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Vingt vies en suspens, un espoir de retour

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Le processus de libération des derniers otages israéliens détenus à Gaza s’engage, marquant une étape décisive dans le plan de cessation des hostilités après deux années de conflit.

La faction armée du mouvement islamiste palestinien a communiqué ce lundi l’identité des vingt personnes concernées par cette première phase. Ces individus, dont l’état de santé a pu être vérifié, font partie des quarante-huit captifs initialement retenus dans l’enclave. Leurs profils, reconstitués à travers des témoignages familiaux et des images diffusées au fil des mois, dessinent le visage humain de cette longue crise.

Parmi eux figure Matan Angrest, sous-officier de vingt-deux ans capturé près de la base de Nahal Oz après une tentative d’interception des commandos adverses. Originaire de Kiryat Bialik, ce passionné de football avait projeté un voyage à Dubaï pour fêter la fin prochaine de son service militaire. Les jumeaux Gali et Ziv Berman, âgés de vingt-huit ans et titulaires de la nationalité allemande, ont été emmenés depuis le kibboutz Kfar Aza. Inséparables, ils œuvraient ensemble dans la production musicale.

Elkana Bohbot, trente-six ans, producteur du festival Nova, a été filmé menotté et blessé au visage le jour de l’assaut. Marié et père d’un enfant, il résidait près de Jérusalem et avait obtenu la nationalité colombienne. Rom Braslavski, jeune vigile de vingt et un ans également citoyen allemand, est resté sur les lieux du festival pour porter assistance aux festivaliers avant de disparaître. Une vidée le montrant visiblement affaibli a été rendue publique en août dernier.

Nimrod Cohen, soldat de vingt et un ans stationné près de Nahal Oz, a été extrait de son véhicule blindé immobilisé. Originaire de Rehovot, il ne se séparait jamais de son Rubik’s Cube, dont un exemplaire partiellement calciné a été retrouvé dans son char. Les frères David et Ariel Cunio, respectivement trente-cinq et vingt-huit ans, ont été capturés avec plusieurs membres de leur famille au kibboutz Nir Oz. Le cinéaste Tom Shoval leur a rendu hommage dans un documentaire primé.

Evyatar David, vingt-quatre ans, a été identifié par ses parents grâce à une image circulant sur les réseaux sociaux où son visage apparaît éclairé par une lampe torche. Musicien dans l’âme, il économisait pour un voyage en Thaïlande. Son ami Guy Gilboa Dalal, capturé lors de sa première rave party, partageait sa passion pour le Japon et travaillait dans l’informatique.

Maxim Herkin, trente-sept ans, père d’une fillette résidant en Russie, avait rassuré sa mère par message avant son enlèvement. Eitan Horn, éducateur de trente-neuf ans, était détenu avec son frère aîné avant la libération de ce dernier. Segev Kalfon, vingt-sept ans, employé dans la boulangerie familiale, a été repéré alors qu’il se cachait dans un buisson.

Bar Kuperstein, infirmier de vingt-trois ans, est resté sur place pour secourir les blessés avant d’être emmené. Fils d’un secouriste bénévole, il avait sauvé son grand-père d’un arrêt cardiaque quelques semaines avant les événements. Omri Miran, masseur-thérapeute de quarante-huit ans, a été enlevé en présence de son épouse et de ses filles. Son père a fait vœu de ne plus se raser en attendant son retour.

Eitan Mor, vingt-cinq ans, issu d’une famille religieuse de Cisjordanie, rêvait d’ouvrir son propre restaurant. Yossef-Haïm Ohana, barman de vingt-cinq ans, envisageait des études de coaching. Alon Ohel, pianiste de vingt-quatre ans, devait intégrer une école de musique prestigieuse. Avinatan Or, trente-deux ans, ingénieur et compagnon de Noa Argamani – libérée en juin dernier –, possède la nationalité britannique. Enfin, Matan Zangauker, vingt-cinq ans, employé dans une ferme de cannabis médical, voit sa mère Einav militer activement pour sa libération.

Ces vingt destins, entrelacés par les circonstances, incarnent l’attente de familles qui, depuis vingt-quatre mois, suivent chaque développement avec une vigilance accrue. Le processus enclenché ce lundi ouvre une perspective tangible de retrouvailles, tout en rappelant la complexité des négociations et la fragilité des espoirs nourris.

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