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France

A Montpellier, Macron s’engage à lutter contre les violences et les trafics

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En faisant une tournée des « points chauds » de Montpellier dans une voiture de police banalisée, en visitant un ancien point de deal et en discutant avec habitants et policiers, Emmanuel Macron a voulu lundi montrer son engagement à lutter contre les narcotrafiquants et améliorer la « sécurité du quotidien ».

Le chef de l’Etat s’est rendu lundi matin au commissariat central de Montpellier où les policiers ont tous témoigné de la hausse des violences, qu’elle viennent des trafiquants de drogue, de manifestants devenus bien plus agressifs depuis les « gilets jaunes » ou dans la vie quotidienne.

M. Macron avait lui-même dressé ce constat dimanche dans un entretien au quotidien Le Figaro, où il a défendu sa stratégie sur ce sujet qui s’annonce comme un enjeu clé de la présidentielle. En particulier, il a promis de tenir son objectif de 10.000 policiers supplémentaires d’ici à 2022, dont 50 de plus à Montpellier.

Lundi après-midi, après avoir passé 40 minutes dans une voiture avec des policiers de la Bac qui lui ont montré les points de deals, il s’est rendu dans les sous-sols d’une résidence du quartier de La Mosson.

C’est là qu’en février s’était installé un groupe de dealers armés, qui avaient pris en otage des agents de sécurité et tagués le nom de leur point de deal sur les murs. Une grosse opération de police les a délogés, au grand soulagement des habitants.

« C’était des gens prêts à tout, qui faisaient des menaces verbales très violentes. Les gens avaient peur. On se sent plus en sécurité maintenant car la police est visible », s’est félicité Michel Bouvière, retraité habitant du quartier.

Plusieurs habitants lui ont exposé les problèmes de ce « quartier de reconquête républicaine » où 58% des 22.000 habitants vivent sous le seuil de pauvreté et où le taux de chômage atteint 47%. Le 1er novembre, une fusillade y a éclaté en plein jour et une balle perdue s’était logée dans le mur de la chambre d’une petite fille.

« plus de mixité »

« Mon fils m’a demandé si le prénom de Pierre existait vraiment. cela m’a vraiment choquée. Il faut davantage de mixité dans ce quartier », lui a dit une habitante voilée, membre du Conseil de quartier.

« On veut changer l’image de La Mosson. Que tout le monde retrouve la dignité. C’est en train de changer », dit une déléguée de parents d’élèves.

« A partir du moment où l’on démantèle un point de deal, il y en a un autre, voire deux autres, qui se créent ailleurs. Le réseau devient beaucoup plus large que ce qu’on pouvait voir par le passé. Avant on avait Marseille point final, maintenant on a le même banditisme de Marseille à Nîmes et Montpellier », a indiqué Bruno Bartocetti, du syndicat SGP-FO, le syndicat majoritaire dans la police.

« Il faut une présence policière mais aussi des animateurs sociaux, il faut que la justice soit en capacité de fonctionner. Tout ne doit pas reposer sur les épaules de la police nationale ».

Un homme a été grièvement blessé par balles lundi matin à Montpellier près du centre ancien, et son pronostic vital est engagé.

Le chef de l’Etat a reconnu dimanche, dans l’entretien au Figaro, « une forte augmentation des violences sur les personnes ». Un sujet régalien sur lequel il est fortement critiqué par la droite et qui s’annonce comme un enjeu clé de la présidentielle.

Il a discuté lundi matin à l’Hôtel de police de Montpellier avec une dizaine de policiers représentants les différents services. Quelques manifestants tenus à distance l’ont hué à son arrivée.

« Notre travail essentiel est la lutte contre le trafic de drogue. On a affaire à des jeunes plus organisés qu’avant, plus armés, qui se sont plus organisés avec les confinements », a témoigné Ludivine, seule femme policière de la Bac.

La « violence s’est développée » durant les « gilets jaunes », a raconté un policier. En 2018, « on a eu pas mal de blessés ». Depuis « les manifestants sont devenus plus pros. Ils n’hésitent pas à venir au contact. C’est une véritable armée qu’on a en face ».

Autre sujet brûlant, la captation d’images. « Les jeunes délinquants sont sans cesse en train de filmer les policiers. Mon fils de 16 ans ne parle pas de ma profession au lycée », a expliqué un policier. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a rappelé que les caméras-piétons portées par les forces de l’ordre seraient déployées à partir de juillet.

