Société
Multiplication des cas d’autisme : une étude met la pollution sur le banc des accusés
L’étude « cohorte Marianne » suivra 1 700 couples sur dix ans pour comprendre les déterminants biologiques et environnementaux précoces de l’autisme et des autres troubles du neuro-développement.
Le nombre de cas d’autisme ne cesse d’augmenter dans les pays industrialisés, suscitant de vives inquiétudes sanitaires. Si la responsabilité de la pollution est souvent évoquée, elle n’a pas encore été formellement démontrée sur le plan neurobiologique. C’est pourquoi une étude inédite en France, baptisée « cohorte Marianne », a été mise en place pour suivre 1 700 couples sur dix ans et comprendre les déterminants biologiques et environnementaux précoces de l’autisme et des autres troubles du neuro-développement.
L’autisme est un trouble du spectre autistique qui se caractérise par des troubles du comportement, de la communication et des interactions sociales. En France, 8 000 enfants autistes naissent chaque année, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Aux États-Unis, le taux de prévalence est passé de un enfant autiste sur 5 000 en 1975 à un sur 68 en 2014, puis à un sur 59 en 2017.
Si la multiplication des cas d’autisme peut en partie être expliquée par l’amélioration du diagnostic, elle est également due à l’environnement dans lequel nous vivons, modifié chimiquement depuis l’après-guerre. Depuis une dizaine d’années, des collectes de données établissent un parallèle de plus en plus évident entre la pollution et l’autisme.
C’est pour mieux comprendre ce lien que l’étude « cohorte Marianne » a été mise en place. Contrairement aux précédentes recherches, qui établissaient le lien une fois le diagnostic autistique établi, cette étude suivra médicalement 1 700 femmes enceintes et leurs familles dès la grossesse, pour comprendre les déterminants biologiques et environnementaux précoces de l’autisme et des autres troubles du neuro-développement.
Cette étude, financée par l’Agence Nationale de la Recherche, est l’aboutissement d’un long combat mené par la psychiatre Amaria Baghdadli depuis 2014. Elle espère que cette étude permettra de mieux prévenir et accompagner les enfants souffrant déjà de troubles du développement et du spectre de l’autisme, et de faire prendre conscience du lien entre santé humaine et pollution, pour transformer notre rapport à l’environnement.
Cette étude pourrait également provoquer un déclic écologique, en démontrant une corrélation directe entre la santé et la dégradation de l’environnement. Xavier Briffault, chercheur en sciences sociales et philosophie de la santé au CNRS, estime que la santé est l’un des leviers d’action les plus puissants pour faire pression sur les politiques et passer d’une écologie éthique à une écologie de santé publique.
En prenant conscience du lien entre santé humaine et environnement, il est possible de transformer notre rapport à l’environnement et de prévenir de nombreux troubles liés à la pollution. Pour Camille, dont le fils est autiste, cette étude la remplit d’espoir pour les autres enfants qui pourront être protégés à l’avenir.
L’étude « cohorte Marianne » est une avancée majeure dans la compréhension des liens entre la pollution et l’autisme. Si la corrélation a déjà été établie statistiquement, cette étude vise à établir un lien de causalité du point de vue neurobiologique. Cette prise de conscience du lien entre santé humaine et environnement pourrait également provoquer un déclic écologique et transformer notre rapport à l’environnement. La santé est l’un des leviers d’action les plus puissants pour agir sur les politiques et passer d’une écologie éthique à une écologie de santé publique.
Société
Vol de données de santé de 750.000 patients d’un établissement francilien
Un pirate informatique propose à la vente les dossiers médicaux de centaines de milliers de patients. Le ministère de la Santé réagit face à cette menace.
Dans un contexte où la cybersécurité devient un enjeu majeur, un individu anonyme a mis en vente des informations sensibles appartenant à 758.912 patients d’un établissement de santé de la région parisienne. Ces données, accessibles via un site internet, incluraient des détails personnels tels que noms, adresses, et même des informations médicales spécifiques comme l’identité des médecins traitants ou les prescriptions médicales. L’expert en cybersécurité Damien Bancal, également rédacteur du blog zataz.com, a confirmé cette violation de données, tout en soulignant l’incertitude quant à la véracité des chiffres avancés par le pirate.
La société Softway Medical, éditeur du logiciel Mediboard mentionné dans l’offre de vente, a rapidement précisé que la fuite provenait d’un établissement utilisant leur logiciel, et non du logiciel lui-même. Déborah Draï, responsable de la communication chez Softway Medical, a souligné que les données de santé n’étaient pas hébergées par leur entreprise, mais par l’établissement concerné, appartenant au groupe Aléo. Ce dernier, regroupant plusieurs cliniques et maisons de retraite, n’a pas encore fourni de réponse officielle à cette situation.
Le ministère de la Santé, informé par l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France, a assuré que des mesures sont en cours pour gérer cet incident, en collaboration avec les autorités compétentes. Il a été précisé que cette attaque n’affecte pas la continuité des soins ni la sécurité des patients. Toutefois, les implications de cette fuite sont vastes et préoccupantes. Selon Benoit Grunemwald, expert en cybersécurité chez ESET, ces informations peuvent servir à créer des bases de données très précises, facilitant des attaques d’hameçonnage ciblées et potentiellement des fraudes bancaires.
Cette affaire s’inscrit dans une série de violations de données récentes, touchant également des entreprises comme Le Point et Direct Assurance, filiale d’Axa. Ces incidents soulignent l’urgence d’une amélioration des mesures de protection des données personnelles et sensibles, tant au niveau des entreprises que des institutions de santé. La vigilance des individus et des organisations face aux cybermenaces doit être renforcée pour éviter de tels scénarios à l’avenir.
France
Vents forts, neige-verglas : une large partie du territoire placée en vigilance orange vendredi
La France se prépare à affronter un épisode hivernal précoce, avec 31 départements sous vigilance orange pour neige, verglas et vents violents.
La tempête Caetano continue de semer le trouble sur une grande partie du territoire français, avec un refroidissement soudain et des conditions météorologiques extrêmes. L’agence Météo-France a maintenu son niveau d’alerte orange pour 31 départements, soulignant le danger des phénomènes de neige et de verglas, ainsi que des rafales de vent potentiellement dévastatrices.
La nuit de jeudi à vendredi a été marquée par une chute significative des températures, atteignant jusqu’à -10 degrés Celsius dans certaines régions. Cette baisse drastique a entraîné un regel généralisé des surfaces, rendant les routes extrêmement glissantes. Les autorités mettent en garde contre les risques accrus d’accidents de la circulation et recommandent une extrême prudence aux automobilistes.
Les départements concernés par l’alerte neige et verglas s’étendent de l’Aube à l’Yonne, en passant par Paris et ses alentours. Une attention particulière est portée à la région parisienne où le trafic pourrait être fortement perturbé. En parallèle, la Corse est confrontée à des vents violents, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à la vigilance météorologique.
Le passage de la tempête Caetano a déjà eu des répercussions sur la vie quotidienne, avec des écoles fermées, des transports en commun modifiés et des entreprises adaptant leurs horaires. Le gouvernement, en collaboration avec les services de météorologie, suit de près l’évolution de la situation pour ajuster les mesures de sécurité et d’assistance nécessaires.
La population est invitée à rester informée via les canaux officiels et à limiter ses déplacements aux stricts nécessités. Les recommandations incluent également de se préparer à des coupures de courant et à des conditions de circulation hivernales difficiles.
Économie
Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français
En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.
Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.
Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.
Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.
La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.
Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.
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