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Europe

Accord post-Brexit: après l’orage, retour aux discussions

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Pressés par le temps et malgré une confiance ébranlée par le revirement britannique sur le traité du Brexit, le Royaume-Uni et l’UE renouent lundi le dialogue, avec l’espoir qu’un accord sur leur future relation commerciale reste possible.

La semaine débute à la mi-journée par une rencontre à Bruxelles entre le vice-président de la Commission européenne, Maros Sefcovic, et le secrétaire d’Etat britannique, Michael Gove.

Au coeur de ces discussions, le très controversé projet de loi en cours d’examen au Parlement britannique, qui remet en cause certains engagements pris par le Royaume-Uni dans l’accord encadrant son départ de l’UE le 31 janvier dernier.

Le texte revient sur certaines dispositions douanières et relatives aux aides publiques pour la province britannique d’Irlande du Nord, prévues afin d’éviter le retour d’une frontière avec la République d’Irlande, un garde-fou essentiel au maintien de la paix sur l’île.

Furieux de ce revirement, qui enfreindrait de l’aveu même du gouvernement britannique le droit international, les Européens ont donné à Londres jusqu’à la fin du mois pour retirer leur projet, sous peine d’un recours en justice.

« Grande difficulté »

Les négociateurs doivent ensuite entrer mardi dans le vif du sujet: un nouveau cycle de discussions sur leur future relation, le neuvième depuis mars et le dernier pour l’instant inscrit à l’agenda.

De sources concordantes, aucune percée n’est attendue pendant cette semaine de discussions dans la capitale belge.

Mais « la voie vers un accord devra être identifiée », insiste un diplomate européen. « Si nous n’avons aucun mouvement, le processus sera en grande difficulté », alerte-t-il.

Et le spectre d’un « no deal », qui ébranlerait un peu plus des économies déjà fragilisées par l’épidémie de coronavirus, viendrait à nouveau hanter les esprits.

Les discussions doivent s’achever vendredi, au moment même où les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE seront réunis à Bruxelles, pour un sommet de deux jours, qui aura débuté jeudi.

Elle se tiennent dans un calendrier particulièrement serré: le Premier ministre britannique Boris Johnson a laissé aux négociateurs jusqu’au 15 octobre, date d’un sommet européen à Bruxelles, pour parvenir à s’entendre. Les Européens estiment eux qu’un accord commercial doit être conclu avant fin octobre.

L’objectif est de laisser le temps nécessaire d’une ratification du texte pour qu’il entre en vigueur le 1er janvier 2021, quand aura pris fin la période de transition pendant laquelle le Royaume-Uni continue d’appliquer les normes européennes.

« Très relax »

Mais les pourparlers butent toujours sur plusieurs « sujets sensibles » sur lesquels les deux parties restent « encore très éloignées l’une de l’autre », selon un autre diplomate de l’UE.

Parmi eux, l’éternelle question des garanties exigées par l’UE en matière fiscale, sociale, environnementale et surtout d’aides d’Etat, pour éviter de voir surgir de l’autre côté de la Manche une économie dérégulée, qui la concurrencerait de manière déloyale.

Un accord sur la pêche, permettant aux Européens de continuer à pêcher dans les eaux britanniques, très poissonneuses, reste également à trouver –même si Londres a présenté, lors du précédent round, une tentative de compromis.

Enfin, la « gouvernance » du futur accord, en particulier la manière dont Londres et Bruxelles seront amenés à résoudre leurs futurs différends commerciaux (et la place de la Cour de justice de l’UE dans ce processus), continue de poser problème.

Le projet de loi britannique a sérieusement échaudé les Etats membres, qui comptent ficeler un accord aussi solide que possible, en guise d’assurance contre toute future tentative de revirement.

« L’intention, c’est de border le texte juridiquement. Pas sûr que les Britanniques soient prêts à ça », explique une source européenne.

« Ils sont très relax sur le fait de réinterpréter les dispositions qui ne leur plaisent pas, voire de les violer », poursuit-elle. « On traite avec un partenaire avec lequel on ne peut pas se fier. »

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Europe

Allemagne : l’extrême droite atteint un de ses plus hauts niveaux depuis l’après-guerre

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Allemagne : l'extrême droite atteint un de ses plus hauts niveaux depuis l'après-guerre

Selon les derniers sondages, le parti Alternative pour l’Allemagne arriverait au coude-à-coude avec les sociaux-démocrates.

Si les élections se déroulaient ces samedi 3 et dimanche 4 juin en Allemagne, le parti Alternative pour l’Allemagne (AFD) serait, selon les derniers sondages, au coude-à-coude avec les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz, à environ 18%, derrière la CDU-CSU (29%) mais nettement devant les écologistes (14%). Dix ans après sa création, l’AFD atteint ainsi un niveau que le parti d’extrême droite n’a connu qu’à une reprise, à l’été 2018.

