Monde
Une magistrate japonaise brise le silence sur un viol présumé au sein de la justice
Dans un système judiciaire réputé hermétique, une procureure révèle avoir subi des violences sexuelles de la part d’un haut responsable. Son combat pour la vérité ébranle les tabous nippons.
Une procureure japonaise, dont l’identité reste protégée sous le pseudonyme de Hikari, a choisi de rompre des années de silence pour dénoncer des faits qu’elle qualifie de viol. L’affaire, qui implique un ancien chef du parquet d’Osaka, Kentaro Kitagawa, met en lumière les difficultés rencontrées par les victimes de violences sexuelles au Japon, particulièrement lorsqu’elles évoluent dans des milieux professionnels fermés.
Selon les éléments rapportés, les faits remonteraient à 2018, lors d’une soirée entre collègues. La magistrate affirme avoir perdu connaissance après avoir consommé de l’alcool, avant de se réveiller chez son supérieur hiérarchique. Ce dernier, aujourd’hui poursuivi, aurait initialement reconnu les faits avant de modifier sa défense, invoquant un consentement présumé. Une lettre d’excuses manuscrite, datée de 2019 et rendue publique, semble toutefois contredire cette version.
L’impact sur la vie professionnelle et personnelle de Hikari a été profond. En arrêt maladie prolongé, elle décrit une existence bouleversée, marquée par un trouble de stress post-traumatique et des rumeurs infondées circulant dans son environnement professionnel. Son retour au travail, en septembre dernier, a été de courte durée, les pressions l’ayant contrainte à quitter à nouveau son poste.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de prise de parole timide mais croissante au Japon, où les plaintes pour violences sexuelles restent rares. Seulement 1,5 % des victimes osent saisir la police, selon les statistiques officielles. Pourtant, des évolutions législatives récentes, comme l’élargissement de la définition du viol en 2017 ou la suppression de l’obligation de prouver la violence en 2023, témoignent d’une lente évolution des mentalités.
Le cas de Hikari a suscité une mobilisation inédite, avec une pétition réunissant plus de 68 000 signatures demandant une condamnation ferme. Son courage rejoint celui d’autres femmes, comme la journaliste Shiori Ito ou l’ex-militaire Rina Gonoi, dont les combats judiciaires ont marqué les esprits.
Si le procès en cours pourrait constituer un tournant, il révèle aussi les résistances persistantes d’un système où, selon certains observateurs, l’opacité et l’impunité restent monnaie courante. La magistrate, déterminée à poursuivre son combat, espère que son histoire encouragera d’autres victimes à briser le silence. « Je veux leur dire qu’elles ne sont pas seules », conclut-elle.
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