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Brésil: Manifestations dans tout le pays pour la destitution du président Bolsonaro

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Des dizaines de milliers Brésiliens ont manifesté samedi dans plusieurs villes du pays, à l’appel des mouvements et partis de gauche, pour réclamer une nouvelle fois la destitution du président d’extrême droite Jair Bolsonaro et dénoncer les hausses du coût de la vie.

Les rassemblements les plus importants se sont tenus à Rio de Janeiro, Sao Paulo ou Brasilia à l’appel de la « Campagne nationale Bolsonaro dehors », soutenue par une douzaine de partis de gauche et de nombreuses centrales syndicales.

Si ces appels à manifester ont été lancés dans 167 villes du pays, un décompte de la presse brésilienne indique que des rassemblements se sont tenus dans 24 des 27 Etats du Brésil et dans 84 villes, dont 14 capitales d’Etat.

Certains leaders de la droite et du centre-droit ont pris place dans les défilés pour dénoncer les conséquences de la crise économique dans le pays, bien que ne soutenant pas nécessairement l’appel à la destitution.

Dans le quartier central de Candelaria à Rio de Janeiro, des centaines de personnes défilaient en criant « Bolsonaro dehors », slogan inscrit également sur de nombreuses banderoles.

« On va le dégager, le pari des personnes ici dans les rues est de faire pression sur les parlementaires pour qu’ils réclament la destitution de Bolsonaro », a déclaré à l’AFP Elizabeth Simoes, une enseignante retraitée de 69 ans.

Plus d’une centaine de pétitions réclamant cette destitution sont en attente à la Chambre des députés, mais son président Arthur Lira, un allié du gouvernement, n’y donne aucune suite.

La Cour suprême a par ailleurs ordonné l’ouverture de plusieurs enquêtes contre Jair Bolsonaro et ses proches, notamment pour dissémination de fausses informations.

A Sao Paulo, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans l’après-midi sur l’avenue centrale Paulista, où se sont réunis des candidats potentiels à la présidentielle comme Ciro Gomes, leader du Parti démocratique du travail (PDT) arrivé troisième position en 2018.

« Bolsonaro détruit l’économie nationale », a déclaré le politicien de centre-gauche, appelant à l’unité. « Il remplit le Brésil de honte à l’étranger et est responsable de la mort de près de 600.000 Brésiliens » du Covid-19.

A Brasilia, des centaines de manifestants se sont rassemblés sur l’Esplanade des ministères.

« Le peuple a faim »

Les précédentes manifestations menées par les mouvements de gauche visaient à demander la destitution de Bolsonaro pour sa gestion chaotique de la pandémie, qui a fait près de 600.000 morts. Samedi ont été également entendues des complaintes contre la hausse des prix de la nourriture, du gaz et du carburant, ainsi que contre les 14,1 millions de chômeurs.

« Le peuple a faim et on ne supporte plus ce gouvernement », a déclaré à Rio Isadora Lessa, 22 ans.

« Qu’il sache qu’il ne fait pas l’unanimité, qu’il va avoir du mal à se faire réélire. S’il n’est pas destitué, il perdra les élections en 2022 », a déclaré Marcelo Werneck, qui a souhaité descendre dans la rue à Rio en hommage aux « amis et à la famille » morts du Covid-19.

À un an de la présidentielle, un sondage réalisé mi-septembre par l’institut Datafolha donnait 26% au président d’extrême droite au 1er tour contre 44% pour Lula.

Au nombreux drapeaux rouges du Parti des travailleurs (PT) de l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) étaient visibles, avec ceux de nombreuses autres organisations de gauche et du centre, des drapeaux brésiliens qui prédominent traditionnellement lors des marches de soutien au président.

Le 7 septembre, des rassemblements massifs à Brasilia et Sao Paulo avaient réuni 125.000 soutiens de Jair Bolsonaro. Plus que ce qu’a réussi à rassembler la gauche ce samedi dans les deux capitales régionales.

