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Comme pour le Covid-19, aucun pays n’est à l’abri du changement climatique

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Les systèmes de santé sont mal préparés pour faire face aux dangers grandissants liés au changement climatique et aucun pays n’est à l’abri, comme l’a prouvé la crise du Covid-19, avertissent des experts dans un rapport publié jeudi.

« Les menaces pour la santé humaine se multiplient et s’intensifient à cause du changement climatique. Si nous ne changeons pas de cap, nos systèmes de santé risquent d’être dépassés à l’avenir », avertit le Dr Ian Hamilton, directeur exécutif du rapport sur la santé et le changement climatique, publié tous les ans par la revue médicale.

Ce rappport mesure 43 indicateurs-clés sur ces deux sujets et est réalisé en collaboration par 35 institutions, dont l’OMS (Organisation mondiale de la santé), l’OMM (Organisation météorologique mondiale) et des universités.

« Nous sommes confrontés aux perspectives les plus sombres pour la santé publique que notre génération ait vu », avertit Dr Wenjia Cai, de l’université Tsinghua à Pékin, alors que la publication intervient à quelques jours du cinquième anniversaire de l’Accord de Paris, qui engage les Etats à agir pour limiter le réchauffement climatique bien en-dessous de 2°C, voire à 1,5°C.

« Le changement climatique crée un fossé cruel qui renforce les inégalités existantes en terme de santé, entre et dans les pays. (…) Tout comme pour le Covid-19, les personnes âgées sont particulièrement vulnérables, celles ayant des pathologies comme l’asthme ou le diabète le sont encore plus », relève Hugh Montgomery, médecin en soins intensifs, cité dans un communiqué.

Au cours des 20 dernières années, la mortalité liée à des épisodes de canicule a grimpé de 54% chez les plus de 65 ans et 296.000 personnes en sont mortes en 2018, selon le rapport. Les pays les plus touchés ont été la Chine, l’Inde, l’Allemagne, les Etats-Unis, la Russie et le Japon.

En France, les épisodes de canicule ont causé 8.000 morts rien qu’en 2018 parmi les plus de 65 ans.

Adaptation des systèmes de soin

« Aucun pays, riche ou pauvre, n’est à l’abri des conséquences sanitaires du changement climatique qui s’aggrave », avertit le rapport.

Les très fortes chaleurs ont également un impact économique, empêchant le travail en extérieur dans des pays en développement, avec des milliards d’heures de travail perdues en 2019, surtout en Inde, en Chine et au Bangladesh.

La hausse des températures et les événements climatiques extrêmes, toujours plus nombreux, menace également la sécurité alimentaire.

Dans le même temps, « des régimes alimentaires mauvais pour la santé deviennent plus répandus dans le monde, la consommation excessive de viande rouge ayant contribué à 990.000 décès en 2017 », dont 13.000 en France, une consommation aussi mauvaise pour le climat que pour l’environnement.

Le rapport s’est aussi intéressé aux décès provoqués par l’usage d’énergies fossiles, notamment le charbon, responsables du réchauffement climatique mais aussi de sept millions de décès annuels à cause de la pollution de l’air.

Des scientifiques ont déjà fait le lien entre la destruction de la nature par les humains et l’émergence de nouvelles maladies, des zoonoses comme le Covid-19. Le changement climatique contribue aussi à une plus grande propagation de maladies infectieuses dans le monde, avertit le rapport, qui cite la dengue, la malaria ou les maladies liées aux bactéries du genre Vibrio.

Parmi les raisons d’espérer, les systèmes de santé s’adaptent au changement climatique. Dans 86 pays, ils sont connectés aux services météorologiques afin de mieux se préparer. Et de plus en plus d’Etats font le lien entre santé et climat.

Limiter le réchauffement climatique permettra d’atténuer les effets négatifs en terme de santé, insistent les experts.

« Le temps est venu pour nous tous de prendre plus au sérieux les facteurs environnementaux en terme de santé », exhorte Richard Horton, rédacteur en chef du Lancet. « Nous devons répondre à l’urgence climatique, protéger la biodiversité et renforcer les systèmes naturels dont notre civilisation dépend », poursuit-il.

