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Économie

Argentine. Le Parlement valide un accord crucial avec le FMI, tandis que la rue s’enflamme

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Le gouvernement de Javier Milei obtient le feu vert pour un nouveau prêt du FMI, malgré une forte mobilisation populaire contre les mesures d’austérité. Des milliers de manifestants ont défilé devant le Congrès, réclamant justice et dénonçant les coupes budgétaires.

Le Parlement argentin a approuvé mercredi une décision majeure pour le gouvernement de Javier Milei, autorisant la finalisation d’un nouvel accord avec le Fonds monétaire international (FMI). Ce prêt, d’une durée de dix ans, vise à éviter une banqueroute du pays, déjà lourdement endetté. La Chambre des députés a voté en faveur de cette mesure par 129 voix contre 108, malgré les tensions politiques et sociales qui secouent le pays.

Pendant ce temps, des milliers de manifestants se sont rassemblés devant le Congrès national à Buenos Aires pour protester contre les politiques d’austérité du gouvernement. Les retraités, particulièrement touchés par la réduction des pensions et des aides sociales, étaient en première ligne. Guillermo Benitez, un peintre retraité de 75 ans, a exprimé son désarroi. « Ils ont réduit nos pensions, supprimé les aides pour les médicaments. Ils nous ont tout pris », a-t-il déclaré à l’AFP, tout en insistant sur son engagement pacifique.

La manifestation de ce mercredi a été moins violente que celle de la semaine précédente, où des heurts entre policiers et manifestants avaient fait 45 blessés et entraîné plus de 120 arrestations. Cependant, quelques incidents ont été signalés en fin de journée, avec des jets de pierres et des barrières endommagées. Deux policiers ont été évacués en ambulance, l’un touché par un feu d’artifice et l’autre victime d’un malaise.

Un impressionnant dispositif de sécurité avait été déployé autour du Parlement, avec plus de 2.000 agents mobilisés et plusieurs axes routiers fermés. Les syndicats, les organisations sociales et les mouvements de gauche radicale ont mené la mobilisation, tandis que les groupes de supporters de football, présents la semaine dernière, étaient cette fois absents.

L’accord avec le FMI est considéré comme essentiel par le gouvernement pour stabiliser l’économie argentine, reconstituer les réserves de change et lutter contre l’inflation, qui reste élevée malgré une baisse significative depuis l’arrivée au pouvoir de Javier Milei. Le président, qui se décrit comme un « anarcho-capitaliste », a salué le vote des députés, y voyant un signal fort envoyé aux créanciers internationaux. « La lutte contre l’inflation est une politique d’État », a-t-il affirmé.

Pourtant, pour de nombreux Argentins, un nouvel accord avec le FMI ne fait qu’aggraver la situation. Rodolfo Celayeta, un manifestant de 73 ans, résume ce sentiment. « Chaque fois qu’il y a un accord avec le FMI, pour nous, ça empire », a-t-il déclaré. Malgré les progrès économiques affichés par le gouvernement, le coût social des mesures d’austérité continue de peser lourdement sur la population.

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