Monde
Thaïlande: l’école, l’autre réforme réclamée par la jeunesse
Coupe à frange et lunettes cerclées qui lui donnent un air sage: de prime abord, Benjamaporn « Ploy » Nivas n’a rien d’une fauteuse de troubles.
La jeune fille de 15 ans est pourtant l’une des figures du mouvement lycéen des « Bad Students » qui organise une nouvelle manifestation samedi à Bangkok pour réclamer une réforme du système scolaire thaïlandais ultra-conservateur.
« Les lycéens devraient pouvoir penser par eux-mêmes et être eux-mêmes », explique Ploy à l’AFP, lors d’un précédent rassemblement.
En Thaïlande, les établissements scolaires suivent des normes vestimentaires très strictes, avec queue de cheval et ruban dans les cheveux obligatoires pour les filles et coupe militaire pour les garçons.
Enhardis par le mouvement pro-démocratie qui agite actuellement le royaume, les lycéens ont commencé à réclamer eux aussi plus de libertés.
Refonte des programmes, assouplissement des règles, égalité, droit à la parole: leurs revendications ébranlent tous les piliers du système.
A l’école, « nous subissons un lavage de cerveau… On nous apprend à ne poser aucune question, mais seulement à mémoriser et réciter des faits en vue des examens », dit-elle.
Les manuels d’histoire sont une pomme de discorde particulière dans un pays qui a connu une douzaine de coups d’État depuis la fin de la monarchie absolue en 1932.
Les manuels scolaires passent sous silence des événements tels que le massacre des étudiants pro-démocratie dans les années 1970 et se concentrent sur la vie et l’œuvre des monarques.
Certains enseignants « sont du même côté que moi, du côté de la démocratie, et ils m’admireront – d’autres veulent le statu quo, ceux-là me détestent », raconte Ploy.
Défier les dangers
Les manifestations pro-démocratie menées par les jeunes secouent la Thaïlande depuis juillet et, pour la plupart, elles ont été pacifiques.
Mais lors d’un rassemblement mardi, la police a utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes contre des militants, et six personnes ont été blessées par balle.
Malgré le danger, « nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir peur, sinon nous ne pourrons rien changer », affirme Ploy.
Depuis août, les « Bad Students » (mauvais élèves, NDLR) exigent la démission du ministre de l’Éducation – et ont même organisé un simulacre de ses funérailles.
« Cela fait longtemps que des appels à réformer les écoles du royaume existent, mais les progrès ont été minimes », explique Pumsaran Tongliemnak, un expert du Fonds pour l’éducation équitable.
Pour lui, le gouvernement thaïlandais doit améliorer l’accès à l’éducation et se donner un objectif de qualité pour tous les élèves, du public comme du privé.
« L’écart entre les nantis et les pauvres est important », résume Pumsaran à l’AFP.
Dans les évaluations internationales, les élèves thaïlandais obtiennent des scores inférieurs à la moyenne de l’OCDE en mathématiques et en sciences.
Ils réussissent particulièrement mal en lecture, et un rapport de la Banque mondiale en 2015 a noté « l’analphabétisme fonctionnel » des élèves.
Le rapport note l’accent mis sur l’apprentissage par cœur, et la pratique régulière des châtiments corporels malgré leur interdiction récente.
Enfin, selon Ploy, les jeunes filles sont à l’avant-garde du mouvement car elles sont discriminées à l’école.
« Je pense que les filles et les personnes LGBT sont réprimées par le système patriarcal à la maison et à l’école. C’est ce qui m’a poussé à me battre pour moi et pour les autres », dit-elle.
« Les écoles sont des petites dictatures »
Lors d’un rassemblement début octobre devant un lycée du centre de Bangkok, des dizaines de jeunes filles ont attaché des rubans blancs aux grilles de l’établissement.
Le visage dissimulé, elles avaient aussi masqué leur numéro d’immatriculation scolaire brodé sur leur uniforme.
