Planète
L’astronaute Thomas Pesquet a retrouvé sa « 2e maison » en orbite
L’astronaute français Thomas Pesquet a retrouvé ses habitudes sur la Station spatiale internationale, devenue un peu sa « deuxième maison » et où il s’attend à vivre beaucoup de petits et de « grands moments », avec notamment des sorties dans l’espace.
Flottant en apesanteur, tout en jouant avec une mappemonde gonflable, l’astronaute s’est prêté à 20 minutes de questions-réponses avec la presse, depuis un module encombré de câbles et de fils de la Station, où il a déjà passé plus de six mois en 2016-2017.
« C’est un peu ma deuxième maison, j’ai retrouvé des amis, j’ai retrouvé mes habitudes”, a dit Thomas Pesquet, 43 ans, en expliquant que rien n’avait vraiment changé dans l’engin, situé en orbite à quelques 400 km de la Terre.
La véritable nouveauté a été de la rejoindre à bord de la capsule Crew Dragon, de l’entreprise privée américaine SpaceX, dont c’était seulement la troisième mission habitée vers l’ISS.
L’astronaute l’a trouvée « super confortable au décollage », a-t-il expliqué aux journalistes réunis dans les locaux parisiens du Centre national d’études spatiales (CNES).
Mais qu’on ne s’y trompe pas, « si on aime les manèges de foire et les sensations fortes, un décollage en fusée c’est ce qu’on peut faire de mieux ».
Ce qui explique le moment visible d’hilarité qui a saisi les quatre astronautes en quittant la Terre samedi dernier: « C’était vraiment un grand, grand moment, on riait tous dans la capsule, – en étant sérieux -, parce que les sensations sont phénoménales ».
Harnachés
Les 26 heures du voyage vers l’ISS n’ont pas été de tout repos, le centre de contrôle ayant réservé une surprise aux astronautes, avec un exercice d’urgence.
« On avait sorti toutes nos affaires pour passer une nuit tranquille, habits et nourriture, et là, on a eu un message très calme nous disant : dans 20 minutes maximum, il faudrait que vous soyez dans vos sièges en scaphandre, harnachés, sanglés, casques fermés et tout rangé dans la cabine », raconte l’astronaute. « Ce qui nous prend d’habitude cinquante minutes, on l’a fait en 19’30 ».
Ce qui explique peut-être qu’en réponse à une question sur la capsule Crew Dragon, l’astronaute ait laissé entendre que le soin apporté à l’esthétique du véhicule, comme « une voiture moderne, avec les écrans plats tactiles », se soit fait aux dépens de son côté pratique.
« C’est fait pour que ça soit joli… Mais nous, on a plutôt l’habitude des choses moches et fonctionnelles, donc il a fallu qu’on s’habitue un petit peu », a-t-il dit, avec le sourire. L’astronaute avait l’habitude des vaisseaux russes Soyouz, plus rustiques et très fiables.
« Savant fou »
Thomas Pesquet attend de passer de « grands moments avec les sorties extra-véhiculaires », et notamment l’installation de nouveaux panneaux solaires « à une cinquantaine de mètres du sas de sortie, au-dessus du vide ».
Il va surtout travailler sur de nombreuses expériences – 232 exactement – en compagnie de six autres astronautes, à bord de ce vaste laboratoire en apesanteur.
« Le but d’être ici, c’est la recherche », rappelle l’astronaute. Qu’il s’agisse d’étudier des revêtements anti-microbiens pouvant trouver une application sur Terre pour éviter les contaminations de surfaces, ou l’évolution de mini-cerveaux, des cellules souches « qui ne se comportent pas comme au sol ». Cette dernière expérience, supervisée par le Cadmos, une division du Cnes, a sa faveur: « J’ai hâte de jouer un peu au savant fou ».
Le séjour dans l’espace, c’est aussi « beaucoup de petits moments », a-t-il dit, avec en fond sonore la célébration par le reste de l’équipage de l’anniversaire de l’Américain Victor Glover, à l’heure du petit déjeuner. « On a installé des petits ballons avant qu’il se lève », explique-t-il, en soulignant l’intérêt de cette « vie en communauté, avec le sentiment d’être en mission ».
Une vie où il faut aussi s’accommoder d’une certaine promiscuité, dans cet endroit clos « où il y a du monde à peu près partout ». Avec le chevauchement des équipages arrivant et partant, ils sont actuellement onze, et « on a que six couchettes ». Une septième devrait arriver avec une mission prochaine.
