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Antitrust : les Etats-Unis s’attaquent à Google

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Fini, l’indulgence américaine pour ses géants technologiques : les start-up d’il y a vingt ans valent des milliers de milliards de dollars et ont accumulé un pouvoir tel que le gouvernement américain a lancé mardi des poursuites contre Google pour abus de position dominante, préfigurant de possibles actions similaires contre ses voisins Apple, Facebook et Amazon.

« Google est la porte d’accès à internet », a déclaré le numéro deux du ministère de la Justice, Jeffrey Rosen, lors d’une conférence de presse. Mais le groupe « a maintenu son monopole grâce à des pratiques visant à exclure la compétition et à lui nuire ».

Le ministère et 11 Etats ont intenté une action au civil contre Google pour poursuite illégale de monopole dans ses services généraux de recherche et dans ses services de recherche publicitaire.

La société fondée en 1998 et devenue un synonyme d’internet se voit reprocher d’avoir usé et abusé de techniques pour exclure ses concurrents, en étant souvent « juge et partie ». C’est par exemple le moteur de recherche par défaut sur de nombreux appareils et navigateurs, dont le sien (Chrome), et sur Android, son système d’exploitation mobile, dominant dans le monde.

Le ministère l’accuse ainsi de forcer les consommateurs et les annonceurs à utiliser ses services sur les appareils sous Android via des applis qu’il est impossible d’effacer (comme Google Maps), ce qui restreint considérablement la concurrence.

La plainte déposée à Washington appelle à des changements « structurels », et laisse donc envisager un possible démantèlement de certains pans du leader de la recherche en ligne.

« Nous n’excluons aucune option, mais les remèdes devront être décidés par le tribunal », a indiqué Ryan Shores, haut conseiller pour l’industrie technologique au sein du ministère. Les poursuites pourraient s’étaler sur plusieurs années.

Plainte « douteuse »

Google a qualifié cette plainte de « douteuse ». « Les gens utilisent Google par choix et non parce qu’ils y sont forcés ou ne trouvent pas d’alternatives », s’est défendu Kent Walker, un vice-président du groupe de Mountain View (Californie), dans un communiqué.

« Nous ne sommes pas en 1990, quand changer de service était long et compliqué, et nécessitait l’achat et l’installation d’un logiciel avec un CD-ROM », se moque-t-il, avant de mentionner de nombreuses applications ultra populaires comme Spotify, Amazon ou Facebook qui ne sont pas installées par défaut sur les smartphones.

Il rappelle aussi que ses services sont gratuits et profitent donc au plus grand nombre.

« Ces poursuites ne feront rien pour aider les consommateurs. Au contraire, elles mettront en avant, de façon artificielle, des moteurs de recherche de moins bonne qualité, et feront monter les prix des téléphones ».

Mais Google, comme ses voisins de la Silicon Valley (Apple et Facebook) et de Seattle (Amazon et Microsoft), suscitent depuis deux ans des réactions quasi allergiques chez un nombre croissant d’élus américains.

Les conservateurs les accusent de partialité politique et les progressistes s’inquiètent des atteintes au droit de la concurrence, de leur emprise sur les données personnelles et du renforcement des inégalités liées à leur ascension.

« Aujourd’hui c’est une étape, pas la ligne d’arrivée », a insisté Jeffrey Rosen. « Nous allons continuer à passer en revue les comportements des grandes plateformes numériques »

Le sénateur républicain du Missouri Josh Hawley, très critique des « Big Tech », a affirmé qu’il s’agirait « du procès pour abus de position dominante le plus important en une génération. »

Motivations

La date de l’annonce, à deux semaines de l’élection présidentielle américaine, suscite de nombreuses critiques.

Les poursuites ont été « précipitées à la veille d’une élection où l’administration fait pression de manière agressive sur les entreprises de la tech pour qu’elles agissent en sa faveur. Le droit de la concurrence devrait être guidé par les intérêts des consommateurs et non par des motivations politiques », a ainsi réagi Matt Schruers de la Computer & Communications Industry Association, qui regroupe les grands noms du secteur.

La plainte est « bien formulée », a noté Eric Goldman, de l’institut high-tech de l’université Santa Clara, mais semble d’abord motivée par l’animosité de l’administration Trump à l’égard de la Silicon Valley, selon lui.

