France
Aux urgences de la Pitié-Salpêtrière, le retour de Loulou le retraité
« C’est notre Loulou ! » Depuis des semaines, l’ancien aide-soignant de la Pitié-Salpêtrière à Paris ne tenait plus en place. Alors pour la deuxième vague de l’épidémie de Covid, ce pilier pendant trente-cinq ans du service des urgences est sorti de sa retraite pour renfiler sa blouse.
Le pot de départ de Loulou, en octobre 2019, tout le monde s’en souvient. Dans la salle de « staff », il y avait du rhum planteur et plus de 150 personnes…
« J’ai rarement vu autant de monde pour un pot de départ. C’était très solennel et très émouvant », se souvient le chef du service, le Dr Pierre Hausfater. « A 6h du matin, on y était encore et pas tous très frais », ajoute un infirmier.
Et puis Loulou est parti. Ses immenses tresses rastas, qui se balançaient joyeusement sur son pyjama bleu, ont disparu des couloirs. « Ça a fait un vide », se souvient l’infirmier Loïg Poupon.
Dans son petit appartement de Vincennes, Rosa-François Lousassa, dit Loulou, a rempli sa nouvelle vie de jeune retraité de 63 ans et tenté d’oublier l’hôpital.
« La première vague, je me disais c’est dur de ne pas y être mais ça va me permettre de couper, de me retrouver », dit-il de sa voix douce.
Ce grand sportif à la carrure de titan soigne sa silhouette et court une heure par jour. Il s’occupe aussi de sa mère de 91 ans, planifie ses prochaines vacances à Miami et « traîne devant des feuilletons à la con ».
« Second souffle »
« Au début de la deuxième vague, j’ai senti que ma vie devenait de nouveau pénible mais aussi inutile. Je savais que les collègues étaient à bout, en burn-out, et je me suis dit pourquoi pas utiliser tout ce temps inutile ? »
Un vendredi, il a appelé sa cadre de service. Et le lundi, l’aide-soignant est revenu à son poste pour un renfort temporaire à l’accueil des urgences de la « Pitié », le plus gros hôpital universitaire d’Europe.
« En voyant son nom réapparaître sur le planning, on était fous de joie. Ça nous a donné un second souffle après six mois très durs », dit sa collègue de l’équipe de jour, Angélique Pillot.
Loulou le sauveur ? L’aide-soignant aux 1.400 euros nets de retraite ne veut pas en entendre parler. L’ancien gamin turbulent de Guadeloupe n’oublie pas qu’il a commencé dans le service en lavant des carreaux. Par pudeur, il a même préféré coucher les raisons de son retour sur le papier d’une lettre très solennelle.
En deux pages, Loulou y explique « choix mûrement réfléchi ». Sa vision de la crise sanitaire aussi. « Je pense que ce n’est pas tant la Covid-19 qui tue, qui est dangereuse, mais essentiellement le manque de moyen humains et matériel qui empêchent la prise en charge. Si nous avions été écoutés nous n’en serions pas là », égratigne-t-il.
Un an après son départ, « ses » urgences sont méconnaissables. Le parking est encombré d’une tente militaire surchauffée sous laquelle évoluent de nouveaux visages, anonymes sous leurs masques.
Intelligence du soin
Le flux de patients est dense, une centaine d’entrées ce jour-là, mais néanmoins gérable. « Plus que pendant la canicule de 2003, quand les patients mourraient dans l’ascenseur », se rappelle l’aide-soignant.
Une femme âgée arrive dans un brancard. Loulou, qui préfère « l’action » aux tâches administratives, surtout la fastidieuse saisie dans l’ordinateur, bondit de sa chaise et enfile son équipement de protection anti-Covid.
Avec délicatesse mais autorité, il écarte la famille de la patiente qui le rabroue et l’aide à se dégager de son manteau. Puis, il lui accroche un petit bracelet d’identification au bras et pose sa main immense sur le dos frêle de la patiente.
La magie, ou l’intelligence, du soin de Loulou opère, celle qui étonne tous les étages du service et qui le fait crouler sous les boîtes de chocolat offertes par les patients. « Il a un contact avec les gens, c’est déconcertant », applaudit l’infirmier.
« Il faut qu’ils sentent que quelqu’un s’occupe d’eux (…) travailler à l’hôpital n’immunise pas, un jour ce sera nous sur ce brancard », résume Loulou en livrant sa définition de l’empathie.
Le « faux retraité » a signé avec l’Assistance publique des hôpitaux de Paris un contrat de vacation jusqu’au 20 janvier 2021. Mais il se dit déjà prêt à rempiler pour une éventuelle troisième vague de l’épidémie. « Maintenant que je suis là… », lâche-t-il. « J’ai donné ma vie à cet hôpital. Ou ils me l’ont pris, je ne sais pas encore ».
France
Vents forts, neige-verglas : une large partie du territoire placée en vigilance orange vendredi
La France se prépare à affronter un épisode hivernal précoce, avec 31 départements sous vigilance orange pour neige, verglas et vents violents.
La tempête Caetano continue de semer le trouble sur une grande partie du territoire français, avec un refroidissement soudain et des conditions météorologiques extrêmes. L’agence Météo-France a maintenu son niveau d’alerte orange pour 31 départements, soulignant le danger des phénomènes de neige et de verglas, ainsi que des rafales de vent potentiellement dévastatrices.
La nuit de jeudi à vendredi a été marquée par une chute significative des températures, atteignant jusqu’à -10 degrés Celsius dans certaines régions. Cette baisse drastique a entraîné un regel généralisé des surfaces, rendant les routes extrêmement glissantes. Les autorités mettent en garde contre les risques accrus d’accidents de la circulation et recommandent une extrême prudence aux automobilistes.
Les départements concernés par l’alerte neige et verglas s’étendent de l’Aube à l’Yonne, en passant par Paris et ses alentours. Une attention particulière est portée à la région parisienne où le trafic pourrait être fortement perturbé. En parallèle, la Corse est confrontée à des vents violents, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à la vigilance météorologique.
Le passage de la tempête Caetano a déjà eu des répercussions sur la vie quotidienne, avec des écoles fermées, des transports en commun modifiés et des entreprises adaptant leurs horaires. Le gouvernement, en collaboration avec les services de météorologie, suit de près l’évolution de la situation pour ajuster les mesures de sécurité et d’assistance nécessaires.
La population est invitée à rester informée via les canaux officiels et à limiter ses déplacements aux stricts nécessités. Les recommandations incluent également de se préparer à des coupures de courant et à des conditions de circulation hivernales difficiles.
Économie
Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français
En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.
Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.
Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.
Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.
La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.
Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.
France
Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme
L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.
Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.
Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.
Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.
L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.
Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.
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