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Europe

Etats-Unis : Biden va sur le site d’un massacre raciste pour dénoncer l’extrémisme

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Le président américain Joe Biden va dénoncer mardi à Buffalo le racisme qui a coûté la vie à dix personnes afro-américaines, lors d' »une tuerie de masse horrible et insensée » qui a suscité l’émotion dans le pays, et mettre en garde contre une idéologie qui entache selon lui « l’âme de l’Amérique ».

Ce déplacement dans cette ville de l’extrême Nord de l’Etat de New York a été organisé à la hâte avant le départ prévu jeudi du président pour une tournée diplomatique majeure en Corée du Sud et au Japon. « Il veut partager (le) deuil » des familles et « apporter du réconfort », a dit lundi sa porte-parole Karine Jean-Pierre.

Accompagné de son épouse Jill Biden, le démocrate âgé de 79 ans rencontrera des survivants de la tuerie de samedi puis prononcera un discours désignant le massacre « pour ce qu’il est: du terrorisme motivé par une idéologie haineuse et perverse, une idéologie qui déchire l’âme de notre pays », selon un responsable de la Maison Blanche.

« Il appellera les Américains à ne laisser aucun abri à la haine et à rejeter les mensonges de l’animosité raciale qui radicalisent, nous divisent et conduisent à l’acte de violence raciste que nous avons vu », a poursuivi ce responsable.

« Nous devons travailler ensemble pour combattre la haine qui demeure une tache sur l’âme de l’Amérique », avait déclaré dimanche M. Biden.

Le pays de 330 millions d’habitants est miné par la haine raciale et le fléau quotidien des violences par armes à feu. Il souffre aussi de divisions culturelles, qui transforment en champ de bataille la moindre réunion de parents d’élèves, et idéologiques, comme la question de l’avortement tout juste rouverte.

Nombre d’initiatives des pouvoirs exécutif et législatif depuis des années pour légiférer sur les armes ont échoué, le lobby NRA restant très influent aux Etats-Unis.

« Crime raciste »

L’organisation Gun Violence Archive décompte déjà cette année plus de 200 « fusillades de masse », au cours desquelles quatre personnes au moins ont été blessées ou tuées.

Samedi, un homme blanc muni d’un fusil d’assaut a tué dix personnes afro-américaines dans un supermarché de Buffalo, « un crime raciste motivé par la haine » selon les autorités.

Le meurtrier présumé, Payton Gendron, 18 ans, portait une caméra et a diffusé son crime sur Twitch même si la plateforme a assuré avoir supprimé le contenu « deux minutes » après le début de sa diffusion.

Avant le massacre, il a publié un « manifeste » raciste de 180 pages, qui l’associe selon les médias aux suprémacistes blancs et aux complotistes d’extrême droite, tenants de la théorie du « grand remplacement »

« Cet individu est venu avec l’objectif de tuer le plus de personnes noires possible », a dénoncé le maire afro-américain de Buffalo, Byron Brown.

Joe Biden avait décidé de se lancer dans la course à la Maison Blanche après avoir vu l’ultra-droite parader en août 2017 à Charlottesville (Virginie, sud). Une jeune femme  avait trouvé la mort, après qu’un sympathisant néo-nazi eut foncé en voiture dans un groupe de manifestants anti-racistes.

Depuis son élection, il invoque l' »âme » d’une Amérique qui serait, par essence, unie mais manque de leviers quand il faut passer à l’acte.

Sur le papier, son parti contrôle le Congrès, au moins jusqu’aux législatives de novembre, mais la majorité démocrate est trop mince pour des réformes majeures.

Joe Biden a par ailleurs du mal à défendre, comme il l’a promis, la communauté afro-américaine ou d’autres minorités, dans un pays qui a connu plusieurs tueries racistes: Buffalo, El Paso en 2019 (23 morts dont une majorité de personnes d’origine hispanique), Charleston en 2015 (neuf Afro-Américains tués dans une église), Pittsburgh (11 morts dans une synagogue en 2018), ou Atlanta (huit personnes dont six femmes d’origine asiatique en 2021).

Le président a nommé une équipe gouvernementale représentant toutes les minorités et poussé jusqu’à la Cour suprême Ketanji Brown Jackson, première femme noire de l’institution.

Il a aussi signé fin mars une loi faisant du lynchage un crime fédéral, adoptée après plus d’un siècle de tentatives avortées.

Mais il a échoué à faire voter une législation fédérale protégeant l’accès aux urnes des minorités, menacé dans les Etats du Sud aux mains des républicains.

Il a durci récemment son discours face aux républicains acquis aux idées de l’ex-président Donald Trump.

