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Dans le sud de l’Inde, des artisans perpétuent la tradition du jouet en bois

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Dans la ville de Channapatna, une tradition vieille de plusieurs siècles résiste à l’ère du plastique grâce à la passion de milliers d’artisans.

À quelques kilomètres de Bangalore, la capitale technologique de l’Inde, la petite ville de Channapatna abrite un trésor culturel : des ateliers où des artisans façonnent des jouets en bois depuis plus de deux siècles. Ces créations, allant des chevaux à bascule aux poupées colorées, sont le fruit d’un savoir-faire transmis de génération en génération. Rupa, l’une de ces artisanes, explique que c’est en observant les artisans de son quartier qu’elle a décidé de se lancer dans ce métier. Aujourd’hui, elle dirige une petite usine où elle perpétue cette tradition avec fierté.

L’histoire de cet artisanat remonte au XVIIIe siècle, lorsque le sultan Tipu, souverain du royaume de Mysore, invita des artisans persans à enseigner leurs techniques aux locaux. Depuis, Channapatna est devenue la capitale indienne des jouets en bois. Malgré la concurrence des jouets en plastique produits en masse, notamment en Chine, les artisans locaux ont su s’adapter. Ils ont modernisé leurs méthodes en intégrant des machines, tout en conservant l’utilisation de matériaux naturels comme le bois d’ivoire rose et des teintures végétales à base de curcuma et d’indigo.

B. Venkatesh, un artisan expérimenté, dirige deux ateliers et produit près de 200 000 jouets par an. Il souligne que ces jouets, grâce à leur fabrication minutieuse, peuvent conserver leurs couleurs vives pendant des siècles. Cependant, il s’inquiète pour l’avenir de cet art. Malgré les promesses du gouvernement indien de soutenir l’industrie artisanale, Venkatesh estime que des mesures supplémentaires, comme la création d’écoles de formation, sont nécessaires pour attirer les jeunes générations.

Pour Rupa et ses pairs, fabriquer des jouets en bois est bien plus qu’un métier : c’est une source de joie et un héritage culturel à préserver. Alors que le monde se tourne vers des alternatives durables, ces artisans espèrent que leur savoir-faire trouvera une place dans l’avenir, non seulement comme une activité économique, mais aussi comme un art à part entière.

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