Sports
Judo: la cure de jouvence de Riner
« C’est comme si je rajeunissais »: à bientôt six mois des Jeux de Tokyo, Teddy Riner, battu deux fois en 2020, aborde sa première compétition internationale depuis près d’un an, à Doha mercredi, à son poids le plus bas depuis 2012.
Le fruit d’une hygiène alimentaire nouvelle et un ingrédient décisif pour pouvoir développer son judo.
Sur les tapis internationaux, le double champion olympique en titre des poids lourds et décuple champion du monde n’a plus été vu depuis sa défaite – la première depuis plus de neuf ans – au tournoi de Paris début février dernier.
A ce moment-là, loin de sa forme optimale et apparu statique, Riner (31 ans) était tombé dès le troisième tour face au N.2 japonais Kokoro Kageura (ippon en prolongation) et sa vertigineuse série de 154 victoires consécutives avait pris fin.
Fait encore plus inhabituel pour ce champion hors norme: il reste même sur deux revers, puisqu’il s’est ensuite incliné également (aux pénalités) lors des Championnats de France par équipe début octobre à Brest, contre Joseph Terhec.
Entre les deux, la pandémie de Covid-19 a elle forcé au confinement et au report des JO-2020 à l’été 2021.
Autant d’éléments qui ont poussé Riner, très rare sur les tatamis depuis son deuxième sacre olympique en 2016 à Rio, à se reprendre en main.
Repas sur-mesure
« Un enchaînement de défaites, ça fait se creuser les méninges. Et tout ce qui s’est passé ces derniers mois avec le Covid, les compétitions et les stages annulés, ça fait se poser pas mal de questions. +Où on va ? Comment on va faire ?+, explique-t-il. On essaie de trouver des solutions pour continuer à aller vers son objectif ».
« Peut-être que ces derniers temps je n’avais pas bossé tous les axes, que j’avais oublié certaines choses », reconnaît-il. « Si je regarde mes deux dernières compétitions perdues, je ne suis pas arrivé avec toutes mes meilleures cartes, déjà j’étais beaucoup trop lourd ».
« Je pense qu’il s’est dit: +Je n’étais peut-être pas suffisamment prêt pour faire les Jeux. Maintenant, j’ai un peu plus de temps, je vais me ressaisir+ », raconte à l’AFP son entraîneur Franck Chambily. « Il y a eu une prise de conscience: maintenant, il n’y a plus de temps à perdre, le dernier coup de reins, il faut le mettre tout de suite ».
Son confinement, plus studieux qu’il l’aurait lui-même imaginé et pour lequel il s’était aménagé une salle de musculation, avait déjà permis à Riner de s’alléger.
Mais il a récemment étoffé son équipe pour faire encore mieux. « Depuis trois mois et demi, j’ai un cuisinier qui me fait mes plats sous les ordres de mes nutritionnistes. Ils me disent +tu vas manger tel aliment, tant de grammes, tu auras ça en dessert+… C’est vraiment du sur-mesure », résume cet amoureux du sucré. « Je suis content parce que je vois des résultats et que je me sens mieux: c’est comme si je rajeunissais de jour en jour ! »
« Prouver que je ne suis pas mort »
Oubliés les plus de 166 kilos au retour de son année de break fin 2018, les quelque 160 approchés de nouveau un an plus tard après une fracture aux côtes, et surtout, fini le yo-yo: le voilà stabilisé autour de 140 kilos, ce qu’il n’avait plus connu depuis les Jeux de Londres en 2012. « Même à Rio, il était à 142, 143 », se souvient Chambily.
« Avant, il pouvait refaire une pointe à 150 kg, ce n’était pas très clair vis-à-vis de sa démarche, aujourd’hui, c’est calé et c’était nécessaire », souligne-t-il.
« Quand il est plus léger, Teddy a plus de vivacité, de vélocité, d’endurance. Il récupère mieux, et quand on récupère mieux, on se blesse moins. Il est capable d’enchaîner plus de combats à haute intensité », énumère l’entraîneur.
