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A Lyon, les commerçants donnent « rendez-vous » à Castex

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« On ferait un accueil VIP, avec un café »: Philippe Bettant s’accroche au fragile espoir de pouvoir bientôt rouvrir ses six boutiques de prêt-à-porter sur rendez-vous, rare alternative envisageable pour des commerçants asphyxiés par le reconfinement et pas outillés pour Internet.

Alors que le Premier ministre Jean Castex doit faire le point jeudi sur un éventuel assouplissement du confinement, M. Bettant propose que le shopping programmé chez un commerçant de proximité devienne un « dixième motif de déplacement » sur les attestations.

De quoi « faire un minimum de chiffre d’affaires », note le gérant lyonnais.

Les clients seraient reçus un par un dans le respect des gestes barrières et du protocole sanitaire.

Face à un « click & collect » difficile à mettre en place dans un secteur de l’habillement où « le client aime bien essayer », il faut « nous laisser faire notre vrai métier de conseil plutôt que vouloir nous reconvertir en informaticien », estime le chef d’entreprise.

La numérisation à marches forcées des petits commerces se heurte en outre à des barrières bien réelles.

La Chambre de commerce et d’industrie de Lyon – qui pousse elle aussi pour l’ouverture sur rendez-vous – estime que 65% des TPE ont du mal avec le vocabulaire du numérique et que 30% d’entre elles n’ont toujours pas de site Internet.

Même constat pour Marie Vidal, elle aussi gérante d’une boutique de prêt-à-porter dans l’hypercentre de Lyon.

« J’ai un site; on est actif sur les réseaux sociaux, mais il nous manque l’humain. On n’est ni Nike, ni Zara; les clients viennent chercher autre chose dans nos boutiques ».

D’autant que les difficultés s’accumulent pour la commerçante qui n’a pas pu recruter après le départ à la retraite de son unique salariée, après le premier confinement.

Pour alerter sur sa situation, et à l’initiative d’une association d’indépendants, Mme Vidal vient d’afficher une pancarte rouge « A vendre » dans sa vitrine, avec un numéro de téléphone qui renvoie vers le standard de l’Élysée.

« Je ne sais pas comment je vais payer la marchandise pour la collection d’été qui va arriver en janvier », ajoute-t-elle, inquiète.

Pour Clément Chevalier, directeur de « My Presqu’île », une association qui fédère 700 commerçants de la capitale des Gaules, ces nouvelles fermetures pour faire face à la pandémie tiennent du « suicide collectif ».

« On détruit toute l’économie au risque de faire craquer la société », prévient-il.

Poker

Lui aussi a bon espoir que le gouvernement régularise le shopping sur rendez-vous, d’autant que « certaines enseignes le font déjà ». « C’est un secret de polichinelle », assure-t-il.

« Si on se lance là-dedans, c’est des frais de communication, des charges salariales, sans garantie de vente à la clé » : gérante d’un magasin de décoration non loin de la place Bellecour, Tiffany Fayolle s’interroge, elle, sur les bénéfices à tirer d’une telle réouverture au compte-gouttes.

« Ça revient à jouer au poker avec la trésorerie. Je préfèrerais qu’on nous donne une vraie date, même lointaine mais sûre, de réouverture. Ça nous permettrait d’anticiper et d’être prêt le jour J. »

Cogérant d’une boutique de déguisement, Grégory Quest a vécu le reconfinement intervenu à l’avant-veille d’Halloween « comme une catastrophe nucléaire ».

« Je me suis retrouvé avec 150.000 euros d’invendus sur les bras ». Il est pourtant lui aussi sceptique quant à la vente sur rendez-vous dans sa boutique de 300 mètres carrés. « C’est un peu comme demander à un hypermarché de n’autoriser les clients que 50 par 50. »

M. Quest est prêt à rester rideau baissé jusqu’en décembre s’il le faut mais « à condition que les bailleurs, les assureurs et les fournisseurs prennent leur part ».

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Européennes: Manon Aubry (LFI) dénonce le « racket social » du gouvernement

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Européennes: Manon Aubry (LFI) dénonce le "racket social" du gouvernement

À Montpellier ce dimanche, Manon Aubry, tête de liste des Insoumis aux élections européennes, a vivement critiqué ce qu’elle a qualifié de « racket social » perpétré par le gouvernement.

Lors d’un meeting à Montpellier dimanche, Manon Aubry, tête de liste des Insoumis aux élections européennes, a vivement critiqué ce qu’elle a qualifié de « racket social » perpétré par le gouvernement. Elle a appelé à faire des élections du 9 juin un « référendum contre ces nouvelles règles d’austérité ».

Manon Aubry a vivement critiqué les politiques d’austérité imposées par l’Union européenne et mises en œuvre par le gouvernement français. Elle a également accusé une alliance entre macronistes, la droite et les socialistes d’avoir voté en faveur d’un pacte asile-immigration qu’elle qualifie d' »infâme ».

