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Accords d’Évian : une commémoration à l’Élysée avec des témoins de la guerre d’Algérie

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Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réunion avec les représentants des familles des rapatriés d'Algérie de 1962 au palais de l'Élysée, le 26 janvier 2022.

Emmanuel Macron s’est montré samedi optimiste quant à la réconciliation des mémoires sur la guerre d’Algérie, en disant « assumer » ses gestes mémoriels parfois controversés, à l’occasion du 60e anniversaire des accords d’Évian et du cessez-le-feu en Algérie.

Le 19 mars ne fut ni le début, ni la fin de la guerre, mais elle fut un jalon, explique le président français. Emmanuel Macron rappelle les gestes mémoriels de son quinquennat : reconnaissance de la responsabilité de l’armée française dans la mort de Maurice Audin et d’Ali Boumendjel, rapport de l’historien Benjamin Stora et les gestes, aussi, envers l’Algérie, comme par exemple la restitution de crânes de résistants algériens du XIXe siècle.

« Beaucoup diront : « Vous faites tout cela, mais vous n’êtes pas sérieux parce que l’Algérie ne bouge pas », affirme le président français. Mais je vais être très direct avec vous, je pense que le jour viendra où l’Algérie fera ce chemin. Je pense qu’il est plus difficile pour le peuple algérien et les dirigeants algériens que pour nous, mais il viendra. Donc, j’assume cette main tendue et je pense qu’elle sera suivie de gestes, d’actes, progressivement. »

« Profondes fractures »

Un discours en l’absence de tout officiel algérien, même si l’ambassadeur d’Algérie en France avait été convié. Des témoins de la guerre d’Algérie étaient là : appelés, combattants indépendantistes, harkis et rapatriés. Quatre d’entre eux ont pris la parole, dont Rosemarie Antoine, venue porter la mémoire des rapatriés. « Les jeunes générations doivent savoir que cette guerre, et tout ce qui l’a précédée, a généré de profondes fractures de part et d’autre de la Méditerranée. Il est temps que nous fassions de toutes ces mémoires blessées une force pour construire un avenir ensemble. »

« Il est juste de rendre un hommage officiel »

Pour Janine Léger, une sétoise active auprès des associations humanitaires et membre de l’ANPROMEVO, « Il est juste de rendre un hommage officiel à toutes ces victimes que l’Organisation de l’armée secrète a frappées jusqu’au plus haut sommet de l’État. Parce que ce sont des faits historiques et que l’Histoire doit être enseignée sans fard. Parce que c’est le seul moyen de permettre la cicatrisation des plaies qui sont encore ouvertes des deux côtés de la Méditerranée. »

Avant de conclure, « Je veux citer ici les propos du Président de la République : « Ce travail de mémoire, de vérité et de réconciliation, pour nous-mêmes et pour nos liens avec l’Algérie, n’est pas achevé et sera poursuivi. Nous savons qu’il prendra du temps et qu’il faudra le mener avec courage, dans un esprit de concorde, d’apaisement et de respect de toutes les consciences.»

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