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Culture

Un maestro russe pro-Poutine privé de scène en Italie sous la pression internationale

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La programmation du chef d’orchestre Valeri Guerguiev dans un festival napolitain a été retirée à la suite de vives protestations, illustrant les tensions persistantes autour des figures culturelles liées au Kremlin.

Le festival musical « Un’Estate da Re », qui devait se tenir dans l’emblématique palais de Caserte, a finalement renoncé à accueillir le maestro russe. Cette décision intervient après plusieurs semaines de polémiques en Italie et à l’étranger concernant les positions publiques de l’artiste, proche du pouvoir moscovite. Les organisateurs n’ont pas fourni d’explications détaillées, se contentant d’un bref communiqué confirmant l’annulation.

L’intéressé a déclaré n’avoir reçu aucune information officielle concernant ce revirement. Figure majeure de la vie musicale russe, Valeri Guerguiev dirige simultanément le Théâtre Bolchoï et le Mariïnski de Saint-Pétersbourg, cumul inédit depuis la révolution de 1917. Son soutien affiché à Vladimir Poutine, notamment après l’annexion de la Crimée, lui vaut des critiques récurrentes dans les milieux culturels occidentaux.

Le ministre italien de la Culture a salué cette annulation, y voyant une décision conforme aux « valeurs du monde libre ». Cette position gouvernementale contraste avec les réactions du côté russe, où l’ambassadeur à Rome a dénoncé une « soumission aux exigences ukrainiennes » et une « politique d’annulation » préjudiciable aux échanges culturels.

Plusieurs organisations, dont le Fonds de lutte contre la corruption créé par Alexeï Navalny, s’étaient mobilisées contre cette prestation. La veuve de l’opposant russe a qualifié cette annulation de victoire symbolique, estimant qu’aucun artiste soutenant « la dictature » russe ne devait être accueilli en Europe. Depuis le début du conflit en Ukraine, plusieurs institutions musicales occidentales avaient déjà rompu leurs collaborations avec le chef d’orchestre, notamment l’orchestre philharmonique de Munich en 2022.

Cette affaire souligne les difficultés persistantes des institutions culturelles européennes à naviguer entre préservation des échanges artistiques et prise en compte des engagements politiques des artistes dans le contexte géopolitique actuel. Le cas Guerguiev, régulièrement invité sur les plus grandes scènes internationales avant 2022, devient ainsi un symbole des nouvelles lignes de fracture dans le monde de la musique classique.

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