Encore plus attendue, une troisième toilette pour la station, explique l’astronaute, pour lequel le seul vrai inconvénient de l’ISS, c’est d’avoir seulement « un système de toilettes côté russe et un côté américain », ce qui occasionne parfois une file d’attente.
Europe
Quand l’Allemagne paie au prix fort son virage énergétique
L’Allemagne, pionnière dans la transition énergétique, doit maintenant faire face à des coûts élevés et à des défis structurels qui mettent à l’épreuve sa compétitivité et sa stabilité énergétique.
La transition énergétique allemande, autrefois saluée comme un modèle de développement durable, se heurte aujourd’hui à des obstacles majeurs. Deux épisodes récents de « pannes vertes », où le prix de l’électricité a atteint des sommets vertigineux, ont mis en lumière les failles du système. En novembre et décembre, le prix de l’électricité a frôlé les 1000 euros par mégawattheure, une situation inédite qui a ébranlé non seulement l’Allemagne mais aussi ses voisins européens.
L’absence de vent et de soleil, éléments cruciaux pour la production d’énergie renouvelable, a paralysé les éoliennes et les panneaux solaires, entraînant une dépendance accrue aux importations d’électricité et une envolée des coûts. Les entreprises énergivores, forcées de réduire ou d’arrêter temporairement leur production, témoignent de l’impact direct de ces fluctuations sur l’économie. Bien que les particuliers et certaines entreprises bénéficient de tarifs fixes, la situation a révélé une vulnérabilité structurelle du marché énergétique allemand.
La politique énergétique du gouvernement Scholz, déjà sous le feu des critiques, a été vivement attaquée par l’opposition. Friedrich Merz, leader conservateur, a accusé le gouvernement d’avoir mis en péril la compétitivité de l’Allemagne. En réponse, Robert Habeck, ministre de l’Économie, a pointé du doigt l’inaction des gouvernements précédents face aux défis énergétiques.
Malgré une progression significative des énergies renouvelables, qui représentent désormais 60% de la production d’électricité, l’Allemagne peine à gérer l’intermittence de ces sources. La fermeture progressive des centrales à charbon et l’arrêt des réacteurs nucléaires en avril 2023 accentuent cette difficulté. Le pays doit investir massivement dans les capacités de stockage et dans des infrastructures flexibles pour pallier les variations de production.
Les experts, comme Georg Zachmann de Bruegel, soulignent l’urgence de réformes réglementaires pour encourager les investissements nécessaires. Cependant, des obstacles bureaucratiques retardent le déploiement des énergies vertes. Claudia Kemfert de l’institut DIW critique le décalage entre les délais de construction des infrastructures vertes et celles des énergies fossiles.
La chute de la coalition d’Olaf Scholz et la perspective des élections de février 2025 ajoutent une incertitude politique à cette équation complexe. L’abandon d’un projet de loi visant à remplacer le charbon par des centrales à gaz illustre les tensions entre les objectifs environnementaux et les impératifs économiques.
Le secteur industriel, représenté par Markus Krebber de RWE, alerte sur un système énergétique poussé à bout. Les « pannes vertes » de cet hiver ont démontré que, sans une adaptation rapide et profonde, la transition énergétique allemande pourrait non seulement coûter cher, mais aussi menacer la stabilité énergétique de l’Europe.
Planète
Gâter ses animaux à Noël, une tendance qui perdure
À l’approche des fêtes, les propriétaires d’animaux de compagnie ne lésinent pas sur les dépenses pour choyer leurs compagnons à quatre pattes, une tendance qui se confirme d’année en année.
Les festivités de fin d’année ne sont plus uniquement réservées aux humains. En France, où la moitié des foyers possèdent au moins un animal de compagnie, les chiens, chats et autres compagnons à poils ou à plumes sont de plus en plus intégrés aux célébrations de Noël. Cette coutume, qui perdure et se renforce, s’accompagne d’une véritable explosion des ventes dans les magasins spécialisés.
Les enseignes dédiées à l’animalerie, comme Maxi Zoo France et Animalis, constatent une hausse significative de leur chiffre d’affaires en décembre. Jean-Philippe Blasco, directeur commercial de Maxi Zoo France, souligne que « les animaux sont désormais considérés comme des membres à part entière de la famille, il est donc naturel de les inclure dans les festivités de Noël ». En effet, les ventes de ces enseignes augmentent de 20% durant cette période festive, avec une prédilection marquée pour les jouets et les accessoires, dont les chiffres peuvent doubler.
