Des commerces ambulants assurent des livraisons de repas toute la nuit. Très prisé des jeune, ce concept a su trouver ses adeptes pendant les confinements. Mais comment cela fonctionne ? Voici les explications.
La crise sanitaire a largement modifié nos modes de vies. Commander des plats en ligne et se les faire livre à domicile est devenu une habitude des jeunes. Alors que les services de livraison à domicile comme Uber Eats s’associent à des chaînes de restauration rapide pour livrer, en journée et en soirée, des indépendants, qui livrent toute la nuit, se sont développés. Ils reçoivent leurs commandes sur leurs réseaux sociaux (Snapchat) ou par téléphone puis les livrent chez leurs clients, pour une dizaine d’euros. La majorité d’entre eux commence leurs livraisons lorsqu’Uber Eats arrête ses courses (22h00).
Ils sont une dizaine de commerçants ambulants à assurer des livraisons sur le Bassin de Thau : Seven Burger, AyaBurger, Go Burger Express, O’braise Express, Fou d’Afrique,… Leurs cartes se composent essentiellement de burgers, pizzas, pâtes, gratins, wraps,… Certains livrent jusqu’aux alentours de 5h du matin, trouvant des adeptes divers et variés. Seven Burger est le pionnier du marché de la nuit sur le Bassin de Thau. La concurrence est arrivée rapidement, mais ce sont essentiellement Seven Burger et Aya Burger qui se disputent la première place du marché sur Sète et le bassin de Thau.
Aya Burger livre des burgers, tortillas, boissons et desserts entre 19h00 et 5h00. La société, ouverte depuis 3 ans, a dû s’adapter à la demande, comme l’explique Kevin, son gérant « Au début, j’assurais la cuisine et les livraisons tout seul. À l’heure actuelle, je ne m’occupe plus que de la cuisine et je travaille avec 2 livreurs. J’ai commencé via un compte snap, puisque les jeunes sont très actifs sur ce réseau. J’ai pris de l’ampleur grâce aux stories des clients et j’ai ensuite créé un site ».
Au contraire de ce que l’on pourrait imaginer, le confinement n’a pas augmenté l’activité. « Le confinement a compliqué les ventes, qui étaient déjà difficiles. En 2020, j’ai perdu approximativement 75% de mes clients parce que les gens ont perdu l’habitude de commander. J’ai une clientèle assez variée, qui me permet tout de même d’ouvrir tous les jours. Au début, mes clients étaient essentiellement des jeunes. Aujourd’hui, j’ai des commandes de couples, de routiers, de fonctionnaires (CRS ou soignants en service), de travailleurs, etc. En général, mes clients ont entre 25 et 50 ans », déclare M. Belson. Il reste toutefois optimiste et ajoute « jusqu’ici, tout va bien ».
Une concurrence qui continue de se développer
Dernier arrivée, Mehdi Bouraoui dirige quant à lui L’atelier Burger. Cet habitant de l’île de Thau, anciennement étudiant en commerce, a implanté son entreprise il y a 3 mois. Le projet a vu le jour suite au confinement. « C’était compliqué voire impossible de trouver du travail. Les seuls contrats que j’obtenais étaient précaires, d’une durée de 1 à 2 semaines. Fonder L’atelier Burge était d’ailleurs plutôt un pari qu’un projet concret. On n’y croyait pas forcément, alors ça fait plaisir de voir que ça fonctionne bien », explique-t-il.
« On est sur des créations inspirées de la restauration américaine que Sète ne connaît pas », précise t-il.
Sa société s’est fait un nom, grâce au bouche à oreille, si bien qu’elle déménage aujourd’hui dans des locaux plus spacieux. « En raison du déménagement, on est en stand-by pour une à deux semaines. Avant, Je travaillais dans la communication, ce qui aide à se faire une clientèle. On a commencé avec la distribution de 500 flyers, mais c’est grâce à la qualité gustative que nous avons su convaincre nos clients » assure Mehdi Bouraoui. « Ce sont plutôt des quarantenaires, qui connaissent vraiment le burger, qui nous contactent. Souvent, ils appartiennent à la classe ouvrière. Par conséquent on a plus de travail en début et en fin de mois, quand les salaires tombent », précise-t-il.
De la variété gustative pour le même prix
Si la livraison vous tente mais que vous êtes réticents aux fast food traditionnel, Fou d’Afrique est une société faites pour vous. Goûts exotiques garantis, les plats sont cuisinés chaque jour avec les produits frais du marché. Leïla Didi et son conjoint proposent des spécialités africaines telles que le mafé et le yassa. Ils assurent les services du midi et du soir, entre 12h00 et 15h00 puis 19h00 et 23h00, pouvant parfois pousser jusqu’à une heure en fonction des quantités restantes.
Après avoir travaillé à Paris et réalisé un voyage de 2 ans à Dakar, au Sénégal, cette sétoise a lancé Fou d’Afrique il y a quelques mois, avec son conjoint. Ce dernier a suivi une formation de restauration à Vatel, avant de travailler dans des hôtels et restaurants réputés de Dakar. « Nous avions déjà lancé une première affaire de traiteur à Dakar et on comptait continuer sur cette lancée en revenant ici. Cependant, on s’est aperçu que le mafé et le yassa, très répandus sur la région parisienne, n’étaient que très peu connus ici. Autant pour nos besoins culinaires que pour faire découvrir ces saveurs aux habitants du Bassin de Thau, on a alors fondé notre société », déclare Leïla Didi.
La formation en communication suivie par Leïla Didi et le bouche à oreille ont rapidement fait prendre de l’ampleur à la société. Désormais, une clientèle diversifiée fait appel à elle : étudiants, employés de bureau, familles, etc. La clientèle de nuit se compose essentiellement de jeunes de 16 à 25 ans. Beaucoup de commandes sont passées lors d’évènements sportifs, et depuis quelques temps, une formule apéritive est proposée.
Le confinement n’a pas été catastrophique pour la société naissante. « Les gens ne pouvaient pas sortir. N’ayant pas envie de cuisiner tous les jours et de manger la même chose, ils ont continué à commander », explique Leïla Didi. « La nourriture africaine a souvent été mal vue. Nous y avons apporté de la modernité. Désormais, il ne faut pas hésiter à sauter le pas pour découvrir ces nouvelles saveurs, succulentes en bouche », conclut Mme Didi. Si Sète ne semble être qu’un point d’envol pour le couple, il envisage, à terme, d’ouvrir un restaurant de grande ampleur. On leur souhaite la réussite.
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Go Burger Express : 07 49 15 89 16 / Snap : goburgerexpress
Seven Burger : 06 42 53 53 44 / Snap : seven.burger
Aya Burger : 07 69 92 85 69 / Snap : ayaburger
O Braise : 06 16 83 39 27 / Snap : obraiseexpress
Fou d’Afrique : 06 44 01 93 73 / Snap : foudafrique
L’Atelier du Burger : 07 57 45 08 09