Monde
Dix morts, dont un policier, dans un massacre dans un supermarché du Colorado
Un homme armé a abattu lundi après-midi 10 personnes, dont un policier, dans un supermarché du Colorado, un Etat ayant déjà connu deux des pires tueries de l’histoire américaine.
Des témoins ont indiqué avoir d’abord entendu plusieurs coups de feu à l’extérieur du magasin King Soopers de Boulder, ville de quelque 110.000 habitants située à 50 km au nord-ouest de Denver, la capitale du Colorado (centre-ouest).
Nevin Sloan, qui en a réchappé de peu avec sa femme Quinlan, a décrit la panique grandissante à mesure que les détonations se rapprochaient, les clients se demandant s’il fallait rester caché à l’intérieur ou fuir.
« Soudain on a entendu plus de +bang, bang, bang, bang+. J’ai couru vers elle (sa femme) et je lui ai dit +Hey, il faut qu’on sorte d’ici+ », a-t-il raconté à la chaîne CBS. Ils ont ensuite aidé d’autres clients à fuir par une sortie de secours, selon lui.
Ryan Borowski a entendu au moins huit coups de feu dans le supermarché. « J’ai failli me faire tuer pour un soda et un paquet de chips », a-t-il dit à CNN. « On a l’impression qu’il n’y a plus d’endroit sûr ».
Selon la cheffe de la police de Boulder, Maris Herold, 10 personnes ont péri. Leurs identités n’ont pas été dévoilées, hormis celle du policier abattu, Eric Talley, 51 ans, « le premier à arriver » au supermarché. Mme Herold a salué son « action héroïque ».
Suspect « gravement blessé »
« Ca ne me surprend pas qu’il ait été le premier là-bas », a déclaré à la chaîne locale KUSA le père du policier, Homer Talley, selon qui son fils « aimait sa famille plus que tout ».
Un suspect, blessé lors de l’intervention de la police, a été arrêté, a indiqué le procureur Michael Dougherty.
Des images diffusées en direct ont montré un homme blanc, seulement vêtu d’un short de sport, emmené par des policiers hors du magasin. Les mains menottées dans le dos, il semblait blessé à la jambe, avec des traces de sang.
Un suspect actuellement en détention est la seule personne « gravement blessée à ce stade », a indiqué le commandant de police Kerry Yamaguchi, sans confirmer que le suspect était l’homme des vidéos, ni donner de précisions sur ses motivations.
Selon des médias américains, l’homme était équipé d’un fusil d’assaut de type AR-15, arme souvent utilisée dans des tueries.
L’enquête s’annonce longue et compliquée et les constatations et relevés sur les lieux de la fusillade vont encore durer plusieurs jours.
Par le toit
Des policiers s’étaient rendus sur place « quelques minutes seulement » après avoir été alertés de la présence d’un tireur sur le parking du supermarché et sont « très rapidement » entrés dans le supermarché où il s’était retranché, selon M. Yamaguchi.
Sur des images dont l’authenticité n’a pas été confirmée par les autorités, on voit au moins trois corps gisant sur le sol à l’intérieur et autour de l’édifice, pendant que des coups de feu retentissent.
Des dizaines de membres des forces de l’ordre, dont des unités d’intervention lourdement armées (SWAT) et le FBI (police fédérale), avaient encerclé le supermarché.
Ils disposaient de véhicules blindés qu’ils ont positionnés à l’entrée du magasin après avoir tenté de défoncer la devanture, selon des images diffusées en direct par un témoin.
Une demi-douzaine de policiers équipés de fusils d’assaut ont ensuite été hissés sur le toit du magasin à l’aide d’un camion de pompiers qui avait déployé sa grande échelle.
« Nos coeurs sont brisés par cet acte de violence insensé », a déclaré une porte-parole de King Soopers, Kelli McGannon.
Le gouverneur du Colorado, Jared Polis, a condamné cette « tuerie absurde ». « Aujourd’hui, nous avons vu le visage du mal. Je pleure avec ma communauté et tous les Coloradiens », a-t-il écrit sur Twitter.
Limiter les armes
Les fusillades de ce type, notamment dans les écoles, les centres commerciaux ou les lieux de culte, sont un mal récurrent des Etats-Unis et les gouvernements successifs ont été impuissants à endiguer la multiplication de ces tueries.
Dernier massacre en date, un tireur avait abattu huit personnes dans des salons de massage asiatiques d’Atlanta (Georgie, sud-est).
Le Colorado avait déjà connu deux des pires tueries de masse de l’histoire américaine.
En 1999, deux adolescents avaient tué 12 camarades de classes et un enseignant dans leur lycée de Columbine. Et en 2012, un homme lourdement armé avait abattu 12 personnes dans un cinéma d’Aurora.
