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Téhéran accuse Israël d’avoir saboté un centre nucléaire, et crie « vengeance »

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Téhéran a accusé lundi Israël d’être derrière l’attaque contre son usine d’enrichissement d’uranium de Natanz, promettant une « vengeance » et une intensification de ses activités atomiques alors que des efforts diplomatiques ont lieu pour remettre sur les rails l’accord international sur le nucléaire iranien.

Plus de 24 heures après les faits, les circonstances de l’attaque, son mode opératoire, et l’étendue des dégâts causés, restaient floues.

Il s’agit « sans aucun doute possible d’un sabotage et nos systèmes de sécurité sont parvenus à (en) identifier l’origine », écrit l’agence de presse officielle Irna, sans plus de détails, en citant le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Ali-Akbar Saléhi.

Sur Twitter, Mohsen Rezaï, ancien commandant-en-chef des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, a fait état d’un « incendie dans les installations nucléaires de Natanz », y voyant un signe de « la gravité de l’infiltration » étrangère en Iran.

De son côté, le New York Times cite des responsables au sein des renseignements israéliens et américains selon lesquels « Israël a joué un rôle » dans ce qui s’est passé à Natanz, où, selon ces sources, « une forte explosion » aurait « totalement détruit (…) le système électrique interne alimentant les centrifugeuses qui enrichissent de l’uranium sous terre ».

L’usine visée, au sein du complexe nucléaire de Natanz (centre de l’Iran), est celle là-même ou Téhéran a mis en service ou commencé à tester samedi de nouvelles cascades de centrifugeuses.

« Centrifugeuses plus puissantes »

Ces machines offrent à l’Iran la possibilité d’enrichir plus vite et en plus grande quantité de l’uranium, dans des volumes et à un degré de raffinement interdits par l’accord censé encadrer le programme nucléaire iranien conclu en 2015 à Vienne.

Dimanche, l’OIEA avait annoncé que l’usine avait subi dans la matinée un « accident », qualifié d’acte de « terrorisme », ayant entraîné une « coupure de courant » sans faire de victime ni de « pollution ».

Il est encore « trop tôt » pour déterminer les dommages matériels causés par l’attaque », a déclaré lundi le porte-parole des Affaires étrangères iranien, Saïd Khatibzadeh, tout en notant que des centrifugeuses dites de première génération avaient été endommagées.

M. Khatibzadeh a accusé indirectement Israël de saborder les discussions en cours à Vienne pour tenter de faire revenir Washington à l’accord international de 2015 et de lever les sanctions américaines contre Téhéran.

« La réponse de l’Iran sera la vengeance contre le régime sioniste au moment et à l’endroit opportun », a-t-il promis.

Selon Irna, M. Saléhi a assuré que « le système électrique de secours (avait) été lancé » lundi et que « dans quelques jours, les centrifugeuses endommagées (seraient) remplacées par des centrifugeuses plus puissantes ».

« Piège »

L’agence a diffusé une vidéo du porte-parole de l’OIEA, Behrouz Kamalvandi, intubé sur un lit d’hôpital avec une plaie au visage mais capable de s’exprimer. Il se serait fait plusieurs fractures en tombant « de quelques mètres » lors d’une visite d’inspection à Natanz après l’attaque.

Toujours selon Irna, des députés ont indiqué que le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, avait « insisté (…) sur la nécessité de ne pas tomber dans le piège tendu par les sionistes ».

« Mais nous ne permettrons pas » qu’Israël fasse dérailler les discussions de Vienne, aurait-il déclaré lors d’une réunion à huis clos au Parlement.

Les Etats-Unis, sous la présidence de Donald Trump, ont dénoncé unilatéralement en 2018 l’accord international sur le nucléaire iranien, rétablissant les sanctions américaines qui avaient été levées en vertu de ce pacte.

En riposte, l’Iran s’est affranchi depuis 2019 de la plupart des engagements clés limitant ses activités nucléaires qu’il avait pris à Vienne. Joe Biden, qui a succédé à M. Trump en janvier, a signalé son intention de réintégrer l’accord de Vienne.

