Sports
« Corruption » dans le rugby: prison ferme requise contre Bernard Laporte et Mohed Altrad
Des peines « lourdes », « à la hauteur » des atteintes à la probité : trois ans de prison, dont un ferme, ont été requis mardi contre le président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte et le chef d’entreprise Mohed Altrad, soupçonnés d’avoir noué « un pacte de corruption » en 2017.
Les prévenus « ont abimé la probité entourant le rugby français », a estimé le procureur financier François-Xavier Dulin à l’issue d’un réquisitoire à deux voix, de près de quatre heures.
Dénonçant des « faits stupéfiants », le parquet national financier (PNF) a également appelé le tribunal correctionnel de Paris à interdire, pendant deux ans et avec exécution immédiate, à M. Laporte d’exercer toute fonction dans le rugby et à M. Altrad, PDG du géant du BTP éponyme, de gérer une société commerciale. Des amendes, respectivement de 50.000 et 200.000 euros, ont été réclamées à leur encontre.
« Tout ce qui est excessif est insignifiant », a réagi dans sa plaidoirie un des avocats de M. Laporte, Jean-Pierre Versini-Campinchi.
D’après l’accusation, l’ex-sélectionneur des Bleus aurait rendu une série d’arbitrages favorables au groupe Altrad et à son propriétaire -dont l’octroi du sponsoring maillot du XV de France- avec qui il avait noué un contrat d’image « secret » qui s’est traduit par le versement sans contrepartie de 180.000 euros début 2017.
Erigé en « pacte de corruption » d’un agent public, ce contrat constitue le « péché originel » de ce dossier, a estimé la procureure financière Céline Guillet, évoquant ses « conditions de négociation obscures » et son « montant inhabituel ».
Si Bernard Laporte n’exécutera aucune des prestations listées dans ce contrat, il va en revanche mener, dans les semaines suivant sa signature, des « interventions atypiques » et « problématiques » au profit de M. Altrad, de son groupe ou du club de rugby de Montpellier (MHR), dont il est le président et propriétaire, estime Mme Guillet.
“Bernard Laporte a été aveuglé par ses intérêts privés avec le groupe Altrad », renchérit M. Dulin.
L’accusation est notamment revenue sur l’intervention, le 30 juin 2017, de M. Laporte auprès de la commission d’appel de la FFR, statutairement indépendante, qui aurait eu pour effet d’alléger des sanctions disciplinaires infligées au MHR, notamment une amende de 70.000 euros ramenée à 20.000 euros après plusieurs appels du président de la FFR.
« C’est le fait le plus grave de ce dossier », estime M. Dulin, selon qui les « principes cardinaux du sport » ont alors été bafoués.
« Pas son livre de chevet »
Les procureurs se sont aussi attaqués aux conditions d’octroi du sponsoring maillot du XV de France au groupe Altrad, conclu début 2018 pour 6,8 millions d’euros par an, qui n’aurait pas donné lieu à une mise en « concurrence transparente » ou à « une procédure impartiale.
« Est-ce que c’est comme cela qu’on veille aux intérêts de la FFR? », s’est faussement interrogé M. Dulin, taclant au passage une fédération restée « sous l’influence de Bernard Laporte », réélu à sa tête fin 2020.
« Les règles ont été au mieux ignorées, au pire bafouées », a ajouté Mme Guillet, qui se permet un trait d’ironie: « On a compris que la charte de déontologie (de la FFR) n’était pas le livre de chevet de M. Laporte ». A l’audience, le président de la FFR avait avoué « n’avoir jamais lu » ce document.
Contre le vice-président de la fédération Serge Simon, l’accusation a réclamé un an de prison, dont six mois ferme, pour son rôle dans un autre volet du dossier : l’annulation en mars 2017 par la FFR d’un report de matches décidé par la Ligue nationale de rugby et auquel M. Altrad était notoirement opposé.