Dans ces conditions, au Masters de Doha, « le vrai enjeu, c’est le comportement et la manière avec lesquels il va combattre », estime Chambily, qui attend « de la prise d’initiative, de l’audace, de la fougue, de l’agressivité, le Teddy Riner qui veut être champion olympique » pour la troisième fois d’affilée, du jamais-vu dans la catégorie reine.
Riner est sur la même longueur d’ondes: « Je compte bien prouver que je suis de retour et que je ne suis pas mort ! »
Sports
Le XV de France triomphe des All Blacks dans un duel épique (30-29)
Dans un Stade de France en effervescence, le XV de France a surmonté un retard à la pause pour s’imposer face à la Nouvelle-Zélande. Une victoire mémorable qui confirme la dynamique des Bleus dans cette tournée d’automne.
Ce samedi soir, le rugby français a vécu une nouvelle page d’histoire marquée par une victoire héroïque contre les All Blacks. Face à une équipe néo-zélandaise redoutable, les joueurs de Fabien Galthié ont su renverser une situation compromise pour arracher un succès précieux (30-29). Dominés en première mi-temps (10-17), les Bleus ont offert une réaction éclatante après la pause, portés par un mélange de puissance, de vitesse et de sang-froid.
La rencontre, déjà qualifiée d’anthologique, a débuté sous le signe de l’intensité. Les All Blacks, menés par Scott Robertson, ont pris l’ascendant grâce aux essais de Peter Lakai et Cameron Roigard, combinés à la précision de Beauden Barrett au pied. En difficulté, le XV de France a pourtant trouvé un premier sursaut par l’intermédiaire de Romain Buros, auteur d’un essai marquant pour sa première cape.
De retour des vestiaires, les Tricolores ont changé de visage. Paul Boudehent, en force, puis Louis Bielle-Biarrey, grâce à sa vitesse fulgurante, ont permis à la France de passer devant au score. Soutenus par un Thomas Ramos irréprochable face aux perches, les Bleus ont résisté aux tentatives de Damian McKenzie, qui a maintenu les All Blacks dans la partie. Jusqu’à la dernière seconde, la défense française, héroïque, a repoussé les assauts adverses pour sceller une troisième victoire consécutive contre cette équipe légendaire.
Après avoir surclassé le Japon (52-12), cette nouvelle performance consolide la place du XV de France parmi les meilleures nations du rugby mondial. Les regards se tournent désormais vers l’Argentine, dernier adversaire de cette tournée, pour conclure en beauté une série de matchs mémorables.
Sports
France-Israël : un match sous haute tension au Stade de France, sécurisé par un dispositif exceptionnel
Dans un contexte de vives tensions au Proche-Orient, la rencontre de la Ligue des nations entre la France et Israël se jouera ce jeudi au Stade de France sous haute surveillance. L’enjeu sportif cède le pas face aux préoccupations de sécurité et aux récents incidents autour du football européen.
Le Stade de France se prépare à accueillir une confrontation aux multiples dimensions, où le sport et la géopolitique se croisent de manière inédite. Alors que les événements récents au Proche-Orient et les débordements en marge d’un match du Maccabi Tel-Aviv à Amsterdam ont attisé les tensions, les autorités françaises déploient une opération sécuritaire d’envergure pour garantir le bon déroulement de la rencontre.
En effet, près de 4 000 policiers et gendarmes seront mobilisés autour du stade, ainsi qu’une équipe de l’unité d’élite Raid, chargée de la protection rapprochée de l’équipe israélienne. Un climat de vigilance renforcé s’est instauré en Europe face à une hausse des actes racistes et antisémites depuis le début du conflit opposant Israël au Hamas à Gaza en octobre. Cette escalade de violence, exacerbée par les attaques contre les supporters israéliens à Amsterdam, a conduit le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau à s’opposer fermement à toute délocalisation du match, affirmant que « la France ne recule pas face aux menaces. »
Seules les bannières françaises et israéliennes seront autorisées dans le stade, tandis que les drapeaux palestiniens et tout message politique seront bannis pour éviter de nouveaux débordements. L’équipe israélienne, par ailleurs, a appelé ses supporters à éviter de se déplacer pour la rencontre, qui devrait se dérouler dans une atmosphère silencieuse, loin des affluences habituelles du Stade de France.
