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Crise aux Antilles: Lecornu sur place, dialogue de sourds avec l’intersyndicale

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Des discussions stoppées à peine entamées: le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu n’a rencontré que brièvement lundi l’intersyndicale en Guadeloupe, secouée par une violente crise sociale comme la Martinique voisine où il doit poursuivre sa mission mardi.

A Pointe-à-Pitre, « le ministre a posé pour préalable le fait » que les quatre syndicalistes reçus « condamnent sans ambiguïté les violences commises ces derniers jours aux Antilles ». « Les représentants syndicaux ayant refusé ce préalable pourtant évident et indispensable, ils ont simplement remis au ministre les documents de revendication qu’ils avaient déjà publiés ces derniers jours », affirme le ministère.

« La condition du dialogue, c’est la condamnation des violences par l’ensemble des forces politiques et syndicales, et plus précisément de tentatives de meurtre sur les policiers et les gendarmes. Le ministre des Outre-mer reste disponible pour ces discussions, mais dans ce cadre clair », a-t-il ajouté.

Côté syndicats, la délégation de quatre personnes dont UGTG et FO estime que « contrairement » à ce que Sébastien Lecornu « essaie de faire croire, il n’est pas venu pour négocier, mais parce qu’il a été forcé par le rapport de forces que nous avons installé ».

Maïté Hubert-M’Toumo, de l’UGTG, rappelle leurs revendications « prioritaires » comme « l’arrêt des suspensions des personnels et professions libérales » non-vaccinés, la « suspension des condamnations des personnes pour les violences », et un « plan d’urgence pour la qualification des jeunes et les conditions de travail des familles guadeloupéennes ».

L’intersyndicale a également réclamé que trente organisations soient reçues, et non dix.

« On ne peut pas négocier en 24h. (Lecornu) c’est le père venu gronder son fils, venu donner une leçon mais la leçon ne passera pas », a déclaré Jocelyn Zou de FO pompiers à la presse.

Né du refus de l’obligation vaccinale pour soignants et pompiers, le mouvement s’est étendu à des revendications politiques et sociales, notamment contre la vie chère, dans ces îles au fort taux de chômage, en particulier chez les jeunes.

M. Lecornu a répété que l’obligation vaccinale, repoussée au 31 décembre, ne serait pas levée, car « les lois de la République ont vocation à s’appliquer » dans les Antilles françaises.

Le ministre des Outre-mer s’est dit aussi « plus que choqué » par la demande de libération des personnes condamnés pour violence, après plusieurs jours de très fortes tensions.

Comme la précédente, la nuit de dimanche à lundi a été plus calme dans les deux îles caribéennes. Seul un « petit accrochage » était à déplorer en Guadeloupe, selon une source policière.

Quelque 300 personnes manifestaient dans le calme mardi devant la sous-préfecture de Guadeloupe pendant que M. Lecornu recevait les syndicats. Parmi elles, Dina, 50 ans, qui travaille dans l’Education nationale et qui milite pour « le retrait de l’obligation vaccinale » car « on est libres de disposer de notre corps ». « D’ailleurs ce n’est pas un vaccin, car un vaccin ne nécessite qu’une dose. Le Premier ministre a reçu deux doses et quand même attrapé le Covid », a-t-elle estimé.

L’autonomie en débat

Sébastien Lecornu devait aussi s’entretenir lundi en Guadeloupe avec des élus locaux et des acteurs économiques, comme le lendemain en Martinique où il rencontrera également l’intersyndicale.

Les syndicats, l’État et les élus locaux ont signé un « accord de méthode » pour tenter de sortir de la crise, a indiqué la préfecture.

Sept thématiques (santé, jeunesse, vie chère dont prix des carburants et du gaz, transports, chlordéconomie, pêche, culture) doivent faire l’objet de discussions.

En métropole, les oppositions, notamment à droite, continuent de fustiger la nouvelle position du gouvernement, « prêt », selon M. Lecornu vendredi, à évoquer la question de davantage d’autonomie pour la Guadeloupe.

« C’est l’unité du pays qui est en cause », a protesté lundi Michel Barnier, candidat à l’investiture LR à la présidentielle. « C’est de l’amateurisme, de la diversion », a renchéri son rival Xavier Bertrand pour qui le gouvernement est « prêt à laisser démanteler » la France en « lâchant aujourd’hui la Guadeloupe ».

Pour le candidat écologiste Yannick Jadot, c’est aussi « une manière de divertir le débat » alors que « l’urgence, là, c’est de faire du social, d’investir dans les services publics notamment, l’hôpital, le CHU… ».

Le débat sur l’autonomie n’est « évidemment pas le débat sur l’indépendance », a temporisé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en citant l’exemple de la Polynésie française à l’autonomie renforcée depuis 1996.

Pour M. Darmanin, ce sont « les élus de Guadeloupe qui ont demandé ce débat sur l’autonomie. On ne peut pas à la fois dire le gouvernement n’écoute pas les élus et quand il les écoute dire + il écoute trop les élus+ » ».

Dans un communiqué, les élus guadeloupéens ont estimé que la « priorité actuelle » était « la sortie de crise » et que « la domiciliation locale du pouvoir de décision (était) une question qui (devait) être abordée en temps et en heure ».

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L’autonomie politique en Martinique : un débat ravivé par la vie chère

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L'autonomie politique en Martinique : un débat ravivé par la vie chère

Alors que la mobilisation contre la vie chère s’intensifie en Martinique, la question de l’autonomie politique de ce département ultramarin revient sur le devant de la scène. Une aspiration de nombreux élus locaux qui divise une île profondément marquée par son histoire coloniale.