L’Allemagne, qui participe à ces discussions, a jugé lundi que l’annonce par Téhéran de l’intensification de ses activités d’enrichissement d’uranium à Natanz n’était « pas une contribution positive » aux négociations.

« Mission énorme » 

« Toute tentative de saper les discussions en cours à Vienne doit être rejetée », a déclaré l’UE, qui coordonne ces pourparlers, plaidant pour que « les circonstances » de ce qui s’est passé à Natanz « soient clarifiées très vite ».

Téhéran a toujours nié vouloir la bombe atomique, mais est accusé par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de chercher à s’en doter.

Début juillet, une usine d’assemblage de centrifugeuses perfectionnées à Natanz avait été gravement endommagée par une mystérieuse explosion, un « sabotage » d’origine « terroriste », selon Téhéran.

« La lutte contre l’Iran et ses supplétifs et les efforts d’armement iraniens sont une mission énorme », a déclaré M. Netanyahu dimanche soir.

Considéré comme le seul Etat détenteur de la bombe atomique au Proche et au Moyen-Orient, Israël a détruit en 1981 le réacteur irakien d’Osirak et rasé en 2007 un site syrien qu’il soupçonnait d’abriter un réacteur nucléaire.

Fin novembre, un éminent physicien nucléaire iranien, Mohsen Fakhrizadeh, avait été assassiné près de Téhéran. L’Iran a attribué cette attaque à Israël.

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Culture

Le bateau de sauvetage de Banksy pour les migrants est détenu par les autorités italiennes

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Le bateau de sauvetage de Banksy pour les migrants est détenu par les autorités italiennes

Un navire de sauvetage de migrants financé par l’artiste de rue britannique Banksy a été saisi par les autorités italiennes et reste amarré sans « justification écrite pour la détention », selon son équipage.

Les militants affirment que le MV Louise Michel, nommé d’après l’anarchiste féministe français du 19ème siècle, a été détenu pendant le week-end après avoir livré 180 personnes secourues sur l’île italienne de Lampedusa. Autrefois connue pour accueillir les migrants, Lampedusa est maintenant au centre d’une bataille politique sur la politique anti-immigration en raison de sa position en tant que principal point d’entrée en Europe pour les migrants du Moyen-Orient et d’Afrique.

Le mois dernier, la première ministre italienne d’extrême droite, Giorgia Meloni, a adopté une loi visant à réprimer les opérations humanitaires en mer. Selon les nouvelles règles, les navires de charité doivent demander l’accès à un port et naviguer directement vers celui-ci après un sauvetage, plutôt que de rester en mer à la recherche d’autres bateaux de migrants en détresse. Selon la garde côtière italienne, le Louise Michel avait violé les protocoles après avoir secouru des personnes de quatre bateaux différents avant de les amener au port.

La saisie du Louise Michel survient alors que le nombre de migrants augmente. Selon le ministère de l’Intérieur italien, le nombre de migrants arrivant sur les côtes italiennes en bateau a plus que triplé au cours des deux premiers mois de 2023, par rapport à la même période l’année dernière.

Banksy a d’abord annoncé qu’il soutenait l’achat d’un « nouveau navire de sauvetage de migrants » en utilisant les recettes de la vente d’art en octobre 2019 et continuerait de le financer. Le navire, qui est peint avec une version rose de la célèbre image de la Fille au ballon de l’artiste, a commencé ses missions de sauvetage en août 2020. En une semaine, le bateau, immatriculé en Allemagne et piloté par un équipage de militants de toute l’Europe, avait sauvé plus de 150 personnes au large de la côte libyenne.

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Elon Musk estime que Twitter vaut 20 milliards de dollars, moins de la moitié de son prix d’acquisition

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Elon Musk estime que Twitter vaut 20 milliards de dollars, moins de la moitié de son prix d'acquisition

Dans un document interne, Elon Musk justifie la brutale contraction de la valorisation du réseau social par les difficultés financières connues par le groupe, un temps au bord du dépôt de bilan selon lui.

