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Arméniens et Azerbaïdjanais poursuivent les combats, malgré les appels internationaux

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L’Azerbaïdjan et l’Arménie se sont montrés intransigeants et déterminés à combattre, après quatre jours de sanglants affrontements au Nagorny Karabakh, un territoire azerbaïdjanais séparatiste soutenu par Erevan, ignorant les appels internationaux au cessez-le-feu.

Après avoir rendu visite à des militaires blessés dans un hôpital, martial, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a juré de poursuivre la lutte jusqu’au « retrait total, inconditionnel et sans délai » des forces arméniennes.

Si « l’Arménie accepte cette condition, les combats s’arrêteront, le sang arrêtera de couler », a dit M. Aliev, selon des images diffusées à la télévision.

Plus tôt, la diplomatie azerbaïdjanaise a fait savoir aux médiateurs dans ce conflit, les pays du Groupe de Minsk (Russie, Etats-Unis, France) constitué au sein de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), que Bakou était déterminé à poursuivre son « opération militaire légitime ».

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian avait quant à lui fermé la porte à des négociations dans la matinée, jugeant « inapproprié » d’évoquer un éventuel sommet de la paix « alors que des combats intenses sont en cours ».

Quelques heures plus tôt, un Conseil de sécurité de l’ONU unanime avait appelé à mettre fin aux hostilités et à reprendre les pourparlers.

La Russie, un des pays les plus influents dans le Caucase du Sud, a plusieurs fois appelé sans succès à la fin des combats, elle qui entretient des relations cordiales avec les deux belligérants, d’anciennes républiques soviétiques. L’Arménie fait toutefois partie d’une alliance militaire dominée par Moscou, qui fournit pour sa part des armes aux deux camps.

« Guerre jusqu’à la mort »

Ces affrontements, les plus graves depuis 2016, font craindre une guerre ouverte entre Bakou et Erevan, à même de déstabiliser une zone déjà volatile où les intérêts de nombreuses puissances sont en concurrence.

La Russie, la France et les Etats-Unis qui coprésident le Groupe de Minsk depuis 1992 ne sont pas parvenus à trouver un règlement durable du conflit du Nagorny Karabakh, un territoire en majorité peuplé d’Arméniens ayant fait sécession de l’Azerbaïdjan. Une guerre au début des années 1990 y avait fait 30.000 morts.

Selon des bilans officiels, probablement très partiels, les combats d’ampleur qui ont éclaté dimanche ont coûté la vie à 103 personnes, à savoir 81 combattants séparatistes arméniens et 22 civils.

L’Azerbaïdjan n’a fait état d’aucunes pertes dans les rangs de son armée et les deux camps se rejettent la responsabilité des hostilités.

Un journaliste de l’AFP a assisté dans la région azerbaïdjanaise de Beylagan, à quelques dizaines de kilomètres du front, à l’enterrement d’un soldat, tombé au combat selon les habitants.

Devant un commissariat militaire d’Erevan, ce sont des dizaines d’hommes de tous âges qui s’apprêtaient à partir combattre ou qui proposaient leur aide.

« C’est une guerre jusqu’à la mort et nous devons aller jusqu’au bout », a assené à l’AFP un volontaire arménien, un pédagogue de 63 ans, sous couvert d’anonymat.

Des scènes d’une ferveur similaire avaient lieu à Bakou, la capitale azerbaïdjanaise.

« Intenses combats »

Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a de son côté fait état d' »intenses combats » et assuré que, depuis le week-end, 2.300 séparatistes arméniens avaient été tués.

Tout en accusant les forces ennemies de viser des positions civiles, il revendique la destruction de 130 chars, 200 pièces d’artillerie, 25 batteries antiaériennes ainsi que de missiles sol-air S-300.

Le ministère arménien de la Défense a quant à lui revendiqué « 137 chars et blindés détruits, 72 drones, sept hélicoptères et un avion de guerre abattus. 790 soldats azerbaïdjanais ont été tués et 1.900 blessés ».

L’ensemble de ces données était invérifiable de source indépendante.

Dans les deux pays, une rhétorique belliqueuse a nourri la ferveur patriotique ces derniers mois. La mobilisation et la loi martiale y ont été décrétées dimanche.

L’Azerbaïdjan dit avoir obtenu des gains territoriaux et perturbé les lignes d’approvisionnement arméniennes. Le Nagorny Karabakh assure au contraire avoir regagné des positions perdues.

Risque d’internationalisation

L’Arménie a pour sa part affirmé mardi qu’un chasseur-bombardier turc soutenant l’Azerbaïdjan avait abattu un des avions de ses forces aériennes, ce qu’ont aussitôt démenti Ankara et Bakou.

