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Vingt-cinq ans après, Dunblane se souvient de la pire fusillade du Royaume-Uni

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Seize écoliers tués en quelques minutes: la ville écossaise de Dunblane commémore ce week-end le 25e anniversaire de la fusillade la plus meurtrière au Royaume-Uni, qui avait conduit à l’adoption d’une législation sur les armes parmi les plus strictes au monde.

Le 13 mars 1996, 16 enfants âgés de cinq et six ans et leur institutrice avaient été abattus dans une école primaire de cette bourgade de 10.000 habitants du centre de l’Écosse.

Le tueur, Thomas Hamilton, un déséquilibré de 43 ans, s’était introduit dans le gymnase de l’établissement avec quatre armes légalement acquises avant de faire feu. Il s’était ensuite suicidé.

Un quart de siècle plus tard, un hommage sera rendu aux victimes dimanche lors d’une cérémonie à la cathédrale de Dunblane, retransmise en ligne en raison du confinement en place pour lutter contre la pandémie de coronavirus.

La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a adressé sur Twitter ses pensées aux victimes, qui « sont pour toujours dans nos coeurs ».

Cette journée tragique est restée gravée dans la mémoire des habitants.

« Quand je me suis rendu en voiture à Dunblane cette nuit-là, je ne pouvais croire combien c’était horriblement calme », se souvient un homme, qui n’a pas souhaité être identifié, interrogé par l’AFP pendant qu’il promenait son chien tout près de l’école.

« C’était horrible », ajoute-t-il, tandis qu’un enseignant conduit des enfants vers un terrain de sport sous un ciel gris menaçant. Il estime que l’auteur du massacre « n’aurait jamais dû être autorisé à posséder une arme ».

Législation très sévère

Le massacre, le pire qu’ait connu le Royaume-Uni à ce jour, a aussi fait 15 blessés, essentiellement des enfants. Il a conduit le pays, horrifié, à mettre en place une législation très sévère sur les armes à feu.

« Cela a déclenché toute une réflexion sur ce qui devait être entrepris pour protéger la société contre les armes à feu », explique à l’AFP Peter Squires, professeur de criminologie à l’université de Brighton, et membre du Gun Control Network qui avait été fondé après la fusillade.

En quelques mois à peine, plus de 700.000 personnes signent la pétition lancée par les familles des victimes pour un contrôle accru des armes.

Leur campagne paie rapidement: malgré la vive opposition de lobbys des armes, de nouvelles lois interdisant la possession d’armes de poing sont adoptées dès 1997, érigées en exemple dans le monde, souligne Peter Squires.

Des milliers d’armes à feu sont rendues par la population lors d’une période d’amnistie.

Selon la presse, l’actuel Premier ministre conservateur Boris Johnson, qui était alors journaliste au Telegraph, s’était opposé dans un article à ces mesures, les estimant « vaines ».

Résultat un quart de siècle plus tard: selon des chiffres officiels, 33 décès causés par des armes à feu ont été recensés en Angleterre et au Pays de Galles durant l’année s’achevant en mars 2019. Il y en a eu un seul en Ecosse en 2019-2020.

En juin 2010, un chauffeur de taxi détenant une arme légalement avait cependant tué 12 personnes dans la région touristique des Lacs (nord-ouest de l’Angleterre).

De Dunblane aux Etats-Unis

Parmi ceux qui se sont sortis indemnes du drame de Dunblane figure l’ancien numéro un mondial du tennis Andy Murray, alors âgé de huit ans. Il s’était caché avec son frère aîné sous une table dans le bureau du directeur.

« Vous commencez à vous rendre compte en grandissant » de l’ampleur de l’événement, a-t-il confié en 2013 à la BBC. « La chose qui est bien maintenant, c’est que toute la ville s’en est si bien remise ».

Jack Crozier et sa soeur Ellie Crozier, qui ont perdu leur soeur Emma, 5 ans, dans la fusillade, ont mis un point d’honneur à honorer sa mémoire en soutenant les militants anti-armes, surtout aux Etats-Unis, où elles ont provoqué la mort de 19.000 personnes en 2020, selon le Gun Violence Archive.