Une jeune dirigeante étudiante a prononcé un discours passionné du haut d’un camion posté devant l’école, demandant aux enseignants de respecter les élèves plutôt que de « prêcher des règles ».
Ce sentiment d’étouffer frappe une corde sensible chez Vegas, une lycéenne transgenre de 16 ans forcée à changer d’école à cause de la discrimination et de l’intimidation dont elle dit avoir été la victime.
Interdiction de contester, interdiction de remettre en question l’autorité, perpétuation du système. « Les écoles sont comme de petites dictatures, avec toutes leurs règles », conclut Vegas.
Monde
Guerre Ukraine : Vladimir Poutine « prêt » à parler à Donald Trump
Poutine se dit prêt à dialoguer avec Trump, tandis que la menace de sanctions plane sur la Russie. Une guerre « ridicule » selon Trump, qui pousse à la résolution rapide du conflit ukrainien.
Dans un contexte de tensions internationales exacerbées par le conflit en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a signalé, via son porte-parole Dmitri Peskov, sa disponibilité pour un dialogue avec son homologue américain Donald Trump. Cette ouverture intervient après que le président des États-Unis a menacé la Russie de sanctions économiques si elle ne parvenait pas à un accord avec l’Ukraine « maintenant ».
L’initiative de dialogue de Poutine se présente comme une réponse aux pressions croissantes de Washington. Dmitri Peskov a exprimé l’attente de la Russie pour un signal clair de la part des États-Unis, sans toutefois fixer un délai pour l’engagement des discussions. Ce message reflète une volonté de Moscou de ne pas rester isolé sur la scène diplomatique, tout en soulignant l’importance d’une approche multilatérale, incluant la prise en compte des arsenaux nucléaires de la France et du Royaume-Uni.
La menace de sanctions brandie par Donald Trump, via la plateforme Truth Social, vise à contraindre la Russie à une résolution rapide du conflit. Trump a qualifié la guerre de « ridicule » et a clairement indiqué que sans un accord imminent, des mesures économiques sévères seraient imposées sur les importations russes. Ce discours reflète une stratégie d’intimidation économique, visant à forcer un changement de position de la part de la Russie.
Le Kremlin, de son côté, a appelé à une réouverture des négociations sur le désarmement nucléaire, accusant Washington d’avoir rompu le dialogue sur ce sujet crucial. Cette accusation montre la complexité des relations russo-américaines, où chaque geste diplomatique est scruté et interprété comme un signe de force ou de faiblesse.
Ainsi, la situation actuelle illustre une impasse diplomatique où la menace de sanctions économiques et l’appel au dialogue se confrontent. La balle est désormais dans le camp des États-Unis, qui doivent décider de la manière dont ils souhaitent avancer dans cette crise. Les prochaines semaines seront déterminantes pour savoir si la pression économique et le dialogue ouvert par Poutine peuvent mener à une désescalade du conflit en Ukraine.
Europe
Le plus gros iceberg du monde menace la faune d’une île britannique
L’immense iceberg A23a, après des décennies de dérive, s’approche dangereusement de la Géorgie du Sud, mettant en péril la riche faune locale.
Un iceberg colossal, connu sous le nom d’A23a, se dirige inéluctablement vers l’île britannique de Géorgie du Sud, située dans l’Atlantique Sud. Détaché de l’Antarctique en 1986, cet iceberg de 3.800 km², équivalent à la superficie du département français du Tarn-et-Garonne, et d’une épaisseur de 400 mètres, a récemment repris sa course vers le Nord après avoir été piégé dans un vortex pendant près de 30 ans.
Ce phénomène naturel, qui s’apparente à une menace écologique, met en danger la biodiversité exceptionnelle de la région. La Géorgie du Sud est un sanctuaire pour des millions d’oiseaux, de manchots et de phoques, dont la survie dépend de l’accès à la mer pour se nourrir. L’arrivée de l’iceberg pourrait bloquer les accès aux eaux nourricières, provoquant potentiellement une catastrophe similaire à celle de 2004, où un autre iceberg avait entraîné la mort de nombreux animaux en les privant de nourriture.