Erevan a encore accusé mercredi « l’aviation turque d’effectuer des vols de provocation » le long de la frontière arméno-turque.

Une intervention militaire directe turque constituerait un tournant majeur et une internationalisation du conflit, un éventuel scénario catastrophe.

La Turquie est la seule puissance à ne pas avoir appelé à un cessez-le-feu, incitant son allié azerbaïdjanais à reprendre le Karabakh par la force et conspuant l’Arménie, son adversaire historique.

Le Kremlin a dit mercredi « ne pas soutenir les appels » de la Turquie, avec laquelle Moscou entretient des relations compliquées mais pragmatiques, répétant qu’elle devait s’abstenir de jeter « de l’huile sur le feu ».

Le président français Emmanuel Macron a quant à lui condamné les déclarations « inconsidérées et dangereuses » d’Ankara.

« Nous sommes près d’une guerre à grande échelle, peut-être même à l’échelle régionale », s’inquiète l’analyste Olesya Vartanyan, de l’International Crisis Group.

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Le réseau social X rétabli au Brésil après un bras de fer juridique

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Le réseau social X rétabli au Brésil après un bras de fer juridique

Après plusieurs mois de tensions, la Cour suprême brésilienne autorise la reprise des activités de X, ex-Twitter, suite à la satisfaction des exigences judiciaires, dont le paiement d’amendes et la suppression de comptes associés à la désinformation.

Le réseau social X, propriété d’Elon Musk, est de nouveau accessible au Brésil après une suspension imposée en août par la Cour suprême, motivée par la lutte contre la désinformation. Le juge Alexandre de Moraes, qui avait ordonné cette suspension, a finalement levé l’interdiction ce mardi, estimant que toutes les conditions légales avaient été respectées par la plateforme. Parmi celles-ci, le versement d’amendes s’élevant à 28,6 millions de réais (environ 4,8 millions d’euros) ainsi que la suppression de comptes diffusant de fausses informations, souvent liés à l’extrême droite brésilienne.

Cette décision marque la fin d’un long bras de fer entre le réseau social et les autorités judiciaires brésiliennes. Accusé d’ignorer des injonctions de justice visant à bloquer certains comptes, X avait été pointé du doigt par le juge Moraes pour son rôle présumé dans la diffusion de contenus menaçant la démocratie. Musk avait même qualifié ces actions de « censure », comparant Moraes à un dictateur. Toutefois, après des mois de résistance, la plateforme a fini par se conformer aux demandes de la Cour, facilitant ainsi la réactivation de ses services pour les 22 millions d’utilisateurs brésiliens.

Ce conflit juridique s’inscrit dans un contexte politique tendu, où les plateformes numériques sont de plus en plus impliquées dans la lutte contre la désinformation. Le président brésilien Lula da Silva, soutenant fermement la position de la Cour suprême, a rappelé que les entreprises ne sont pas au-dessus des lois. En revanche, l’ancien président Jair Bolsonaro, allié de Musk, avait vivement critiqué ces restrictions, les assimilant à une atteinte à la liberté d’expression.

Malgré cette période tumultueuse, X semble prêt à reprendre ses activités tout en promettant de respecter les cadres légaux. L’impact de cet épisode sur l’usage de la plateforme reste à déterminer, alors qu’une partie des utilisateurs avait commencé à explorer des alternatives comme Threads ou Bluesky sans succès notable.

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Mexique: Sheinbaum officiellement investie première présidente

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Mexique: Sheinbaum officiellement investie première présidente

Claudia Sheinbaum, ancienne maire de Mexico, a officiellement pris ses fonctions en tant que première présidente de l’histoire du Mexique ce mardi. Elle a prêté serment devant le Congrès et s’est engagée à poursuivre les politiques de son prédécesseur, tout en affirmant sa volonté de garantir les libertés et la justice sociale.

Claudia Sheinbaum, 62 ans, a fait son entrée dans l’histoire en devenant la première femme présidente du Mexique, succédant à Andres Manuel Lopez Obrador. Après avoir prêté serment devant les députés et sénateurs réunis, elle a affirmé avec émotion : « Je suis mère, grand-mère, scientifique, et à partir d’aujourd’hui, présidente par la volonté du peuple du Mexique ». Son élection, marquée par un large soutien populaire avec près de 60 % des voix, est un moment historique pour le pays.

Sous la bannière du parti de gauche au pouvoir, Morena, Sheinbaum a bénéficié de l’héritage laissé par son prédécesseur, Lopez Obrador, qui demeure très populaire. Avec 36 millions de voix, elle devient la candidate la mieux élue de l’histoire mexicaine, portée par des slogans comme « D’abord les pauvres » et « austérité républicaine ». Son programme s’articule autour de la continuité des réformes sociales et économiques initiées sous le mandat précédent.

