Économie
Bridgestone veut fermer son usine de Béthune (863 emplois), le gouvernement demande des « scénarios alternatifs »
Le Japonais Bridgestone va fermer son usine de Béthune (Pas-de-Calais) qui emploie 863 personnes dans la fabrication de pneumatiques pour voitures, une annonce « brutale » dénoncée par le gouvernement et Xavier Bertrand, qui réclament des « scénarios alternatifs ».
« Des problèmes de marché structurels nous amènent à prendre des mesures structurelles pour préserver la viabilité des opérations de l’entreprise », a annoncé à l’AFP Laurent Dartoux, président et directeur général de Bridgestone Europe Afrique et Moyen-Orient. La fermeture de cette usine « est un projet que nous ne prenons pas à la légère », a-t-il affirmé.
Invoquant une surcapacité de production en Europe et la concurrence des marques asiatiques à bas coûts, le groupe assure vouloir limiter au maximum le nombre de licenciements grâce à des mesures de préretraite, de reclassement interne ou externe des salariés et la recherche d’un repreneur pour le site.
Bridgestone précise dans un communiqué avoir informé les salariés mercredi matin qu’il envisageait « la cessation totale et définitive de l’activité de l’usine de Béthune », lors d’une réunion extraordinaire du comité social et économique. La fermeture pourrait intervenir à partir du « deuxième trimestre 2021 ».
Le gouvernement et le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand ont aussitôt dénoncé de concert « la brutalité » de cette annonce. Dans un communiqué commun, « ils en contestent » aussi « la pertinence et les fondements » et « demandent à l’entreprise que soient ouverts et analysés en détail l’ensemble des scénarios alternatifs à la fermeture du site ».
Sur place, dans la vaste zone industrielle située en périphérie de la ville du Bassin minier, c’est la douche froide.
« On pensait à une réorganisation mais pas à une fermeture ! », commente sobrement Christophe Bouttmy, délégué syndical Sud chimie, à l’extérieur de la salle où se tient le CSE.
Pour l’un de ses collègues, portant un polo rouge siglé Bridgestone, « ça faisait des années qu’on le pressentait mais, quand on demandait si quelque chose se préparait, ils disaient non… »
« Ca fait 5.000 familles qui vont être impactées » avec les sous-traitants, s’alarme Jean-Luc Ruckebush, délégué CGT. « On importe 151% de pneumatiques en France. On pourrait les fabriquer dans le pays. La concurrence est faite par notre propre groupe, par nos usines sœurs ! »
« L’effet d’une bombe »
Stéphane Rumeau, délégué FO, tend ses bras, il a la chair de poule. « J’ai passé 27 ans ici, je suis entré comme intérimaire (…) Ca fait l’effet d’une bombe. Je suis à moitié surpris mais qu’ils disent +fermeture directe+, c’est chaud ! Ils ont fait venir tout le monde à la cantine pour l’annoncer avec une vidéo. Et il faut retourner travailler après ça ! »
Bridgestone se dit « pleinement conscient des conséquences sociales d’un tel projet et s’engage à mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires pour définir un plan d’accompagnement adapté à chaque employé ». Des reclassements pourraient notamment être envisagés dans les activités commerciales et de distribution du groupe qui emploient 3.500 personnes en France.
Cette annonce intervient près d’un an après la décision du concurrent français Michelin de fermer son usine de pneus de La Roche-sur-Yon (Vendée) qui employait 619 salariés et son site de Bamberg, en Allemagne (858 salariés).
Le groupe Continental a par ailleurs annoncé mardi la fermeture de son usine de pneus à Aix-la-Chapelle (Allemagne, 1.800 emplois).
C’est un nouveau coup dur pour la région Hauts-de-France, déjà fortement touchée par la fermeture de deux importants sites de fabrication de pneumatiques: Continental à Clairoix dans l’Oise (683 salariés en 2010) et Goodyear à Amiens-Nord (1.143 salariés en 2014). Les deux ont donné lieu à une forte mobilisation syndicale et entraîné de longues procédures judiciaires.
Le manufacturier japonais revendique le premier rang mondial sur le marché des pneumatiques. L’usine de Béthune, qui produit des pneus pour l’automobile sous les marques Bridgestone et Firestone, connaît des difficultés de longue date. Elle est « la moins performante » parmi la dizaine d’usines du groupe en Europe, affirme la direction. En une décennie, ses effectifs ont chuté de 40%, au même rythme que ses volumes de production dans un marché stable.
Comme Michelin l’an dernier, Bridgestone invoque la concurrence de plus en plus forte des marques asiatiques à bas coûts, notamment chinoises. Il estime que leur part de marché est passée de 6% à 25% entre 2000 et 2018.
La crise sanitaire n’a rien arrangé. Le marché automobile européen a chuté de près de 40% au premier semestre et devrait rester en baisse de 25% sur 2020, frappé par les conséquences de la pandémie de Covid-19.