« Les yeux seront rivés sur Dunblane, et ils ne doivent plus être rivés sur Dunblane », a insisté Jack Crozier sur la chaîne écossaise STV avant le 25e anniversaire de la fusillade.

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Europe

Julian Assange plaide pour la liberté d’informer lors d’une audition au Conseil de l’Europe

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Julian Assange plaide pour la liberté d'informer lors d'une audition au Conseil de l'Europe

Dans sa première apparition publique depuis sa libération, Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a appelé à la défense de la liberté d’informer. Se décrivant comme victime d’une persécution par les États-Unis, il a insisté sur l’importance de continuer à lutter pour la vérité.

Mardi, Julian Assange, qui a passé plus d’une décennie cloîtré entre l’ambassade d’Équateur à Londres et la prison de Belmarsh, est intervenu devant une commission du Conseil de l’Europe à Strasbourg. Cette audition, consacrée à l’impact de sa détention et de sa condamnation sur les droits de l’homme, marque sa première déclaration publique depuis sa sortie de prison en juin dernier. Arrivé tôt dans la matinée, il a été accueilli par des applaudissements à son entrée dans l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), levant le poing en signe de détermination.

Durant son discours, Assange a exprimé ses regrets quant à l’évolution des conditions de transparence et de liberté d’expression. « Dire la vérité est de plus en plus stigmatisé, attaqué et affaibli », a-t-il affirmé. Il a également insisté sur le fait que sa libération n’était pas le résultat d’un système judiciaire juste, mais d’un plaidoyer en faveur du journalisme.

Condamné pour avoir publié des documents classifiés révélant les opérations militaires et diplomatiques américaines, Assange avait, en juin dernier, conclu un accord de plaider-coupable avec la justice américaine. Cet accord lui a permis de purger une peine déjà effectuée en détention provisoire et d’éviter une longue incarcération aux États-Unis. De retour en Australie depuis sa libération, il a toutefois réitéré devant le Conseil de l’Europe que son emprisonnement résultait de persécutions politiques, en lien avec son travail pour WikiLeaks.

Assange a rappelé les débuts de WikiLeaks en 2010, lorsque le site avait publié des centaines de milliers de documents sensibles, révélant des abus, des exécutions extrajudiciaires et des opérations de collecte de renseignements. Si ces révélations lui ont valu le soutien des défenseurs de la liberté de la presse, elles lui ont aussi attiré les foudres des autorités américaines, qui l’accusent d’avoir mis des vies en danger.

Dans un appel poignant, il a exhorté les institutions comme l’APCE à faire en sorte que des situations similaires ne se reproduisent pas, appelant à la défense de la liberté d’expression et à la poursuite de la quête de vérité. Il a également mis en garde contre l’influence d’une minorité d’individus cherchant à faire taire les voix critiques.

Alors que l’APCE doit débattre de son cas sur la base d’un rapport le qualifiant de « prisonnier politique », le plaidoyer de Julian Assange pourrait avoir un impact sur sa demande de grâce présidentielle auprès de Joe Biden.

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Julian Assange attendu à Strasbourg pour témoigner devant le Conseil de l’Europe

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Julian Assange attendu à Strasbourg pour témoigner devant le Conseil de l’Europe

Le fondateur de WikiLeaks va s’exprimer pour la première fois depuis sa libération, un moment clé pour la liberté d’informer et les droits de l’homme.

Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, s’adressera pour la première fois depuis sa libération en juin dernier au Conseil de l’Europe à Strasbourg. Ce témoignage marque une étape importante dans son long combat pour la liberté d’expression et la défense des droits de l’homme, alors que l’Assemblée parlementaire débattra d’un rapport crucial sur son affaire.