Deux ans de prison, dont un avec sursis, ont par ailleurs été requis contre Claude Atcher, récemment démis de ses fonctions de directeur de l’organisation du Mondial-2023, qui est soupçonné d’avoir perçu des sommes injustifiées de la part de la FFR en marge de l’attribution de cette compétition à la France.
Contesté par la défense, le montant du préjudice causé à la FFR a été révisé à la baisse pendant le réquisitoire, de 80.400 à environ 73.000 euros.
« Cela représente 4.000 ballons de rugby qu’on aurait pu redonner aux clubs », a tenté M. Dulin, provoquant quelques remous sur les bancs de la défense.
Suite et fin des plaidoiries mercredi.
Sports
Le XV de France triomphe des All Blacks dans un duel épique (30-29)
Dans un Stade de France en effervescence, le XV de France a surmonté un retard à la pause pour s’imposer face à la Nouvelle-Zélande. Une victoire mémorable qui confirme la dynamique des Bleus dans cette tournée d’automne.
Ce samedi soir, le rugby français a vécu une nouvelle page d’histoire marquée par une victoire héroïque contre les All Blacks. Face à une équipe néo-zélandaise redoutable, les joueurs de Fabien Galthié ont su renverser une situation compromise pour arracher un succès précieux (30-29). Dominés en première mi-temps (10-17), les Bleus ont offert une réaction éclatante après la pause, portés par un mélange de puissance, de vitesse et de sang-froid.
La rencontre, déjà qualifiée d’anthologique, a débuté sous le signe de l’intensité. Les All Blacks, menés par Scott Robertson, ont pris l’ascendant grâce aux essais de Peter Lakai et Cameron Roigard, combinés à la précision de Beauden Barrett au pied. En difficulté, le XV de France a pourtant trouvé un premier sursaut par l’intermédiaire de Romain Buros, auteur d’un essai marquant pour sa première cape.
De retour des vestiaires, les Tricolores ont changé de visage. Paul Boudehent, en force, puis Louis Bielle-Biarrey, grâce à sa vitesse fulgurante, ont permis à la France de passer devant au score. Soutenus par un Thomas Ramos irréprochable face aux perches, les Bleus ont résisté aux tentatives de Damian McKenzie, qui a maintenu les All Blacks dans la partie. Jusqu’à la dernière seconde, la défense française, héroïque, a repoussé les assauts adverses pour sceller une troisième victoire consécutive contre cette équipe légendaire.
Après avoir surclassé le Japon (52-12), cette nouvelle performance consolide la place du XV de France parmi les meilleures nations du rugby mondial. Les regards se tournent désormais vers l’Argentine, dernier adversaire de cette tournée, pour conclure en beauté une série de matchs mémorables.
Sports
France-Israël : un match sous haute tension au Stade de France, sécurisé par un dispositif exceptionnel
Dans un contexte de vives tensions au Proche-Orient, la rencontre de la Ligue des nations entre la France et Israël se jouera ce jeudi au Stade de France sous haute surveillance. L’enjeu sportif cède le pas face aux préoccupations de sécurité et aux récents incidents autour du football européen.
Le Stade de France se prépare à accueillir une confrontation aux multiples dimensions, où le sport et la géopolitique se croisent de manière inédite. Alors que les événements récents au Proche-Orient et les débordements en marge d’un match du Maccabi Tel-Aviv à Amsterdam ont attisé les tensions, les autorités françaises déploient une opération sécuritaire d’envergure pour garantir le bon déroulement de la rencontre.
En effet, près de 4 000 policiers et gendarmes seront mobilisés autour du stade, ainsi qu’une équipe de l’unité d’élite Raid, chargée de la protection rapprochée de l’équipe israélienne. Un climat de vigilance renforcé s’est instauré en Europe face à une hausse des actes racistes et antisémites depuis le début du conflit opposant Israël au Hamas à Gaza en octobre. Cette escalade de violence, exacerbée par les attaques contre les supporters israéliens à Amsterdam, a conduit le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau à s’opposer fermement à toute délocalisation du match, affirmant que « la France ne recule pas face aux menaces. »
Seules les bannières françaises et israéliennes seront autorisées dans le stade, tandis que les drapeaux palestiniens et tout message politique seront bannis pour éviter de nouveaux débordements. L’équipe israélienne, par ailleurs, a appelé ses supporters à éviter de se déplacer pour la rencontre, qui devrait se dérouler dans une atmosphère silencieuse, loin des affluences habituelles du Stade de France.
