Le collectif « La déchetterie, c’est en face » s’unit à l’association « les gardiens de Thau ses Ports et sa Lagune » pour une opération de ramassage citoyen aux abords de la ZAC de Balaruc Loisirs. Les mairies de Balaruc-le-Vieux et de Balaruc-les-Bains ainsi que Sète Agglopôle soutiennent le projet et participent à l’évènement.
L’espace à nettoyer longe la zone d’activité Balaruc Loisirs. L’intervention se tiendra ce dimanche 16 mai, sur la matinée. « Une amie et moi avons découvert ce dépotoir à ciel ouvert par hasard. Nous avons pour habitude de ramasser les détritus qu’on trouve à chacune de nos sorties. Nous nous sommes donc dit que nous devions agir et que l’opulence de déchets nécessitait une intervention groupée », explique Arielle Lange, co-fondatrice du collectif « La déchetterie, c’est en face ».
La mobilisation rassemblera les municipalités dans l’espoir que des solutions durables soient mises en place. Mme Lange a redoublé d’efforts pour obtenir l’engagement des communes, sur lequel elle compte beaucoup. « C’est donnant-donnant. L’implication des élus entraîne la mobilisation des citoyens et vice-versa. Ainsi, tout le monde se sent concerné au lieu de se renvoyer la faute. On cherche aussi à identifier le propriétaire de ce fossé, pour qu’il s’engage à l’entretenir à l’avenir. »
« Il y a un engouement qu’on n’a pas d’habitude autour de ces mobilisations. Venir ramasser des déchets un dimanche matin, ce n’est pas très motivant. C’est pourquoi je suis agréablement surprise de constater que de plus en plus de citoyens prennent part à ce type d’actions environnementales. De même, j’aperçois de plus en plus de personnes ramasser individuellement les déchets lorsqu’ils se baladent. », se réjouit Mme Lange.
L’appel à contribution est lancé. Pour prendre part à ces ramassages citoyen, rendez-vous sur le parking des magasins Mr Bircolage, Darty, Gifi, etc de la ZAC (zone d’aménagement concerté). Aussi, munissez-vous de gants épais, de chaussures fermées, de pantalons longs, sans oublier l’eau et un masque chirurgical. Les sacs-poubelles seront fournis.
La Ville de Sète critiquée pour son manque d’initiative écologique
Depuis 2012, l’association « Les gardiens de Thau, ses ports et sa lagune » œuvre en faveur de l’environnement. Au départ l’association dénonçait la pollution dans le port de Sète. « À l’époque, il y avait une nappe de pétrole épouvantable dans le port. La couche atteignait plus d’un centimètre », indique Catherine Chauzit, présidente de l’association. « Ce fléau environnemental était majoritairement dû à la zone d’avitaillement – partiellement remise aux normes depuis – du port de pêche. En effet, les bateaux de pêche ne sont pas toujours aux normes et polluent énormément les canaux et l’étang lors des nettoyages et de l’entretien. On a tenté de réunir les autorités et institutions de Sète (agglo, ville, police maritime, nationale etc) autour de la cause climatique. On voulait instaurer une brigade maritime. Pour ce faire, j’ai présenté la société de nettoyage Ecotank qui a nettoyé le port bénévolement pendant 4 ans. Le projet ne s’est pas concrétisé, Sète demeure sale. »
La pollution du port de Sète n’est pas la seule préoccupation de l’association, qui s’insurge du manque de poubelles dans la ville. « Cela génère une masse excessive de déchets. Les vents et courants l’accumulent au pied du Môle Saint Louis. Il faudrait sérieusement envisager de sensibiliser et d’éduquer les gens. Commencer par installer des poubelles dans la ville pourrait être utile. Nous avions aussi envisagé la distribution de cendriers de poches gratuits sur la plage et en centre-ville mais la municipalité nous a ri au nez. »
Les citoyens de plus en plus concernés par la pollution
Malgré tout, l’association mène des ramassages à travers la ville, et travaille avec différents acteurs, notamment des écoles. « Nos efforts ont responsabilisé bon nombre d’habitants qui ont fondé eux-mêmes leurs petits collectifs. Il faut reconnaître que grâce à cette impulsion, les bords de lagunes tendent à être plus propres. La région a aussi investi pour tenter de réduire la pollution du port. Des verbalisations pour pollution maritime commencent également à se mettre en place. Cependant, pour remédier aux problèmes de pollution et de surpêche, il en va de la responsabilité de chacun ».
L’association fonctionne sans subvention dans le but d’être « libre de ses paroles ». « Depuis 10 ans on tente de résoudre des problèmes environnementaux. Malheureusement, la dénonciation est le seul moyen de changer les choses. On est des personnes de terrain qui menons des actions concrètes. Habituellement, on ne nettoie pas les propriétés qui devraient être surveillées par les villes mais les efforts fournis par « La déchetterie, c’est en face » méritent d’être reconnus et encouragés. »
Mme Chauzit, qui repère les endroits pollués grâce aux retours des habitants par sms, mail ou sur Facebook, les incite à lui signaler immédiatement le repérage de toute nuisance environnementale.
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