Le président Emmanuel Macron, aux côtés de ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy et François Hollande, sera présent dans les tribunes pour exprimer un soutien symbolique après les récents incidents antisémites en Europe. Sur le plan sportif, les Bleus de Didier Deschamps, toujours privés de Kylian Mbappé, auront pour mission d’obtenir au minimum un match nul afin de valider leur qualification pour les quarts de finale de la compétition. Même sans la présence de sa star, la France reste favorite, confortée par sa récente victoire face à Israël.
Au-delà de l’enjeu sportif, cette rencontre cristallise l’importance d’un message de fermeté et de solidarité nationale dans un contexte où le football, malgré ses terrains, ne semble pas pouvoir s’extraire des tensions géopolitiques actuelles.
Sports
Les Bleus s’imposent à Budapest et entament une nouvelle ère sans Griezmann
La première sortie de l’équipe de France depuis la retraite internationale d’Antoine Griezmann s’est soldée par une victoire convaincante face à Israël (1-4). Ce succès marque le début d’une phase de transition pour les Bleus, encore privés de Kylian Mbappé, mais bien emmenés par leurs jeunes talents.
La « nouvelle ère » annoncée par Ibrahima Konaté commence sur une note positive. À Budapest, les Bleus, privés d’Antoine Griezmann et de Kylian Mbappé, ont su se reprendre après leur récente défaite contre l’Italie. Grâce à une prestation sérieuse, ils se sont imposés face à une équipe israélienne volontaire mais limitée.
Le match a débuté sous de bons auspices pour les hommes de Didier Deschamps, qui ont bénéficié d’une erreur flagrante du gardien israélien Omri Glazer. Un tir d’Eduardo Camavinga, mal maîtrisé par ce dernier après un rebond capricieux, a permis aux Français de prendre rapidement l’avantage (0-1, 7ème). Malgré cette ouverture précoce du score, les Bleus ont montré quelques signes de fébrilité, notamment en défense. Israël a profité d’un centre précis d’Oscar Gloukh pour revenir à égalité grâce à une tête puissante d’Omri Gandelman, malgré une tentative d’arrêt de Mike Maignan (1-1, 24ème).
La réplique tricolore n’a toutefois pas tardé. Christopher Nkunku, de retour en sélection après plus d’un an d’absence, a inscrit son premier but sous le maillot bleu après un bel effort individuel, marquant ainsi une étape importante dans sa carrière internationale (1-2, 28ème). Ce second but a permis à la France de reprendre le contrôle d’un match qu’elle maîtrisait déjà dans la possession du ballon, mais sans se montrer dangereuse sur chaque action.
En seconde période, les Bleus ont continué à dominer le jeu sans pour autant étouffer leur adversaire. Ousmane Dembélé, particulièrement actif, a multiplié les accélérations et frappes, même si ses efforts n’ont pas abouti. Les changements opérés en fin de rencontre, avec notamment l’entrée de Bradley Barcola, ont permis d’amplifier le score. Mattéo Guendouzi a d’abord alourdi le score en fin de match (1-3, 87ème), suivi immédiatement par Barcola qui a signé sa première réalisation en bleu (1-4, 88ème).
Avec cette victoire, la France reste au contact de l’Italie, leader du groupe après son nul contre la Belgique. Les Bleus, qui doivent encore confirmer leur forme, affronteront cette dernière à Bruxelles lors de leur prochain match, une rencontre déterminante pour la suite de leur parcours.
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