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Europe

Quand l’Allemagne paie au prix fort son virage énergétique

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Quand l'Allemagne paie au prix fort son virage énergétique

L’Allemagne, pionnière dans la transition énergétique, doit maintenant faire face à des coûts élevés et à des défis structurels qui mettent à l’épreuve sa compétitivité et sa stabilité énergétique.

La transition énergétique allemande, autrefois saluée comme un modèle de développement durable, se heurte aujourd’hui à des obstacles majeurs. Deux épisodes récents de « pannes vertes », où le prix de l’électricité a atteint des sommets vertigineux, ont mis en lumière les failles du système. En novembre et décembre, le prix de l’électricité a frôlé les 1000 euros par mégawattheure, une situation inédite qui a ébranlé non seulement l’Allemagne mais aussi ses voisins européens.

L’absence de vent et de soleil, éléments cruciaux pour la production d’énergie renouvelable, a paralysé les éoliennes et les panneaux solaires, entraînant une dépendance accrue aux importations d’électricité et une envolée des coûts. Les entreprises énergivores, forcées de réduire ou d’arrêter temporairement leur production, témoignent de l’impact direct de ces fluctuations sur l’économie. Bien que les particuliers et certaines entreprises bénéficient de tarifs fixes, la situation a révélé une vulnérabilité structurelle du marché énergétique allemand.

La politique énergétique du gouvernement Scholz, déjà sous le feu des critiques, a été vivement attaquée par l’opposition. Friedrich Merz, leader conservateur, a accusé le gouvernement d’avoir mis en péril la compétitivité de l’Allemagne. En réponse, Robert Habeck, ministre de l’Économie, a pointé du doigt l’inaction des gouvernements précédents face aux défis énergétiques.

Malgré une progression significative des énergies renouvelables, qui représentent désormais 60% de la production d’électricité, l’Allemagne peine à gérer l’intermittence de ces sources. La fermeture progressive des centrales à charbon et l’arrêt des réacteurs nucléaires en avril 2023 accentuent cette difficulté. Le pays doit investir massivement dans les capacités de stockage et dans des infrastructures flexibles pour pallier les variations de production.

Les experts, comme Georg Zachmann de Bruegel, soulignent l’urgence de réformes réglementaires pour encourager les investissements nécessaires. Cependant, des obstacles bureaucratiques retardent le déploiement des énergies vertes. Claudia Kemfert de l’institut DIW critique le décalage entre les délais de construction des infrastructures vertes et celles des énergies fossiles.

La chute de la coalition d’Olaf Scholz et la perspective des élections de février 2025 ajoutent une incertitude politique à cette équation complexe. L’abandon d’un projet de loi visant à remplacer le charbon par des centrales à gaz illustre les tensions entre les objectifs environnementaux et les impératifs économiques.

Le secteur industriel, représenté par Markus Krebber de RWE, alerte sur un système énergétique poussé à bout. Les « pannes vertes » de cet hiver ont démontré que, sans une adaptation rapide et profonde, la transition énergétique allemande pourrait non seulement coûter cher, mais aussi menacer la stabilité énergétique de l’Europe.

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Le Portugal, fleuron européen du cannabis médical

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Le Portugal, fleuron européen du cannabis médical

Le Portugal se positionne comme un leader européen dans la production de cannabis à usage médical, grâce à des conditions climatiques idéales et une législation avant-gardiste.

Le Portugal émerge comme un acteur clé dans le domaine du cannabis médical en Europe. Grâce à un climat favorable et une réglementation adaptée, le pays attire de nombreuses entreprises pharmaceutiques, se positionnant comme un pionnier sur le marché européen.

Dans la région de Serpa, au sud du Portugal, des ouvriers agricoles récoltent du cannabis destiné à des fins thérapeutiques. José Martins, agronome en charge de cette vaste plantation, souligne que le Portugal bénéficie d’un environnement unique pour cette culture. La région, avec ses collines paisibles et son ensoleillement exceptionnel, offre des conditions idéales pour la croissance du cannabis, réduisant ainsi les coûts énergétiques par rapport aux cultures sous serres.

L’entreprise portugaise FAI Therapeutics, filiale du groupe Iberfar, a investi dans cette filière dès 2022. Cette initiative vise à concurrencer les sociétés étrangères déjà bien implantées dans le pays. Pedro Ferraz da Costa, PDG d’Iberfar, insiste sur la qualité et la sécurité des produits portugais, qui répondent aux exigences internationales grâce à un cadre réglementaire strict mis en place dès 2019.

À Cantanhede, au centre du Portugal, la multinationale canadienne Tilray a établi une importante installation. José Tempero, directeur médical de Tilray, affirme que le Portugal est à l’avant-garde de la production de cannabis médical en Europe. Avec ses serres de 4,4 hectares, Tilray peut produire jusqu’à 27 tonnes de cannabis par an, destinées à divers marchés mondiaux, y compris en Europe, en Amérique latine et en Australie.

