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Un anesthésiste jugé pour une série d’empoisonnements sur dix ans

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Pendant près d’une décennie, trente patients ont été victimes d’intoxications médicamenteuses dans deux cliniques bisontines, provoquant douze décès. L’instruction révèle des dysfonctionnements institutionnels qui ont retardé l’identification du suspect.

L’ancien médecin anesthésiste Frédéric Péchier comparaît devant la cour d’assises du Doubs pour trente cas d’administration de substances toxiques sur des patients âgés de quatre à quatre-vingt-neuf ans. Ces actes se seraient produits entre 2008 et 2017 au sein des établissements de santé où il exerçait. Le parquet retient douze décès consécutifs à ces intoxications.

Les proches des personnes concernées expriment une profonde amertume quant au délai nécessaire pour élucider ces affaires. La fille d’une patiente décédée en 2010 a déploré devant la juridiction le manque de réactivité des autorités sanitaires et judiciaires. Selon elle, une intervention plus rapide aurait permis d’éviter d’autres victimes.

Les premières investigations remontent à 2008 après un décès suspect, mais le dossier fut classé sans suite. Ce n’est qu’en 2017 qu’une enquête approfondie fut engagée, suite aux alertes répétées d’une confrère anesthésiste. Le service de réanimation du centre hospitalier universitaire avait alors noté une concentration anormale d’incidents cardiaques inexpliqués en provenance d’une clinique privée.

Le personnel médical auditionné durant le procès a souligné la difficulté à concevoir qu’un collègue puisse commettre de tels actes. L’ancienne direction de l’établissement a invoqué l’absence d’outils statistiques permettant alors de comparer les taux d’incidents graves entre structures de santé.

La défense de l’accusé, qui maintient son innocence, se heurte à des éléments techniques accablants. Les expertises ont mis en évidence l’utilisation successive de différents protocoles et substances, compliquant la détection d’un schéma unique. Une représentante du ministère public a qualifié les méthodes employées de particulièrement adaptatives.

Le verdict, attendu pour la mi-décembre, déterminera le sort de ce praticien qui exerçait en liberté durant les débats. La peine maximale encourue est la réclusion criminelle à perpétuité.

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