France
Cinq jeunes gens jugés pour haine en ligne contre la communauté asiatique

Ce sont cinq jeunes bien sous tous rapports. L’un rêve de devenir policier ou magistrat, l’autre est à Sciences Po ou en école d’ingénieur… Pourtant, ils étaient mercredi devant un tribunal pour avoir appelé à la haine à l’encontre de la communauté asiatique sur le réseau Twitter.
Ils ne nient pas les faits. Le 28 octobre 2020, alors que le président Emmanuel Macron annonçait un deuxième confinement, des messages de haine à l’encontre « des Chinois » et de la communauté asiatique en général se répandent sur Twitter.
Une enquête réclamée par le parquet permettra de lever l’anonymat de plusieurs comptes ayant publié des propos haineux dont celui des cinq prévenus. Quatre autres personnes, mineures au moment des fait, devront comparaître ultérieurement devant un tribunal adapté à leur âge.
Aucun des prévenus, âgés de 19 à 25 ans, n’a d’antécédents judiciaires. Seul l’un d’entre eux est assisté d’un avocat.
Les tweets incriminés sont lus à l’audience. Plusieurs sont terriblement injurieux. Tous visent la communauté chinoise accusée d’avoir un lien avec le coronavirus.
Alexis D., 21 ans, étudiant dans une école d’ingénieur, explique son geste par la sensation « de ras-le-bol à cause de l’annonce du confinement ».
« J’ai vu que d’autres personnes avaient ce genre de propos. J’ai suivi bêtement le mouvement sans réfléchir », explique-t-il.
« Est-ce que vous auriez hurlé les mêmes propos dans la rue? », veut savoir l’un des assesseurs.
« Non, parce que dans la rue je sais que des gens peuvent m’entendre et que je peux les blesser », répond le jeune homme en costume gris.
« Êtes-vous raciste monsieur? », lui demande une avocate des parties civiles. « Non! (…) Ce que j’ai écrit, je ne le pense pas réellement mais je comprends maintenant le caractère raciste derrière ces propos », dit-il.
Durant cette période, « nos familles avaient plus peur de se faire agresser dans la rue que du Covid », témoigne Jacques Hua, un commerçant parisien d’origine chinoise.
Réel et virtuel
Imad R., 25 ans, un autre prévenu, tente maladroitement d’expliquer que son compte twitter était « humoristique ». Le tweet incriminé, qu’il ne reconnait pas avoir écrit, appelait pourtant à « tabasser » les élèves étudiant le chinois.
C’était « inadmissible », « c’est du racisme », admet-il aujourd’hui.
Le tweet de Dylan B., 19 ans, parlait « d’éteindre toute lumière d’espoir » dans les yeux des Chinois.
« Je regrette. Je l’ai écrit sous le coup de la colère par rapport au coronavirus. Je n’ai pas eu conscience de mes propos », se défend-il.
L’avocate du MRAP, partie civile, intervient. « Si dans la phrase que vous avez postée on remplace +Chinois+ par +Arabe+ ou « Noir+, qu’est-ce que ça vous fait? », veut-elle savoir.
« C’est déjà arrivé, mais ça ne m’impacte pas, je m’aime comme je suis, ça me touche pas », répond le prévenu qui est Noir.
Ziad B., étudiant en 2e année à Sciences Po Paris sur le campus de Menton, est le seul prévenu assisté d’un avocat.
Agé de 20 ans, il est bouleversé. Il est poursuivi pour avoir répondu, sur le mode de la surenchère, à un tweet qui appelait « à agresser chaque Chinois » croisé dans la rue.
Le jeune homme se confond en excuses. « J’ai mis une barrière entre le réel et le virtuel (…) J’ai oublié que ça pouvait être repris à une si grande échelle », analyse-t-il.
Les avocats des parties civiles réclament des dommages et intérêts pour les associations qu’ils représentent. Un seul avocat réclame de la prison.
L’avocate du MRAP, Me Katloum Gachi déplore une « certaine lâcheté » du côté des prévenus. « On a le sentiment derrière son écran qu’on est dans une impunité totale », dit-elle.
Arié Alimi, avocat de la LDH, s’interroge sur ces « jeunes gens qui n’affichent pas de haine, ont conscience du caractère raciste des messages proférés ».
La procureure qui fait partie du Pôle national de lutte contre la haine en ligne, crée récemment au sein du parquet de Paris, rappelle que « les mots qu’on emploie sur internet ne sont pas anodins » et ont « un impact ».
« Entre les mots et les actes, la frontière est poreuse et cet usage dévoyé des réseaux sociaux est dangereux », souligne-t-elle.
Mais elle veut croire à la « valeur pédagogique » de ce procès. Elle réclame pour les cinq prévenus « un stage de citoyenneté ».
Le jugement sera rendu le 26 mai.
France
Retraites : les syndicats annoncent une 10e journée de mobilisation le 28 mars