Économie
Le Sénat met fin aux avantages des anciens Présidents et Premiers ministres
Face à un contexte budgétaire tendu, les sénateurs ont adopté un amendement visant à supprimer les avantages accordés aux anciens présidents de la République et Premiers ministres. Une décision symbolique, qui reflète les attentes de sobriété des citoyens envers leurs institutions.
Le Sénat a voté, le 22 janvier, un amendement inédit dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025 : la suppression des avantages matériels et humains accordés aux anciens présidents de la République et Premiers ministres. Portée par la sénatrice centriste Nathalie Goulet, cette mesure prévoit de mettre fin à des dépenses annuelles estimées à 2,8M€, contre l’avis du gouvernement. Les bénéficiaires de ces avantages pourraient ainsi perdre voiture avec chauffeur, secrétariat et collaborateurs, sauf si cette décision venait à être modifiée lors des prochaines étapes législatives.
Les sénateurs favorables à cet amendement justifient leur position par un souci d’exemplarité et de maîtrise des finances publiques. « Quand on demande aux Français de faire des efforts, l’État doit montrer l’exemple », a souligné Michel Canevet, sénateur centriste. Nathalie Goulet, quant à elle, a insisté sur le caractère non indispensable de ces dépenses, affirmant que les bénéficiaires ne se trouvent pas dans le besoin, citant leur cumul de retraites et activités de conseil.
La suppression des avantages répond également à une inflation des dépenses : entre 2022 et 2023, le coût lié aux anciens Premiers ministres avait déjà progressé de 11 %. Depuis, l’instabilité politique a ajouté trois nouveaux bénéficiaires à une liste qui en compte désormais seize, contre treize en 2022. Cette mesure vise donc à limiter des dépenses jugées superflues, d’autant que certains bénéficiaires, comme Édith Cresson ou Édouard Balladur, continuent d’en profiter depuis plusieurs décennies.
Cependant, cette initiative suscite des réserves au sein du gouvernement. Patrick Mignola, ministre chargé des Relations avec le Parlement, a mis en garde contre les risques liés à la suppression totale de ces moyens. Soulignant un contexte international et intérieur dangereux, il a rappelé que la protection des anciennes personnalités reste essentielle pour garantir leur sécurité, au-delà de leurs déplacements et activités professionnelles. Le budget de cette protection, assuré par le ministère de l’Intérieur, n’est pas concerné par la mesure votée par le Sénat.
Dans les rangs des opposants, le sénateur Jean-Pierre Grand (Horizons) a dénoncé une forme de démagogie, estimant que ce type de débat pourrait nourrir des divisions inutiles. À l’inverse, pour Vincent Delahaye, du groupe centriste, cette réforme incarne avant tout un signal adressé aux citoyens, dans une logique de responsabilisation des élites publiques.
Pour entrer en vigueur, l’amendement devra être confirmé dans la suite du processus législatif, mais il marque d’ores et déjà une étape importante dans la réflexion sur la réduction des privilèges accordés aux anciens dirigeants. Entre nécessité budgétaire et préservation de l’image de l’État, le débat promet de rester vif dans les mois à venir.
Économie
Netflix dépasse les 300 millions d’abonnés et augmente ses prix
Le géant du streaming, Netflix, dépasse les 300 millions d’abonnés et augmente ses tarifs pour maximiser ses profits.
Netflix a franchi une étape significative en 2024, dépassant les 300 millions d’abonnés, un chiffre qui témoigne de sa domination dans le secteur du streaming. Avec près de 19 millions de nouveaux abonnements au cours du dernier trimestre, la plateforme se positionne comme une force incontestée du divertissement numérique. Ce succès s’explique notamment par une politique plus stricte sur le partage de mots de passe et un enrichissement de son contenu avec des événements en direct, notamment sportifs.
La société a capitalisé sur l’attrait des événements en direct en diffusant des matchs de la NFL et un combat de boxe très médiatisé. Cependant, selon Greg Peters, co-directeur général, ces événements n’ont représenté qu’une petite fraction des nouveaux abonnements. L’attrait global de la plateforme, avec ses séries phares comme « Squid Game » dont la deuxième saison a été lancée le 26 décembre, a été le véritable moteur de cette croissance.
Sur le plan financier, Netflix a enregistré un chiffre d’affaires de 10,2 milliards de dollars pour le dernier trimestre, une augmentation de 16% par rapport à l’année précédente, avec un bénéfice net de 1,9 milliard de dollars. Ces résultats ont dépassé les attentes du marché, provoquant une hausse de 14% de son action en après-Bourse.
En parallèle, Netflix a décidé de modifier sa stratégie de communication en cessant de publier le nombre d’abonnés trimestriellement, préférant se concentrer sur des mesures d’engagement. Cette décision reflète un pivot vers une optimisation des revenus et des marges. En conséquence, l’entreprise a augmenté ses tarifs aux États-Unis, la formule « Standard » passant de 15,50 à 18 dollars, et la formule avec publicité, lancée en 2022, de 7 à 8 dollars par mois.
