Europe
Climat: l’UE dévoile son plan « historique » pour décarboner l’économie, l’impact social redouté
Fin des voitures à essence, taxe kérosène dans l’aérien, taxation des importations, réforme du marché du carbone au risque de renchérir le prix des carburants… Bruxelles a dévoilé mercredi son projet de « big bang » législatif pour atteindre les objectifs climatiques de l’UE.
La Commission européenne a présenté douze textes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du continent de 55% à l’horizon 2030 par rapport à 1990, mesures qui feront l’objet pendant au moins un an d’âpres discussions entre eurodéputés et Etats membres.
« L’Europe est le tout premier continent à présenter une architecture verte complète: nous avons l’objectif, et désormais la feuille de route pour l’atteindre », a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, lors d’une conférence de presse.
Si les conséquences sociales de certaines propositions inquiètent après le mouvement des « gilets jaunes » en France, elle s’est attachée à rassurer: « Notre plan combine la réduction d’émissions carbone avec des mesures pour préserver la nature et placer l’emploi et l’équité sociale au coeur de cette transformation » verte, a souligné la cheffe de l’exécutif européen.
Bruxelles défend notamment l’arrêt de la commercialisation des voitures à essence à partir de 2035, avec un coup d’accélérateur pour installer des points de chargements pour véhicules électriques « tous les 60 kilomètres ».
La Commission propose également de taxer à partir de 2023 le kérosène pour les vols au sein de l’UE, tout en leur imposant un taux minimal de biocarburants –de quoi alarmer les compagnies, qui redoutent une « distorsion de concurrence » avec le reste du monde.
Mais le pilier principal est un élargissement considérable du marché du carbone européen (ETS) établi en 2005, où s’échangent les « permis à polluer » requis pour certains secteurs (électricité, sidérurgistes, cimentiers, aviation intra-UE) représentant 40% des émissions des 27.
Jusqu’ici, l’essentiel des entreprises visées se voyaient offrir des quotas d’émissions gratuits, qu’elles peuvent revendre: Bruxelles veut les restreindre drastiquement.
Bruxelles souhaite aussi que certaines importations (acier, ciment, électricité…) soient graduellement soumises aux règles de l’ETS à partir de 2026: les importateurs devront acheter des « certificats d’émissions » basés sur le prix du carbone qu’ils auraient dû acquitter si les biens avaient été produits dans l’UE.
Carburants dans le viseur
L’idée est d’éliminer toute concurrence étrangère « déloyale » et de dissuader les délocalisations. Pour la Commission, il s’agit d’un « ajustement aux frontières » et non d’une taxe, pour contrer l’accusation de protectionnisme. Les recettes alimenteront le budget européen.
Dans un souci d’équilibre, les quotas gratuits distribués aux industriels et compagnies aériennes de l’UE pour affronter la concurrence étrangère diminueraient très progressivement, entre 2026 et 2036, avant de disparaître.
« C’est un +paquet climat+ historique. Le prix du CO2 va monter mécaniquement à un niveau ayant un impact majeur sur les modèles économiques des industries », qui auront intérêt à adopter des technologies propres, estime Pascal Canfin, président (Renew, libéraux) de la commission Environnement au Parlement européen.
Bruxelles veut également étendre l’ETS au transport maritime, ainsi qu’au transport routier et au chauffage des bâtiments sur un « second marché carbone » dès 2026.
En pratique, cela reviendrait à obliger les fournisseurs de carburants ou de fioul domestique à acheter des quotas d’émissions au prix du CO2, répercutant mécaniquement ce surcoût sur la facture des ménages.
ONG environnementales et eurodéputés de tous bords s’y opposent farouchement, craignant des mouvements sociaux: « C’est un risque gilets jaunes et bonnets rouges cumulés (…) pour un gain climatique très faible « , selon M. Canfin
En touchant les plus vulnérables, locataires de logements mal isolés ou habitants des campagnes, « la Commission semble oublier que ce sont les classes moyennes qui en feront les frais », abonde Agnès Evren (PPE, droite).