Le Premier ministre Jean Castex doit prolonger mardi cette séquence sécuritaire en inaugurant le nouveau centre pénitentiaire de Lutterbach, dans le Haut-Rhin, où il annoncera les sites retenus pour la construction de nouvelles prisons, alors que M. Macron a promis 15.000 nouvelles places d’ici à 2027.

 

Économie

Auchan annonce 2 389 suppressions de postes pour relancer sa croissance

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Auchan annonce 2 389 suppressions de postes pour relancer sa croissance

Le groupe de distribution Auchan, après des années de turbulences financières, prévoit la suppression de 2 389 emplois en France dans le cadre d’un plan de redressement. Cette restructuration affectera les sièges, les hypermarchés et entraînera la fermeture de plusieurs points de vente.

Le groupe nordiste Auchan, appartenant au puissant groupe familial Mulliez, a annoncé ce mardi 5 novembre une réduction importante de ses effectifs en France. À l’instar de son concurrent Casino, qui a récemment engagé des démarches similaires, l’enseigne prévoit de supprimer précisément 2 389 postes parmi ses 54 000 salariés. Ce plan vise à rétablir la compétitivité et à réorganiser les activités du distributeur en difficulté, en consolidant sa logistique et en adoptant une nouvelle stratégie commerciale.

Le détail du projet de restructuration révèle que 784 postes seront supprimés dans les sièges de l’entreprise, tandis que 915 postes disparaîtront dans les hypermarchés. De plus, dix magasins, incluant des hypermarchés et des points de proximité, cesseront leur activité, ce qui entraînera la perte de 466 emplois supplémentaires. Plusieurs fonctions au sein des hypermarchés sont également appelées à disparaître, notamment celles de responsables commerciaux, de conseillers en vente, ainsi que des postes liés à la gestion de la masse salariale et à la sécurité.

Afin d’atténuer l’impact social de cette décision, la direction d’Auchan affirme vouloir limiter les licenciements secs. Un plan d’accompagnement a été proposé, intégrant des formations de reconversion, des congés de reclassement et des dispositifs de départ volontaire pour soutenir les salariés touchés.

Face à des années de déclin financier, Auchan espère, par cette réorganisation, retrouver une dynamique de croissance et redéfinir sa présence sur le marché français.

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France

Samuel Patry : Un procès sous haute tension pour juger les instigateurs de la haine

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Samuel Patry : Un procès sous haute tension pour juger les instigateurs de la haine

Quatre ans après l’assassinat brutal de Samuel Paty, un procès historique s’ouvre pour juger ceux accusés d’avoir participé à la campagne de haine contre le professeur d’histoire. Huit adultes comparaissent pour répondre de leurs actes devant la cour d’assises spéciale de Paris.

L’assassinat de Samuel Paty, décapité le 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine par Abdoullakh Anzorov, un jeune radicalisé, continue de hanter la société française. Aujourd’hui, huit adultes sont appelés à la barre de la cour d’assises spéciale de Paris pour répondre de leur implication présumée dans cette tragédie. Parmi eux, deux amis de l’assaillant, accusés de complicité d’assassinat terroriste, risquent la réclusion criminelle à perpétuité. Les six autres, accusés de participation à une association de malfaiteurs terroriste, encourent des peines de 30 ans de prison.

Ce procès est d’autant plus marquant que l’accusation dénonce une chaîne d’actes délibérés ayant désigné Samuel Paty comme une cible. En effet, deux des accusés, Brahim Chnina, père de la collégienne à l’origine de fausses accusations contre le professeur, et Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste, sont suspectés d’avoir relayé les mensonges de l’adolescente sur les réseaux sociaux. Ces publications, selon les enquêteurs, visaient à attiser la haine et ont contribué à la mise en danger du professeur, figure aujourd’hui devenue symbole de la lutte contre le fanatisme en France.