L’iceberg A23a, désormais libéré de son emprisonnement, se trouve à seulement 280 kilomètres de la terre ferme. Cette proximité inquiète les scientifiques et les responsables de la conservation. Simon Wallace, capitaine d’un navire gouvernemental, a souligné l’imprévisibilité des trajectoires des icebergs, indiquant que leur passage à proximité est toujours un risque majeur pour la navigation et l’écosystème local.
L’augmentation des températures océaniques, due au réchauffement climatique, pourrait favoriser la formation et la libération de tels monstres de glace, rendant ces événements plus fréquents. Cette situation soulève des préoccupations quant à la résilience des écosystèmes polaires face aux changements climatiques.
Ainsi, l’observation de l’iceberg A23a et de ses impacts potentiels sur la faune de la Géorgie du Sud offre une illustration frappante des défis environnementaux auxquels nous faisons face. La communauté internationale doit se préparer à de telles éventualités, en renforçant les mesures de conservation et en surveillant de près l’évolution de ces phénomènes naturels exacerbés par le changement climatique.
Monde
USA : Un juge suspend la remise en cause du droit du sol ordonnée par Trump
Un juge américain a temporairement suspendu l’ordonnance de Donald Trump visant à révoquer le droit du sol, soulignant l’imminence d’une longue bataille judiciaire.
La récente tentative de Donald Trump de remettre en cause le droit du sol, un principe constitutionnel aux États-Unis depuis plus d’un siècle et demi, vient d’être mise en pause par le juge fédéral John Coughenour. Cette décision survient après que le président républicain a signé, dès son investiture, un décret visant à modifier l’interprétation du 14ème amendement de la Constitution américaine. Ce décret a immédiatement suscité une vague de contestations juridiques de la part de plusieurs États et associations.
Le juge Coughenour, lors d’une audience à Seattle, a qualifié l’ordre présidentiel de « manifestement inconstitutionnel », exprimant son incompréhension face à l’affirmation de son constitutionnalité par l’administration Trump. Ce décret prévoyait de refuser l’attribution de documents officiels, tels que passeports et certificats de citoyenneté, aux enfants nés aux États-Unis de parents en situation irrégulière ou temporaire.
La réaction de l’administration Trump ne s’est pas fait attendre, annonçant un recours en appel, tandis que le ministère de la Justice défend la conformité de l’interprétation du décret avec le 14ème amendement. L’affaire pourrait bien se retrouver devant la Cour suprême, marquant un nouveau chapitre dans la lutte juridique autour des politiques migratoires de Trump.
Les procureurs généraux de plusieurs États, dont Washington, l’Arizona, l’Oregon et l’Illinois, ont été à l’origine de la plainte contre le décret, soulignant le risque de créer des apatrides et de priver de leurs droits des milliers de nouveau-nés chaque année. Nick Brown, procureur général de Washington, a salué la décision de suspension, la qualifiant de victoire contre une mesure anticonstitutionnelle et antiaméricaine.
Cette suspension intervient dans un contexte où l’administration Trump a intensifié ses efforts pour restreindre l’immigration. Outre la remise en cause du droit du sol, des mesures telles que l’envoi de l’armée à la frontière mexicaine et l’attaque contre le droit d’asile ont été mises en œuvre, indiquant une stratégie claire de durcissement des politiques migratoires.
La décision du juge Coughenour ne marque que le début d’une longue série de confrontations juridiques entre les États démocrates et l’administration Trump, reflétant une division profonde sur la question migratoire. La bataille pour l’interprétation et la préservation des principes constitutionnels semble loin d’être terminée, promettant de nombreux rebondissements sur la scène politique et judiciaire américaine.
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