France
Une foule digne et émue pour l’ultime adieu à Lola
« Ma Lola, ma petite soeur adorée. Tu vas nous manquer »: plusieurs centaines de personnes ont assisté lundi à Lillers (Pas-de-Calais) aux obsèques de la petite Lola, dont le meurtre sauvage à l’âge de 12 ans a bouleversé le pays.
Le cercueil blanc, orné d’un bouquet de fleurs blanches, a été porté à l’intérieur de l’église vers 13H45, suivi par les parents de la fillette, ses frères, ses proches et une foule d’anonymes dans un silence empli d’émotion, puis quelques notes de musique.
« Ma Lola, ma petite soeur adorée, j’espère que tu m’entends de là-haut. Malheureusement, tu es partie beaucoup trop tôt. Je n’ai pas pu te dire à quel point je t’aimais », a déclaré au micro l’un de ses frères, Thibault, en larmes. « J’espère que j’ai été assez présent pour toi dans ta vie. Tu vas nous manquer. »
« Ton départ aujourd’hui nous dévaste et nous anéantit. Notre chagrin est immense. Sans nul doute, nous nous attacherons à honorer ta mémoire, ma petite princesse », avait livré auparavant l’une de ses proches.
La famille avait décidé d’ouvrir ces funérailles au public, tout en réaffirmant à nouveau dimanche soir sa volonté d' »honorer la mémoire » de Lola « dans la sérénité », « le respect et la dignité », loin de toute agitation politique.
L’inhumation dans le cimetière de Lillers, commune de 10.000 habitants dont est originaire sa mère, doit se dérouler « dans la plus stricte intimité ».
« Partie trop tôt »
Parmi les proches figuraient des voisins de la rue Manin, à Paris, où habitait la jeune fille, ainsi que des amis du camping du Pas-de-Calais où la famille passait ses vacances.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, la secrétaire d’Etat à l’Enfance, Charlotte Caubel, et d’autres élus, dont la députée RN de la circonscription Caroline Parmentier, étaient aussi présents dans l’église de la ville, la collégiale Saint-Omer, qui peut accueillir 500 personnes.
A l’extérieur, des dizaines de personnes étaient rassemblées pour écouter la messe, célébrée par l’évêque d’Arras, Mgr Olivier Leborgne, grâce à une sonorisation. « Lola, 12 ans, est non seulement partie trop tôt, mais dans des circonstances insupportables », a-t-il déclaré.
Parmi les anonymes venus assister aux obsèques, Sabine Vizenski, en larmes, accompagnée de ses trois petits-enfants. « Ce sont mes petits-enfants, de l’âge de Lola, qui ont demandé à venir », dit-elle. « Nous sommes là pour témoigner comme on peut de notre soutien. »
« J’ai fait 30 minutes de voiture, c’était très important pour moi », confie, plus loin, Thomas Maillot, 55 ans. « Faire ça à une gamine de cet âge… il n’y a pas de mot. »
Les circonstances tragiques de la mort de l’enfant, violentée, asphyxiée et retrouvée le 14 octobre dans une malle dans la cour de son immeuble, ont suscité une vive émotion dans le pays.
« Atrocité »
Des grilles de sa résidence aux boîtes mails des communes où vivaient ses proches, des milliers de personnes ont adressé leurs condoléances. « Merci à tous pour votre soutien », a écrit la mère de Lola, dans un message Facebook partagé plus de 20.000 fois.
Devant le domicile parisien de la famille, quelques personnes continuaient à se recueillir lundi. Des dizaines d’autres avaient défilé vendredi soir à Fouquereuil (Pas-de-Calais), ville d’origine du père.
« Qu’est-ce qui nous touche tous? C’est l’atrocité de ce crime », s’est ému vendredi le président Emmanuel Macron, affirmant que la famille de la fillette avait « besoin du respect et de l’affection de la nation ».
La présence en France de la suspecte, Dahbia B., Algérienne sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), a suscité de vives critiques à droite et à l’extrême droite, le gouvernement fustigeant « l’indécence » de cette « récupération politique ».
Chez les Républicains, Eric Ciotti a tancé un « laxisme migratoire criminel » et Bruno Retailleau annoncé le futur dépôt d’une proposition de loi pour engager « la responsabilité de l’Etat » lorsqu’il « manque à ses obligations ».
Eric Zemmour a lui participé jeudi à un rassemblement avec notamment Marion Maréchal, quand le RN observait une minute de silence à l’Assemblée nationale.
La famille avait appelé dès jeudi à ce que les différentes cérémonies se déroulent « loin des agitations politiques et médiatiques » et redemandé le lendemain que « cesse instamment » toute utilisation « du nom et de l’image de leur enfant à des fins politiques »
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Économie
Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français
En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.
Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.
Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.
Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.
La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.
Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.
France
Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme
L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.
Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.
Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.
Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.
L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.
Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.
Économie
Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France
Après Michelin, le géant ArcelorMittal annonce la possible cessation d’activité de ses centres de Reims et Denain, menaçant 130 emplois.
La sidérurgie française fait face à un nouveau coup dur avec l’annonce d’ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial, qui envisage la fermeture de deux de ses sites en France. Cette décision, motivée par une baisse significative de la demande dans les secteurs de l’industrie et de l’automobile, pourrait entraîner la suppression de 130 emplois, principalement à Reims et à Denain.
Le 19 novembre 2024, lors d’une réunion avec le Comité Social et Économique (CSE), ArcelorMittal Centres de Services a présenté un projet de réorganisation et d’adaptation de ses capacités de production. Cette réorganisation inclut potentiellement la cessation d’activité des sites de Reims et de Denain. La direction a expliqué que cette mesure était rendue nécessaire par une « forte baisse d’activité chez ses clients de l’industrie et de l’automobile », soulignant que cette situation s’était aggravée ces derniers mois.
Les répercussions sociales de cette annonce sont immédiates et profondes. Environ 100 emplois seraient menacés à Reims et 30 à Denain. David Blaise, délégué syndical central CGT, et Xavier Le Coq, coordinateur CFE-CGC, ont exprimé leur inquiétude face à cette situation, pointant du doigt une gestion de crise qui, selon eux, ne prévoit pas suffisamment de solutions alternatives. Blaise critique notamment l’absence d’anticipation de la part de la direction, déplorant que « rien n’a été anticipé » pour faire face à la crise de l’automobile.
ArcelorMittal prévoit des négociations avec les syndicats pour discuter des mesures sociales visant à atténuer l’impact sur l’emploi. Cependant, les réactions sont vives : le site de Denain s’est mis en grève immédiatement, et des actions sont prévues sur l’ensemble des sites d’ArcelorMittal en France pour les prochains jours. Ces mouvements de protestation reflètent une frustration croissante parmi les salariés, encore marqués par la fermeture des hauts fourneaux de Florange en 2012.
Le contexte économique actuel, marqué par une réduction des ventes dans l’automobile, a déjà conduit Michelin à annoncer la fermeture de ses usines de Vannes et Cholet, affectant 1.254 emplois. Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a reconnu que d’autres annonces de fermetures pourraient suivre, soulignant néanmoins la nécessité de soutenir les secteurs industriels en croissance.
Cette situation illustre une crise plus large au sein de l’industrie manufacturière européenne, particulièrement dans l’automobile où 32.000 suppressions de postes ont été annoncées au premier semestre chez les équipementiers. La question de la diversification et de l’adaptation des entreprises à un marché en mutation est désormais plus que jamais d’actualité.
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