Le président Emmanuel Macron, aux côtés de ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy et François Hollande, sera présent dans les tribunes pour exprimer un soutien symbolique après les récents incidents antisémites en Europe. Sur le plan sportif, les Bleus de Didier Deschamps, toujours privés de Kylian Mbappé, auront pour mission d’obtenir au minimum un match nul afin de valider leur qualification pour les quarts de finale de la compétition. Même sans la présence de sa star, la France reste favorite, confortée par sa récente victoire face à Israël.
Au-delà de l’enjeu sportif, cette rencontre cristallise l’importance d’un message de fermeté et de solidarité nationale dans un contexte où le football, malgré ses terrains, ne semble pas pouvoir s’extraire des tensions géopolitiques actuelles.
Sports
Les Bleus s’imposent à Budapest et entament une nouvelle ère sans Griezmann
La première sortie de l’équipe de France depuis la retraite internationale d’Antoine Griezmann s’est soldée par une victoire convaincante face à Israël (1-4). Ce succès marque le début d’une phase de transition pour les Bleus, encore privés de Kylian Mbappé, mais bien emmenés par leurs jeunes talents.
La « nouvelle ère » annoncée par Ibrahima Konaté commence sur une note positive. À Budapest, les Bleus, privés d’Antoine Griezmann et de Kylian Mbappé, ont su se reprendre après leur récente défaite contre l’Italie. Grâce à une prestation sérieuse, ils se sont imposés face à une équipe israélienne volontaire mais limitée.
Le match a débuté sous de bons auspices pour les hommes de Didier Deschamps, qui ont bénéficié d’une erreur flagrante du gardien israélien Omri Glazer. Un tir d’Eduardo Camavinga, mal maîtrisé par ce dernier après un rebond capricieux, a permis aux Français de prendre rapidement l’avantage (0-1, 7ème). Malgré cette ouverture précoce du score, les Bleus ont montré quelques signes de fébrilité, notamment en défense. Israël a profité d’un centre précis d’Oscar Gloukh pour revenir à égalité grâce à une tête puissante d’Omri Gandelman, malgré une tentative d’arrêt de Mike Maignan (1-1, 24ème).
La réplique tricolore n’a toutefois pas tardé. Christopher Nkunku, de retour en sélection après plus d’un an d’absence, a inscrit son premier but sous le maillot bleu après un bel effort individuel, marquant ainsi une étape importante dans sa carrière internationale (1-2, 28ème). Ce second but a permis à la France de reprendre le contrôle d’un match qu’elle maîtrisait déjà dans la possession du ballon, mais sans se montrer dangereuse sur chaque action.
En seconde période, les Bleus ont continué à dominer le jeu sans pour autant étouffer leur adversaire. Ousmane Dembélé, particulièrement actif, a multiplié les accélérations et frappes, même si ses efforts n’ont pas abouti. Les changements opérés en fin de rencontre, avec notamment l’entrée de Bradley Barcola, ont permis d’amplifier le score. Mattéo Guendouzi a d’abord alourdi le score en fin de match (1-3, 87ème), suivi immédiatement par Barcola qui a signé sa première réalisation en bleu (1-4, 88ème).
Avec cette victoire, la France reste au contact de l’Italie, leader du groupe après son nul contre la Belgique. Les Bleus, qui doivent encore confirmer leur forme, affronteront cette dernière à Bruxelles lors de leur prochain match, une rencontre déterminante pour la suite de leur parcours.
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