Europe
Brexit: sur le port breton de Roscoff, l’inquiétude des pêcheurs
Sur le port de Roscoff, des pêcheurs débarquent lottes, turbots, homards, pêchés en partie dans les eaux anglaises, tandis que des navires britanniques déchargent leur marchandise à destination du marché européen. Tous disent leur inquiétude à l’idée d’un Brexit dur le 1er janvier.
« On est vraiment dans une période d’incertitude, on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé », s’inquiète Erwan Dussaud, de l’armement Beganton, qui compte cinq caseyeurs de 20 à 25 mètres pêchant tourteaux et homards dans les eaux anglaises. « C’est assez compliqué de se projeter », déplore-t-il.
Le Royaume-Uni a officiellement quitté l’UE le 31 janvier 2020 mais l’effet du divorce ne se fera pleinement sentir que le 1er janvier 2021. De difficiles négociations sont actuellement en cours, qui portent notamment sur le niveau d’accès des Européens à la mer territoriale britannique, très poissonneuse.
Dans le cas d’une restriction d’accès, « dans deux ou trois ans ce sera fini pour nous », peste Jean-Philippe Guillerm, patron d’un fileyeur de 15 mètres, disant réaliser 40% de son chiffre d’affaires dans les eaux anglaises.
Idem pour Franck Brossier qui possède trois fileyeurs dans le port breton. « On va perdre une zone de pêche historique » et il faudra « se reporter sur d’autres zones avec toutes les problématiques que ça implique », assure-t-il, tout en supervisant le débarquement de son poisson face à la criée du port finistérien qui compte une quarantaine de bateaux de pêche.
« On va se retrouver avec une concentration de bateaux plus importante sur une zone plus restreinte, ce qui va impliquer à très court terme une surexploitation de ces zones de pêche », regrette le marin, soulignant les « problèmes de cohabitation » qui risquent de surgir avec les navires espagnols, hollandais ou irlandais.
« Ça va être très, très compliqué », prédit ce grand fan du club de football de Liverpool qui a baptisé ses bateaux « Liverpool », « Anfield Road », du nom du stade des Reds, et « Ian Rush », de celui de la légende du club.
Des conséquences pour les pêcheurs anglais
Cependant, le marin est catégorique: si les négociations en cours entre Londres et Bruxelles échouent et que les pêcheurs français sont privés d’eaux anglaises, il y aura des conséquences pour les pêcheurs anglais.
« C’est sûr, on ne laissera pas les Anglais débarquer leur marchandise en France », prévient-il, certain que « la profession saura se mobiliser très vite ».
Non loin, sur un autre quai du petit port de la côte nord du Finistère, Ben Laity, patron anglais de l’Ocean Pride, débarque aussi son poisson. « C’est un peu inquiétant », réagit-il à l’idée d’être empêché de vendre sa marchandise en France. « Je préfère débarquer mon poisson ici comme nous l’avons toujours fait », assure-t-il, après avoir vidé les entrailles de son bateau dans un camion qui acheminera le poisson jusqu’à la criée du Guilvinec, dans le sud-Finistère.
Le marin explique avoir débarqué une partie de sa marchandise en début de semaine à Newlyn, le plus gros port des Cornouailles, dans le sud-est britannique, mais « le prix n’était pas très bon ». Il a alors décidé de l’acheminer jusqu’au Guilvinec. « On a toujours un très bon prix pour nos poissons là-bas », explique l’homme au fort accent des Cornouailles.
« On ne pêche pas assez de poisson par rapport à la consommation française donc on va être obligé d’acheter du poisson anglais », estime Erwan Dussaud, pariant sur un accord in extrémis entre Londres et Bruxelles au cours des prochains jours.
Un sentiment partagé par Ben Laity qui juge cependant que « les Anglais devraient obtenir beaucoup plus que ce qu’on leur propose pour le moment qui, pour être honnête, n’est pas grand chose ».
Nul doute que les négociations entre Londres, qui souhaite garder le contrôle total de ses eaux, et Bruxelles qui prône le statu quo, ont encore de beaux jours devant elles.
Décès
L’ancien président italien Giorgio Napolitano est mort à l’âge de 98 ans
Né sous Mussolini le 29 juin 1925, Giorgio Napolitano, qui a été élu en 2006, a géré une phase particulièrement turbulente en Italie.