Une différence de 24 milliards de dollars. Elon Musk estime la valeur de Twitter à 20 milliards de dollars, un net recul par rapport au prix de l’acquisition du réseau social par l’entrepreneur – 44 milliards de dollars – il y a cinq mois, selon un document interne consulté par plusieurs médias américains, dont le New York Times (en anglais), dimanche 26 mars.

Cette lettre interne aux employés concernait l’intéressement au sein du groupe de San Francisco et l’attribution d’actions de X Holdings, société qui chapeaute Twitter depuis son rachat fin octobre. Le programme d’octroi de parts évalue la plateforme à 20 milliards de dollars, soit proche de la capitalisation de Snap (18,2 milliards), maison mère de Snapchat, ou du réseau social et site créatif Pinterest (18,7).

Dans le document interne, Elon Musk justifie la brutale contraction de la valorisation par les difficultés financières connues par le groupe, un temps au bord du dépôt de bilan, selon lui. « Twitter était parti pour perdre 3 milliards de dollars par an », a écrit Elon Musk dans un message posté samedi sur la plateforme. Ce chiffre s’explique, selon lui, par une perte de chiffre d’affaires de 1,5 milliard de dollars et des échéances de dette d’un montant équivalent. « Maintenant que les annonceurs reviennent, il semble que nous allons arriver à l’équilibre au deuxième trimestre », a affirmé le directeur général et actionnaire majoritaire de Twitter.

Dans le document interne, Elon Musk dit entrevoir « un chemin difficile mais clair » vers une valorisation du groupe autour de 250 milliards de dollars, sans mentionner d’échéance.

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Tunisie : au moins 29 migrants morts noyés dans plusieurs naufrages au large du pays

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Depuis le violent discours du président Kaïs Saïed sur l'immigration, fin février, plusieurs dizaines de migrants sont morts dans une série de naufrages et d'autres sont portés disparus.

Depuis le violent discours du président Kaïs Saïed sur l’immigration, fin février, plusieurs dizaines de migrants sont morts dans une série de naufrages et d’autres sont portés disparus.

Au moins 29 migrants de pays d’Afrique sub-subsaharienne sont morts noyés dans le naufrage de plusieurs embarcations au large de la Tunisie, ont annoncé les garde-côtes dimanche 26 mars. Vingt-neuf corps ont été retrouvés et les garde-côtes ont « secouru onze migrants illégaux de plusieurs nationalités africaines après le naufrage de leurs embarcations » au large de la côte du centre-est de la Tunisie, selon un communiqué qui fait état de trois naufrages distincts.

Un chalutier tunisien a récupéré 19 corps après le naufrage d’une embarcation à 58 kilomètres au large. Une patrouille des garde-côtes a retrouvé huit corps au large de la ville côtière de Mahdia (côte est du pays) et secouru 11 migrants dont l’embarcation qui se dirigeait vers l’Italie a chaviré, tandis que des chalutiers ont récupéré deux autres corps.

Plusieurs dizaines de migrants sont morts dans une série de naufrages et d’autres sont portés disparus depuis le violent discours, le 21 février, du président Kaïs Saïed sur l’immigration clandestine. Après ce discours, un bon nombre des 21 000 ressortissants d’Afrique subsaharienne recensés officiellement en Tunisie, pour la plupart en situation irrégulière, ont perdu leur travail, généralement informel, du jour au lendemain, mais également leur logement, du fait de la campagne contre les clandestins.

La plupart des migrants africains arrivent en Tunisie pour tenter ensuite d’immigrer clandestinement par la mer vers l’Europe, certaines portions du littoral tunisien se trouvant à moins de 150 kilomètres de l’île italienne de Lampedusa. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avait averti le 20 mars que la situation en Tunisie était « très dangereuse », évoquant même un risque d' »effondrement » de l’Etat, susceptible de provoquer des flux migratoires vers l’Union européenne. Tunis avait rejeté cette analyse, la qualifiant de « disproportionnée ».

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