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Le réseau social X rétabli au Brésil après un bras de fer juridique

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Le réseau social X rétabli au Brésil après un bras de fer juridique

Après plusieurs mois de tensions, la Cour suprême brésilienne autorise la reprise des activités de X, ex-Twitter, suite à la satisfaction des exigences judiciaires, dont le paiement d’amendes et la suppression de comptes associés à la désinformation.

Le réseau social X, propriété d’Elon Musk, est de nouveau accessible au Brésil après une suspension imposée en août par la Cour suprême, motivée par la lutte contre la désinformation. Le juge Alexandre de Moraes, qui avait ordonné cette suspension, a finalement levé l’interdiction ce mardi, estimant que toutes les conditions légales avaient été respectées par la plateforme. Parmi celles-ci, le versement d’amendes s’élevant à 28,6 millions de réais (environ 4,8 millions d’euros) ainsi que la suppression de comptes diffusant de fausses informations, souvent liés à l’extrême droite brésilienne.

Cette décision marque la fin d’un long bras de fer entre le réseau social et les autorités judiciaires brésiliennes. Accusé d’ignorer des injonctions de justice visant à bloquer certains comptes, X avait été pointé du doigt par le juge Moraes pour son rôle présumé dans la diffusion de contenus menaçant la démocratie. Musk avait même qualifié ces actions de « censure », comparant Moraes à un dictateur. Toutefois, après des mois de résistance, la plateforme a fini par se conformer aux demandes de la Cour, facilitant ainsi la réactivation de ses services pour les 22 millions d’utilisateurs brésiliens.

Ce conflit juridique s’inscrit dans un contexte politique tendu, où les plateformes numériques sont de plus en plus impliquées dans la lutte contre la désinformation. Le président brésilien Lula da Silva, soutenant fermement la position de la Cour suprême, a rappelé que les entreprises ne sont pas au-dessus des lois. En revanche, l’ancien président Jair Bolsonaro, allié de Musk, avait vivement critiqué ces restrictions, les assimilant à une atteinte à la liberté d’expression.

Malgré cette période tumultueuse, X semble prêt à reprendre ses activités tout en promettant de respecter les cadres légaux. L’impact de cet épisode sur l’usage de la plateforme reste à déterminer, alors qu’une partie des utilisateurs avait commencé à explorer des alternatives comme Threads ou Bluesky sans succès notable.

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Mexique: Sheinbaum officiellement investie première présidente

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Mexique: Sheinbaum officiellement investie première présidente

Claudia Sheinbaum, ancienne maire de Mexico, a officiellement pris ses fonctions en tant que première présidente de l’histoire du Mexique ce mardi. Elle a prêté serment devant le Congrès et s’est engagée à poursuivre les politiques de son prédécesseur, tout en affirmant sa volonté de garantir les libertés et la justice sociale.

Claudia Sheinbaum, 62 ans, a fait son entrée dans l’histoire en devenant la première femme présidente du Mexique, succédant à Andres Manuel Lopez Obrador. Après avoir prêté serment devant les députés et sénateurs réunis, elle a affirmé avec émotion : « Je suis mère, grand-mère, scientifique, et à partir d’aujourd’hui, présidente par la volonté du peuple du Mexique ». Son élection, marquée par un large soutien populaire avec près de 60 % des voix, est un moment historique pour le pays.

Sous la bannière du parti de gauche au pouvoir, Morena, Sheinbaum a bénéficié de l’héritage laissé par son prédécesseur, Lopez Obrador, qui demeure très populaire. Avec 36 millions de voix, elle devient la candidate la mieux élue de l’histoire mexicaine, portée par des slogans comme « D’abord les pauvres » et « austérité républicaine ». Son programme s’articule autour de la continuité des réformes sociales et économiques initiées sous le mandat précédent.

En matière de sécurité, l’un des dossiers les plus épineux au Mexique, la nouvelle présidente a réaffirmé sa volonté de lutter contre la narco-violence. Face à un bilan de plus de 400 000 morts et 100 000 disparus depuis 2006, elle a mis l’accent sur le renforcement des services de renseignement et de la Garde nationale, qui passera désormais sous le contrôle de la Défense. Cette décision a suscité des préoccupations, notamment de la part de l’ONU, qui a souligné l’importance de ne pas militariser la sécurité publique.