L’AFD profite en premier lieu de l’impopularité de la coalition au pouvoir, dont l’action, dans un contexte d’inflation, de récession et d’inquiétude liée à la guerre en Ukraine, n’est saluée que par un Allemand sur cinq, selon une enquête publiée jeudi 1er juin par la chaîne ARD (en allemand). De leurs côtés, les conservateurs de la CDU-CSU, dans l’opposition depuis le départ d’Angela Merkel, peinent à incarner une alternative.

Si deux électeurs sur trois de l’AfD placent toujours l’immigration au premier rang de leurs préoccupations, le parti d’extrême droite semble tirer profit de son opposition à la politique climatique du gouvernement.  Ce positionnement lui permet ainsi d’atteindre un de ses plus hauts niveaux de popularité depuis l’après-guerre.

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Conseil de l’UE: le Parlement demande que la Hongrie n’exerce pas sa présidence

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Conseil de l’UE: le Parlement demande que la Hongrie n’exerce pas sa présidence

Les députés européens ont voté une résolution demandant de repousser la présidence hongroise du Conseil de l’UE. Ils estiment que la Hongrie n’est pas apte à diriger ni à représenter l’Union européenne.

Les députés européens ont adopté une résolution le jeudi 1er juin, avec 442 voix contre 144, appelant les 27 pays membres à reporter la présidence hongroise du Conseil de l’UE. Ils expriment leurs inquiétudes concernant l’État de droit en Hongrie et soulignent l’incapacité présumée du gouvernement hongrois à assumer la présidence, à proposer des compromis, à établir des priorités communes et à représenter l’Union européenne.

C’est pourtant ce que la Hongrie devra faire, d’autant qu’elle prend la présidence le 1er juillet 2024, à une date cruciale, juste après les élections européennes et donc au moment du choix des nouveaux présidents des institutions communes.

Les députés soulignent que l’ordre des présidences semestrielles, bien que fixé des années à l’avance, a déjà été chamboulé plusieurs fois, dernièrement pour cause de Brexit et auparavant pour cause d’adhésion de nouveaux États membres dans l’UE.

Si les 27 refusent de repousser la présidence hongroise, certains députés proposent de faire de ces six mois une plateforme pour l’opposition magyare au Parlement européen, de refuser d’organiser des rencontres ou des conférences de presse avec la présidence et surtout de refuser les négociations informelles sur les textes législatifs et de tout soumettre à de longues procédures de vote.

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Des firmes agrochimiques accusées d’avoir caché la dangerosité de leurs pesticides à l’UE

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Des firmes agrochimiques accusées d’avoir caché la dangerosité de leurs pesticides à l'UE

Des firmes agrochimiques auraient dissimulé certaines études sur pesticides en Europe, mettant en danger le développement du cerveau des consommateurs. 

Certaines firmes agrochimiques auraient volontairement caché à l’Union européenne certaines études menées sur les pesticides qu’ils souhaitaient commercialiser sur le continent. Ce sont des chercheurs de l’université de Stockholm qui révèlent ces informations dans la revue Environmental Health ce jeudi 1er juin et notamment les conséquences graves sur le développement du cerveau.

Ces études réalisées par les firmes ont été menées il y a plus de vingt ans pour certaines et, selon les chercheurs suédois, elles auraient pu changer la donne à l’époque, en poussant les régulateurs européens à refuser l’autorisation des produits. Trois insecticides et un fongicide, utilisés notamment sur les cultures de tomates, de fraises, de pomme de terre et d’aubergines, sont concernés.

Testés au début des années 2000 sur des rats de laboratoire – pendant la grossesse des femelles – ces quatre produits ont affecté le cerveau des nouveau-nés, en modifiant leur taille, mais aussi en retardant l’âge de leur maturation sexuelle et leur prise de poids. Ces études ont pourtant bien été transmises aux autorités américaines, mais dans le dossier européen qu’il faut constituer pour l’approbation de la substance, les pièces n’ont pas été fournies.

Le géant de l’agrochimie Bayer, cité par les chercheurs, se justifie en disant que l’Union européenne n’avait pas explicitement demandé les résultats de ces études et qu’elles n’auraient pas eu d’impact, de toute façon, sur l’interdiction des produits. Mais selon les chercheurs suédois qui révèlent l’affaire, quatre études sur les neuf qui ont été omises, auraient pu a minima limiter leur utilisation en jouant sur la quantité autorisée ou sur l’indication des risques encourus.

Pour éviter que cela ne se reproduise, ils suggèrent de recouper les données disponibles sur ces substances à travers le monde, et de sanctionner la rétention d’information sur la toxicité. L’Europe délègue ce pouvoir aux régulateurs nationaux, et à ce jour, aucune amende de ce genre n’a été infligée.

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