La ville de Boulder avait décrété une interdiction sur les « armes de type fusil d’assaut » et les chargeurs à grande capacité après une fusillade dans un lycée de Parkland (17 morts), en Floride (sud-est) en 2018. Mais selon le journal Denver Post, un juge a suspendu cette interdiction la semaine dernière, une décision saluée par la National Rifle Association (NRA), le lobby des armes.
Mi-février, le président Joe Biden avait appelé le Congrès à agir « maintenant » pour limiter la circulation des armes à feu aux dans le pays.
« Ce n’est pas normal, et ça n’a pas à être comme ça. Il est plus que temps que nos dirigeants agissent », a exhorté dans un communiqué Gabrielle Giffords, une ex-membre du Congrès ayant survécu à une fusillade en 2012.
Europe
Quand l’Allemagne paie au prix fort son virage énergétique
L’Allemagne, pionnière dans la transition énergétique, doit maintenant faire face à des coûts élevés et à des défis structurels qui mettent à l’épreuve sa compétitivité et sa stabilité énergétique.
La transition énergétique allemande, autrefois saluée comme un modèle de développement durable, se heurte aujourd’hui à des obstacles majeurs. Deux épisodes récents de « pannes vertes », où le prix de l’électricité a atteint des sommets vertigineux, ont mis en lumière les failles du système. En novembre et décembre, le prix de l’électricité a frôlé les 1000 euros par mégawattheure, une situation inédite qui a ébranlé non seulement l’Allemagne mais aussi ses voisins européens.
L’absence de vent et de soleil, éléments cruciaux pour la production d’énergie renouvelable, a paralysé les éoliennes et les panneaux solaires, entraînant une dépendance accrue aux importations d’électricité et une envolée des coûts. Les entreprises énergivores, forcées de réduire ou d’arrêter temporairement leur production, témoignent de l’impact direct de ces fluctuations sur l’économie. Bien que les particuliers et certaines entreprises bénéficient de tarifs fixes, la situation a révélé une vulnérabilité structurelle du marché énergétique allemand.
La politique énergétique du gouvernement Scholz, déjà sous le feu des critiques, a été vivement attaquée par l’opposition. Friedrich Merz, leader conservateur, a accusé le gouvernement d’avoir mis en péril la compétitivité de l’Allemagne. En réponse, Robert Habeck, ministre de l’Économie, a pointé du doigt l’inaction des gouvernements précédents face aux défis énergétiques.
Malgré une progression significative des énergies renouvelables, qui représentent désormais 60% de la production d’électricité, l’Allemagne peine à gérer l’intermittence de ces sources. La fermeture progressive des centrales à charbon et l’arrêt des réacteurs nucléaires en avril 2023 accentuent cette difficulté. Le pays doit investir massivement dans les capacités de stockage et dans des infrastructures flexibles pour pallier les variations de production.
Les experts, comme Georg Zachmann de Bruegel, soulignent l’urgence de réformes réglementaires pour encourager les investissements nécessaires. Cependant, des obstacles bureaucratiques retardent le déploiement des énergies vertes. Claudia Kemfert de l’institut DIW critique le décalage entre les délais de construction des infrastructures vertes et celles des énergies fossiles.
La chute de la coalition d’Olaf Scholz et la perspective des élections de février 2025 ajoutent une incertitude politique à cette équation complexe. L’abandon d’un projet de loi visant à remplacer le charbon par des centrales à gaz illustre les tensions entre les objectifs environnementaux et les impératifs économiques.
Le secteur industriel, représenté par Markus Krebber de RWE, alerte sur un système énergétique poussé à bout. Les « pannes vertes » de cet hiver ont démontré que, sans une adaptation rapide et profonde, la transition énergétique allemande pourrait non seulement coûter cher, mais aussi menacer la stabilité énergétique de l’Europe.
Monde
Italie: une spéléologue blessée sauvée après 4 jours dans une grotte
Une opération de sauvetage sans précédent a permis de sauver une spéléologue italienne blessée, piégée dans une cavité souterraine pendant quatre jours.
La région de Bergame, au nord de l’Italie, a été le théâtre d’une mission de sauvetage qui restera dans les annales du secours spéléologique. Ottavia Piana, une spéléologue de 32 ans, a été victime d’une chute dans la grotte de Bueno Fonteno, se blessant gravement. L’incident, survenu samedi soir, a déclenché une mobilisation massive des services de secours italiens.