En matière de sécurité, l’un des dossiers les plus épineux au Mexique, la nouvelle présidente a réaffirmé sa volonté de lutter contre la narco-violence. Face à un bilan de plus de 400 000 morts et 100 000 disparus depuis 2006, elle a mis l’accent sur le renforcement des services de renseignement et de la Garde nationale, qui passera désormais sous le contrôle de la Défense. Cette décision a suscité des préoccupations, notamment de la part de l’ONU, qui a souligné l’importance de ne pas militariser la sécurité publique.

Claudia Sheinbaum a également rassuré les investisseurs nationaux et internationaux, en promettant un cadre économique stable et sécurisé. « Notre gouvernement garantira toutes les libertés », a-t-elle insisté, rejetant les accusations d’autoritarisme.

Son élection intervient dans un contexte de réforme controversée du pouvoir judiciaire, qui prévoit, à partir de 2025, l’élection populaire des juges, une première mondiale qui inquiète notamment les États-Unis. Cependant, le président américain Joe Biden a réaffirmé son engagement à collaborer avec le Mexique, soulignant les liens profonds qui unissent les deux nations.

Claudia Sheinbaum succède à Lopez Obrador, son mentor, et prend la tête d’un pays confronté à de nombreux défis, notamment les relations bilatérales avec les États-Unis, les questions de sécurité, et la gestion des catastrophes naturelles. Dès mercredi, la nouvelle présidente se rendra à Acapulco pour évaluer les dégâts causés par l’ouragan John, qui a récemment frappé le Mexique, faisant 15 morts.

Cet événement marque une nouvelle ère pour le Mexique, avec une dirigeante déterminée à poursuivre l’œuvre de son prédécesseur tout en adressant les préoccupations sociales, économiques et sécuritaires du pays.

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Julian Assange plaide pour la liberté d’informer lors d’une audition au Conseil de l’Europe

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Julian Assange plaide pour la liberté d'informer lors d'une audition au Conseil de l'Europe

Dans sa première apparition publique depuis sa libération, Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a appelé à la défense de la liberté d’informer. Se décrivant comme victime d’une persécution par les États-Unis, il a insisté sur l’importance de continuer à lutter pour la vérité.

Mardi, Julian Assange, qui a passé plus d’une décennie cloîtré entre l’ambassade d’Équateur à Londres et la prison de Belmarsh, est intervenu devant une commission du Conseil de l’Europe à Strasbourg. Cette audition, consacrée à l’impact de sa détention et de sa condamnation sur les droits de l’homme, marque sa première déclaration publique depuis sa sortie de prison en juin dernier. Arrivé tôt dans la matinée, il a été accueilli par des applaudissements à son entrée dans l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), levant le poing en signe de détermination.

Durant son discours, Assange a exprimé ses regrets quant à l’évolution des conditions de transparence et de liberté d’expression. « Dire la vérité est de plus en plus stigmatisé, attaqué et affaibli », a-t-il affirmé. Il a également insisté sur le fait que sa libération n’était pas le résultat d’un système judiciaire juste, mais d’un plaidoyer en faveur du journalisme.

Condamné pour avoir publié des documents classifiés révélant les opérations militaires et diplomatiques américaines, Assange avait, en juin dernier, conclu un accord de plaider-coupable avec la justice américaine. Cet accord lui a permis de purger une peine déjà effectuée en détention provisoire et d’éviter une longue incarcération aux États-Unis. De retour en Australie depuis sa libération, il a toutefois réitéré devant le Conseil de l’Europe que son emprisonnement résultait de persécutions politiques, en lien avec son travail pour WikiLeaks.

Assange a rappelé les débuts de WikiLeaks en 2010, lorsque le site avait publié des centaines de milliers de documents sensibles, révélant des abus, des exécutions extrajudiciaires et des opérations de collecte de renseignements. Si ces révélations lui ont valu le soutien des défenseurs de la liberté de la presse, elles lui ont aussi attiré les foudres des autorités américaines, qui l’accusent d’avoir mis des vies en danger.

Dans un appel poignant, il a exhorté les institutions comme l’APCE à faire en sorte que des situations similaires ne se reproduisent pas, appelant à la défense de la liberté d’expression et à la poursuite de la quête de vérité. Il a également mis en garde contre l’influence d’une minorité d’individus cherchant à faire taire les voix critiques.

Alors que l’APCE doit débattre de son cas sur la base d’un rapport le qualifiant de « prisonnier politique », le plaidoyer de Julian Assange pourrait avoir un impact sur sa demande de grâce présidentielle auprès de Joe Biden.

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