Les syndicats appellent à une dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites
La mobilisation contre la réforme des retraites ne faiblit pas. Après une neuvième journée de grèves et de manifestations qui a rassemblé selon les syndicats plus de trois millions de personnes, ces derniers ont annoncé une dixième journée de mobilisation pour le 28 mars prochain. Le mouvement social et syndical se veut pérenne et responsable, selon les organisations, qui affirment la détermination du monde du travail et de la jeunesse à obtenir le retrait de la réforme.
L’Intérieur a dénombré moins de 1,1 million de personnes dans les rues lors de cette neuvième journée de mobilisation, mais le chiffre des syndicats équivaut à celui du 7 mars, qui constituait jusqu’à présent le record de participation depuis le début de la mobilisation. Cette mobilisation accrue témoigne d’un net regain de participation après l’usage du 49.3 pour faire passer la réforme au Parlement, et suite à une intervention télévisée d’Emmanuel Macron qui a suscité la colère des opposants.
Les syndicats appellent également à des rassemblements syndicaux de proximité ce week-end, en réponse aux « contre-vérités exprimées par le président de la République et son entêtement incompréhensible », selon leurs termes. Ils ont également souligné que les incidents survenus ces derniers jours dans plusieurs grandes villes de France étaient la responsabilité du gouvernement et non des organisations syndicales.
France
Manifestation à Bordeaux : des débordements entraînent l’incendie de la porte de la mairie

La porte de l’Hôtel de ville de Bordeaux a été incendiée ce jeudi 23 mars vers 20h15, après la manifestation contre la réforme des retraites. Le feu a été rapidement éteint par les pompiers, mais l’image de la porte en feu a été impressionnante. Les dégâts semblent se limiter à l’entrée du bâtiment.
Selon la préfecture, il s’agit d’un incendie volontaire, mais les responsables ne sont pas connus pour l’instant. Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, est arrivé sur place en compagnie du préfet de la Gironde, Etienne Guyot. Ils ont constaté les dégâts et le maire écologiste a déploré cet acte, se demandant « pourquoi on s’attaque à la maison de tous les bordelais ».
Un homme a été interpellé, a annoncé le préfet. Les raisons de son geste ne sont pas connues pour l’instant. L’incident a eu lieu à la suite d’une journée de manifestations contre la réforme des retraites. Ce n’est malheureusement pas la première fois que des actes de violence se produisent dans ce contexte. Le gouvernement a condamné cet acte avec fermeté et a promis de faire toute la lumière sur cet incident.
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France
Record de mobilisation contre la réforme : 3,5 millions de manifestants aujourd’hui selon la CGT

Au lendemain de l’interview d’Emmanuel Macron, les cortèges ont de nouveau fait le plein dans de très nombreuses villes. A Paris, la CGT a dénombré 800 000 opposants à la réforme du gouvernement.
La mobilisation contre la réforme des retraites ne faiblit pas, bien au contraire, quelques jours après l’adoption définitive du texte à l’Assemblée. Pour la neuvième journée de manifestations nationales à l’appel de l’intersyndicale, jeudi 23 mars, les opposants à la réforme du gouvernement étaient nettement plus nombreux que le 15 mars dans de nombreuses villes de France : 3,5 millions selon les chiffres de la CGT (dont 800 000 à Paris) et près de 1,1 million selon le ministère de l’Intérieur (dont 119 000 dans la capitale). Des chiffres quasiment identiques à ceux de la plus forte journée de manifestations jusqu’à présent, le 7 mars.
Une semaine après un huitième round en demi-teinte (480 000 manifestants dans tout le pays selon le ministère de l’Intérieur, plus de 1,7 million selon la CGT) et au lendemain de l’interview d’Emmanuel Macron, les cortèges ont donc de nouveau fait le plein. A Rouen, la préfecture a dénombré 14 800 manifestants, un record depuis le début du mouvement social, tandis que la CGT en a revendiqué 23 000.
Près de 300 000 manifestants à Marseille, selon la CGT
La participation a également été en forte hausse à Lyon (22 000 à 55 000 manifestants), Brest (20 000 à 40 000) ou Montpellier (18 000 à 40 000), où la mobilisation est toutefois restée en-deçà des sommets enregistrés lors des précédentes journées, surtout le 31 janvier et le 7 mars. Un regain par rapport à la précédente journée de mobilisation a également été observé dans des villes moyennes comme Agen (4 000 à 6 000), Laval (5 200 à 9 600) ou Valenciennes (3 100 d’après la police).
Si les chiffres varient le plus souvent du simple au double entre les comptages de la police et ceux des syndicats, certaines villes se sont distinguées par des écarts bien plus prononcés, notamment Saint-Etienne (6 200 à 35 000), Nice (5 200 à 40 000) et, comme à l’accoutumée, Marseille, où la préfecture a compté 16 000 manifestants, soit dix-sept fois moins que les 280 000 recensés par la CGT.
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