Les milliards dépensés pour relancer l’économie à travers le monde présentent « une véritable opportunité pour harmoniser les réponses à la pandémie et au changement climatique », constate Maria Neira, de l’OMS. « Mais le temps est compté », avertit-elle.

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Europe

Des firmes agrochimiques accusées d’avoir caché la dangerosité de leurs pesticides à l’UE

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Des firmes agrochimiques accusées d’avoir caché la dangerosité de leurs pesticides à l'UE

Des firmes agrochimiques auraient dissimulé certaines études sur pesticides en Europe, mettant en danger le développement du cerveau des consommateurs. 

Certaines firmes agrochimiques auraient volontairement caché à l’Union européenne certaines études menées sur les pesticides qu’ils souhaitaient commercialiser sur le continent. Ce sont des chercheurs de l’université de Stockholm qui révèlent ces informations dans la revue Environmental Health ce jeudi 1er juin et notamment les conséquences graves sur le développement du cerveau.

Ces études réalisées par les firmes ont été menées il y a plus de vingt ans pour certaines et, selon les chercheurs suédois, elles auraient pu changer la donne à l’époque, en poussant les régulateurs européens à refuser l’autorisation des produits. Trois insecticides et un fongicide, utilisés notamment sur les cultures de tomates, de fraises, de pomme de terre et d’aubergines, sont concernés.

Testés au début des années 2000 sur des rats de laboratoire – pendant la grossesse des femelles – ces quatre produits ont affecté le cerveau des nouveau-nés, en modifiant leur taille, mais aussi en retardant l’âge de leur maturation sexuelle et leur prise de poids. Ces études ont pourtant bien été transmises aux autorités américaines, mais dans le dossier européen qu’il faut constituer pour l’approbation de la substance, les pièces n’ont pas été fournies.

Le géant de l’agrochimie Bayer, cité par les chercheurs, se justifie en disant que l’Union européenne n’avait pas explicitement demandé les résultats de ces études et qu’elles n’auraient pas eu d’impact, de toute façon, sur l’interdiction des produits. Mais selon les chercheurs suédois qui révèlent l’affaire, quatre études sur les neuf qui ont été omises, auraient pu a minima limiter leur utilisation en jouant sur la quantité autorisée ou sur l’indication des risques encourus.

Pour éviter que cela ne se reproduise, ils suggèrent de recouper les données disponibles sur ces substances à travers le monde, et de sanctionner la rétention d’information sur la toxicité. L’Europe délègue ce pouvoir aux régulateurs nationaux, et à ce jour, aucune amende de ce genre n’a été infligée.

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France

TotalÉnergies, assigné en justice pour « inaction climatique », au tribunal ce mercredi

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TotalÉnergies, assigné en justice pour « inaction climatique », au tribunal ce mercredi

Ils appellent un géant pétrolier à réduire urgemment son empreinte carbone. Sous pression, TotalEnergies retrouve ce mercredi 31 mai les militants du climat au tribunal de Paris : une coalition d’ONG et de collectivités, dont les villes de Paris et de New York, demande à la justice de contraindre le géant pétrogazier à aligner sa stratégie climatique sur l’Accord de Paris.

La décision des juges n’est pas attendue avant 2024 ou même 2025. Mais l’audience de mercredi, sera une des premières occasions de voir ferrailler le groupe français contre la coalition de six ONG (Sherpa, France Nature Environnement,…) et seize collectivités (les villes de Grenoble, Bayonne ou Nanterre, notamment) qui l’accusent d’« inaction climatique ».

Suspension des nouveaux projets pétroliers et gaziers

Sans attendre, la coalition demande au juge de la mise en état – un magistrat chargé de trancher des questions préalables à l’examen du dossier – de prendre une mesure provisoire exceptionnelle : ordonner à TotalEnergies de « suspendre les projets d’exploration et d’exploitation de nouveaux gisements d’hydrocarbures n’ayant pas fait l’objet d’une décision finale d’investissement », et ce jusqu’au jugement de l’affaire sur le fond.

Pour justifier l’urgence, la coalition, rejointe en 2022 par New York et Paris, invoque, entre autres, les propos du chef de l’ONU : Antonio Guterres pointait du doigt en janvier ces entreprises qui promeuvent un modèle économique « incompatible avec la survie de l’humanité ».