Les procureurs généraux des 11 Etats associés aux poursuites (Arkansas, Floride, Géorgie, Indiana, Kentucky, Louisiane, Mississippi, Missouri, Caroline du Sud, Texas et Montana) sont tous républicains.

Mais l’annonce a aussi été saluée à gauche, et diverses enquêtes ont été lancées sur les GAFA depuis 2019, par des agences fédérales, une commission parlementaire bipartisane et les procureurs de la quasi-totalité des Etats américains.

En Europe, en 2018, Google a déjà écopé d’une amende de 4,3 milliards d’euros des autorités de la concurrence, pour pratiques déloyales dans l’écosystème Android.

« Google fait face à ces questions depuis des années en Europe, où les lois antitrust sont plus strictes et les régulateurs plus agressifs. Ces poursuites c’est comme des vacances pour eux », estime Nilay Patel, rédacteur-en-chef de The Verge.

Pour remporter une victoire devant les tribunaux, le gouvernement américain devra réussir à prouver que les pratiques monopolistiques de Google portent atteinte aux consommateurs.

En 2001, après trois ans de procédure, le ministère de la Justice avait failli réussir à démanteler le groupe informatique Microsoft.

Europe

Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol

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Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol

Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.

Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.

Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.

La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.

Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.

Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.

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Europe

Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire

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Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l'arme nucléaire

Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.

L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.

Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.

Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.

La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.

Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.

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Économie

Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio

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Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio

Le sommet du G20 à Rio de Janeiro se tient sous haute tension, avec des enjeux climatiques et géopolitiques majeurs, et l’influence croissante de Donald Trump.

Le sommet du G20, qui réunit les dirigeants des économies les plus influentes du monde, a débuté à Rio de Janeiro dans un contexte marqué par des défis climatiques pressants et des tensions géopolitiques exacerbées. Les discussions, qui se déroulent dans un cadre de plus en plus instable, sont dominées par la nécessité de trouver des accords sur le financement climatique et la gestion des conflits internationaux, tout en anticipant le retour de Donald Trump à la présidence américaine.

Les dirigeants du G20, représentant une part significative du PIB mondial et des émissions de gaz à effet de serre, sont confrontés à l’urgence d’agir pour le climat. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à des compromis pour garantir un résultat positif à la prochaine conférence sur le climat, la COP29. Cependant, les divergences sur les questions climatiques et les conflits en cours, notamment en Ukraine et au Proche-Orient, rendent les négociations particulièrement ardues. La Russie, absente du sommet, continue d’influencer les discussions par son conflit avec l’Ukraine, tandis que la situation à Gaza et au Liban ajoute une complexité supplémentaire.

Le président argentin Javier Milei, connu pour ses positions ultralibérales et climatosceptiques, introduit une incertitude supplémentaire. Buenos Aires a exprimé des réserves quant à l’adhésion à un communiqué commun, ce qui pourrait entraver les efforts de consensus. De son côté, le président brésilien Lula da Silva, hôte du sommet, souhaite recentrer les débats sur les enjeux sociaux et la lutte contre la pauvreté, avec le lancement d’une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, et la proposition d’une taxation des plus riches, déjà discutée entre les ministres des Finances du G20.

L’ombre de Donald Trump, qui devrait revenir à la Maison Blanche en janvier, plane sur le sommet. Joe Biden, en visite en Amazonie, a envoyé un message fort sur la nécessité de protéger l’environnement, soulignant le risque d’un affaiblissement des ambitions climatiques mondiales sous une nouvelle administration républicaine. Cette perspective alimente les craintes d’une fragmentation internationale accrue et d’un retour en arrière sur les engagements climatiques.

Les discussions bilatérales de Xi Jinping avec d’autres dirigeants illustrent également l’importance croissante des pays émergents et des visions alternatives dans un ordre mondial en pleine mutation. Selon Oliver Stuenkel, professeur en relations internationales, le monde entre dans une phase d’imprévisibilité accrue, où les pays du Sud et la Chine auront plus d’espace pour articuler leurs propres stratégies.

Le G20 de Rio de Janeiro se tient à un moment critique où les leaders doivent naviguer entre les impératifs climatiques, les conflits internationaux et les changements politiques majeurs, tout en cherchant à maintenir un semblant d’unité et d’action collective.

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