« Les bâtiments accaparent 40% de la consommation d’énergie, et les émissions du transport routier ne cessent de gonfler, il faut à tout prix inverser la tendance, d’une façon juste et sociale », s’est défendue Mme von der Leyen.
Fonds social
La Commission promet un « mécanisme d’action sociale », un fonds alimenté par les recettes du « second ETS » et évalué par une source européenne à 70 milliards d’euros sur dix ans pour contrer la précarité énergétique.
Mais Domien Vangenecheten, de l’ONG E3G, dénonce la prolongation attendue, pour des années, des quotas d’émissions gratuits aux industriels: « On voit beaucoup de carottes, sans l’ombre d’un bâton ».
Les élus verts demandent leur arrêt immédiat, réclamant aussi « un prix-plancher » du CO2. A l’inverse, les sidérurgistes plaident pour le maintien durable de ces aides, jugées nécessaires à leur compétitivité.
« L’écologie et l’économie ne doivent pas être opposées, il est crucial de considérer la dimension sociale (…) et de refuser une désindustrialisation rampante de l’UE », tonne l’eurodéputé (PPE) Manfred Weber.
La Commission veut aussi relever considérablement la part d’énergies renouvelables visée en 2030, y compris en incluant la biomasse extraite des forêts –au grand dam de l’ONG Greenpeace qui dénonce aussi l’idée d’une cible d’absorption de CO2 via les « puits de carbone » naturels (forêts) qui masquerait des baisses insuffisantes des émissions industrielles.
Europe
Zelensky accuse la Corée du Nord d’envoyer des troupes en soutien à la Russie
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé, ce dimanche, une collaboration militaire croissante entre la Russie et la Corée du Nord, allant au-delà de la simple fourniture d’armements. Il affirme que des soldats nord-coréens rejoindraient les forces russes, une accusation immédiatement démentie par le Kremlin.
Volodymyr Zelensky a de nouveau attiré l’attention sur l’alliance entre Moscou et Pyongyang, affirmant que cette coopération ne se limite plus à l’envoi d’armements mais inclut désormais l’envoi de soldats nord-coréens. Lors de son allocution quotidienne du 13 octobre, le président ukrainien a mis en garde contre cette nouvelle dimension du soutien nord-coréen à la Russie, qu’il qualifie de menace grandissante.
Face à cette situation, Kiev appelle à un renforcement rapide de l’aide militaire occidentale, notamment en matière d’armement longue portée pour intensifier la pression sur les forces russes.
Le Kremlin a, pour sa part, catégoriquement rejeté ces accusations, tout en niant également les affirmations de Séoul selon lesquelles Pyongyang fournirait des missiles et des munitions à Moscou. Toutefois, la récente intensification des relations entre la Russie et la Corée du Nord, illustrée par la visite de Vladimir Poutine à Pyongyang en juin, où il a conclu un accord de défense mutuelle avec Kim Jong-un, semble confirmer l’existence d’une coopération militaire stratégique.
Cette évolution est perçue par les observateurs occidentaux comme une menace pour l’équilibre régional, renforçant la nécessité pour l’Ukraine de recevoir davantage de soutien militaire de la part de ses alliés pour éviter une escalade prolongée du conflit.
Europe
Julian Assange plaide pour la liberté d’informer lors d’une audition au Conseil de l’Europe
Dans sa première apparition publique depuis sa libération, Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a appelé à la défense de la liberté d’informer. Se décrivant comme victime d’une persécution par les États-Unis, il a insisté sur l’importance de continuer à lutter pour la vérité.
Mardi, Julian Assange, qui a passé plus d’une décennie cloîtré entre l’ambassade d’Équateur à Londres et la prison de Belmarsh, est intervenu devant une commission du Conseil de l’Europe à Strasbourg. Cette audition, consacrée à l’impact de sa détention et de sa condamnation sur les droits de l’homme, marque sa première déclaration publique depuis sa sortie de prison en juin dernier. Arrivé tôt dans la matinée, il a été accueilli par des applaudissements à son entrée dans l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), levant le poing en signe de détermination.
