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Un polluant « éternel » imprègne la quasi-totalité des eaux françaises

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Les résultats d’une vaste campagne de mesures menée par les autorités sanitaires confirment la présence ubiquitaire d’un composé chimique persistant dans les ressources hydriques du pays, y compris au robinet.

Les analyses réalisées par l’Agence nationale de sécurité sanitaire révèlent une contamination étendue. L’acide trifluoroacétique, une substance de la famille des PFAS, a été détecté dans plus de neuf échantillons d’eau sur dix, qu’il s’agisse d’eaux de surface, souterraines ou destinées à la consommation. Cette enquête, la plus complète à ce jour sur le territoire national, corrobore les alertes émises depuis plusieurs mois par des organisations non gouvernementales.

Ce composé, réputé pour son extrême persistance dans l’environnement, présente des propriétés inquiétantes. Sa petite taille moléculaire le rend particulièrement mobile et difficile à éliminer lors des processus de traitement de l’eau. Les études scientifiques disponibles pointent des effets potentiels sur la santé, notamment des atteintes hépatiques et des risques pour la fertilité ainsi que le développement fœtal.

Les concentrations mesurées varient considérablement selon les sites. La médiane nationale se situe à un niveau inférieur au microgramme par litre. Toutefois, des pics localisés, pouvant atteindre une vingtaine de microgrammes, sont observés à proximité de sites industriels historiquement liés à sa production. Les autorités sanitaires précisent que les niveaux les plus élevés restent en deçà d’une valeur indicative de référence, établie à soixante microgrammes par litre en l’absence de réglementation spécifique.

Les origines de cette pollution sont multiples et diffuses. Elles incluent la dégradation dans l’atmosphère de certains gaz fluorés utilisés en réfrigération, ainsi que les rejets liés à la fabrication de produits phytosanitaires. Cette dispersion aérienne explique la contamination généralisée des masses d’eau, rendant le phénomène difficile à circonscrire. La question des seuils réglementaires fait actuellement l’objet de discussions au niveau européen, une harmonisation étant attendue pour 2026.

Face à ces données, les appels se multiplient pour un renforcement des actions préventives. Les observateurs soulignent que les sources d’émission de ce polluant, le plus répandu parmi les PFAS analysés, demeurent actives. Ils estiment que sans mesures volontaristes pour limiter les rejets industriels et agricoles, la situation est appelée à perdurer, voire à s’aggraver. La surveillance de cette famille de substances dans l’eau potable n’est à ce jour encadrée par aucune obligation réglementaire.

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