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Un traité mondial contre la cybercriminalité adopté par plus de 60 nations

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Malgré les réserves exprimées par des acteurs majeurs du numérique et des défenseurs des libertés, la communauté internationale franchit une étape historique dans la lutte contre les délits en ligne.

Plus de soixante États ont apposé leur signature sur le premier instrument juridique des Nations Unies consacré à la criminalité numérique, lors d’une cérémonie organisée à Hanoï. Ce texte international, fruit de plusieurs années de négociations, entend renforcer la coopération entre pays pour combattre diverses infractions commises via internet, depuis les escroqueries financières jusqu’aux contenus illicites. Son adoption intervient dans un contexte de croissance exponentielle des activités cybercriminelles, particulièrement en Asie du Sud-Est où des réseaux sophistiqués génèrent des préjudices économiques considérables.

Le secrétaire général de l’ONU a salué cet accord comme une avancée majeure, soulignant la nécessité d’une réponse coordonnée face à des menaces transnationales. Le mécanisme prévoit un cadre commun pour les enquêtes et l’échange d’informations entre les nations signataires, qui devront procéder à sa ratification pour lui donner force exécutoire.

Des voix critiques se sont toutefois élevées pour mettre en garde contre les risques d’utilisation abusive de ces nouvelles dispositions. Des organisations de défense des droits humains et des représentants de l’industrie technologique redoutent que certaines clauses ne facilitent une surveillance étatique excessive, potentiellement dirigée contre des journalistes ou des opposants politiques. Ils pointent notamment des garanties jugées insuffisantes contre les possibles dérives autoritaires.

Le choix du Vietnam comme pays hôte a également suscité des interrogations, certains observateurs rappelant les pratiques de contrôle internet déjà en vigueur dans ce pays. Par ailleurs, le soutien actif de Moscou à ce traité a été relevé avec ironie par des experts, qui notent que la Russie représente pourtant une source importante de cybercriminalité mondiale.

Ce texte s’ajoute à la Convention de Budapest déjà en vigueur, mais s’en distingue par son approche plus large. Les débats se poursuivent sur l’équilibre à trouver entre impératifs de sécurité et protection des libertés fondamentales dans l’espace numérique.

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