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Bombardement de Bouaké: les trois accusés condamnés à la perpétuité

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La cour d’assises de Paris a condamné jeudi à la prison à perpétuité les trois accusés, ivoiriens et bélarusse, jugés en leur absence pour avoir perpétré en 2004 le bombardement qui avait tué neuf soldats français à Bouaké (Côte d’Ivoire).

Introuvables depuis des années, Yury Sushkin, un mercenaire bélarusse, et Patrice Ouei et Ange Gnanduillet, deux officiers de l’armée de l’air ivoirienne, ont été déclarés coupables d’assassinats et de tentatives d’assassinats.

Tous trois se sont « attaqués sournoisement » à des soldats français membres d’une force de paix et « avec une préméditation certaine », a expliqué le président de la cour, Thierry Fusina.

Ni la justice ivoirienne ni celle du Bélarus n’ont répondu aux mandats d’arrêts émis par la justice française à l’encontre des accusés. Selon les autorités ivoiriennes, M. Gnanduillet est décédé en 2015.

Début novembre 2004, le président ivoirien Laurent Gbagbo veut lancer l’offensive contre les rebelles qui lui ont pris la moitié nord du pays deux ans plus tôt. Il achète pour cela deux avions de chasse Sukhoï au Bélarus via Robert Montoya, un ancien gendarme de l’Elysée installé au Togo, figure de la « Françafrique », qui lui fournit aussi des mercenaires slaves.

 Rescapés et ex-ministres

Le 6 vers 13h20, les deux Sukhoï pilotés par des mercenaires slaves et des officiers ivoiriens bombardent un camp de soldats de la force de paix française. Neuf soldats français et un civil américain sont tués, une quarantaine de soldats blessés.

Nombre de témoins et enquêteurs français ont identifié Yury Sushkin et Ange Gnanduillet parmi les quatre pilotes ou copilotes. Ainsi que très probablement Patrice Ouei, qui est le chef des pilotes sur place, a souligné le président Fusina.

En représailles du bombardement, Paris détruit le jour même toute l’aviation militaire ivoirienne, déclenchant une crise inédite avec son ancienne colonie. Les jours suivants, de violentes manifestations anti-françaises éclatent à Abidjan, provoquant le départ en catastrophe de milliers d’expatriés français.

Le verdict clôt trois semaines de procès où près de 90 témoins, quasiment tous Français, se sont succédé à la barre, des rescapés du bombardement aux ministres français de l’époque. Sans apporter de réponses aux questions que les familles de victimes se posent: qui a donné l’ordre de tirer sur les Français, et pourquoi?

Dans ses motivations, la cour a toutefois rappelé que la plupart des responsables français de l’époque accusent une partie de l’entourage du président ivoirien, des « extrémistes » hostiles à la France.

  « Raison d’Etat »

Mais l’absence de certitudes, faute d’avoir pu arrêter les suspects, a nourri au fil des ans la rancœur d’une partie des familles de victimes. Puis, à mesure que l’enquête y exhumait de curieux errements des autorités françaises, leurs doutes sur la volonté réelle de Paris de faire toute la lumière.

A commencer par un épisode qui a occupé une bonne partie du procès: l’incompréhensible refus de Paris, dix jours après le bombardement et via plusieurs ministères, de récupérer huit suspects bélarusses, dont Yury Sushkin, arrêtés au Togo, qui proposait de les lui livrer.

Dans ses motivations, la cour a souligné que des responsables français avaient bien « décliné l’offre du Togo », et déploré les dysfonctionnements sans lesquels les responsables du bombardement auraient pu être arrêtés et la justice rendue bien plus tôt.

Au terme de ce procès, des familles de victimes admettent la possibilité de dysfonctionnements en chaîne. D’autres soupçonnent Paris d’avoir sciemment plombé l’enquête pour ménager le président Laurent Gbagbo, au nom de la « raison d’Etat » diplomatique, voire de ses intérêts économiques dans le pays.

Toutes se rejoignent pour dénoncer l’attitude des ministres de l’époque (Dominique de Villepin, Michèle Alliot-Marie, Michel Barnier), appelés à la barre en début de semaine où ils ont au mieux admis des manquements à des niveaux inférieurs.