Il était considéré pendant des années comme le garant de la stabilité de l’Italie. L’ancien président italien Giorgio Napolitano (2006-2015), dirigeant historique du Parti communiste et promoteur de la construction européenne, est mort à l’âge de 98 ans, vendredi 22 septembre.
Né sous Mussolini le 29 juin 1925, Giorgio Napolitano a géré une phase particulièrement turbulente en Italie. Elu en 2006, il comptait prendre sa retraite à l’issue de son premier septennat au printemps 2013, après les législatives. Mais les résultats des élections, trop serrés, et l’incapacité des principaux partis à s’accorder sur un éventuel successeur, l’avaient contraint à reprendre du service. Dès son discours d’investiture, particulièrement dur envers les responsables politiques dont il avait dénoncé « la surdité » face aux exigences du pays, il avait annoncé qu’il ne resterait pas sept ans de plus et avait en effet démissionné en janvier 2015.
L’ensemble de la classe politique de la péninsule a rendu hommage à ce Napolitain, qui est reconnu pour sa modération, sa prudence et son sens de l’Etat. Giorgia Meloni, dirigeante du parti post-fasciste Fratelli d’Italia et « présidente du conseil » depuis octobre 2022 a sobrement présenté « les plus profondes condoléances » de son cabinet à la famille de l’ancien président.
L’actuel président de la République, Sergio Mattarella, a rappelé l’engagement européen de l’ancien député au Parlement de Strasbourg qui a mené « des batailles importantes pour le développement social, la paix et le progrès en Italie et en Europe ».
Dans un télégramme à sa veuve, le pape François, en voyage à Marseille, a quant à lui salué un homme ayant consacré son action politique à préserver « l’unité et la concorde » de son pays.
Europe
Guerre en Ukraine : la Pologne arrête ses livraisons d’armes à l’Ukraine
La Pologne a annoncé la cessation de ses livraisons d’armes à l’Ukraine, provoquant des tensions diplomatiques entre les deux pays alliés.
La Pologne a annoncé mercredi qu’elle avait cessé de fournir des armes à l’Ukraine, marquant une escalade des tensions entre les deux pays alliés au moment où l’Ukraine riposte à l’invasion russe. Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a déclaré que leur priorité était la modernisation et l’armement de l’armée polonaise pour la renforcer rapidement, sans préciser quand exactement les livraisons d’armes à l’Ukraine avaient cessé.
La Pologne était l’un des plus grands fournisseurs d’armes à l’Ukraine. Cependant, cette décision intervient peu de temps après que Varsovie a interdit l’importation de céréales ukrainiennes pour protéger ses intérêts agricoles. La Pologne a nié que ces deux mesures soient liées, affirmant qu’elle continuait à honorer les contrats d’armement antérieurs avec l’Ukraine.
L’annonce de la Pologne est survenue après la convocation « d’urgence » de l’ambassadeur ukrainien par Varsovie pour protester contre les remarques du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à l’ONU. Zelensky avait critiqué certains pays pour avoir soutenu indirectement la Russie.
La France a réagi aux tensions entre les deux pays, qualifiant la situation de « regrettable » et suggérant qu’elle résultait de « considérations de politique intérieure ». La décision de l’UE de mettre fin à l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes, prononcée en mai par cinq États membres, a été à l’origine des derniers développements, avec des embargos unilatéraux et des poursuites devant l’OMC.
La Pologne a averti qu’elle élargirait la liste des produits ukrainiens interdits d’importation en réponse à ces actions. Cependant, les deux pays tentent toujours de trouver une solution constructive au problème des céréales.
L’Ukraine, engagée dans une lutte pour sa survie contre la Russie, a déclaré que les mesures prises par la Pologne étaient « inacceptables » et a proposé une résolution du conflit. La communauté internationale surveille de près ces développements, craignant que les tensions diplomatiques ne compromettent les efforts pour soutenir l’Ukraine dans son conflit avec la Russie.
Europe
La France déroule le tapis rouge pour le roi Charles III et la reine Camilla
Charles III entame, mercredi, une visite d’État de trois jours, mainte fois reportée en raison des manifestations contre la réforme des retraites en France. Il s’agira donc de sa première visite officielle à Paris en tant que roi.
