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Covid: à Lariboisière, les soignants s’attendent à une « course de fond » en réa

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Après le « sprint » du printemps, les soignants des services de réanimation de l’hôpital Lariboisière à Paris se préparent pour « une course de fond » avec une « obsession »: prendre en charge tous les patients, ceux atteints du Covid comme les autres.

« Notre obsession aujourd’hui, c’est de pouvoir laisser la porte de l’hôpital ouverte à tout le monde », explique à l’AFP Etienne Gayat, directeur médical de crise de cet établissement de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). « Aux patients atteints du Covid mais aussi aux autres car l’impact de l’absence de leur prise en charge lors de la première vague s’avère très fort ».

« Un vrai challenge », admet Alexandre Mebazaa, chef du département d’anesthésie-réanimation, s’inquiétant de « cancers non diagnostiqués » au mois de mars qui sont maintenant « à des stades très évolués ».

Aujourd’hui, comme un peu partout en Ile-de-France, 40% des lits des services de réanimation de l’hôpital sont occupés par des patients atteints de formes sévères de Covid-19.

Après avoir ficelé une sur-blouse jetable sur son « pyjama vert », enfilé une charlotte blanche, une paire de gants et des lunettes aux airs de masque de plongée, un soignant pousse un doppler dans la chambre d’un patient. Il faut surveiller les thromboses.

« Un patient grave », précise Bruno Megarbane, chef de la réanimation médicale, dont le service est à 60% occupé par des patients Covid. Le malade, intubé/ventilé pour détresse respiratoire aiguë (SDRA), est maintenu en coma médicamenteux. Sans traitement efficace connu, il faut attendre « que sa pneumonie guérisse » (3 semaines environ sauf s’il décède) avec, en béquilles, antibiotiques et cortisone.

Dans sa petite chambre bleue et jaune, baignée par la lumière du jour, ni le « bip » des seringues électriques ni les courbes de ses constantes qu’affiche le « scope » ne troublent son sommeil artificiel.

« Flux tendu »

« On manque de lits, nous travaillons à flux tendu tout au long de l’année. A peine un patient sort, il est remplacé par un autre. Et s’ajoute à cela un manque de personnel. Entre 5% et 10% des lits de réanimation sont fermés, en France, par manque de soignants », pointe Bruno Megarbane, estimant toutefois que le service n’est pas « encore saturé ».

Mais pour combien de temps? « On a appris en terme d’organisation, de prise en charge, de traitements. On a l’espoir, avec ces avancées, de diminuer le nombre de patients qui iront en soins critiques », explique Etienne Gayat, citant également le rôle de l’hospitalisation à domicile, de la chirurgie ambulatoire, de la télémédecine.

Mais pour vraiment briser la progression des admissions, les médecins ne voient qu’une solution: casser la chaîne de transmission en diminuant les interactions sociales.

« Car sinon ce qui va nous manquer, c’est les moyens humains », poursuit M. Gayat qui rappelle que la non prise en charge de certains patients au printemps se traduit aujourd’hui par une hausse des infarctus du myocarde graves et des accidents vasculaires cérébraux graves.

« La première fois c’était un sprint, là ça va être une course de fond », juge Marie Gaidachoff, infirmière, au milieu d’un service de réanimation chirurgical « faussement calme ».

Dans les couloirs, les chariots de matériel, sortis des chambres pour éviter la contamination, présentent toute la panoplie Covid: masques FFP2, sacs poubelles, gel hydroalcoolique …. « Bonjour, vous m’entendez ? », questionne un soignant en entrant dans une des chambres. « La journée va passer vite ! », bougonne une infirmière, venue travailler sur son jour de repos.

Intégralement recouverte d’une couverture chauffante, une femme « qui jusqu’à aujourd’hui vivait sa vie normalement » est intubée-ventilée sur le ventre. Comme 30% des malades Covid, elle a développé une insuffisance rénale aiguë et se trouve également sous dialyse.

Un peu plus loin, un autre malade, plus grave, a dû bénéficier d’une trachéotomie: « ses poumons sont presque totalement détruits, nous oxygénons son sang à l’extérieur de son corps », détaille Bruno Megarbane. A ce niveau de traitement, 30% des malades décèdent », ajoute-t-il. « Mais tout peut aussi s’inverser ! »

« On ne va pas se mentir, cet été, on avait tous l’espoir que ça ne reviendrait pas ! », admet Marie Gaidachoff. « On se reposera quand on aura le temps. J’espère qu’un jour on en viendra à bout. »

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Covid-19 : 72 personnes indemnisées pour des effets secondaires

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Covid-19 : 72 personnes indemnisées pour des effets secondaires

La plupart des indemnisations sont liées à des cas de myocardites et de péricardites post-vaccination, selon un rapport présenté au Sénat.

