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Culture

Un Guarneri del Gesù trouve acquéreur pour 2,3 millions d’euros à Paris

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_**Un instrument historique, façonné entre 1727 et 1730 par le légendaire luthier de Crémone, a changé de mains lors d’une vente aux enchères. Sa sonorité distinctive et son illustre pedigree en font une pièce exceptionnelle.**_

Un violon signé Giuseppe Guarneri del Gesù a été adjugé ce mardi à Paris pour une somme avoisinant les 2,3 millions d’euros, frais compris. La vacation était organisée par la maison Artcurial. Cet instrument, réalisé dans l’atelier du maître entre 1727 et 1730, représente l’un des environ cent cinquante spécimens authentifiés à ce jour, une rareté absolue dans le monde de la lutherie d’exception.

Les violons de Guarneri del Gesù, contemporain d’Antonio Stradivari, se distinguent par un caractère acoustique et esthétique bien particulier. Ils s’écartent de l’idéal classique et équilibré des Stradivarius pour offrir une voix plus puissante, au grain parfois rugueux, décrite par les experts comme empreinte de vigueur et de passion. Le modèle présenté à la vente, d’une longueur de trente-cinq centimètres, présente une facture composite, avec une table d’harmonie et un manche signés respectivement par le fils et le père Guarneri.

La provenance de l’instrument participe grandement à sa valeur historique. Il a successivement appartenu à des figures majeures de la scène musicale, dont le violoniste belge Eugène Ysaÿe. Ce dernier a laissé une trace émouvante de son attachement en inscrivant, en 1928, une dédicace à l’encre rouge sur une étiquette à l’intérieur du coffret. Son successeur, le virtuose américain Isaac Stern, y a apposé sa propre signature, créant ainsi un témoignage unique de sa transmission entre grands artistes.

L’acquisition d’un Guarneri del Gesù constitue un aboutissement pour tout interprète. Plusieurs de ces instruments, d’une valeur inestimable, sont aujourd’hui mis à la disposition de solistes de renom par le biais de prêts ou d’acquisitions par des fondations. Récemment, un autre spécimen, le « Carrodus » de 1743, a été acquis pour une somme record afin d’être confié à vie à un jeune talent. Le violon adjugé à Paris rejoint désormais cette lignée d’œuvres d’art vouées à faire vivre le patrimoine musical.

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