« Ma colère est apaisée, mais le doute persiste. On a eu la reconnaissance d’une partie de l’Etat, la justice. Mais pas de l’autre partie, les anciens ministres, qui n’ont même pas daigné s’excuser », a déploré l’ex adjudant-chef Thierry Pavec, qui a passé deux ans à l’hôpital pour reconstruire son corps « polycriblé » dans le bombardement.

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Le réseau social X rétabli au Brésil après un bras de fer juridique

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Le réseau social X rétabli au Brésil après un bras de fer juridique

Après plusieurs mois de tensions, la Cour suprême brésilienne autorise la reprise des activités de X, ex-Twitter, suite à la satisfaction des exigences judiciaires, dont le paiement d’amendes et la suppression de comptes associés à la désinformation.

Le réseau social X, propriété d’Elon Musk, est de nouveau accessible au Brésil après une suspension imposée en août par la Cour suprême, motivée par la lutte contre la désinformation. Le juge Alexandre de Moraes, qui avait ordonné cette suspension, a finalement levé l’interdiction ce mardi, estimant que toutes les conditions légales avaient été respectées par la plateforme. Parmi celles-ci, le versement d’amendes s’élevant à 28,6 millions de réais (environ 4,8 millions d’euros) ainsi que la suppression de comptes diffusant de fausses informations, souvent liés à l’extrême droite brésilienne.

Cette décision marque la fin d’un long bras de fer entre le réseau social et les autorités judiciaires brésiliennes. Accusé d’ignorer des injonctions de justice visant à bloquer certains comptes, X avait été pointé du doigt par le juge Moraes pour son rôle présumé dans la diffusion de contenus menaçant la démocratie. Musk avait même qualifié ces actions de « censure », comparant Moraes à un dictateur. Toutefois, après des mois de résistance, la plateforme a fini par se conformer aux demandes de la Cour, facilitant ainsi la réactivation de ses services pour les 22 millions d’utilisateurs brésiliens.

Ce conflit juridique s’inscrit dans un contexte politique tendu, où les plateformes numériques sont de plus en plus impliquées dans la lutte contre la désinformation. Le président brésilien Lula da Silva, soutenant fermement la position de la Cour suprême, a rappelé que les entreprises ne sont pas au-dessus des lois. En revanche, l’ancien président Jair Bolsonaro, allié de Musk, avait vivement critiqué ces restrictions, les assimilant à une atteinte à la liberté d’expression.

Malgré cette période tumultueuse, X semble prêt à reprendre ses activités tout en promettant de respecter les cadres légaux. L’impact de cet épisode sur l’usage de la plateforme reste à déterminer, alors qu’une partie des utilisateurs avait commencé à explorer des alternatives comme Threads ou Bluesky sans succès notable.

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Mexique: Sheinbaum officiellement investie première présidente

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Mexique: Sheinbaum officiellement investie première présidente

Claudia Sheinbaum, ancienne maire de Mexico, a officiellement pris ses fonctions en tant que première présidente de l’histoire du Mexique ce mardi. Elle a prêté serment devant le Congrès et s’est engagée à poursuivre les politiques de son prédécesseur, tout en affirmant sa volonté de garantir les libertés et la justice sociale.

Claudia Sheinbaum, 62 ans, a fait son entrée dans l’histoire en devenant la première femme présidente du Mexique, succédant à Andres Manuel Lopez Obrador. Après avoir prêté serment devant les députés et sénateurs réunis, elle a affirmé avec émotion : « Je suis mère, grand-mère, scientifique, et à partir d’aujourd’hui, présidente par la volonté du peuple du Mexique ». Son élection, marquée par un large soutien populaire avec près de 60 % des voix, est un moment historique pour le pays.

Sous la bannière du parti de gauche au pouvoir, Morena, Sheinbaum a bénéficié de l’héritage laissé par son prédécesseur, Lopez Obrador, qui demeure très populaire. Avec 36 millions de voix, elle devient la candidate la mieux élue de l’histoire mexicaine, portée par des slogans comme « D’abord les pauvres » et « austérité républicaine ». Son programme s’articule autour de la continuité des réformes sociales et économiques initiées sous le mandat précédent.

En matière de sécurité, l’un des dossiers les plus épineux au Mexique, la nouvelle présidente a réaffirmé sa volonté de lutter contre la narco-violence. Face à un bilan de plus de 400 000 morts et 100 000 disparus depuis 2006, elle a mis l’accent sur le renforcement des services de renseignement et de la Garde nationale, qui passera désormais sous le contrôle de la Défense. Cette décision a suscité des préoccupations, notamment de la part de l’ONU, qui a souligné l’importance de ne pas militariser la sécurité publique.