Claudia Sheinbaum a également rassuré les investisseurs nationaux et internationaux, en promettant un cadre économique stable et sécurisé. « Notre gouvernement garantira toutes les libertés », a-t-elle insisté, rejetant les accusations d’autoritarisme.

Son élection intervient dans un contexte de réforme controversée du pouvoir judiciaire, qui prévoit, à partir de 2025, l’élection populaire des juges, une première mondiale qui inquiète notamment les États-Unis. Cependant, le président américain Joe Biden a réaffirmé son engagement à collaborer avec le Mexique, soulignant les liens profonds qui unissent les deux nations.

Claudia Sheinbaum succède à Lopez Obrador, son mentor, et prend la tête d’un pays confronté à de nombreux défis, notamment les relations bilatérales avec les États-Unis, les questions de sécurité, et la gestion des catastrophes naturelles. Dès mercredi, la nouvelle présidente se rendra à Acapulco pour évaluer les dégâts causés par l’ouragan John, qui a récemment frappé le Mexique, faisant 15 morts.

Cet événement marque une nouvelle ère pour le Mexique, avec une dirigeante déterminée à poursuivre l’œuvre de son prédécesseur tout en adressant les préoccupations sociales, économiques et sécuritaires du pays.

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Julian Assange plaide pour la liberté d’informer lors d’une audition au Conseil de l’Europe

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Julian Assange plaide pour la liberté d'informer lors d'une audition au Conseil de l'Europe

Dans sa première apparition publique depuis sa libération, Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a appelé à la défense de la liberté d’informer. Se décrivant comme victime d’une persécution par les États-Unis, il a insisté sur l’importance de continuer à lutter pour la vérité.

Mardi, Julian Assange, qui a passé plus d’une décennie cloîtré entre l’ambassade d’Équateur à Londres et la prison de Belmarsh, est intervenu devant une commission du Conseil de l’Europe à Strasbourg. Cette audition, consacrée à l’impact de sa détention et de sa condamnation sur les droits de l’homme, marque sa première déclaration publique depuis sa sortie de prison en juin dernier. Arrivé tôt dans la matinée, il a été accueilli par des applaudissements à son entrée dans l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), levant le poing en signe de détermination.

Durant son discours, Assange a exprimé ses regrets quant à l’évolution des conditions de transparence et de liberté d’expression. « Dire la vérité est de plus en plus stigmatisé, attaqué et affaibli », a-t-il affirmé. Il a également insisté sur le fait que sa libération n’était pas le résultat d’un système judiciaire juste, mais d’un plaidoyer en faveur du journalisme.

Condamné pour avoir publié des documents classifiés révélant les opérations militaires et diplomatiques américaines, Assange avait, en juin dernier, conclu un accord de plaider-coupable avec la justice américaine. Cet accord lui a permis de purger une peine déjà effectuée en détention provisoire et d’éviter une longue incarcération aux États-Unis. De retour en Australie depuis sa libération, il a toutefois réitéré devant le Conseil de l’Europe que son emprisonnement résultait de persécutions politiques, en lien avec son travail pour WikiLeaks.

Assange a rappelé les débuts de WikiLeaks en 2010, lorsque le site avait publié des centaines de milliers de documents sensibles, révélant des abus, des exécutions extrajudiciaires et des opérations de collecte de renseignements. Si ces révélations lui ont valu le soutien des défenseurs de la liberté de la presse, elles lui ont aussi attiré les foudres des autorités américaines, qui l’accusent d’avoir mis des vies en danger.

Dans un appel poignant, il a exhorté les institutions comme l’APCE à faire en sorte que des situations similaires ne se reproduisent pas, appelant à la défense de la liberté d’expression et à la poursuite de la quête de vérité. Il a également mis en garde contre l’influence d’une minorité d’individus cherchant à faire taire les voix critiques.

Alors que l’APCE doit débattre de son cas sur la base d’un rapport le qualifiant de « prisonnier politique », le plaidoyer de Julian Assange pourrait avoir un impact sur sa demande de grâce présidentielle auprès de Joe Biden.

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