Greg Peters a justifié cette hausse en soulignant la valeur ajoutée du service, affirmant que le coût reste très compétitif compte tenu de l’offre de divertissement proposée. L’introduction de la publicité semble porter ses fruits, avec plus de 55% des nouvelles inscriptions provenant de cette formule dans les pays où elle est disponible. Netflix prévoit de doubler ses revenus publicitaires en 2024, en misant sur des formats innovants et des partenariats ciblés.
Pour l’avenir, Netflix mise sur la programmation en direct, notamment avec un accord de 5 milliards de dollars avec la WWE pour dix ans, et un contrat exclusif avec la Coupe du monde féminine de la FIFA. Ces initiatives visent à attirer les annonceurs et à capter un public plus large.
Enfin, malgré les incendies à Los Angeles, Ted Sarandos, co-directeur général, a rassuré que les impacts sur la production seraient limités, bien que la situation reste dramatique pour de nombreuses personnes.
Netflix continue ainsi d’innover et d’ajuster sa stratégie pour maintenir sa croissance et sa pertinence dans un marché du streaming de plus en plus compétitif.
Économie
Retraites : Vers une nouvelle taxe pour financer la protection sociale ?
La ministre du Travail envisage une contribution des retraités pour financer la protection sociale. Une mesure qui pourrait toucher jusqu’à 40% des retraités.
Dans un contexte de discussions budgétaires pour 2025, Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l’Emploi, a suggéré sur TF1 le mardi 21 janvier une réorientation des contributions financières vers les retraités, en particulier ceux disposant de pensions supérieures à 2 000 euros. Cette proposition vise à alléger la charge financière actuellement portée principalement par les entreprises et les salariés actifs.
La répartition des coûts de la protection sociale est au cœur des préoccupations gouvernementales. Le financement de la branche autonomie, selon la ministre, repose trop lourdement sur les actifs. Pour pallier cette iniquité, une taxe additionnelle sur les retraités « aisés » est envisagée. L’objectif est de diversifier les sources de financement pour une meilleure équité entre générations.
L’idée d’une contribution basée sur le niveau de pension soulève des questions sur le seuil à partir duquel un retraité est considéré comme « aisé ». La ministre a mentionné des pensions de 2 000 à 2 500 euros comme potentiels seuils, mais elle a précisé que cela restait à discuter. Cette mesure pourrait potentiellement toucher une large partie des retraités, estimée à 40% de cette population.
La proposition d’Astrid Panosyan-Bouvet s’inscrit dans une volonté de solidarité intergénérationnelle. Elle estime que les retraités doivent participer plus activement au financement de la protection sociale, notamment pour couvrir des dépenses comme l’autonomie des personnes âgées. La ministre a chiffré cette contribution potentielle à un montant compris entre 500 et 800 millions d’euros par an, dans le cadre d’un besoin total de 2,5 milliards d’euros.
Cependant, cette idée de taxer les retraités a suscité des réactions variées. Gaëtan Dussausaye, du Rassemblement National, a qualifié cette proposition de « provocation », soulignant l’injustice perçue par certains retraités qui voient déjà leurs pensions rognées par l’inflation et les prélèvements sociaux.
L’analyse de cette proposition montre une volonté de rééquilibrage financier, mais aussi les défis politiques et sociaux qu’elle représente. La mise en œuvre d’une telle taxe nécessiterait une concertation approfondie pour définir les critères de « richesse » des retraités et assurer une acceptation large de la mesure. Le gouvernement devra naviguer avec prudence pour éviter de créer une fracture générationnelle ou de marginaliser une partie de la population qui a déjà contribué toute sa vie au système social.
-
Balaruc-les-BainsEn Ligne 2 semaines
Balaruc-les-Bains : 784 000 euros perdus aux Thermes, un camouflet pour la commune
-
MarseillanEn Ligne 2 semaines
Marseillan : Les propriétaires n’en peuvent plus des hausses d’impôts !
-
SèteEn Ligne 2 semaines
Sète : Quand François Commeinhes échange le béton pour la douceur marocaine
-
SèteEn Ligne 2 semaines
Sète : François Commeinhes économise 1,1M€ d’impôts grâce à des montages fiscaux
-
SèteEn Ligne 2 semaines
Sète : La ville condamnée pour une promesse d’embauche non respectée
-
MarseillanEn Ligne 2 semaines
Marseillan : nouveau revers judiciaire pour la mairie face au Préfet, sur un projet d’antenne-relais
-
MèzeEn Ligne 3 semaines
Mèze : une opposition absente, les mèzois lâchés face aux hausses tarifaires
-
ThauEn Ligne 1 semaine
Le Singulier se réinvente avec le lancement de son podcast