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Zimbabwe : la colère gronde contre Mnangagwa malgré la répression policière

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Des citoyens courageux ont défié l’interdiction de manifester pour exiger le départ du président, dans un climat de tension extrême.

Au Zimbabwe, des groupes de protestataires ont osé défier les autorités ce lundi, malgré les avertissements sévères du régime. À Harare, quelques dizaines de personnes ont tenté de se rassembler sur la place Robert Mugabe, symbole des luttes passées, avant d’être rapidement dispersées par les forces de l’ordre à coups de gaz lacrymogènes. Les images partagées en ligne montrent une répression musclée, tandis que des témoins rapportent des scènes de violence contre des manifestants pacifiques.

Cette mobilisation, bien que limitée, traduit une frustration grandissante envers le pouvoir en place. Emmerson Mnangagwa, surnommé « le crocodile » pour sa longévité politique et ses méthodes autoritaires, est accusé de vouloir prolonger son mandat au-delà de 2028. Une perspective qui alimente les tensions dans un pays déjà miné par une crise économique profonde, marquée par l’inflation, le chômage et la corruption.

Les appels à la mobilisation ont été lancés par Blessed Geza, un ancien cadre du parti au pouvoir Zanu-PF, aujourd’hui en clandestinité. Dans une vidéo virale, ce vétéran de la guerre d’indépendance a exhorté la population à descendre dans la rue, un acte rare dans un pays où toute opposition est systématiquement réprimée. Les autorités ont réagi en renforçant leur dispositif sécuritaire et en arrêtant un journaliste ayant relayé les propos du dissident.

La peur était palpable dans les rues de Harare et Bulawayo, où la plupart des commerces et administrations sont restés fermés par crainte des troubles. Les forces de l’ordre patrouillaient en nombre, à pied, à cheval et en véhicules blindés, dans une démonstration de force destinée à dissuader toute contestation.

En toile de fond, des rumeurs de divisions au sein de l’armée ajoutent à l’instabilité. Le récent limogeage du chef des forces armées, relégué à un poste ministériel mineur, est perçu comme un signe des craintes de Mnangagwa face à une possible rébellion militaire. Dans ce climat explosif, chaque mouvement de protestation, aussi modeste soit-il, prend une signification particulière, révélant une société à bout de souffle mais encore capable de résistance.

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