre bateaux différents avant de les amener au port.
La saisie du Louise Michel survient alors que le nombre de migrants augmente. Selon le ministère de l’Intérieur italien, le nombre de migrants arrivant sur les côtes italiennes en bateau a plus que triplé au cours des deux premiers mois de 2023, par rapport à la même période l’année dernière.
Banksy a d’abord annoncé qu’il soutenait l’achat d’un « nouveau navire de sauvetage de migrants » en utilisant les recettes de la vente d’art en octobre 2019 et continuerait de le financer. Le navire, qui est peint avec une version rose de la célèbre image de la Fille au ballon de l’artiste, a commencé ses missions de sauvetage en août 2020. En une semaine, le bateau, immatriculé en Allemagne et piloté par un équipage de militants de toute l’Europe, avait sauvé plus de 150 personnes au large de la côte libyenne.
Monde
Elon Musk estime que Twitter vaut 20 milliards de dollars, moins de la moitié de son prix d’acquisition

Dans un document interne, Elon Musk justifie la brutale contraction de la valorisation du réseau social par les difficultés financières connues par le groupe, un temps au bord du dépôt de bilan selon lui.
Une différence de 24 milliards de dollars. Elon Musk estime la valeur de Twitter à 20 milliards de dollars, un net recul par rapport au prix de l’acquisition du réseau social par l’entrepreneur – 44 milliards de dollars – il y a cinq mois, selon un document interne consulté par plusieurs médias américains, dont le New York Times (en anglais), dimanche 26 mars.
Cette lettre interne aux employés concernait l’intéressement au sein du groupe de San Francisco et l’attribution d’actions de X Holdings, société qui chapeaute Twitter depuis son rachat fin octobre. Le programme d’octroi de parts évalue la plateforme à 20 milliards de dollars, soit proche de la capitalisation de Snap (18,2 milliards), maison mère de Snapchat, ou du réseau social et site créatif Pinterest (18,7).
Dans le document interne, Elon Musk justifie la brutale contraction de la valorisation par les difficultés financières connues par le groupe, un temps au bord du dépôt de bilan, selon lui. « Twitter était parti pour perdre 3 milliards de dollars par an », a écrit Elon Musk dans un message posté samedi sur la plateforme. Ce chiffre s’explique, selon lui, par une perte de chiffre d’affaires de 1,5 milliard de dollars et des échéances de dette d’un montant équivalent. « Maintenant que les annonceurs reviennent, il semble que nous allons arriver à l’équilibre au deuxième trimestre », a affirmé le directeur général et actionnaire majoritaire de Twitter.
Dans le document interne, Elon Musk dit entrevoir « un chemin difficile mais clair » vers une valorisation du groupe autour de 250 milliards de dollars, sans mentionner d’échéance.
Monde
Tunisie : au moins 29 migrants morts noyés dans plusieurs naufrages au large du pays

Depuis le violent discours du président Kaïs Saïed sur l’immigration, fin février, plusieurs dizaines de migrants sont morts dans une série de naufrages et d’autres sont portés disparus.
Au moins 29 migrants de pays d’Afrique sub-subsaharienne sont morts noyés dans le naufrage de plusieurs embarcations au large de la Tunisie, ont annoncé les garde-côtes dimanche 26 mars. Vingt-neuf corps ont été retrouvés et les garde-côtes ont « secouru onze migrants illégaux de plusieurs nationalités africaines après le naufrage de leurs embarcations » au large de la côte du centre-est de la Tunisie, selon un communiqué qui fait état de trois naufrages distincts.
Un chalutier tunisien a récupéré 19 corps après le naufrage d’une embarcation à 58 kilomètres au large. Une patrouille des garde-côtes a retrouvé huit corps au large de la ville côtière de Mahdia (côte est du pays) et secouru 11 migrants dont l’embarcation qui se dirigeait vers l’Italie a chaviré, tandis que des chalutiers ont récupéré deux autres corps.
Plusieurs dizaines de migrants sont morts dans une série de naufrages et d’autres sont portés disparus depuis le violent discours, le 21 février, du président Kaïs Saïed sur l’immigration clandestine. Après ce discours, un bon nombre des 21 000 ressortissants d’Afrique subsaharienne recensés officiellement en Tunisie, pour la plupart en situation irrégulière, ont perdu leur travail, généralement informel, du jour au lendemain, mais également leur logement, du fait de la campagne contre les clandestins.
La plupart des migrants africains arrivent en Tunisie pour tenter ensuite d’immigrer clandestinement par la mer vers l’Europe, certaines portions du littoral tunisien se trouvant à moins de 150 kilomètres de l’île italienne de Lampedusa. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avait averti le 20 mars que la situation en Tunisie était « très dangereuse », évoquant même un risque d' »effondrement » de l’Etat, susceptible de provoquer des flux migratoires vers l’Union européenne. Tunis avait rejeté cette analyse, la qualifiant de « disproportionnée ».
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