Assange sera présent pour répondre aux questions de la Commission des questions juridiques et des droits de l’homme concernant les répercussions de sa détention, tant sur sa propre situation que sur les droits humains à une échelle plus large, notamment en ce qui concerne la liberté journalistique. Ce témoignage intervient à la suite d’un rapport de l’Assemblée parlementaire qui qualifie Assange de « prisonnier politique » et appelle le Royaume-Uni à mener une enquête indépendante sur les conditions de sa détention, notamment sur des possibles traitements inhumains.

Arrêté en 2019 après avoir passé sept ans dans l’ambassade d’Équateur à Londres, Assange a passé cinq ans dans la prison de Belmarsh à Londres, où il a lutté contre son extradition vers les États-Unis. Son incarcération faisait suite à la diffusion par WikiLeaks de centaines de milliers de documents confidentiels en 2010, révélant des opérations militaires et diplomatiques américaines en Irak et en Afghanistan. Accusé d’espionnage par les États-Unis, il a finalement été libéré après un accord de plaider-coupable, ayant purgé une peine correspondant à sa détention provisoire.

Le témoignage de Julian Assange devant le Conseil de l’Europe marquera son premier discours public depuis sa libération. L’audience s’annonce décisive pour clarifier les enjeux entourant sa détention et l’impact plus large sur la liberté d’informer, un sujet au cœur des débats actuels sur la protection des lanceurs d’alerte et la transparence gouvernementale.

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L’Italie envisage la castration chimique pour violeurs et pédophiles

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L'Italie envisage la castration chimique pour violeurs et pédophiles

L’Italie fait un pas vers la légalisation de la castration chimique, avec l’approbation d’une commission dédiée à la rédaction de lois sur le traitement des délinquants sexuels violents.

L’Italie a franchi une étape importante vers la légalisation de la castration chimique, un traitement médical controversé destiné aux violeurs et pédophiles condamnés. Mercredi, la chambre basse du Parlement a approuvé la création d’une commission chargée d’élaborer des lois sur l’utilisation de médicaments bloquant les hormones pour réduire la libido des délinquants sexuels. Ce traitement, qui serait volontaire et réversible, vise à prévenir les récidives dans les cas de crimes sexuels violents.

Le gouvernement de la Première ministre Giorgia Meloni, au pouvoir depuis 2022, a fait de la sécurité une priorité, multipliant les lois répressives et augmentant les peines pour divers délits. L’initiative de la castration chimique, portée par la Ligue, un des partis d’extrême droite de la coalition, s’inscrit dans cette logique. Matteo Salvini, chef de la Ligue, a salué ce qu’il considère comme une « victoire » dans leur combat pour une justice plus ferme à l’égard des violeurs et pédophiles, qualifiant cette avancée de mesure de « bon sens ».

Cependant, cette proposition suscite une vive opposition. Des membres du Parti démocrate (centre-gauche) ont dénoncé une initiative qu’ils jugent inconstitutionnelle, arguant qu’elle réintroduit une forme de punition corporelle que le système juridique italien avait abandonnée depuis longtemps. Des groupes écologistes et de gauche ont également critiqué la Ligue pour son penchant, selon eux, vers la répression excessive, tandis que des voix centristes craignent une dérive vers des méthodes punitives archaïques.

La castration chimique, déjà pratiquée dans certains pays comme la Pologne, la Russie et certains États américains, consiste à administrer des substances qui inhibent la production de testostérone, réduisant ainsi la libido des individus. Bien que soutenue par des partisans de la fermeté en matière de justice, cette méthode soulève des doutes quant à son efficacité réelle pour prévenir les récidives. Des experts alertent également sur les effets secondaires physiques et psychologiques possibles, tandis que des groupes féministes rappellent que les violences sexuelles trouvent souvent leur origine dans des dynamiques socioculturelles plutôt que dans des pulsions sexuelles incontrôlables.

Malgré les divisions au sein de la classe politique italienne, cette décision marque un tournant dans la gestion des crimes sexuels violents en Italie. Reste à voir si ce projet controversé aboutira à une législation qui pourrait, selon certains, radicalement changer l’approche de la justice italienne en matière de délinquance sexuelle.

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