Durant son discours, Assange a exprimé ses regrets quant à l’évolution des conditions de transparence et de liberté d’expression. « Dire la vérité est de plus en plus stigmatisé, attaqué et affaibli », a-t-il affirmé. Il a également insisté sur le fait que sa libération n’était pas le résultat d’un système judiciaire juste, mais d’un plaidoyer en faveur du journalisme.
Condamné pour avoir publié des documents classifiés révélant les opérations militaires et diplomatiques américaines, Assange avait, en juin dernier, conclu un accord de plaider-coupable avec la justice américaine. Cet accord lui a permis de purger une peine déjà effectuée en détention provisoire et d’éviter une longue incarcération aux États-Unis. De retour en Australie depuis sa libération, il a toutefois réitéré devant le Conseil de l’Europe que son emprisonnement résultait de persécutions politiques, en lien avec son travail pour WikiLeaks.
Assange a rappelé les débuts de WikiLeaks en 2010, lorsque le site avait publié des centaines de milliers de documents sensibles, révélant des abus, des exécutions extrajudiciaires et des opérations de collecte de renseignements. Si ces révélations lui ont valu le soutien des défenseurs de la liberté de la presse, elles lui ont aussi attiré les foudres des autorités américaines, qui l’accusent d’avoir mis des vies en danger.
Dans un appel poignant, il a exhorté les institutions comme l’APCE à faire en sorte que des situations similaires ne se reproduisent pas, appelant à la défense de la liberté d’expression et à la poursuite de la quête de vérité. Il a également mis en garde contre l’influence d’une minorité d’individus cherchant à faire taire les voix critiques.
Alors que l’APCE doit débattre de son cas sur la base d’un rapport le qualifiant de « prisonnier politique », le plaidoyer de Julian Assange pourrait avoir un impact sur sa demande de grâce présidentielle auprès de Joe Biden.
Europe
Julian Assange attendu à Strasbourg pour témoigner devant le Conseil de l’Europe
Le fondateur de WikiLeaks va s’exprimer pour la première fois depuis sa libération, un moment clé pour la liberté d’informer et les droits de l’homme.
Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, s’adressera pour la première fois depuis sa libération en juin dernier au Conseil de l’Europe à Strasbourg. Ce témoignage marque une étape importante dans son long combat pour la liberté d’expression et la défense des droits de l’homme, alors que l’Assemblée parlementaire débattra d’un rapport crucial sur son affaire.
Assange sera présent pour répondre aux questions de la Commission des questions juridiques et des droits de l’homme concernant les répercussions de sa détention, tant sur sa propre situation que sur les droits humains à une échelle plus large, notamment en ce qui concerne la liberté journalistique. Ce témoignage intervient à la suite d’un rapport de l’Assemblée parlementaire qui qualifie Assange de « prisonnier politique » et appelle le Royaume-Uni à mener une enquête indépendante sur les conditions de sa détention, notamment sur des possibles traitements inhumains.
Arrêté en 2019 après avoir passé sept ans dans l’ambassade d’Équateur à Londres, Assange a passé cinq ans dans la prison de Belmarsh à Londres, où il a lutté contre son extradition vers les États-Unis. Son incarcération faisait suite à la diffusion par WikiLeaks de centaines de milliers de documents confidentiels en 2010, révélant des opérations militaires et diplomatiques américaines en Irak et en Afghanistan. Accusé d’espionnage par les États-Unis, il a finalement été libéré après un accord de plaider-coupable, ayant purgé une peine correspondant à sa détention provisoire.
Le témoignage de Julian Assange devant le Conseil de l’Europe marquera son premier discours public depuis sa libération. L’audience s’annonce décisive pour clarifier les enjeux entourant sa détention et l’impact plus large sur la liberté d’informer, un sujet au cœur des débats actuels sur la protection des lanceurs d’alerte et la transparence gouvernementale.
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