Claudia Sheinbaum a également rassuré les investisseurs nationaux et internationaux, en promettant un cadre économique stable et sécurisé. « Notre gouvernement garantira toutes les libertés », a-t-elle insisté, rejetant les accusations d’autoritarisme.

Son élection intervient dans un contexte de réforme controversée du pouvoir judiciaire, qui prévoit, à partir de 2025, l’élection populaire des juges, une première mondiale qui inquiète notamment les États-Unis. Cependant, le président américain Joe Biden a réaffirmé son engagement à collaborer avec le Mexique, soulignant les liens profonds qui unissent les deux nations.

Claudia Sheinbaum succède à Lopez Obrador, son mentor, et prend la tête d’un pays confronté à de nombreux défis, notamment les relations bilatérales avec les États-Unis, les questions de sécurité, et la gestion des catastrophes naturelles. Dès mercredi, la nouvelle présidente se rendra à Acapulco pour évaluer les dégâts causés par l’ouragan John, qui a récemment frappé le Mexique, faisant 15 morts.

Cet événement marque une nouvelle ère pour le Mexique, avec une dirigeante déterminée à poursuivre l’œuvre de son prédécesseur tout en adressant les préoccupations sociales, économiques et sécuritaires du pays.

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Julian Assange plaide pour la liberté d’informer lors d’une audition au Conseil de l’Europe

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Julian Assange plaide pour la liberté d'informer lors d'une audition au Conseil de l'Europe

Dans sa première apparition publique depuis sa libération, Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a appelé à la défense de la liberté d’informer. Se décrivant comme victime d’une persécution par les États-Unis, il a insisté sur l’importance de continuer à lutter pour la vérité.

Mardi, Julian Assange, qui a passé plus d’une décennie cloîtré entre l’ambassade d’Équateur à Londres et la prison de Belmarsh, est intervenu devant une commission du Conseil de l’Europe à Strasbourg. Cette audition, consacrée à l’impact de sa détention et de sa condamnation sur les droits de l’homme, marque sa première déclaration publique depuis sa sortie de prison en juin dernier. Arrivé tôt dans la matinée, il a été accueilli par des applaudissements à son entrée dans l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), levant le poing en signe de détermination.

Durant son discours, Assange a exprimé ses regrets quant à l’évolution des conditions de transparence et de liberté d’expression. « Dire la vérité est de plus en plus stigmatisé, attaqué et affaibli », a-t-il affirmé. Il a également insisté sur le fait que sa libération n’était pas le résultat d’un système judiciaire juste, mais d’un plaidoyer en faveur du journalisme.

Condamné pour avoir publié des documents classifiés révélant les opérations militaires et diplomatiques américaines, Assange avait, en juin dernier, conclu un accord de plaider-coupable avec la justice américaine. Cet accord lui a permis de purger une peine déjà effectuée en détention provisoire et d’éviter une longue incarcération aux États-Unis. De retour en Australie depuis sa libération, il a toutefois réitéré devant le Conseil de l’Europe que son emprisonnement résultait de persécutions politiques, en lien avec son travail pour WikiLeaks.

Assange a rappelé les débuts de WikiLeaks en 2010, lorsque le site avait publié des centaines de milliers de documents sensibles, révélant des abus, des exécutions extrajudiciaires et des opérations de collecte de renseignements. Si ces révélations lui ont valu le soutien des défenseurs de la liberté de la presse, elles lui ont aussi attiré les foudres des autorités américaines, qui l’accusent d’avoir mis des vies en danger.

Dans un appel poignant, il a exhorté les institutions comme l’APCE à faire en sorte que des situations similaires ne se reproduisent pas, appelant à la défense de la liberté d’expression et à la poursuite de la quête de vérité. Il a également mis en garde contre l’influence d’une minorité d’individus cherchant à faire taire les voix critiques.

Alors que l’APCE doit débattre de son cas sur la base d’un rapport le qualifiant de « prisonnier politique », le plaidoyer de Julian Assange pourrait avoir un impact sur sa demande de grâce présidentielle auprès de Joe Biden.

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