De plus, elle a qualifié le programme du Rassemblement National de « vide sidéral », reprochant à leur tête de liste, Jordan Bardella, de ne pas avoir déposé suffisamment d’amendements lors de son mandat au Parlement européen.

Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, a également pris la parole pour critiquer le candidat des socialistes, Raphaël Glucksmann, l’accusant de vouloir « une élection sans le peuple pour préparer le retour de François Hollande ».

Le meeting a également été marqué par les propos de Rima Hassan, militante franco-palestinienne controversée, appelant à mettre fin à l’accord d’association entre l’UE et Israël, conditionné selon elle au respect des droits humains.

Ce meeting à Montpellier, ville où Jean-Luc Mélenchon avait obtenu un fort soutien lors de la présidentielle de 2022, a rassemblé environ 1 000 personnes selon les organisateurs. Depuis leur premier meeting à Villepinte le mois dernier, les Insoumis ont prévu 60 réunions publiques à travers la France.

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Emmanuel Macron condamne fermement l’attaque de l’Iran contre Israël

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Emmanuel Macron condamne fermement l'attaque de l'Iran contre Israël

Emmanuel Macron a « condamné avec la plus grande fermeté l’attaque sans précédent lancée par l’Iran contre Israël » et appelé « à la retenue » les parties prenantes, dans un message publié dimanche sur X.

Le président français, Emmanuel Macron, a réagi avec fermeté à l’attaque lancée par l’Iran contre Israël, la qualifiant d’ « attaque sans précédent » qui risque de déstabiliser la région. Dans un message publié sur X dimanche, il a exprimé sa solidarité avec le peuple israélien et a réaffirmé l’engagement de la France envers la sécurité d’Israël et la stabilité régionale. Macron a également appelé toutes les parties impliquées à faire preuve de retenue.

L’Iran a lancé plus de 200 drones et missiles contre Israël dans la nuit de samedi à dimanche, en représailles à une frappe contre son consulat à Damas. Cependant, l’armée israélienne a affirmé que cette attaque avait été « déjouée ».

Le G7, dont la France est membre, tiendra une réunion en vidéo-conférence dimanche après-midi pour discuter de cette attaque. Le gouvernement italien, président actuel du G7, a souligné la nécessité d’éviter une escalade militaire et de promouvoir la prudence. Le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra également une réunion d’urgence, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ayant qualifié cette situation d' »escalade grave ».

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#MeToo des armées: la France lance une mission d’inspection sur les violences sexuelles

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#MeToo des armées: la France lance une mission d'inspection sur les violences sexuelles

Le ministère français des Armées a lancé une mission d’inspection sur les violences sexuelles dans ses rangs après une série de témoignages d’abus alimentant un #MeToo de l’institution militaire.

Le ministère français des Armées a initié une mission d’inspection pour enquêter sur les violences sexuelles au sein de ses rangs, suite à une série de témoignages faisant état d’abus, alimentant un #MeToo au sein de l’institution militaire.

La mission vise à améliorer « l’ensemble des mesures de prévention, de protection des victimes et de sanction des agresseurs », ont annoncé le ministre Sébastien Lecornu et la secrétaire d’État aux Anciens Combattants Patricia Miralles dans une tribune commune parue dans le quotidien Le Monde.

Par ailleurs, les ministres ont précisé qu’à partir de maintenant, « chaque fois qu’il existe une suspicion de viol ou d’agression sexuelle présentant un caractère suffisant de vraisemblance, la personne mise en cause sera systématiquement suspendue de ses fonctions ».

La mission rendra ses conclusions fin mai. Une instruction ferme en ce sens a été envoyée par le ministère à tous les commandements le 26 mars.

Les violences sexuelles « sont des actes contre la cohésion militaire, contre la fraternité d’armes, c’est d’autant plus insupportable dans les armées », a déclaré le contrôleur général des Armées, chef de la cellule « Themis ».

La députée Laetitia Saint-Paul, par ailleurs capitaine dans l’armée de Terre, a reçu une vingtaine de témoignages de victimes présumées en une semaine sur sa boîte mail parlementaire après la publication du témoignage de Manon Dubois, victime d’agressions sexuelles lorsqu’elle travaillait dans la Marine.

La mission d’inspection aura également pour objectif de « rendre plus efficace encore » le fonctionnement de la cellule « Thémis ».

En 2023, 167 signalements pour violences sexuelles ou sexistes ont été adressés à la hiérarchie militaire et 59 à Thémis, soit un total de 226 cas ayant fait l’objet d’une enquête administrative au sein des armées, selon le ministère.

Sur ces 226 cas, « la moitié » a fait l’objet de sanctions disciplinaires et 150 ont fait ou font l’objet de poursuites en justice. Un tiers relèvent du harcèlement, un tiers d’agressions, 12% de viols et le reste d’outrages sexistes, selon la même source.

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