La coalition s’appuie aussi sur l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui a jugé nécessaire en 2021 de cesser tout nouveau projet d’exploration d’hydrocarbures pour respecter l’accord de Paris.

Procédure déboutée pour Eacop

En face, les avocats de TotalEnergies plaideront pour contester la recevabilité de l’action judiciaire. Celle-ci remonte à janvier 2020 quand la coalition a assigné TotalEnergies pour manquement à « son devoir de vigilance » sur l’impact environnemental de ses activités. Un devoir imposé depuis 2017 par une loi française pionnière sur la responsabilité des entreprises.

Pour la coalition, la stratégie climat de TotalEnergies, un des 20 plus gros émetteurs de CO2 au monde, était « clairement insuffisante » au regard de l’accord de Paris.

Elle espère obtenir un équivalent français de l’affaire Shell : en 2021, un tribunal des Pays-Bas, saisi par des ONG, avait condamné le géant pétrolier à accélérer son plan de réduction de gaz à effet de serre. Shell a fait appel.

Dans une autre procédure menée en France au nom du « devoir de vigilance », les ONG qui attaquaient TotalEnergies pour son mégaprojet pétrolier Tilenga-Eacop en Ouganda et en Tanzanie, ont été déboutées en février par le tribunal de Paris.

Face aux pressions de l’opinion, du gouvernement ou même de certains actionnaires, le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a défendu pied-à-pied vendredi sa stratégie climatique, pendant l’assemblée générale du groupe. Le groupe prévoit de consacrer un tiers de ses investissements aux énergies bas carbone dans la décennie, mais reste associé au pétrole et bientôt encore plus au gaz, sa priorité.

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Planète

Pollution plastique : Emmanuel Macron appelle à « mettre fin à un modèle insoutenable »

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Pollution plastique : Emmanuel Macron appelle à « mettre fin à un modèle insoutenable »

Emmanuel Macron a appelé à « mettre fin à un modèle globalisé et insoutenable » de la production et de la consommation du plastique, lundi pour la reprise à Paris des négociations sur un futur traité mondial contre cette pollution d’ampleur.

« Si nous ne faisons rien, la génération de déchets plastique triplera encore d’ici 2060. La pollution plastique, c’est donc une bombe à retardement en même temps qu’un fléau déjà présent », a déclaré le président français dans un message vidéo aux représentants de 175 nations réunis au siège de l’Unesco jusqu’à vendredi.

Selon le chef de l’Etat, « il nous faut définitivement mettre fin à un modèle globalisé et insoutenable qui consiste à produire le plastique en Chine ou dans les pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques, NDLR), pour ensuite l’exporter sous forme de déchets vers les pays en développement, qui sont pourtant moins bien équipés en systèmes de traitements de déchets ».

« Seulement 15 % du plastique est recyclé »

« L’objectif premier doit être de réduire la production de nouveaux plastiques et d’interdire dès que possible les produits plus polluants – comme les plastiques à usage unique – et les plus dangereux pour la santé », détaille Emmanuel Macron.

Alors que « 15% du plastique seulement est recyclé à l’échelle mondiale »« 100% des plastiques mis sur le marché doivent demain être entièrement recyclables », poursuit-il, en plaidant comme une cinquantaine d’autres pays pour une fin de la pollution plastique d’ici à 2040.

« Il nous faut aussi nous donner les moyens d’innover plus fort, et plus vite, pour substituer au plastique des alternatives réellement écologiques », déclare M. Macron. Et il estime qu’il faut « mieux partager les solutions, les technologies, et assurer une solidarité vis-à-vis des pays les plus pauvres ».

Négociations délicates

Les négociations sont délicates entre des pays aux ambitions divergentes, pour tenter de parvenir à un accord historique couvrant l’intégralité du cycle de vie du plastique.

Le président de la République rappelle « l’objectif d’aboutir à un texte agréé d’ici la fin de l’année 2024, un an avant la conférence des Nations unies sur l’Océan à Nice ».

La production annuelle a plus que doublé en 20 ans pour atteindre 460 millions de tonnes (Mt). Or les deux tiers de cette production mondiale ont une faible durée de vie et deviennent des déchets à gérer après une seule ou quelques utilisations. 22% sont abandonnés (décharges sauvages, incinérations à ciel ouvert ou rejet dans la nature) et moins de 10% sont recyclés.

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