L’organisme national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam) a déclaré que 72 personnes ont été indemnisées pour les effets secondaires de la vaccination contre le COVID-19, principalement pour des cas de myocardites et de péricardites. Ces informations ont été dévoilées ce mercredi au Sénat, deux ans après le début de la campagne de vaccination.

Au 30 juin, l’Oniam a tranché sur le droit à l’indemnisation dans 241 dossiers de troubles post-vaccination, dont 30% ont abouti à une indemnisation, a expliqué François Toujas, candidat à la présidence de l’Oniam, devant la commission des Affaires sociales du Sénat.

Le nombre total de demandes d’indemnisation amiable pour des problèmes de santé post-vaccination s’élève à 1.020, dont 768 sont toujours en cours d’examen. Ces demandes concernent majoritairement le vaccin Pfizer, suivi des vaccins Moderna, AstraZeneca, et Janssen.

Les demandes d’indemnisation les plus courantes concernent les inflammations du cœur (211 dossiers), les troubles neurologiques (196 dossiers), les AVC/thromboses/embolies pulmonaires (129 dossiers), les troubles articulaires (91 dossiers), les troubles auditifs (67 dossiers) et les troubles dermatologiques (31 dossiers). Selon François Toujas, ces dossiers seront un sujet majeur pour l’Oniam dans les années à venir.

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Le COVID-19 n’est plus une urgence sanitaire mondiale d’après l’OMS

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Le COVID-19 n'est plus une urgence sanitaire mondiale d'après l'OMS

Le patron de l’Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a estimé ce vendredi 5 mai que le coronavirus «n’est plus une urgence sanitaire de portée internationale».

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré la fin de l’état d’urgence sanitaire de portée internationale lié au Covid-19, le vendredi 5 mai. Cette annonce met fin à plus de trois ans de niveau maximal d’alerte mondiale face à la menace sanitaire que représentait le virus. Cependant, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a précisé que le virus n’est pas éradiqué et reste une menace pour la santé publique mondiale.

Dr Tedros a souligné qu’il y a encore des millions de personnes infectées ou réinfectées par le SARS-CoV-2 et que des milliers de personnes en meurent chaque semaine. Il a averti que le virus est là pour durer et qu’il continue de tuer. Même si la levée de l’état d’urgence sanitaire de portée internationale est une étape importante dans la lutte contre le Covid-19, il est important de rester vigilant face à la propagation du virus.

Cette annonce intervient plus de trois ans après que l’OMS ait décrété un état d’urgence sanitaire mondial face à un mystérieux virus apparu en Chine et s’étant rapidement propagé à travers le monde, semant le chaos et faisant des millions de morts. Les gouvernements et les organisations internationales ont travaillé ensemble pour faire face à cette crise sanitaire sans précédent, en développant des vaccins efficaces et en mettant en place des mesures de prévention et de contrôle.

L’OMS a appelé les gouvernements du monde entier à continuer à prendre des mesures pour lutter contre la propagation du virus, notamment en mettant en œuvre des campagnes de vaccination, en renforçant les systèmes de santé et en encourageant la distanciation sociale et le port de masques. Bien que la fin de l’état d’urgence sanitaire mondial soit une étape importante, la lutte contre le Covid-19 continue.

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Covid-19 : les soignants non vaccinés seront réintégrés en mai

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Covid-19 : les soignants non vaccinés seront réintégrés en mai

« Les non-vaccinés ne sont pas forcément attendus avec des fleurs dans tous les services et partout », a prévenu le ministre de la Santé, François Braun.

Les soignants suspendus faute de schéma vaccinal complet contre le Covid-19 pourront être réintégrés, a annoncé le ministre de la Santé, François Braun. Cette décision fait suite à l’avis favorable de la Haute autorité de santé (HAS) donné fin mars à la levée de l’obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les soignants et les autres professionnels concernés.

« Les non-vaccinés ne sont pas forcément attendus avec des fleurs dans tous les services et partout », a prévenu le ministre de la Santé, soulignant que la réintégration se fera dans de bonnes conditions. Le décret de mise en application sera publié mi-mai. Cette décision permettra à ces professionnels de reprendre leur activité dans les établissements de santé et les maisons de retraite, notamment.

Paris avait opté pour la contrainte à la fin de l’été 2021, obligeant 2,7 millions de personnes, soignants et autres professionnels, à se faire vacciner contre le Covid-19. Faute d’attester d’un schéma vaccinal complet, quelques milliers ont depuis été suspendus sans rémunération. Cette question de réintégration a été au cœur de la bataille politique, notamment pour le Rassemblement national et La France insoumise.

Le ministre a précisé que la réintégration concernera un phénomène très marginal, qui ne représente qu’une proportion infime d’agents hospitaliers et de libéraux. La question de leur réintégration sera examinée lors de la niche parlementaire du groupe communiste le 4 mai. Toutefois, le ministre a affirmé que « les choses seront faites » et que les discussions pourraient être retirées.

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