La révélation de la vulnérabilité de Samuel Paty dans les jours précédant son assassinat renforce le sentiment d’incompréhension et de tragédie. Menacé après un cours sur la liberté d’expression, il avait manifesté sa peur auprès de ses collègues, mais n’a reçu aucune protection, alors qu’il était déjà dans la ligne de mire d’individus radicalisés. Les échanges avec ses collègues, où il confie son sentiment d’insécurité et ses demandes de soutien, témoignent de l’angoisse qui l’habitait, tristement symbolisée par le marteau retrouvé dans son sac à dos, dérisoire tentative de protection personnelle.

La cour présidée par le magistrat Franck Zientara, qui a déjà dirigé le procès de l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, se réunit au sein de la salle des grands procès du palais de justice de Paris, renforçant le caractère historique et symbolique de cette audience. Les débats promettent d’être intenses, avec la participation du Parquet national antiterroriste représenté par Nicolas Braconnay et Marine Valentin, qui rappelleront les enjeux de cette affaire emblématique des défis posés par l’islamisme radical en France.

Pour la famille de Samuel Paty, ce procès est une étape cruciale pour obtenir justice, mais également pour susciter une prise de conscience sociétale. Les avocats de Mickaëlle Paty, l’une des sœurs du professeur, expriment l’espoir que cette audience expose la réalité de l’islamisme radical et renforce la vigilance collective face aux menaces terroristes. Jusqu’au 20 décembre, ce procès devrait, au-delà de l’émotion, poser les bases d’une réflexion sur les responsabilités et les mécanismes de propagande haineuse ayant conduit à la mort de cet enseignant.

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Budget 2025 : bras de fer sur la lutte contre la fraude fiscale

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Budget 2025 : bras de fer sur la lutte contre la fraude fiscale

La Commission des finances de l’Assemblée nationale a voté des amendements proposés par le Nouveau Front Populaire, allouant 590 millions d’euros supplémentaires à la lutte contre la fraude fiscale. Ces mesures, qui incluent la création de 4 500 postes, restent toutefois suspendues à l’approbation de l’hémicycle.

Alors que le gouvernement cherche à économiser 60 milliards d’euros pour redresser les finances publiques, la lutte contre l’évasion fiscale est l’un des secteurs visés par les restrictions budgétaires. Cependant, la Commission des finances de l’Assemblée nationale s’est opposée à cette approche, adoptant jeudi plusieurs amendements déposés par le Nouveau Front Populaire (NFP) afin de renforcer les moyens de lutte contre la fraude fiscale. En plus d’injecter 590 millions d’euros supplémentaires, ces amendements prévoient la création de 4 000 postes d’inspecteurs des Finances et 500 postes de douaniers, ainsi que la mise en place d’un service d’expertise pour analyser les schémas de fraude complexes.

Cette décision, qui inclut également le maintien de 550 postes que le gouvernement envisageait de supprimer au sein de la direction générale des finances publiques (DGFiP), a suscité des tensions au sein de la commission. Les députés du groupe présidentiel, menés par Jean-René Cazeneuve, se sont fermement opposés au projet, dénonçant une inflation des besoins budgétaires qui, selon eux, excède largement les contraintes financières. Perrine Goulet, députée MoDem, a également critiqué la démarche, la qualifiant de « surdimensionnée » et regrettant qu’une telle approche ait peu de chances d’aboutir en l’état. À l’inverse, la gauche parlementaire a vigoureusement soutenu l’initiative. Le député LFI Jérôme Legavre, rapporteur du texte, a souligné la situation critique des services de contrôle fiscal, affirmant que « les services sont actuellement à l’os » malgré l’importance cruciale de leur mission.

Cette augmentation de budget doit néanmoins être ratifiée dans l’hémicycle, où les tractations s’annoncent tendues. Le vote solennel sur la partie « recettes » du budget 2025 est prévu le 7 novembre, bien qu’un report de quelques jours reste envisageable. Le gouvernement n’exclut pas le recours à l’article 49.3 de la Constitution, qui permettrait d’adopter le budget sans vote, un outil potentiellement décisif dans un contexte où le soutien à ces amendements n’est pas assuré.

Les données les plus récentes du ministère de l’Économie soulignent l’ampleur de la fraude fiscale en France, avec 15,2 milliards d’euros recouvrés en 2023, un montant en hausse par rapport aux années précédentes. Cependant, des études récentes estiment que moins de 20 % des sommes frauduleuses sont détectées par les autorités, une évaluation qui motive en partie la démarche du NFP en faveur d’un renforcement des moyens de contrôle.

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