Cette tendance est illustrée par des exemples concrets. Astrid Brunet, par exemple, prévoit d’offrir un jouet à son berger australien, Mamen, pour le plaisir de l’animal et pour éviter qu’il ne s’en prenne aux paquets cadeaux des autres membres de la famille. Baptiste Gautier, quant à lui, hésite encore entre un coussin et un jouet pour son golden retriever, Tao. Les friandises et les calendriers de l’avent pour animaux sont également très populaires, montrant que l’anticipation des fêtes commence bien avant le jour J.
Cette évolution dans le statut des animaux de compagnie est analysée par le sociologue Christophe Blanchard, qui explique que « depuis trente ans, le rôle des chiens et chats a considérablement changé. Ils ne sont plus vus comme des gardiens ou des chasseurs de souris, mais comme des membres de notre intimité ». Cette intégration des animaux dans les rituels familiaux est désormais perçue comme normale.
Cependant, cette période de générosité ne se limite pas à l’achat de cadeaux pour les animaux de compagnie. Les dons aux associations de protection animale connaissent également un pic. La SPA et la Fondation 30 millions d’amis notent une augmentation significative des contributions en décembre, qui représentent respectivement 20% et 36% de leurs collectes annuelles. Les refuges reçoivent aussi davantage de dons en nature, une aide précieuse pour les animaux en attente d’un foyer.
Malgré cette vague de générosité, Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 millions d’amis, rappelle que « faire des cadeaux à ses animaux est devenu la norme, mais l’animal n’est pas un cadeau ». Elle insiste sur l’importance de l’engagement à long terme lorsqu’on adopte un animal, soulignant que l’abandon, même après les fêtes, est inacceptable. La SPA, qui a pris en charge près de 45 000 animaux abandonnés ou maltraités l’an dernier, dénonce cette pratique.
Ainsi, si Noël est devenu une période de festivités pour tous les membres de la famille, y compris les animaux de compagnie, il est crucial de se rappeler que l’adoption d’un animal est un engagement sérieux et durable, et non un simple caprice saisonnier.
Planète
Marineland va fermer ses portes : comprenez-vous la décision du parc ?
L’emblématique parc Marineland d’Antibes, berceau des spectacles de cétacés, abaissera définitivement son rideau le 5 janvier 2025, après des décennies de succès et de controverses.
Après plus de cinquante ans d’existence, le parc Marineland d’Antibes, connu pour ses spectacles d’orques et de dauphins, a annoncé sa fermeture définitive pour le 5 janvier 2025. Cette décision, confirmée par la cour d’appel d’Aix-en-Provence, met un terme à une aventure commencée en 1970. Elle survient dans un contexte de débats intenses sur l’éthique de la captivité des animaux marins, particulièrement des cétacés.
L’annonce de cette clôture est le résultat d’une série de facteurs cumulés. Premièrement, les controverses autour du bien-être des orques ont alimenté les critiques de diverses associations de protection animale, notamment One Voice, qui ont engagé des actions juridiques pour améliorer les conditions de vie de ces mammifères marins. Deux orques sont d’ailleurs décédées depuis l’expertise ordonnée par la justice en septembre 2023, ce qui a renforcé la pression sur le parc.
Par ailleurs, la fréquentation de Marineland a considérablement chuté ces dernières années. De 1,2 million de visiteurs annuels il y a dix ans, le parc n’accueille plus que 425 000 personnes. Cette baisse de l’affluence s’explique en partie par le changement des mentalités vis-à-vis des spectacles avec animaux, mais aussi par la concurrence d’autres attractions touristiques sur la Côte d’Azur. Les dirigeants du parc ont évoqué cette diminution de la fréquentation comme un facteur déterminant dans leur décision de fermer.
L’impact de cette fermeture ne se limite pas à la disparition d’un lieu emblématique. Elle affecte également les 103 employés du parc, dont l’avenir professionnel est désormais incertain. Par ailleurs, avec la fermeture de Marineland, la France ne compte plus qu’un seul établissement détenant des dauphins en captivité : Planète Sauvage, en Loire-Atlantique. Ce parc, qui diversifie ses attractions au-delà des spectacles aquatiques, semble mieux résister à la baisse de la fréquentation, grâce à une approche plus large de l’expérience touristique.
Cette fermeture marque la fin d’une époque où les spectacles de cétacés étaient une attraction phare, et ouvre la voie à une réflexion plus globale sur la place des animaux dans les loisirs humains. Alors que les lumières de Marineland s’éteignent, la question de l’éthique et du bien-être animal reste plus que jamais d’actualité.
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