Malgré cette expansion, l’accès au cannabis médical pour les patients portugais reste limité. Non remboursé par la sécurité sociale et peu prescrit par les médecins, le cannabis thérapeutique souffre encore d’une certaine stigmatisation. Lara Silva, mère d’une enfant épileptique, témoigne de l’inefficacité du système actuel. Elle doit importer du CBD depuis l’Espagne pour traiter les crises de sa fille, constatant des améliorations significatives.

Le marché mondial du cannabis médical est en pleine croissance, avec une valeur estimée à 16,6 milliards de dollars en 2023, et une projection à plus de 65 milliards en 2030. L’Europe, en particulier, devrait voir sa part du marché bondir de 226 millions de dollars à plus de 1,2 milliard d’ici la fin de la décennie. Le Portugal, avec ses exportations de près de 12 tonnes de produits médicaux à base de cannabis en 2023, principalement vers l’Allemagne, la Pologne, l’Espagne et l’Australie, est bien placé pour capitaliser sur cette tendance.

Cependant, l’acceptation du cannabis médical au Portugal reste un défi. Les patients et les professionnels de santé doivent surmonter les préjugés et les obstacles administratifs pour que cette thérapie devienne une option de traitement reconnue et accessible.

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Accord UE-Mercosur: von der Leyen veut avancer, un bloc de pays autour de la France entend bloquer

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Accord UE-Mercosur: von der Leyen veut avancer, un bloc de pays autour de la France entend bloquer

À Montevideo, Ursula von der Leyen tente de faire avancer l’accord UE-Mercosur, mais un front de résistance mené par la France menace de le faire échouer.

L’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur, un projet ambitieux visant à créer un marché de plus de 700 millions de consommateurs, se trouve à un tournant décisif. Alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’efforce de finaliser les négociations lors du sommet du Mercosur à Montevideo, une coalition de pays européens, emmenée par la France, s’emploie à bloquer le processus.

Les discussions autour de cet accord, initiées en 1999, ont récemment connu un regain d’intérêt sous l’impulsion de plusieurs pays clés. Le Brésil, l’Allemagne et l’Espagne notamment, souhaitent conclure avant l’entrée en fonction de Donald Trump, qui menace de renforcer les droits de douane. Le ministre uruguayen des Affaires étrangères, Omar Paganini, a évoqué des « détails minimes » restant à régler, laissant entendre que l’accord pourrait être scellé dès vendredi. Cependant, la réalité des négociations est plus complexe.

Von der Leyen, optimiste quant à la finalisation de l’accord, a posté sur X : « La ligne d’arrivée est en vue. Travaillons ensemble, franchissons-la. » Pourtant, cette perspective est loin de faire l’unanimité. En France, le président Emmanuel Macron a clairement exprimé son opposition, déclarant que l’accord est « inacceptable en l’état ». Il a réitéré son engagement à défendre la « souveraineté agricole » française, une position soutenue par l’Elysée sur les réseaux sociaux.

Cette opposition n’est pas isolée. La France a réussi à rallier d’autres pays européens à sa cause. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, et l’Italie, par la voix de ses sources gouvernementales, ont également manifesté leur désapprobation. Ces pays exigent des garanties supplémentaires pour protéger leurs secteurs agricoles, craignant une concurrence déloyale de la part des produits sud-américains. Pour bloquer l’accord, il suffirait que la France et trois autres pays représentant plus de 35% de la population de l’UE s’y opposent.

Les défenseurs de l’accord mettent en avant les avantages économiques, notamment pour les exportateurs européens qui pourraient bénéficier de nouveaux débouchés, et l’importance de ne pas laisser le champ libre à la Chine. Toutefois, les critiques, principalement des ONG et des mouvements de gauche, soulignent les risques environnementaux, notamment l’accélération de la déforestation en Amazonie et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Greenpeace a qualifié le texte de « désastreux » pour l’environnement, privilégiant les profits des entreprises.

En France, les agriculteurs, inquiets de la concurrence que pourrait engendrer cet accord, ont multiplié les manifestations pour exprimer leur désaccord. La tension autour de cet accord illustre les divergences d’intérêts entre les besoins économiques à court terme et les considérations écologiques et sociales à long terme.

L’avenir de l’accord UE-Mercosur dépendra donc non seulement des négociations techniques, mais aussi de la capacité des pays européens à concilier leurs intérêts divergents. La conférence de presse conjointe prévue à l’issue du sommet pourrait apporter des éclaircissements, mais il est clair que la route vers la ratification est encore semée d’embûches.

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