La France déroule le tapis rouge pour la visite d’État du roi Charles III. Le souverain, en visite pour trois jours, est attendu pour un dîner d’État, mercredi 20 septembre, au château de Versailles, en présence de plus de 150 invités dans la galerie des Glaces.
Son voyage, prévu initialement pour le printemps, avait été reporté en raison des manifestations contre la réforme des retraites. Cette visite sera donc la première en France en tant que roi.
Malgré ce premier rendez-vous manqué au printemps dernier, le programme du monarque britannique de 74 ans et de la reine Camilla, 76 ans, n’a pas été beaucoup modifié. Il oscille entre engagements symboliques forts et rencontres avec des acteurs de la société civile française.
À son arrivée à Paris, le couple royal sera accueilli par le président Emmanuel Macron et son épouse Brigitte à l’Arc de Triomphe, où ils raviveront la flamme du Soldat inconnu en début d’après-midi, avant de descendre les Champs-Élysées, et de participer au fameux dîner d’État au château de Versailles.
Le bureau du président français a déclaré que ce dîner fait écho à la visite d’État de la reine Élisabeth II en 1972, lorsqu’elle a été accueillie au palais par le président Georges Pompidou. Le roi Charles a apprécié l’idée de suivre les traces de sa mère, selon l’Élysée. Au menu, deux chefs étoilés ont prévu du homard bleu en entrée et de la volaille de Bresse.
Le roi Charles III en banlieue parisienne
À Paris, Charles III prononcera également un discours devant les parlementaires au Sénat, durant lequel il devrait s’exprimer en partie en français, comme en mars dernier lorsqu’il avait parlé en allemand devant le Bundestag à Berlin lors d’un déplacement qui devait suivre celui initialement prévu à Paris.
Les deux chefs d’État mettront aussi en avant des sujets qui leur tiennent à cœur, comme l’environnement, la promotion de la lecture ou l’entrepreneuriat des jeunes.
Une rencontre est prévue avec des associations locales et des personnalités du sport à Saint-Denis, une ville de banlieue parisienne qui sera un des lieux majeurs, l’an prochain, des Jeux olympiques d’été de Paris.
Charles et Camilla se rendront ensuite à Bordeaux, qui fut un temps sous le contrôle du roi d’Angleterre Henri II, et où résident aujourd’hui 39 000 Britanniques. Ils doivent visiter un vignoble et rencontrer des pompiers ayant pris part à la lutte contre les incendies qui avaient ravagé le département des Landes l’an dernier.
Apaiser les tensions héritées du Brexit
Des deux côtés de la Manche, on a placé cette visite sous le signe de la célébration des liens anciens entre les deux pays, au moment où leurs dirigeants s’efforcent d’apaiser les tensions héritées du Brexit.
Si en tant que chef d’État d’une monarchie constitutionnelle, le roi britannique doit observer une stricte réserve, la politique n’est jamais absente de ces visites d’État et le voyage de Charles III ne fait pas exception, confirmant les gestes d’ouverture et d’apaisement récents du gouvernement britannique.
Les visites d’État du souverain sont « un atout pour la diplomatie (britannique) (…) au-dessus des sujets politiques du moment », comme les tensions persistantes entre Londres et Paris au sujet des traversées illégales de migrants vers le Royaume-Uni, estime Ed Owens, historien de la royauté.
« Il y aura une certaine diplomatie informelle » durant ces deux jours, ajoute-t-il, mais pour Charles III l’objectif est surtout de montrer son engagement comme « un roi écologiste hors des frontières britanniques ».
« Relation chaleureuse » entre Charles III et Emmanuel Macron
Après une première année en tant que souverain, durant laquelle il s’est surtout évertuer à incarner la stabilité et la continuité de la monarchie, plutôt qu’à engager des réformes radicales, cette visite s’inscrit dans « l’approche traditionnelle de la diplomatie royale » que les Français ont pu observer par le passé.
Charles III et Emmanuel Macron se sont déjà rencontrés, notamment lors du couronnement du roi le 6 mai dernier, et entretiennent « une relation chaleureuse », dit-on dans leur entourage.
L’hommage du président français à la reine Elizabeth II après son décès en septembre 2022 avait ainsi été très apprécié au Royaume-Uni.
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