Les efforts pour atteindre et extraire Ottavia de cette situation périlleuse ont impliqué 159 techniciens du Corps national italien de secours alpin et spéléologique (CNSAS), venus de 13 régions du pays. Leur détermination a été récompensée dans la nuit de mardi à mercredi, lorsque, après quatre jours d’interventions continues, ils ont réussi à sortir la spéléologue de l’antre souterrain à 02H59, heure locale.
L’opération s’est révélée particulièrement complexe en raison de l’étroitesse de certains passages de la grotte, nécessitant l’utilisation de microcharges explosives pour élargir ces obstacles et permettre le passage d’un brancard. Ce défi technique a été relevé avec une précision chirurgicale, illustrant le professionnalisme et le dévouement des équipes de secours.
Ottavia Piana, souffrant de multiples fractures, a été immédiatement transférée par hélicoptère vers un hôpital de Bergame pour recevoir les soins nécessaires. Sa condition physique, bien que grave, n’a pas entamé son moral, soutenu par les messages de ses amis que les secouristes lui montraient sur leur téléphone, un geste qui a contribué à maintenir son esprit combatif.
Cette opération de sauvetage n’est pas la première pour Ottavia, qui, il y a environ un an et demi, avait déjà subi une chute dans la même grotte, se fracturant alors une jambe. Le destin a voulu que le même médecin, Leonardo Sattin, soit présent pour la secourir à nouveau, une coïncidence qui a sans doute apporté un réconfort supplémentaire à la spéléologue.
Le ministre des Affaires régionales, Roberto Calderoli, a salué le courage et l’engagement des secouristes et des volontaires, soulignant l’importance de leur travail dans de telles situations extrêmes. Cette histoire de survie et de solidarité humaine résonne comme un hommage à ceux qui risquent leur vie pour en sauver d’autres, rappelant à tous l’importance de la préparation et de la coopération dans les sports extrêmes comme la spéléologie.
Monde
L’ONU prévient que le conflit n’est pas « terminé » en Syrie, les nouvelles autorités cherchent à rassurer
L’ONU prévient que le conflit n’est pas terminé en Syrie, tandis que les nouvelles autorités cherchent à rassurer la population.
L’Organisation des Nations Unies a récemment mis en garde contre une fausse perception de la paix en Syrie, soulignant que les hostilités se poursuivent malgré les efforts des nouveaux dirigeants pour apaiser les tensions et restaurer la stabilité.
Les combats dans le nord du pays entre les forces kurdes et des groupes soutenus par la Turquie continuent d’alimenter l’instabilité, notamment après la chute du régime de Bachar al-Assad. Ces affrontements, qui se sont intensifiés suite à l’offensive rebelle ayant renversé le régime le 8 décembre, mettent en lumière la fragilité de la situation. Les États-Unis ont prolongé un cessez-le-feu temporaire entre ces factions, signe de leur implication dans la recherche d’une solution pacifique.
Les nouvelles autorités, dominées par des islamistes radicaux, promettent une pacification et une réunification du pays. Cependant, le chef militaire du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Mourhaf Abou Qasra, annonce la dissolution des factions armées pour les intégrer dans une structure militaire unifiée. Cette démarche est perçue comme une tentative de consolider leur pouvoir et de présenter une image plus modérée, en appelant à la levée des sanctions internationales.
Sur le plan diplomatique, plusieurs nations ont rétabli des contacts avec le nouveau pouvoir syrien. La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont envoyé des émissaires à Damas, tandis que les États-Unis ont établi un dialogue direct avec HTS. Ces actions montrent une volonté de s’engager avec le nouveau régime, malgré les réserves et la méfiance persistantes.
Israël, de son côté, reste sur ses gardes. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a récemment tenu une réunion sécuritaire au mont Hermon, illustrant les inquiétudes israéliennes face à un voisin syrien en pleine mutation. Les frappes israéliennes sur des sites militaires syriens soulignent la défiance envers les nouvelles autorités, accusées de masquer leurs intentions derrière un discours de paix.
Sur le terrain, les Syriens tentent de reconstruire leur vie. Dans les souks de Damas, les commerçants effacent les traces du régime précédent et les prix des denrées de première nécessité baissent, signe d’un retour à la normalité. Toutefois, l’ONU et les organisations humanitaires mettent en garde contre un retour massif des réfugiés, soulignant que le pays manque encore cruellement de services de base et de stabilité politique.
L’avenir de la Syrie reste incertain. Les nouvelles autorités, tout en cherchant à rassurer, doivent prouver leur capacité à gouverner de manière inclusive et à garantir la sécurité de toutes les communautés du pays, dans un contexte où les minorités craignent pour leur avenir. Le chemin vers une paix durable et une véritable reconstruction est encore long, et la communauté internationale observe de près les développements dans ce pays déchiré par plus d’une décennie de guerre.
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