La Martinique, département français depuis des siècles, voit émerger de plus en plus de discussions sur la possibilité d’une autonomie accrue. Serge Letchimy, président de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), défend l’idée d’une autonomie élargie au sein de la République. Ce concept implique un pouvoir législatif local, permettant à l’île de décider de ses propres lois et règlements dans certains domaines. Cependant, l’article 73 de la Constitution limite cette capacité pour les départements d’outre-mer. Selon Letchimy, ces restrictions freinent le développement local, comme en témoigne la longue lutte pour permettre à la Martinique de rejoindre l’Organisation des États de la Caraïbe orientale.

La question de l’autonomie ne se limite pas à la politique. Le débat autour de la langue créole, récemment annulée en tant que langue co-officielle par un tribunal, montre les tensions autour des spécificités culturelles de l’île. Le « sentiment anti-français » évoqué par certains élus témoigne également d’un fossé grandissant entre une partie de la population et les institutions centrales.

Si la députée Béatrice Bellay soutient l’autonomie, elle admet que le terme suscite des craintes de la part de la population, souvent perçu comme un pas vers l’indépendance. D’autres, comme Hugues Toussay, préfèrent démontrer l’efficacité des pouvoirs actuels avant d’en demander plus. Le bras de fer avec Paris continue, d’autant plus que la vie chère, amplifiée par la distance géographique et économique avec la métropole, mobilise un large spectre de la société martiniquaise.

Les débats restent donc ouverts. Si certains, comme le collectif RPPRAC, rêvent d’une autonomie complète, voire d’une indépendance future, la réalité politique et économique de l’île, conjuguée à son histoire, complexifie toute prise de décision rapide.

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Orages violents et risques d’inondations : le sud de la France en vigilance orange

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Orages violents et risques d'inondations : le sud de la France en vigilance orange

Le Gard et la Lozère sont placés en alerte face à des orages potentiellement violents, susceptibles de provoquer des inondations. Météo-France annonce une dégradation rapide des conditions météorologiques, avec des risques qui pourraient s’étendre à d’autres départements.

Dès cette nuit, des perturbations orageuses traverseront le sud-est de la France, déclenchant des précipitations intenses, principalement sur le Languedoc-Roussillon. Le phénomène est renforcé par un épisode cévenol, caractérisé par des pluies soutenues sur les reliefs et des orages isolés en plaine. Si la vigilance orange est actuellement limitée au Gard et à la Lozère, Météo-France avertit que des régions voisines, comme l’Ardèche ou la région PACA, pourraient également être concernées en fonction de l’évolution des conditions.

Ce type d’événement, marqué par la confrontation entre des masses d’air méditerranéennes chaudes et des courants froids du nord, génère des précipitations intenses et des risques élevés de crues éclairs. Bien que l’intensité exacte des précipitations reste incertaine, les autorités appellent à la prudence, soulignant la possibilité d’une extension de la vigilance dans les prochaines heures.

Les habitants des zones à risque sont invités à rester informés des bulletins météorologiques et à prendre les mesures de précaution nécessaires.

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Immobilier : La taxe foncière a bondi de 20% en cinq ans, 33% en dix ans en France

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Immobilier : La hausse fulgurante de la taxe foncière fait grincer les dents des propriétaires

Entre 2013 et 2023, la taxe foncière a bondi de près de 33 % en France, une augmentation qui pèse lourd sur les finances des propriétaires. En 2024, cette pression fiscale continue de s’intensifier, malgré des perspectives plus modérées pour l’année prochaine.

La fiscalité locale continue d’être une source de préoccupation majeure pour les propriétaires immobiliers en France. Selon les données de l’Observatoire de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), la taxe foncière a grimpé de 4,9 % en 2024 par rapport à l’année précédente, une hausse significative en raison de l’indexation des valeurs locatives sur l’inflation. Cette augmentation se traduit par une douloureuse réalité : en dix ans, les propriétaires ont vu leur contribution fiscale s’envoler de 32,9 % en moyenne, atteignant des records dans certaines villes.

C’est à Paris que la situation est la plus frappante, avec une augmentation de la taxe foncière de 83 % sur la décennie. Strasbourg et Limoges suivent avec respectivement 52 % et 51,8 % d’augmentation. Ce phénomène est accentué par des décisions communales qui ont choisi de relever encore davantage ces taxes, rendant la facture particulièrement difficile à supporter pour de nombreux contribuables. Les propriétaires ont jusqu’au 20 octobre pour s’acquitter de leur impôt s’ils ont opté pour un paiement en ligne.

L’Union nationale de la propriété immobilière appelle à une réforme en profondeur de la fiscalité locale, en proposant une fusion de la taxe foncière et de la taxe d’habitation en une seule contribution. Sylvain Grataloup, président de l’UNPI, plaide pour une taxation de l’usage, qui concernerait autant les propriétaires que les locataires. Selon lui, il est injuste que certains habitants de communes échappent totalement à cette charge, alors que ces fonds sont cruciaux pour financer les investissements locaux.

Cependant, après deux années marquées par des augmentations record des bases locatives (+7,1 % en 2023 et +3,9 % en 2024), 2025 pourrait offrir un répit aux propriétaires. Les prévisions laissent entrevoir une revalorisation plus modérée, réduisant ainsi la pression sur les finances des ménages concernés. Reste à savoir si ces mesures suffiront à apaiser les tensions face à une fiscalité locale jugée de plus en plus pesante.

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